Non sauf à me lancer dans un exercice pour lequel je n'ai pas assez de temps ...
Je peux tenter quelques percées, à froid (et à chaud)
Il y a les producteurs et leurs philos (ainsi Jamet qui réfute le viognier, mais en se perdant dans des raisons confuses car ses tests séparés, ignorant les exigences de la systémique, ne prouvent rien).
Il y a un état de fait de la complantation (et de la contemplation aussi).
Il y a les emplacements que je connais si peu (voir ci-dessous, même exercice chez Chave mais avec, comme dit IVV, un patrimoine foncier de 15 hectares, permettant tous les risques, toutes les audaces.
Il y a les millésimes.
Le monopole Guigal sur La Mouline et la Turque.
Et encore mille autre facteurs :
les Grandes Places de Clusel-Roch et Gerin
les enseignement appris sur place (complets mais encore si partiels toutefois) - ex :
Cà”TE-Rà”TIE Jamet 1999 (échantillons sur fût, non assemblés) . Estimation de la note finale : 15,5 pour la cuvée "classique" et 16,5 pour la cuvée "Côte Brune" (assemblage "Côte Brune" + "Moutonne/Landonne")
• Côte Blonde (non éraflé) : Notes : DS15,5/16 – PC15– LG15,5/16 – PP15. Moyenne : 15,5.
Robe vive, rubis dense mais pas opaque, les suivantes sont à l'avenant. Nez typé, élancé, avec un fruit pur et dense pour une matière incisive. L'équilibre repose sur le fruit et les tannins vifs, avec beaucoup d'élégance.
• Chavaranges (fût neuf) : Notes : DS16 – PC15,5 – LG15,5/16 – PP16. Moyenne : 15,5 .
Nez flatteur, avec un beau grillé mais aussi de la violette et un fruit profond. Matière concentrée, soyeuse, tannins importants mais très droits.
• Terres brunes (Champin, ...) : Notes : DS15,5/16 – PC15,5 – LG15,5/16 – PP15,5. Moyenne : 15,5 .
Complexe, épicé, minéral et déjà animal au nez, austère, structuré en bouche, tannins sévères.
• Fontgent : Notes : DS15/15,5 – PC15,5/16 – LG15/15,5 – PP16. Moyenne : 15,5.
Racé et expressif aromatiquement : épices, fruits noirs, schistes chauds. Matière charnue mais structurée, sapide.
• Terres brunes (fût neuf) : Notes : DS15,5/16 – PC14 – LG14,5 – PP15. Moyenne : 15.
Epicé, lactique au nez, beau fruit sensuel, l'élevage masque le terroir pour l'instant; attaque souple, mais les tannins semblent se raidir en finale.
• Côte Brune (demi-muid) : Notes : DS16 – PC15 – LG15/15,5 – PP15. Moyenne : 15,5.
On perçoit un caractère floral et fin, malgré une animalité insistante (réduction ?); matière mince mais concentrée, franche et vive.
• Moutonne, Landonne : Notes : DS16,5/17 – PC15,5 – LG16,5/17 – PP16. Moyenne : 16.
Fruit très mûr, presque confiture de fraise au nez, avec de belles notes florales et épicées; texture franche et pleine, mais très structurée, beaucoup de fruit et d'arômes.
• Lancement (demi-muid) : Notes : DS16,5 – PC16 – LG16/17 – PP16. Moyenne : 16 .
Senteurs expressives de violette, d'épices et de tabac, déjà complexes; charnu, ample, avec un fruité superbe et une minéralité poivrée affirmée.
Et les jeux complémentaires sur les provenances des fûts ...
J'adore les expressions de la Côte-Rôtie, sensuelles, florales, épicées. J'avais d'ailleurs allègrement pris récemment le grandiose Hermitage 90 de Chave pour l'une d'elles.
Chez Jamet, mon expérience me montre un saut qualitatif important entre la CR et la CR Côte Brune.
Je n'ai pas assez goûté (à millésimes équivalents) pour prétendre (réciter)rapidement que :
La Landonne, (purs raisins noirs) est plus virile
La Turque plus orientale (tu m'etonnes !).
Reste des crus "phare" (notamment chez Guigal) et des prix en conséquence pour des vins papillonnants (l'acheteur, également).
La conclusion du voyage rédigée alors évoquait en largeur les crus du Rhône Nord, sans entrer dans le détail de chaque cru (il faudrait un voyage à temps plein et encore). Elle stipulait :
• Les vins de la Côte-Rôtie conjuguent harmonieusement des arômes de fruits rouges et noirs (cassis, framboise), de violette, d'épices, de réglisse, associés à des notes minérales et fumées. Ce sont des vins corsés, aromatiquement riches, généralement plus fins (plus aériens) que ceux de l'Hermitage. La côte blonde produit des vins plus fins et moins sévères que ceux de la côte brune.
• Les vins rouges de l'Hermitage s'avèrent en règle générale plus posés, plus terriens (avec des notes animales plus flagrantes), plus denses (trapus), plus tanniques et un peu plus austères. Ces caractéristiques n'excluent pas la fraîcheur. Profonds et sombres, ils délivrent des senteurs complexes de cacao, de cassis, d'encre, d'épices (poivre, en particulier), de fumée, associées à des notes minérales et florales. Des vins comme la cuvée "La Chapelle" de chez Jaboulet Ainé sont pour autant élaborés dans un style plus oriental et exubérant, et de ce fait plus flatteur.
Et toi, en fct de ta propre expérience, cela t'inspire quoi ces éléments de puzzle (même si tu ne les as peut-être pas goûtés) ?
Laurent
Message edité (04-03-2005 15:18)