Lubentiushof Gäns Riesling trocken 2013
Verre Zalto Universal, sur 3 jours, température variable de 8 à 14°C
D’abord, concernant la température, il est évident que le vin n’est pas à boire trop frais. il se déguste parfaitement sur toute la plage de température, avec un pic vers 12°C. Ce que je constate pour les blancs, toutefois, c’est que la température n’est pas critique quand on est sur des vins bien équilibrés en terme d’acidité et alcool.
Concernant l’aération, le vin évolue légèrement à l’aération mais rien de bien important. Aussi bon à la fin qu’au départ. Peut-être une légère baisse après 3 jours.
Couleur légèrement dorée. Nez puissant et très en place. Ananas, citron, minéral, puis légèrement fumé, épicé avec du fruit de la passion, de la mangue. Un nez splendide tant en intensité que par sa constitution.
La bouche est très droite, plutôt axée pomme verte et poire. Très long, étiré sur une combinaison acide-amère plutôt belle et une finale mêlant progressivement l’orange sanguine et une salinité de bon aloi.
Ce vin est assez surprenant par une certain disjonction nez-bouche. La bouche étant beaucoup moins expressive que le laisserai imaginer le nez. L’équilibre est excellent mais je suis quasiment certain que sur ce millésime, je vais préférer le Vieilles Vignes (Alte Reben), qui présente un léger sucre résiduel, apte à dompter une acidité tout de même importante.
Au bout tu compte, un très beau vin, d’une structure évidente. Grande classe. 90
La comparaison de ces deux vins (l'autre étant le
Karl Erbes Riesling trocken QbA 2015), que j’ai goûté d’abord séparément est salutaire. Fondamentalement, en terme de plaisir, ils sont quasiment au même niveau, même si la buvabilité du Lubentiushof est assez nettement supérieure (on n’éprouve vraiment jamais de lassitude). En revanche, dégustés en parallèle, la supériorité globale du Lubentiushof est flagrante. Le Erbes n’est effectivement "qu’un QbA", qui, bien que fameux, donne une impression de « dilution » et facilité à côté du Gäns, dont la concentration et la structure sont éclatantes.
Au bout du compte, deux excellents vins, avec d’un côté, un vin digne d’un premier ou grand cru et de l’autre un excellent vin de tous les jours. La différence de prix pour finir : 16€ pour le Gäns, qui se confirme comme un des excellents secs de Mosel (pour avoir goûté 2005, 2008, 2009, 2011, 2013, 2014, 2015 ces 3 derniers mois) et de l'autre côté 5,3€ (le Litre !!! ) pour le Erbes, qui met la barre très, très, très haut pour un « simple » QbA ou les autrement dénomés Gutswein, ces vins d’entrée de gamme vendus en bouteille d’un litre, habituellement prévus pour le marché local.