Bodegas Morte - Toro de ronda - Carignan gran reserva
J'ouvre un Tavel bouchonné et je descends fouiner à la cave
Je tombe sur cette chose dans un vieux casier à l'écart dont j'avais complètement oublié l'existence (en compagnie de quelques méthode champenoise d'âge canonique qui font froid dans le dos) : étiquette à moitié boulottée (on lit encore deux trois bricoles, dont le degré alcoolique de 17%, c'est du vin de torero, pas de fillette), pas de millésime, dépot conséquent, ça fout la trouille mais tous les coups sont permis
Je ne sais pas où ni quand j'ai acquis ce flacon, mais c'est il y a très très longtemps
J'ouvre, le bouchon est petit mais costaud, un peu extrait
Nez confit, herbes et épices, entre le sanglier (le taureau, en l'occurrence) et l'écorce d'orange, noix de muscade, vieille cerise ratatinée dans l'eau de vie
Bouche onctueuse, harmonieuse, un peu torréfiée, assez vive, qui n'est pas sans rappeler certains vieux Châteauneuf du Pape qui tapissent le bec avec une suavité toute particulière
Contre toute attente, c'est loin, très loin, même, d'être mauvais
En fait, c'est même franchement pas dégueulasse du tout, raison pour laquelle je me permets d'ouvrir ce fil (je ne formaliserai pas s'il reste sans suite)
PS : je me rends compte que je n'ai pas dit que la robe est tuilée et le nez finement mentholé, mais ça tombe sous le sens