Cette question m'est venue suite à un débat dans la rubrique "Valais".
En Valais, indépendamment de la qualité du millésime, les prix ne varient pas d'une année sur l'autre, si ce n'est pour s'aligner sur l'inflation, ce qui fait que je trouve les vins des grands millésimes plutôt bon marché et ceux des petits millésimes plutôt chers.
A Bordeaux, il n'y a pas de logique. Certains bons millésimes ont été vendus à bas prix (82, 88, 89, 90, 95) certains ont été totalement surévalués (84, 96, dans une certaine mesure, 97 le pire rapport q/p, 98 rive gauche, 99 ?)
Les prix départ primeurs ne corrrepondent pas vraiment à la qualité intrinsèque d'un millésime.
En Bourgogne et dans les autres régions, je ne sais pas.
Question : pensez-vous qu'il est normal d'adapter les prix en fonction de la qualité des millésimes ?
Il serait également intéressant d'avoir l'avis des producteurs, qui voient les choses par l'autre bout de la lorgnette.
Bonjour Averroes et bonjour à tous
Je suis moi même partisan d'une relation prix de vente/qualité du millésime
Je vai même à l'extrème c'est à dire déclasser un vin sur un mauvais millésime pour ne pas entacher sa réputation (j'en ai parlé au sujet de la qualité ou non qualité du milléime 2002 )
C'est bien sur au vigneron de calculer correctement les deux tarifs (bonne année, mauvaise année) pour ne pas non plus vendre à perte un millésime dit petit
La reponse de Frederic est l'optimum de ce que le consommateur pourrait rechercher et esperer: une auto-evaluation du producteur lui-meme.
Malheureusement, ce type de raisonnement (meritant un prix Nobel s'il en existait un) est plus une exception que la regle.
Il faut donc se baser sur un avis exterieur pour juger, avant la mise en vente, de la qualite d'un millesime. Qui en serait charge ?
Robert Parker, la RVF, le Conseil Europeen, L'INAO, ... ?
Je soutiens entierement l'idee d'un ration qualite / prix aussi constant que possible. Mais comment juger de la qualite (objectivement) avant que le vin soit mis en bouteille ? On l'a vu avec les commentaires sur le millesime 2002 ou, dans le meme region, la variation des commentaires va d'excellent a catastrophique.
Bonjour Anthony
En effet la désignation d'un bon ou d'un mauvais millésime doit se faire par quelqu'un.
En premier lieu le vigneron doit lui même se responsabiliser et visionner à long terme
Les comités d'agréments de plus en plus souples chaque année ont également quelque chose à faire...
Les indépendants (R.Parker, RVF, etc) dont le rôle est particulièrement important sont hélas limités : ils ne peuvent pas tout déguster...
Quand on voit les différences cette année entre le Languedoc de l'Ouest et celui de l'Est, il serait nécessaire de vraiment tout déguster pour juger de la qualité ou non de ce millésime.
Imaginons que l'on adapte le prix à la qualité du millésime. Qui décidera de la qualité du millésime(INAO, Parker, RVF, l'Etat, ...) et sur quelle échelle de valeur se basera-t-on?
cela entrainera d'autres problèmes:
-Cela se fera-t-il région par région? Quid des spécificités commerciales de la région(ex: Bordeaux et les négociants) ou des contingences de surfaces(petits domaines en Bourgogne) ou des habitudes de consommation(locale pour la majorité dans le Jura).
-Jamais aucune unanmité ne sortira de ces décisions(voir Chateau Chalon et le millésime 2001 en Jura)
-Ce prix "imposé" ne tiendra pas non plus compte des efforts de chaque vigneron en particulier ce qui aura tendance à tirer vers le bas les prix, certes, mais aussi probablement la qualité à moyen terme.
Je pense, et ceci n'engage que moi et sans souci de polémique, que le moins mauvais des systèmes est celui en vigueur actuellement de l'offre et de la demande. Les américains ont de l'argent et payent chers les vins? Tant mieux pour les vignerons et l'amateur moins fortuné devra faire preuve de plus d'imagination ou de perséverance pour obtenir certains vins. Mois je n'ai pas les moyens de me payer une voiture de luxe mais cela ne m'empêche pas d'emmener ma famille en vacance dans une voiture "normale".
L'information sur le vin( et sur d'autres sujets) est disponibles(revues, livres, internet, ...). Il faut donc l'utiliser pour effectuer les choix selon son goût et son porte monnaie.
Meilleures salutations
ADW
Le prix doit être décidé par le vigneron pour que s'instaure une relation de confiance avec le client.
C.à .d mauvais millésime = déclassement ou prix plus bas
Bon millésime= prix plus élévé.
Si la relation de confiance est instauré le client ne plaindra pas du prix payé.
Le prix ne devrait pas être lié à un quelconque classement ou autre.
Le vigneron en âme et conscience ne devrait pas se cacher derrière des artifices.
Qualité ou pas le vigneron a les mêmes frais, grosso modo, d'une année sur l'autre. En plus il n'est pas responsable des mauvaises conditions météos. Ou alors cela voudrait dire que les mauvaises années il vendrait au prix normal (cad à un prix qui récompense son travail et qui lui apporte une juste rétribution à laquelle il peut prétendre comme tout le monde) et les "bonnes" années il vendrait à un prix spéculatif (et s'en foutrait "plein les fouilles").
Je crois qu'il y a beaucoup d'enseignants sur ce site : accepteraient-ils d'être payés en fonction des résultats de leurs élèves aux examens ?
Par contre "éliminer" un vin qui n'est pas au niveau de ce que les autres ont produit dans un mill.,warum nicht ! Mais ça existe en fait déja ou ça devrait exister : c'est la sanction du public…
Je parle évidemment ici des vignerons et non pas des usines à vins du Bordelais…
Quelle sagesse aurait-on atteint si lon pouvait trouver des modulation de prix en fonction de la qualité du millésime.
Ceci dit, je crois que cela ne serait possible que pour ceux qui vendent assez cher déjà . Je veux dire par là , ceux qui ont une marge assez large au dessus du coût de production.
Je vois assez mal Montels vendre son blanc sec fût moins de 6 euros les millésimes moins bons.
Quand on vent 15 euros, on peut peut-être se le permettre.
un avis personnel:
Bordeaux et la qualité de ses millésimes influencent beaucoup le prix des vins français.
Depuis le scandale des vins de Bordeaux du début des années 70, on rencontre des comportements bizarres: on tente de promouvoir à prix fort des millésimes moyens en fonction des possibilités du marché et non pas de la qualité du vin.
Premier exemple en date: 72
Dernier exemple en date :97
Nous entrons dans une logique de marché et non plus dans une démarche qualitative.
Le vin est un produit de consommation, source de profits, alors que l'amateur y voit une oeuvre d'art.