Bon c'est le genre de dégustation tout de même inhabituelle pour notre groupe dont on ne sort pas complètement indemne, le genre de choc vinique qu'il ne vous faut pas reproduire trop souvent au risque de devenir blasé, ce qu'il y a de pire pour des passionnés.
Heureusement, une fois ne sera pas coutume et je sais que la passion commune de notre groupe va bien au delà de ces quelques étiquettes, aussi prestigieuses soit-elles, pour revenir à des choix de dégustation plus originaux et variés, même si moins prestigieux.
Ce n'est surement pas une raison pour bouder notre plaisir d'avoir pu regrouper de si grandes bouteilles par la qualité (uniquement par le nom pour certaines) et que Philippe et sa femme ont su magnifier par un repas adapté et goûteux, comme par un ordre de service aussi réfléchi que judicieux. Merci sincèrement à tous les deux, aux généreux donateurs et au fou parisien qui nous a notamment servi une trilogie dont nous nous souviendrons.
Voici mon modeste CR pour des vins bus à l'aveugle bien sûr

Champagne Extra Brut Doyard « Cuvée Vendémiaire »
Beau nez de pain grillé, d’amande, de fruits secs avec un léger oxydatif.
La bouche est plus oxydative, assez aérienne à la bulle fine et dans un ensemble droit et tendu. C’est peu corsé avec une belle longueur finale épicée et sur la noix. Fond de verre sur les fruits jaunes. Deuxième rencontre et toujours aussi bon. Très Bien.

Champagne Brut Selosse « Substance »
[size=x-small]Dégorgé en avril 2008[/size]
Nez oxydatif de noix, d’épices, de beurre. C’est très mûr et très ouvert sur les raisins de corinthe avec une belle complexité.
La bouche est grasse, corsée, une grande douceur domine. Elle est accentuée par des bulles très fines qui confèrent une sensation presque crémeuse, beurrée sans aucune sensation de lourdeur. Finale de longueur correcte avec de fins amers et une note de noix. Fabuleux fond de verre sur les épices douces, le miel et la canelle. Superbe champagne. Très Bien +/Excellent.

Champagne Brut Salon 1983
Nez de pomme très mûre presque compotée de rhubarbe, de champignon, de sous-bois, iodé, moins net que le précédent.
La bouche développe une grande fraicheur, là encore les bulles sont très fines, l’ensemble est droit et tendu, de belle ampleur avec pas mal de vivacité en finale. C’est long sur les fruits secs avec un côté acidulé qui fait vraiment saliver et étire la finale. C’est très bon, dommage que le nez manqua un peu de pureté. Très Bien +.

Pessac Leognan Château Haut Brion 1982
Nez vanillé, de pomme compotée, de pina colada, on sent une touche d’oxydation et des notes de rhum raisin.
La bouche est oxydative, possède pas mal de gras mais c’est monolithique aromatiquement et la longueur finale est juste correcte. Ce n’est pas mon truc en l’état et me laisse la même impression malheureusement que le 87 bu récemment. Bien.

Corton Charlemagne Domaine Bonneau du Martray 1990
Nez iodé, de coquille d’huitre, anisé dans un ensemble élégant et frais.
La bouche confirme cette fraicheur perçue, c’est ample et gras et d’un superbe équilibre. Longue finale anisée. Un très beau vin que je mets peut-être juste en dessous du 92 bu récemment. Très Bien +.

Hermitage Domaine Jean-Louis Chave 1990
Nez complexe de poire au sirop, de miel, réglissé. Une pointe metallique se dévelope à l’aération avec une étonnante note pétrolée. On sent une grosse maturité compensée par une touche mentholée.
La bouche est très grasse, ample, chaleureuse mais droite en même temps sans aucune lourdeur, quelle tenue dans ce vin pourtant extrême! Très longue finale épicée. Grand vin. Pourtant pas un grand fan des Hermitage blancs, ceux de Chave sont vraiment à part. Excellent.

Clos de Tart 1964
Couleur tirant sur l’orange.
Nez complexe d’agrumes, d’épices orientales, de bois de santal, une touche metallique, puis d’orangette, de clou de girofle, de feuille morte. Superbe.
La bouche est grasse, ample avec un volume surprenant pour un vin de cet âge, on sent beaucoup d’extrait sec malgré des tannins totalement fondus. Longue finale avec une acidité sensible qui porte le vin et fait saliver, le tout avec un côté chaleureux. Fond de verre sur les épices orientales et le cuir. Superbe, peut-être le vin de la journée pour moi. Excellent (+).

Clos de Tart 2000
Nez avec une pointe d’acetate, d’épices, de sous-bois qui devient plus floral à l’aération, sur la cerise, le fumé et le zan.
La bouche est juteuse avec un gros fruit et une sensation de croquant et de pureté. C’est ample avec des tannins fins, un gros volume pour un équilibre superbe. La finale de bonne longueur est salivante sur les fruits rouges. Fond de verre classe sur le tabac, les épices et la rose. Un très beau vin en devenir. Très Bien +.

Saint Emilion Grand Cru Classé Château Pavie 1988
On change de registre avec ce nez de poivron rouge, de cassis, de fumé qui à l’aération devient monolithique sur le poivron.
La bouche est végétale dès l’attaque, toujours sur le poivron avec des tannins fondus, un beau volume mais une austèrité que le bel équilibre ne parvient pas à rendre charmeur.La finale est certes longue mais toujours aussi végétale. Fond de verre épicé. Attendre plus de 20 ans pour obtenir çà, quel intérêt ? Vraiment pas mon truc. Assez Bien +.

Meursault 1er Cru Domaine Coche Dury « Cailleret » 2001
Nez de cacahuète, de grillé assez classique du domaine, puis de sous-bois et de citron.
La bouche est grasse, riche, vraiment puissante, assez chaleureuse, très mûre avec une perception de sucrosité mais qui ne fatigue pas. Très longue finale. C’est bon et toujours aussi surprenant de puissance. Très Bien +.

Echezeaux Domaine de la Romanée Conti 1992
Nez de sirop de figue, de datte, d’épice, de myrtille, de chataigne, de feuille morte, voilà un nez somptueux, complexe et profond.
La bouche possède ampleur, richesse, élégance, un équilibre ahurissant qui conjugue un volume énorme, une acidité ciselée et des tannins fondus. La finale est très longue sur les agrumes avec un côté acidulé qui prolonge l’aromatique en retro. Grand vin à la hauteur de la réputation du domaine. Excellent (+).

Grand Echezeaux Domaine de la Romanée Conti 1992
Nez de chocolat, floral (rose), plus végétal (vendange entière ?) à l’aération avec une touche de tabac blond.
La bouche possède aussi beaucoup d’ampleur et un gros volume, c’est très fin mais aussi quelque peu austère en raison d’une acidité plus haute et toujours une touche végétale. Les tanins sont de grande qualité pourtant avec un côté acidulé qui ressort en milieu de bouche et une belle longueur finale sur les fruits rouges acidulés. Encore un très beau vin mais à mon sens moins harmonieux que le précédent. Très bien +.

Echezeaux Domaine de la Romanée Conti 2006
Nez beaucoup plus jeune d’épices, de cerise, floral de violette, puis de tabac, de rose avec une touche d’élevage à l’aération. Ça reste assez pur.
La bouche est suave au fruit croquant et jeune, un petit côté lacté, un gros volume et une grande douceur tannique. La qualité des tannins est superbe et la finale immense, florale et sur la framboise, signe la classe de ce vin encore au début de son existence. Grand vin. Excellent.

Chateauneuf du Pape Château de Beaucastel 1986
[size=x-small]En magnum.[/size]
Nez d’agrumes puissant, animal aussi puis assez monolithique à l’aération. Certainement que le magnum aurait mérité plus d’aération.
La bouche est assez tendue à l’attaque, les tannins sont fondus et un joli fruit est présent. La finale s’arrondit pour proposer un équilibre impeccable grâce à une fine acidité qui étire le vin et fait saliver. Longue finale. Très bon et quelle fraicheur ! fond de verre un peu trop animal. Très Bien.

Côte Rôtie Domaine Guigal « La mouline » 1996
Nez de café, de vanille, de caramel assez marqué à l’aération. On sent un élevage qui n’est pas digéré et rend le vin monolithique.
La bouche est riche, épicée, malheureusement sucrailleuse et fatigante, caramélisée et ce malgré une acidité pourtant sensible. Vraiment décévant. Assez Bien +.

Hermitage Domaine Jaboulet « La Chapelle » 1996
Nez de pruneaux, à la volatile haute, très confituré dans un ensemble confit et épicé montrant peu de finesse.
A l’inverse la bouche est fraiche, de beau volume et équilibrée sur les agrumes. Bonne longueur finale salivante. Fond de verre épicé. Bien ++.

Hermitage Domaine Chapoutier « Le Méal » 1999
Nez assez chaleureux avec une touche animale, sur le chocolat, un côté confit et uen touche d’agrume. Ça sent une forte maturité et de la densité.
La bouche possède des tannins très soyeux dès l’attaque, c’est très bien équilibré, dense, de gros volume mais sait pourtant rester frais même si on sent que c’est encore jeune. Longue finale sur les agrumes avec des tannins qui serrent un peu. C’est bon mais à attendre. Très Bien.

Vin de Pays de l’Hérault Domaine de la Grange des Pères 2001
Nez de miel, très mûr, confit, de confiture de prune.
La bouche est riche, les tannins sont doux, il y a de la sucrosité et un alcool sensible. La longueur finale est bonne et salivante. Une déception toutefois pour un vin que j’ai de nombreuses fois bien mieux gouté et dont je n’ai absolument pas reconnu la singularité sur cette bouteille. Effet de séquence ? Bien +.

Sauternes Château Doisy Daëne 1953
Nez de caramel, de miel, de thé, de mirabelle, de tarte tatin puis de figue à l’aération. Joli nez.
La bouche est sucrée, liquoreuse, elle manque un peu de fraicheur, n’est pas d’un gros volume et manque de fond. Longueur finale correcte. Bien.

Sauternes Château Gilette « Crème de Tête » 1975
Nez botrytisé où l’alcool ressort nettement.
Je trouve la bouche trop sucrée, fatigante, surtout en fin de repas, ce n’est pas mon style et correspond au 79 bu récemment. Vraiement pour amateur de gros sucre liquoreux. Assez Bien.

Joli Casting !!

:
Mazette, quelle série !
Le PACA est indéniablement un grand maboul de générosité !

[size=x-small]PS: quand je vous dis qu'Audrey, elle craint dégun, même Monica... ()[/size]

L'épiderme du dos à tellement tremblée à la lecture du CR, qu'elle en a perdue son élasticité.
Le Philou quel Malade !

Waow ça c'est du support pédagogique
Ravi de voir que tout ce casting t'as (vous a) apporté beaucoup de plaisir

Petite question pour ma culture personnelle, que signifie le on sent beaucoup d’extrait sec à propos du Clos de Tart 64?

Très belle série
Merci pour la qualité de ce compte-rendu !

Dans celle-ci, les dernières bouteilles que j'ai bues sont le Méal Chapoutier 1999 et la Chapelle Jaboulet 1996.
Je suis d'accord avec ton analyse.

Bien cordialement,
Thierry Debaisieux

Merci du rebonds Thierry.
C'est la seconde fois qu'on goûte cette chapelle 96, c'est un vin plaisant et équilibré mais qu'on serait en droit d'attendre à un autre niveau à mon sens.

Laurent,

J'avais 24 La Chapelle 1996 (j'en ai acheté 12, dès la commercialisation, sans savoir qu'au même moment ma femme m'en offrait 12... ...)
Il m'en reste 6, ce soir, et j'ai eu un seul problème de bouteille: un vin "mort", plat et vieux, mais sans goût de bouchon.

J'ai donc fait goûter souvent ce millésime à la maison.
Certains ont aimé, comme Daniel Bécu, d'autres l'ont trouvé trop acide, comme Luc Javaux.
Pour moi, c'est bon, et même très bon (je supporte très bien l'acidité) mais face à un Pavillon 1996 de Chapoutier, ça semble, pour le moins, "en retrait"

Amicalement,
Thierry

Tout d'abord un immense merci à philippe et madame pour leur accueil, puis aux généreux donateurs de merveilles que je n'avais jamais eu l'occasion de boire.
Comme le dit laurent très justement, une dégustation atypique qu'on ne peut et qu'on ne souhaite renouveler trop souvent. Des moments magiques car ils sont rares et précieux, notamment car ils sont partagés comme il se doit, en toute bonne humeur et sans prise de tête (Private joke: à part sylvain: mais si on peut comparer, vous faites c... à pas vouloir comparer... Les femmes elles s'emmerd.. pas avec ça... )

Laurent, merci pour ton CR, tu es d'une constance admirable, j'ai calé au bout de 7 ou 8 vins et je ne vais donc pas retranscrire mes notes ici.
Ceci dit, pour une fois, j'ai quelques divergences avec toi..

En champagne, Substance magnifique et un ton au dessus du Salon 83 pour son nez.. D'accord avec tes descriptions sur ces champagnes.

En blanc, mon tiercé:

1) Corton Charlemagne Bonneau du Martray 90: Nez de grande classe, bouche très droite, c'est tranchant et ample à la fois, d'une grande longueur (un peu inférieure au 92 bu récemment).. J'adore cette droiture et cette aromatique.. Je le mets devant le Coche et le Chave (contrairement à beaucoup si j'ai bien compris)
2) Meursault 1er Cru Domaine Coche Dury « Cailleret » 2001: entre le grillé et les agrumes (avec coté cacahouette beaucoup moins présent que sur certains Coche que j'ai bus), ce vin est large et long à la fois.. Quelle puissance.. J'adore cette sensation d'être complètement envahi par le vin.. Encore une fois, je suis bluffé par Coche Dury, style que j'adore..
3) Hermitage Chave 90: Très beau vin, d'une immense ampleur, d'un équilibre parfait, mais qui me "transporte" moins que les 2 premiers... Faut vraiment que j'achète plus de bourgogne, moi

En rouge, mon tiercé et quelques avis:

1) Après mure réflexion, je mets Clos de Tart 64, pour l'émotion que cette bouteille m'a procurée... Robe rosée, nez envoutant, bouche d'une jeunesse inouie (à la découverte de l'étiquette). J'ai cru à une vieille Syrah pour le coté épices, agrumes, coté metallique (un peu), c'est vous dire si j'ai pensé que c'était bon .. Plaisanterie mise à part, comme je l'ai dit à quelques reprises, on comprend en buvant ce type de bouteilles les amateurs de vieux vins .. A noter que notre sylv1, apporteur de cette bouteille, en avait amené 2, achetées au même endroit, dont 1 complètement morte (50% c'est pas mal je trouve déja, pour un résultat aussi magique)
2) Les DRC: 1ère occasion (et peut être dernière) de boire des vins de ce domaine mytique: j'ai adoré.. Comme certains, (peut être les moins "connaisseurs" de Pinot), j'ai préféré le 2006 aux 2 92. Plus éclatant, plus gourmand, certainement moins de profondeur mais j'étais là pour prendre du plaisir sans être très cérébral.. Le 2006 remplit parfaitement son rôle..
3) Grange des Pères 2001: 1ère rencontre avec ce millésime introuvable de la GDP, que je cherche depuis très longtemps sans succès: j'ai adoré le nez émouvant, le toucher de bouche.. Après une immense série et ouvert au débotté, il a largement tenu son rang (pas compris les sensations de laurent sur cette bouteille)..

Petite remarque sur La Mouline 1996 et Chapelle 1996: Je suis beaucoup moins sévère que laurent sur La Mouline, même si je suis fan de ce domaine.. Je n'ai pas trouvé le boisé excessif (d'autres ont pensé comme laurent et ils criaient plus forts que les autres ). Certes ce n'est pas une grande année, mais j'ai pris du plaisir, et ai d'ailleurs fini la bouteille sans rechigner..
J'ai préféré La Chapelle au Méal: je n'ai pas trouvé l'acidité excessive, et bien aimé ce vin la fraîcheur et les notes d'agrumes très présentes. Pas une immense longueur, et puis compliqué de passer en fin de série, mais un beau vin...

Dernière remarque: la robe de Doisy Daene 53 était hallucinante, très vieux Rhum dans l'esprit. Le vin le plus vieux que j'ai eu l'occasion de boire..

Arnaud

PS: un coup de gueule: 3 PAVIE ouvertes (66, 90 et 88): 2 bouteilles totalement bouchonnées sur 3. Je viens qu'on est pas de chance avec le domaine, mais ça fait beaucoup...

merci Arnaud pour ton effort car je sais que tu as moins travaillé du crachoir que moi
Dans une telle dégustation avec autant de vins de tel niveau, et alors que chaque vin pour lui même aurait pu illuminer n'importe quel repas, il est difficile de lutter contre les effets de séquence ou de lassitude, ce qui peut expliquer des ressentis si différents sur certains vins.
Si j'avais un seul regret, avec le recul, c'est de n'avoir pu passer suffisamment de temps sur certains vins, de pouvoir y revenir après une forte aération, pour voir leur évolution. Cela n'a pu être envisageable avec 20 vins, cela aurait pu l'être avec une douzaine. Mais je sais que la générosité de notre groupe et de leurs invités est infinie, je n'irai donc certainement pas reprocher cet état de fait à quiconque, bien au contraire.

pour la GDP 01, cela doit être la 7 ou 8ème fois que je la goute et la première de façon aussi peu convaincante, donc tu penses bien que je vais retenir les fois précédentes pour en tirer une éventuelle conclusion.

j'espère lire d'autres avis, Sylvain a pris des notes, Alain aussi je crois, curieux de lire cela.

Que de pépites, heureusement je me console en serrant la pince des kangourous.
Content que vous vous soyez éclaté, surtout avec des vieux vins

Beau compte-rendu, très évocateur dans un style analytique

J'ai également mieux goûté La Mouline 96 relativement récemment, malgré des conditions peu idéales (déjeuner en extérieur, en juin).
Le boisé ne m'a pas marqué, encore moins le côté sucrailleux et fatigant que tu évoques. Certes la matière n'était pas énorme, mais c'est très bon, élégamment épicé, avec le soutien d'une belle finale mentholée.

Hubert

Aquablue écrivait...

Les DRC: 1ère occasion (et peut être dernière) de boire des vins de ce domaine mytique: j'ai adoré.. Comme certains, (peut être les moins "connaisseurs" de Pinot), j'ai préféré le 2006 aux 2 92. Plus éclatant, plus gourmand, certainement moins de profondeur mais j'étais là pour prendre du plaisir sans être très cérébral..

Assez normal comme analyse : le DRC est très content de ses 2006 tandis que 92 est une année faiblarde en rouge... surtout sur la durée...

Al

Super CR. Une question (sans doute stupide) tout de même : pourquoi ce choix de votre hôte de caler le Meursault 1er Cru entre le Saint Emilion et l'Echezeaux ?

Amicalement,

Manuel.

Ca dégaine sec de l'étiquette ces derniers jours:P Entre Christophe(xtoph) et Laurent maintenant,ça commence à me chatouiller sévère,d'organiser un prochain craquage.......

Laurent,

Bravo pour cette belle série et merci pour ce magnifique cr(
Salutations vineuses,
Patrice,

Confirmation s'il en est besoin du haut niveau de Selosse et de Clos de Tart... Pour ce dernier, j'ai bu le 2000 il y a un an, il était encore un peu "viril"... Pour un 2000, j'ai été surpris, nous sommes face à un vin de grande longévité sur un millésime, qui de mon avis, ne l'est pas...

Quelques questions:

- Salon n'a-t-il pas souffert de passer derrière un Selosse qui est d'un style assez puissant alors que Salon travaille plus sur la finesse?

- D'ailleurs, avez vous carafé le Selosse? Anselme le préconise sur ses champagnes...

OuLà ca pique!!!!:

Super CR !!!!

Quelle belle série!!!!

Surement pas facile à cracher tout ca!!!!! :)o

Je confirme Thibault, pas facile mais quand on conduit, pas le choix, on sélectionne ses crachats

Benoit, non il n'a pas été carafé mais se goutait très bien. Le salon est passé sans soucis grace à sa tension plus importante que le selosse plus corsé et riche, il a tracé sa route sans soucis, dommage que le nez ne fût pas à la hauteur de celui du selosse.

Manuel, pour le choix du coche, Philippe apportera les précisions je pense mais je crois qu'il y a deux raisons:
- casser et se refaire les papilles avant d'attaquer la DRC après un bordeaux
- il ne ressemblait à aucun vin blanc bu précémment, en style et en âge.
pour moi ce fût une réussite.

Alain, pour moi l'Echezeaux 92, même en petite année, c'était remarquable, plus complexe que le 06 forcément et d'un équilibre magistral.

Hubert, bon faut que je regoute la mouline 96 alors. Arnauuuuuuddddd!?

Thibault, de notre coté nous étions en taxi . J'ai donc très peu recraché (le Pavie, le Méal et le Gilette en fait).. Le reste j'ai adoré donc je ne recrache pas.

Laurent, d'accord avec toi, c'est toujours plus compliqué avec ce nombre de vins..

Arnaud

salut
je vous ferai un petit CR a un autre moment mais je voudrais juste faire un éclaircissement pour manuel.
Lorsque je fais des ordres aussi "compliqués" , je fais attention à l'accord entre les mets et les vins et aussi à alterner des séquences de rouges et de blancs.
C'est un conseil que j'ai reçus d'un oenologue un jour chez beaucastel :" derriere un grand rouge il faut changer de couleur pour ne pas tuer le rouge suivant" et aussi pour "relancer" le palais.
Le coche est un vin large mais surtout très droit du coup il passe très bien entre des rouges , et en plus franchement je crois que la première serie de blanc etait parfaite et ne manquait pas du coche.
Ce jour là il nous a encore plus servi car le service qui etait prevu etait des duo tart 64-pavie 66 et pavie 90-tart 2000, mais les 2 pavie etait bouchonnés j'ai donc sorti dans l'urgence un pavie 88 sans aeration ( ce qui etait inutile car il n'a servi a rien de le boire dans ces conditions) . voilà donc pourquoi le coche qui arriva encore plus au bon moment.
d'ailleurs le beaucastel joua ce "role" de transition aussi ("parfois les vieux grenaches pinotes un peu")
philippe

Que dire de plus a part un grand MERCI pour cette journée et bravo au chef/organisateur en cuisine

J'ai fait quelques photos (qui m'ont dispensé de prendre des notes), je les mettrai prochainement en ligne.

Pour revenir sur cette série, au niveau des champagnes, le Selosse était excellent. Le Salon 83, c'est pas vraiment mon style, le coté champignon me dérange (dédicace à Bidou).Doyard n'a pas a rougir car à coté de ces deux là il a joué des coudes et a trouvé une belle place.

Pour les blancs, le Haut Brion 82 était décevant. Décevant car l'an dernier j'ai pu gouté un 87 au top: le nez était celui d'un liquoreux et la bouche était magnifique, tendue, vive et une finale a tomber. Là, franchement, j'ai trouvé le vin fatigué.
Le Corton Charlemagne 90 de Bonneau du Martray m'a dans un premier temps fait pensé à un grand Chablis. Gras, classe, avec une finale sur la badianne. Ouf, quel vin. L'Hermitage 90 de Chave m'a, pour une fois concquis. Nez sur la truffe blanche, c'est tranchant, net. La classe. Bon le soucis c'est c'est qu'il faut boire un vin de ce niveau pour apprécier l'hermitage.... Plus tart, le Meursault Cailleret 2001 de Coche-Dury jouait dans un style plus body-buildé que ses prédecesseurs. Le nez était dément, mais j'ai été un peu dérangé par la finale sur le sucre.

Une petite apparté, on a faillit gouté une exclusivité, un exemplaire unique, une perle rare, une éspèce de Mickael Jackson vinique....un Clos de Tart blanc...:. Bon, tout le monde (enfin prèsque, hein Sylvain >

En un mot : BRAVO !
Des sacrées belles bouteilles , ça fait rêver !
Il est un peu dingue ce Philippe je crois !
Bravo aussi à Manu pour avoir amené un CDP ;-)
Magnifiques CR aussi .

PS : il a fait quoi à manger ??

Karim

Sacrée série et sacrée soirée! Merci du partage le gars. Et l'idée d'intercaler des rouges et des blancs me parle pas mal du tout... bon, si on crache pas, on finit zébré comme un sucre d'orge, mais ça fait sens cette oscillation.

Oui et avec des photos!!!
En ce moment j'ai ma période champagne alors le salon 83 (mon année) fait rêver.
Philippe si tu fais une commande Doyard, j'en suis!

Buveurs d'étiquettes ? C'est le moins qu'on puisse dire

Sans déconner, je vous envie, ça a du être éreintant

Quelle magnifique dégustation un grand merci pour vos compte-rendus passionnants

freemanu écrivait:

---

> Le Pavie 88 était bien muet a coté de la paire
> précedente. Il est aussi arrivé dans un contexte
> "tendu": Pavie 66 et 90 étaient au programme, ils
> étaient bouchonnés. Je le redit ici, j'ai eu le
> droit à 66,81,87,90,94 + un 82 douteux marqués par
> le bouchon. Donc Pavie, c'est fini.

N'est-il pas de notoriété publique que Pavie n'était vraiment pas en forme les années précédent sa reprise par Perse (jusqu'en 98 sauf erreur)?

Le 2002 et surtout le 2001 que j'ai goutés récemment étaient excellents pour ceux qui aiment ce type de vin.

Cdt

Guillaume

PS : il a fait quoi à manger ??

sous réserve des intitulés:
apéritif: gougères et petit four au fromage et divers
entrée 1: coquille saint-jacques au parmesan (ça ne te rappelle rien )
entrée 2: velouté de champignon
plat: poisson au morille et purée maison
fromage
dessert (j'ai un trou?)

Bonjour,
Suite au CR de Laurent , je ne vais pas me lancer dans le même exercice sachant qu je n’ai pas pris de note (cuisine et service oblige). Mais je vais décrire un autre point de vue qui peut être sera intéressant.
D’abord je vais remercié tout d’abord les participants de ce repas pour leurs apports et leurs bonne humeur (notament mikachou qui a exagéré comme d’hab.) et aussi les autres membres d’lpv paca qui participeront à la session rattrapage (pour bientôt).

Les vins ont tous étaient servis à l’aveugle (avec changement de chaussettes parfois)

Le choix de vins s’est fait en essayant de faire des paires et j’ai essayé d’adapter le menu aux bouteilles.

A l’apéritif , nous avons par le Doyard extra brut (****) pour se faire « l’étalonnage » de la bouche, ensuite le Selosse 2008 substance (*****) accompagné de petit four. Sur le salon 83 (****) nous aurions du avoir les champignons fourrés au fromage mais ils sont arrivés trop tôt (un lpvien étant en retard …..).
Cette série fut magnifique le Selosse remarquable et le salon 83, très différent du 97 bu cet hiver (très muet), restera un bon souvenir mais ne m’a pas donné envi d’y revenir. Il restera sous les Krug 95 , bollinger grande année 85 ou autres RD déjà dégusté.

La première entrée, crème au parmesan avec sa saint jacques.
Nous avons dégusté les blancs les uns après les autres. Lors de notre repas au château de saint martin nous avions dégusté le haut brion 87 sur une crème au parmesan (« le mystère de l’œuf »). Le vin fut presque « écrasé » par le plat :effet millésime? De ce fait j'eus envi de refaire cet accord. Le haut brion 82 (****) passa très largement sur le plat . Son coté oxydatif au nez donné beaucoup de charme à l’accord. Le corton charlemagne de bonneau du martray 90 (*****) et le chave blanc 90 (*****) , fut simplement grandiose.

La seconde entrée, velouté de champignon et huile de truffe blanche d’Alba.
Le Chave blanc aurait eu sa place sur ce plat aussi mais il fallait passé au rouge.
Grâce à la générosité des membres, nous avons eu la chance de boire deux clos de Tart 1964 et 2000 (******)
Et ensuite un Pavie 1988 (**) ouvert à la vas vite,remplaçant d’une paire Pavie 66 et 90 tout deux bouchonnés (comme souvent).
Les clos de Tart furent magistraux , le pavie anecdotique.

Le plat principal, le classique de la maison , lotte aux morilles purée.
Pour la première bouchée de lotte , le Coche Dury 01 caillerets (*****) était simplement incroyable , plus gras et acide que le sauce aux morilles. Il est passé très facile (trop rapidement aussi) sur ce plat.
Ensuite nous passâmes aux DRC 1992. Afin de goûter la différence de terroir,nous les servirent par paire: Echézeaux (*****) et Grand-Echézeaux (******).
Très riche d’enseignement je senti une différence incroyable entre les deux, préférant le Grand-Echézeaux à l’Echézeaux , pour sa largeur et sa complixité.
L’Echezeaux 2006 de la DRC (*****) arrivait seul , sur le fruit et la vivacité, il en perdit plus d’un (difficile de croire qu’il puisse avoir trois DRC a un repas d’lpv paca -).

En passant sur les fromages nous revenions plus au sud
Avec le Beaucastel 86 (****) dans la finesse et l’élégance , la mouline 96 (***) , la chapelle 96 (***) , le méal rouge 99 (****) , et la surprise GDP 01 (****).
La selection de fromage passé du saint nectaire au livarot en passant par un fromage anglais que je ne sais pas écrire. Sur une petite mâche raffraichissante.

Pour le dessert , tarte tatin, boule de glace au beurre salé, panna cotta mangue vanille et macarons.
Doisy Daëne 53 (*****) et crème de tête de Gilette 75 (****) (joyeux anniversaire manu) furent très beaux.

philippe

le note (**) sont mes goût en étoile de 1 à 5 (oui il y a deux 6)

le fromage anglais c'était du stilton

Un immense merci à nos hotes pour ce moment hors du temps.

Je constate à vous lire que je ne fus pas le seul à me faire déniaiser ce jour là sur la DRC.
Et quelle première! avec le recul je me dis que c'est vraiment allé trop vite (normal pour une première fois [size=x-small]désolé...)[/size]

Surtout que le retour à la réalité fut des plus sévère
Je suis content d'avoir vu aussi une bouteille de Clos du Tart blanc ce n'est pas fréquent!

Finalement il n'y avait pas que les étiquettes, et les autres rouges ont évidemment pati de la comparaison avec la DRC et la paire de clos de Tart qui les a sacrément introduits.

Le Coche entre les rouges a parfaitement rempli son role de faire repartir les papilles avec beaucoup d'allant.

J'ai même appris ce jour là que les anglais pouvaient concevoir de la nouriture correcte et même délicieuse et un fromage en plus!.....mais où va le monde?

Mon seul regret est d'avoir été obligé de quitter cette magnifique assemblée trop tot et précipitemment...