[size=large]Petite horizontale France 2001, avec le Club l'Epicuvin[/size]
La dégustation a eu lieu le 20 novembre 2011 pendant le salon de l’Epicuvin à Fabrègues. Les vins sont dégustés en verre Spiegelau Authentis, dans l’ordre suivant (NB : ordre de dégustation connu pour moi) :
Hermitage : Domaine Paul Jaboulet Aîné « La Chapelle » 2001
La robe, relativement trouble, a pris des reflets évolués, tirant sur le grenat avec un disque orangé. Le nez, d’intensité moyenne, s’ouvre sur la réglisse, l’olive noire et les fruits noirs compotés, soutenus par une sous-trame mentholée et fraiche. A l’attaque, la bouche est ronde, souple, assez soyeuse autour d’un tanin enrobé. La matière est assez discrète, en retrait, laissant pointer une petite note sucrailleuse et alcooleuse qui évoquerait plutôt un petit un vin du sud. Finale moyenne, peu intense, marquée par un peu de chaleur. Ce vin n’a clairement pas l’intensité, l’éclat et la puissance que l’on est en droit d’attendre d’un grand Hermitage… dommage.
Echézeaux : Domaine des Perdrix 2001
Robe grenat clair, avec des reflets marron. Le nez est fin et élégant, évoquant avec une certaine gourmandise des arômes de jus de cuisson, d’herbes aromatiques, de viande grillée et de menthol. La bouche suit ce même registre, avec des tanins souples, fins et soyeux, équilibrant une matière de bonne intensité, mais contenue et veloutée. Beau vin d’ensemble dont on ne souligne qu’une petite dureté finale qui révèle sans doute un millésime à la maturité difficile. Néanmoins, il peut dès aujourd’hui procurer un plaisir non négligeable sur une table.
Saint-Julien : Château Léoville Las Cases 2001
Robe pourpre, profonde, d’une belle jeunesse. Le nez est clairement verrouillé, peu expressif, sur des notes de tomates séchées, graphite, chocolat et cèdre. La bouche est franche et ronde à l’attaque, puis l’ensemble se resserre autour de tanins serrés, fermes, non dénués d’une certaine dureté. Toujours peu d’expression en bouche, la matière se trouvant dans une phase d’austérité clairement marquée. Finale moyenne, avec une petite verdeur sur la trame tannique. Globalement bien fait, se vin ne procure aucun plaisir en l’état, ce qui est tout de même un comble quand on doit débourser plus de 150€ pour l’acquérir…
Espagne – Montsant : Orcella « Orsus » 2001
Le pirate de la série est un vin espagnol, issu de la région du Montsant. La cuvée « Orsus » est composée de vielles vignes de grenache, plantées sur un terroir d’altitude. Robe grenat intense d’un bel éclat. Au-delà d’une petite volatile, la trame aromatique du nez est fraiche, nettement épicée, kirschée et chocolatée. La bouche est souple, ronde, plutôt agréable avec une touche glycérinée qui enrobe le tanin et flatte le palais. Relief et fin de bouche moyen, mais l’ensemble est droit, équilibré, sans aspérité. Un vin plutôt simple mais néanmoins réussi, bien évolué et largement plus abordable en terme de prix que le reste de la série.
Collioure : Domaine du Mas Blanc « Cospront Levant » 2001
La robe est nettement évoluée et présente beaucoup de dépôt. Le premier nez n’est pas très net, avec des relents de carton mouillé. Il évolue sur les fruits compotés, le sous bois, les feuilles mortes, sans réelle élégance. Assez soyeuse à l’attaque, la matière se resserre franchement en milieu de bouche, s’exprimant seulement au travers de tanins âpres et fermes. Finale assez courte, sans grande expression. Que dire ? Pas grand-chose si ce n’est la présomption d’une bouteille anormalement évoluée.
Châteauneuf du Pape : Clos des Papes 2001
On change littéralement de registre pour un vin qui va unanimement conquérir l’assemblée. Robe grenat intense, d’une grande brillance. Le nez est fin, remarquablement complexe et élégant. Il s’exprime sur des notes de cerises confites (tirant sur le kirsch), d’épices douces, de cannelle et d’after-eight avec une petite touche de jus de viande. Un vin qui continue à évoluer dans le verre, mais qu’il faut bien se résoudre à déguster ! Bouche d’un équilibre et d’une tenue magistrale : les tanins sont complètement intégrés à une matière caressante à souhait, dont le gras et le volume, parfaitement contenus, ne se départissent pas de la fraicheur nécessaire... Bref, tous les éléments sont bien là, et d’une justesse confondante. Longue finale, qui rappelle encore la cerise et les épices. Grand vin, incontestablement.
Languedoc : Clos des Truffiers 2001
Le dernier vin de la dégustation présente une robe noire impénétrable. Au contraire, le nez est lui exubérant, sur des notes intenses d’eucalyptus, de musc, de cuir, de graphite, d’agrumes confits. Toujours sur le même registre, la bouche envoie du lourd : rondeur « extrême », puissance voluptueuse, tanins musclés et glycérinés, notes toastées et boisées, matière pulpeuse… Le « maquillage » fait son effet, il impressionne encore. On note que même après 10 ans, les parcellaires de la Négly tiennent toujours leur rang, sans s’effondrer. Sans aucun doute, la culture ambitieuse et les raisins récoltés doivent être de qualité mais je ne suis pas sûr que cette bouteille serait entièrement bue à table. Une bête à concours qui fait toujours débat en dégustation.
Une dégustation intéressante, permettant de mesurer l’évolution de ces crus réputés à 10 ans d’âge. Beaucoup de confirmation pour moi, et assez peu de surprise sur ce que je pouvais m’imaginer « sur le papier ». Le petit classement amical et final a porté le
Clos des Papes bien haut dans la hiérarchie des vins préférés par les participants (24 points sur 30 maxi possible !). Il est suivi - de loin - par l’Orcella, le clos des truffiers et l’Echézeaux des Perdrix.