L’occasion était belle de se faire plaisir hier soir, après plus de 5 ans de projets et travaux d’une construction de maison.
Repas en petit comité avec un couple d’ami épicurien.

 

Nous commençons par un Krug Rosé édition 24, sur une base 2012 et un dégorgement en 2018.

La robe est sublime, la photo parlant d’elle même.
Aromatique raffinée sur des notes étranges mais subtiles de fumées qui dominent de la craie et des agrumes, les fruits rouges étant en retrait. 

En bouche, la bulle est comme à l’habitude chez Krug d’une belle finesse avec une sensation velouté, mais le vin fait preuve d’une certaine acidité et d’une longueur qui retombe un peu vite. L’ensemble reste cohérent et digeste mais donne une sensation de jeunesse certaine. Accord superlatif avec un sashimi de thon jaune et un tarama à la truffe d’été.

 

La deuxième bouteille servie sera ce Krug Vintage 2004.
Sur celle ci, on aura pris une énorme claque.

Robe sur un jaune doré qui laisse paraître de très fines bulles.

Le nez est un peu mutique et réduit à l’ouverture mais va rapidement s’ouvrir sur un bouquet d’une élégance folle. Pelé mêle de fruits jaunes et blancs frais, de craie, toujours cette pointe fumée. Une pointe d’oxydation viendra s’y associer avec l’aération.

C’est à la dégustation que tout se passe et que le vin prend son envol. Tout n’est que démesure, un volume hors norme et une sensation de raz de marée gustatif avec une rémanence XXL et une longueur superlative, d’une droiture assez dingue sur des notes de citrons. Le plus impressionnant est que le vin conjugue volume et sapidité, avec toujours cette bulle ultra fine donnant une sensation aérienne. Un très grand champagne et un accord dantesque avec ses saint Jacques poêlées dans un beurre de sauge et du poivre de Timur, dont le côté agrume se marie parfaitement avec le champagne.

 

Dur de passer après un tel vin, c’est dans cet enchaînement que se place ce château Haut Brion 2001.

Bouteille ouverte 6 h avant.
Robe encore sombre sans grands signes d’évolution.

Aromatique racée sur une trame empyreumatique d’une grande élégance et un tertiaire a peine débutant, qui correspond bien à la phase que j’apprécie sur les vins rouges. On retrouve un certain côté insondable au nez qui lui donne une certaine carrure.

En bouche, beau volume, les tannins sont civilisés bien qu’encore un peu accrocheurs, le vin présentera un aspect un peu mûri et compoté qui prendra de l’ampleur avec l’aération. Jolie longueur mais pas exceptionnelle. Tout cela se gommera bien avec un filet de bœuf et une sauce aux girolles. Un très beau vin mais qui ne m’aura pas pour autant fait vibrer.

 

Nous terminons avec un château Yquem 1997, dont la robe est comme souvent chez Yquem sublime.

Le nez évoque une certaine richesse sur des notes de miel et de caramel qui dominent.

En bouche, on ressent cette richesse au travers d’une sensation de sucre importante et une acidité pas assez présente à mon goût. Comme le Haut Brion, jolie longueur mais pas assez notable à mon sens. C’est très bon et la bouteille n’aura pas duré longtemps sur table en raison d’un accord que j’affectionne avec des pâtes persillés (tome bleue, shropshire), mais j’avoue que je m’ennuie un peu. 

Le fin mot de l’histoire reste un moment de partage exceptionnel autour de ces vins et un Krug 2004 qui aura marquée la soirée de son empreinte.

Allez, il me reste encore 16 jours pour commencer le Dry January .

 

Si les proportions sont cohérentes (quoique ce soit très relatif), la maison doit être sublime !

La dégustation suggère la grande jeunesse de ces vins d'exception.

Votre CR m'est particulièrement utile, ayant les trois dernières références en cave.

Je vais les laisser dormir sagement.