Un couple d'amis m'a invité dimanche dernier à partager un repas avec quelques proches, également amateurs de vins. Connaissant le menu à l'avance,  j'ai amené une bouteille qui devait bien se marier avec l'un des plats.  Quatre des vins servis par Gilles proviennent d'un voyage qu'il a fait en Alsace. Je lui avais alors suggéré quelques domaines   L'Alsace Grand Cru Moenchberg  2016 "Moenchbari" du domaine Durrmann a été servi en pré-apéro, en attendant que tout le monde soit là (et puis fini une fois qu'ils furent arrivés car faudrait pas qu'il s'abime....) La robe est d'un or intense. Le nez expressif est typique du cépage avec ce mélange de notes terpéniques, de poire, de fumée et de cire d'abeille. La bouche est ronde, ample, enveloppante, avec une matière mûre, moelleuse,  et une fraîcheur diffuse, affichant une acidité assez basse et manquant de tension. La finale me parait plus équilibré grâce à de nobles amers qui apportent du peps, avec une persistance sur la poire séchée, le "pétrole" et les épices. 

Je me rappelle que Marc Kreydenweiss avait arraché ses vignes de riesling du Moenchberg, car il trouvait que le terroir ne mettait pas assez le cépage en valeur. Il l'avait remplacé par du pinot gris qui s'y plaisait mieux. Cette bouteille lui donnerait raison (mais peut-être que d'autres  ne le feraient pas ?).  J"ai déjà bu et apprécié des Rully(s) de Jacqueson, mais j'ai découvert ce jour leur Crémant de Bourgogne. Eh bien, j'aime beaucoup ! Il a été servi avec des mini-cakes salés au potimarron, fruits secs et parmesan que j'ai amenés. 

La robe est or rose ( je découvre que c'est un blanc de noirs, ça explique). Le nez est patiné, sur la brioche, les  fruits secs et la pomme tapée. La bouche est ample,  élancée,  avec un cordon de bulles traçant qui apporte la dynamique, et une  matière ronde, finement pulpeuse, soulignée par une astringence crayeuse et citronnée – et toujours en arrière-plan des  fruits secs et quelques épices. La finale est  tonique,  concentrée, intense, avec encore plus d'astringence et une noble amertume sur l'écorce d'agrume. J'ai donc apporté ce Montlouis Rémus Plus 2008 du domaine de la Taille aux Loups afin d'accompagner des croque monsieur aux truffes (et une pâte lavée locale). [justify]La robe est dorée. Le nez est  intense, sur la truffe noire, le citron confit, la  vanille et le pain grillé. La bouche est  à la fois  tendue et enrobante, déployant une matière mûre et onctueuse, épicée, d'une grande fraîcheur aromatique  (citron confit et cédrat). La finale est intense, sur les fruits secs et la brioche avec une persistance sur la truffe. L'accord avec le croq' est superbe ![/justify] Comme il y avait de la repasse et que la bouteille était vide, une deuxième est arrivée : un Clos val d'Eléon 2019 du domaine Marc Kreydenweiss. (riesling et pinot gris complantés il y a un peu plus de 30 ans, ce qui se faisait peu à l'époque). 

La robe est or clair. Le nez est fin, sur la poire mûre, le  miel et la fumée. La bouche est vive,  traçante,  avec un léger perlant qui contrebalance une matière mûre,  presque moelleuse, dominée par la poire et une  (très) légère fumée. La finale est nette,  acidulée, sur le citron et la poire, avec une persistance sur les épices.  [justify]La robe est d'un or intense. Le nez est appétant,  sur les fruits blancs poêlés au beurré et parsemé d'épices. La bouche est sphérique, déroulant une matière pulpeuse au fruit gourmand, soulignée par une fine astringence qui dessoiffe. On la retrouve dans une finale fraîche et mâchue, sur le lemon curd et la brioche chaude. Vraiment très sympa ![/justify] Le Riesling Grand Cru Schlossberg 2017 présente une robe or pâle. Le nez est fin,  épicé, pétrolé, avec des notes de  rose fanée et de pêche blanche. La bouche allie ampleur et  tension, avec un  fin perlant tenant lieu de colonne vertébrale, contrebalançant une  matière charnue et moelleuse. La finale est tonique,  salivante, sur le citron confit et des notes terpéniques.   
Le Riesling Grand Cru Furstentum 2018 offre une robe assez proche.  Le nez  est délicat, sur l'amande, le  fenouil, avec une légère touche pétrolée et  épicée. La bouche est  plus large et plus moelleuse que le vin précédent, avec une  tension salivante / perlante et une grande fraîcheur aromatique. L'ensemble est remarquable d'équilibre. La finale affiche de superbes amers sur l'écorce d'agrumes, avec une persistance sur le cédrat et une pointe pétrolée. 

J'ai une légère préférence pour le second, mais ça se joue de peu. [justify]
Avec le dessert (panettone et salade de clémentines à la vanille), Gilles a servi un vin que je lui ai vendu il y a quelques mois. Je n'en parlerai donc pas... [/justify]

Pas de SR qui trainent dans les Bott-Geyl

Je n'en ai pas senti, mais il y a peut-être 5-6 g