Thierry,
« Par contre cela ne dit pas si cet échange est profitable pour tous et permet de rendre efficace le marché! »
Selon la théorie de l'Optimum de Pareto, un échange est efficace seulement si on peut améliorer le bien-être d’une personne sans réduire celui de l’autre, voilà un échange mutuellement efficace. Ici le monopole est efficace au sens de Pareto, on ne peut améliorer la situation du consommateur sans détériorer celle du monopoleur. CELA NE VEUX PAS DIRE QUE C’EST EQUITABLE. NE PAS CONFONDRE EFFICACITE ET ETHIQUE.
« Et enfin pour Ferrari, tout producteur choisit le nombre de biens qu'il veut produire afin de maximiser son bénéfice, ce n'est pas propre à un monopoleur mais bien à tout producteur sur tout marché! »
Faux, en concurrence libre et parfaite, le producteur produit à l’endroit où le prix (qui est donné par le marché) égal le coût marginal, donc la quantité produite dépend de sa fonction de coût (qui est propre à chaque producteur), maintenant, il peut choisir bêtement la quantité, mais il ne maximisera pas son bénéfice…
C’est une simple dérivée de la fonction de coût total à faire, puis on égalise au prix pour trouver le X.
« Dans ce cas Ferrari n'est pas du tout en situation de monopole, il y a d'autres producteurs qui peuvent les concurrencer (puisque construire un type de voiture ne demande pas la possession d'une ressource matérielle qui serait détenue par le seul vendeur). »
Ferrari possède une légende, une histoire dans la course automobile qu’aucun autre fabriquant ne possède, et qu’aucun autre fabriquant ne peut acheter… Ce qui crée une aura indiscutable pour ces voitures, et de forte marge bénéficiaires parce que Ferrari est UNIQUE. C’est pour cela que Ferrari dépense plusieurs centaines de millions chaque année pour le programme de F1, pour maintenir la légende et créer de la valeur ajoutée.
« Quant à dire que la spéculation est un bienfait c'est simplement une aberration, à moins de confondre investissements intelligents (acheter à bas prix avec perspectives de croissance à long terme) et spéculation (parier à CT sur des évolutions conjoncturelles possibles). »
Je n’ai pas dit que c’était un bienfait, mais d’un point de vue économique et non politique, la spéculation permet de réduire les inefficiences ou imperfections de certains marchés. Par exemple, le cours de change francs suisse/rouble devrait être le même qu’il soit fixé à Zürich ou en Russie puisqu’il s’agit de la même chose. Mais cela n’est pas toujours le cas parce qu’il est échangé différemment à cause des flux d’ordre différent. La spéculation peut corriger ce dysfonctionnement. Mais bon dès qu’il s’agit de gagner beaucoup d’argent, ça énerve très vite…
« De toutes façons, selon la théorie du libéralisme économique si il y avait concurrence, les prix des grands vins devraient diminuer! »
En ce qui me concerne, je n’ai jamais dit qu’il y avait concurrence. Par contre, j’ai dit que de toute façon personne ne changerait les prix et que je ne vois pas pourquoi les domaines se priverait de maximiser leurs bénéfices, COMME TOUTES AUTRES INDUSTRIES, qu’elles soient en concurrence pure et parfaite ou en monopole.
N’oublions pas que l’homme est homo eoconomicus, c’est-à-dire qu’il cherche à maximiser son utilité, pour certains, cela revient à faire le bénéfice maximal (ex. : Château Latour), pour d’autre cela revient à trouver un acheteur passionné de vin et lui vendre son produit à un prix en-dessous de celui du marché (ex. : JFCD). Dans les deux cas, le producteur maximise sont utilité. Donc dans votre analyse, vous faites un JUGEMENT DE VALEUR sur les domaines et leur modèle de tarification, c’est tout, et ça ne concerne plus la microéconomie.
« Un maintien à long terme de prix de vente très éloignés du prix de revient est incompatible avec une concurrence effective et efficace »
Là, je suis d’accord, le propre de la concurrence libre et parfaite est que le bénéfice (économique, et non le bénéfice comptable) sur le marché X est nul. Mais comme la DRC n’est pas en concurrence libre et parfaite, et ne le sera jamais, je ne vois pas le rapport.
Pour finir, je ne vois, peut-être suis-je aveugle, où l’on peut trouver moralité ou décence dans les prix, cela n’a pas de sens du point de vu économique, cela devient politique.