Il fallait s’attendre à quoi de particulier sur ce Salon ? Mais quand même de grace un peu de décence dans la qualité...
Très grande déception, et le terme est faible, sur la grande majorité de ces peu affables ‘dégustations’. Vraiment trop peu de plaisirs, d’émotions (là je demande trop) ou de découvertes. Soit beaucoup trop jeunes voire au berceau, ou bien trop verts, trop violacés, trop solaires, trop sucrés, trop dosés, trop chauds, trop secs, trop asséchants, trop acidulés, trop boisés, trop (dé)naturés ‘bio’, trop ‘chênés’... Mon palais se plaint, il est perturbé et confus. Hagard face à tant de contrariétés, de médiocrités, d’auto suffisance franco-française. L’épidémie de la satanée incommodante ‘écolo bobo’ mode du vin biodynamique ou ‘nature’ aurait elle envahie les cahiers des charges des experts onéreux gourous oenologues conseils? Succombons puisque la mode est actuelle, source de grands profits et d’une image marketing tendance.
Le malentendu est d’emblée affirmé, je ne suis pas venu sur ce Salon pour uniquement miser, deviner ou parier (trop peu furent engageants) en achetant seulement des vins de garde sur 4 ou 6 ans. Las. Ce ne fut pas mon intention qui fut seulement et bien candidement celle de découvrir des vins prêt à boire dans l’année, de retrouver à minima des plaisirs propre à ce que doit procurer un vin honnète aussi jeune soit il, sur le fruit et la fraicheur j’adore quand c’est bien fait, bien élaboré, construit ou structuré...Mais là las ce fut un calvaire gustatif, trop souvent inbuvables en l’état. Venu avec le vif désir de faire partager et gouter par la suite des plaisirs simples ou un peu élaborés...en vain. Je suis même retourné le lendemain le palais ‘à jeun’ et frais pour notamment regouter spécialement 5 cuvées de 4 Domaines différents afin de m’assurer loyalement que ce n’était pas mon palais qui fut trop fatigué, plombé ou perturbé la veille... Hélas non, confirmation sur tous de la piètre sensation de la veille.
Une grande soupe à la grimace prolongée. Trop de déplaisirs, de désillusions, de désenchantements. Ces 2 journées furent un concentré de tout le contraire de ce que j’apprécie dans le vin, surtout dans un vin prêt à boire ou dans la fraicheur, cela quelque soit son prix, de quelque région que ce soit (cuvées de quelque 45 vignerons goutées dont tous ceux que j’avais évoqué dans un post précédent et ceux conseillés sur ce fil), de quelque cépage, de quelque appelation. Vraiment pas de chance... j’ai évidemment manqué LA perle ou LE Domaine du Salon. Même si il y a certainement 2 ou 3 exceptions évidentes et que certains vont s’empresser de relever –que l’honneur soit sauf- il n’enlève que cela ne représenterait qu’au plus 2% des exposants, une gageure, une référence quantitative révélatrice du niveau très faible des vins et des 2 millésimes récents. Je ne suis pas élitiste GCC, ni militant de quelque AOC, ni membre lobbyiste concurrent à ce Salon ou à un Guide.
Sortirent du lot 3 ou 4 vins du Jura, de Gaillac et de Loire réunis. Les pires furent les couteux précieux rosés app. Bandol, les Languedoc et les Cahors. Janasse fut la déception la plus flagrante au vue de sa ‘réputation’, les tarifs de certaines cuvées absolument non justifiés vue la piètre émanation (merci 100% Parker), impossible de boire ou d’apprécier en l’état la grande majorité des cuvées présentées étaient tout simplement médiocres, sans personnalités singulières, confuses ou imbuvables en l’état (mises en bouteille il y a 1 mois pour certaines, cela dessert entièrement la cause...). Peu d’incitations à investir, à placer dans ces millésimes. Mais le Nom ou le snobisme l’emporterait il sur la raison du gout et des émotions.
Les Salons et Jurys pactisants et si généreux avec leurs lots de belles ambitieuses et alléchantes ‘médailles’ en papier ou en alu fièrement apposées sur les étiquettes ou sur les stands, les Guides objectifs et impartiaux, les grands spécialistes médium et oenologues qui osent mettre sur nombre de ces cuvées des coeurs, des étoiles ou des notes scolaires douteuses me font penser aux uniformes déformés et défraichis des colonels de l’armée soviétique croulant sous les barres et les palettes des décorations et récompenses dont ignore tout de la signification et des faits de gloire. Cela brille, cela fait joli et cela compose aussi un brave petit air de musique quand elles s’entrechoquent. Chacun sa mélodie. De toutes ces palettes de tristement flatteuses ‘récompenses’ sur tant de cuvées présentées je n’ai ressenti et n’ai entendu que le triste, fade et monocorde cliqueti.
Vivement le Salon Rue 89 ? ou Salon RVF? Sinon direction Cave Lafayette Gourmet les 10.11 Avril.