Rheingau - Weingut Peter Jakob Kühn - Hallgartener Hengelberg 2020 Kabinett
Erste Lage (2ème niveau de qualité de la classification des terroirs de la VDP). Viticulture bio & biodynamique. Sols composé de phyllites multicolores (roche de degré métamorphique intermédiaire entre l'ardoise et les micaschistes), jusqu'à 300m d'altitude avec une exposition Sud-Sud-Ouest. 16 mois d'élevage en fûts, pressage doux et 10° (ce qui doit donner un SR entre 20 et 50g/L).
Je continue à découvrir la gamme de PJK et passe cette fois-ci dans le Prädikat. 36h d'aération nécessaire pour la mise en place.
Oeil : La robe est très transparente d'un jaune doré clair avec des reflets verts.
Nez : D'une grande énergie, il était à l'ouverture emberlificoté de fruits acides, d'herbes aromatiques et d'une pointe de fruits exotiques. Il s'est considérablement ordonné après aération avec une dominante de citron vert, orange sanguine, menthe, abricot et fruit de la passion. Par analogie, 60% Fritz Haag et 40% Dönnhoff pour ceux qui connaissent.
Bouche : Initialement d'une énergie rutilante et sauvage, l'acidité laser était trop dominante pour être consensuelle. Après aération, la palette du nez se retrouve en bouche avec toute la dynamique du style Kabinett : un corps léger et particulièrement vif, dansant et rassérénant avec une persistance aromatique étonnante pour tant de légèreté. Le point remarquable est la durée de la finale constituée d'une très fine amertume d'orange sanguine qui - loin d'être désagréable au contraire de certaines de mes expériences sur des rieslings secs alsaciens dernièrement - fait se resservir. Les SR étant parfaitement éperonnés par la tension si bien que ce Kabi goûtent sec tendre en milieu de bouche (pour finir en sec sur cette belle finale).
Conclusion : Tellement facile de passer à côté par méconnaissance, j'ai trouvé ce Kabinett très surprenant et bien réussi pour mes goûts personnels. En effet, le degré alcoolique élevé pour le style ne se fait pas ressentir et cette cuvée parvient à associer la vivacité délicate et fruitée des Kabinetts mosellans
à la Weiser-Künstler avec la densité du Rheingau. Par rapport au Kabinett de Corvers-Kauters bu récemment de la même région, je n'ai pas retrouvé la note fumée et minérale en finale mais le PJK a une personnalité plus affirmée et attachante pour ceux qui y sont sensibles.
A 15€, les bons Kabinett sont à mon goûts parmi les meilleurs RQP, le potentiel d'évolution et de garde est important, et cette bouteille se boit aussi bien à l'apéritif pour se dérider que sur de la cuisine sucré-salé.