Ce n’est pas le tout d’être taquin avec les camarades de Francie, il est temps d’assumer et de poster nos ressentis et résultats du concours
Pour la petit histoire, cela fait un peu plus de deux années qu’en compagnie de mon frangin, nous nous sommes pris de passion pour les concours de dégustation à l’aveugle. En ce qui concerne le championnat de France organisé par la RVF, il s’agit pour nous, d’une première tentative. Il s’agit également pour nous de profiter d’un round d’entraînement, étant donné que Philippe de Cantenac est le préposé pour la finale du championnat de Belgique qui aura lieu à la fin de ce mois.
Pour la petit histoire (bis), après avoir hérité du numéro 69 ( il fallait bien que cela tombe sur nous…) et avoir cravacher, avec mon équipier, pour trouver notre place dans cette immense salle, où les numéros des tables étaient disposés avec une logique qui m’échappe encore…, à peine installé que mon voisin de droite me demande lequel de nous deux est « Laurent Katz/ Ysildur" Eh bien, il s’agissait de Monsieur Jean-Loup Guerrin himself ! Comme quoi le monde est petit et permet de rencontrer l'un des lpviens que je suis avec le plus de plaisir sur le forum ^^
Trêve de bavardage, voici nos ressentis :
PS: Je me suis aussi permis de récupérer les infos des vins postées par DOCADN
Vin N° 1 :
La couleur est paille, tirant vers l’or. La bulle est fine.
Au nez, les arômes sont un peu fermentaires, pâtissiers avec des notes grillées, florales, de fruits blancs bien mûrs.
La bouche est assez puissante, avec une belle tension sur le citron, ce qu’il faut de rondeur, mais un côté un peu lacté rend la fin de bouche un peu plate. C’est assez vineux.
Bon, c’est une cuvée avec une certaine ambition, on se dit, soyons stratégique, tablons sur le classique : Chardonnay/ champagne. On le millésime en 2008 de chez Pouillon (plus pour le folklore, et parce qu’il faut bien nommer un producteur, que par certitude, ce sera d’ailleurs une constante pour tous les producteurs cités^^).
Il s’agissait :
Cépages : pinot meunier
Appellation : Champagne
Producteur (Château ou domaine) : Beaumont des Crayères
Nom de la cuvée : Fleur de meunier brut nature
Millésime : 2012
Bref, un début moyen, mais peu d’équipes auront osées tablées sur un pinot meunier.
Vin N° 2 :
La robe est paille, or. Au nez on identifie rapidement que le bougre a connu du bois. Il est porté par des notes grillées, toastées faisant très « élevage à la bourguignonne », un côté floral, des fruits jaunes assez mûrs.
La bouche est ample, tapissante avec une finale sur l’acidité. Le vin est un peu bonbon, beurré, avec un léger plat en milieu de bouche.
Le manque de fraîcheur de la cuvée nous aura ennuyé et baladé en Rhône nord sur de la marsanne/roussanne pendant longtemps. Ayant un gros doute, surtout vu la présence de marqueurs du chardonnay, nous l’avons laissé se réchauffer pour mieux juger si le peu de fraîcheur venant de l’amertume ou de l’acidité. In fine, ce sera bien de l’acidité, et donc nous sommes partis sur un chardonnay de Bourgogne sur un millésime chaud (2015, qui ne m’a pas encore convaincu dans cette région) en Chassagne de chez Louis Jadot.
Il s’agissait :
Cépages : chardonnay
Appellation : Bourgogne
Producteur (Château ou domaine) : Jean Féry et fils
Nom de la cuvée : Les Monatines
Millésime : 2017
On est pas trop mal, même si nous sommes déconnectés en ce qui concerne les millésimes ou les appellations (ce sera une constante tout du long..)
Vin N°3 :
Si le vin n°2 nous aura posé des problèmes, ce ne sera pas le cas du suivant.
La robe est assez pâle. Le nez est sur la verveine, les fruits blancs (poire, poire, poire !!!). Rien qu’au nez, l’hypothèse du chenin nous saute aux yeux (pour une autre petite histoire, on en avait goûté une vingtaine la veille…je vous en parlerai dans un autre post !).
La bouche est tendue, sur une minéralité crayeuse, du miel, de l’abricot, de la poire…
Bref, peu d’hésitation, nous tablons sur un chenin de Loire. On hésite longtemps entre Montlouis ou Vouvray avant de le placer en Vouvray 2016 de chez Vincent Carême.
Cépages : chenin
Appellation : Montlouis
Producteur (Château ou domaine) : Thierry Mosny
Nom de la cuvée : Les graviers
Millésime : 2017
Pour le coup, c’est râlant d’encore perdre des points sur le millésime et l’appelation…the running gag continue pour nous…
Vin N° 4 :
Le vin suivant nous donne des arômes de bonbon anglais, de fleurs printanières.
En bouche, l’attaque est ronde, grasse, avec ce qu’il faut de fraîcheur portée par une belle amertume pour porter le vin. Seul un côté légèrement aqueux en milieu de bouche m’a un dérangé. C’est assez exubérant sur le côté floral ressenti au nez.
Nous partons directement dans le sud, avec comme hypothèse le rolle ou la clairette. Nous tablons sur le rolle pour le léger côté aqueux et le plaçons au château de Roquefort en côtes de Provence 2017.
Il s’agissait :
Cépages : colombard
Appellation : vin de pays d’OC
Producteur (Château ou domaine) : Domaine des Maels
Nom de la cuvée :
Millésime : 2018
Une seule équipe va le trouver celui-là…Beaucoup seront partis comme nous sur le rolle.
Vin N° 5 :
Le dernier vin de la série des blancs secs se présente avec une robe or, limite ambrée.
Comme pour beaucoup, rien que le nez nous suffira pour le placer. On est sur un vin oxydatif avec des senteurs de noix verte, curry.
Pour tout dire, ayant à peine goûté la bouche, je n’ai pas de notes sur le sujet. Juste qu’en l’état, ce n’était pas mon trip du tout. J’aime les vins jaunes quand ils sont sur la finesse et la complexité, ce n’était pas le cas pour moi avec ce vin. De fait, nous le plaçons en savagnin du jura, en Arbois 2014 de chez Rolet (pas d’apriori sur le domaine, fallait juste bien en indiquer un sur la feuille^^)
Il s’agissait :
Cépages : savagnin
Appellation : Etoile
Producteur (Château ou domaine) : Domaine Montbourgeau
Nom de la cuvée : savagnin
Millésime : 2015
Pour ne pas changer…pas l’appellation…pas le millésime.
Vin N° 6 :
Je profite de l’arrivée du vin numéro 6, le premier rouge qui clôturera la première série, pour saluer le très bon service que nous avons eu. Pour que autant de concurrents soient servis correctement dans une salle un peu exiguë pour circuler facilement, c’est une belle prouesse.
Revenons au vin…La robe est d’un rouge très pâle. On voit très clairement sa feuille au travers.
Le nez « pinote » gentiment, avec des arômes grillés, de la framboise, des fleurs fanées, de la cerise. Pas monstrueux, mais bien fait.
La bouche est décevante par rapport au nez, très acide, fluette, un peu végétale. On retrouve les mêmes arômes que pour le nez.
Nous n’hésitons pas pour placer ce vin en pinot noir. Nous discutons où le placer. Ne retrouvant pas les marqueurs de l’Alsace ou de la Loire, on part sur la Bourgogne, dans un millésime difficile : 2013 en mercurey du domaine Raquillet (encore une fois, au hasard, et sans jamais avoir bu un verre de ce domaine, le plouf plouf dans le guide RVF^^).
Il s’agissait :
Cépages : pinot noir
Appellation : Côtes de Nuits Village
Producteur (Château ou domaine) : Jadot
Nom de la cuvée : Le Vaucrain
Millésime : 2014
Dois-je encore évoquer le millésime et l’appellation ??
Vin N° 7 :
Le premier rouge de la seconde série arrive. La robe présente des reflets violacés, avec une intensité moyenne (on voit encore légèrement à travers).
Le nez, agréable en soi, est sur les fruits noirs, le cassis, la réglisse, un côté légèrement mentholé (végétal) et des arômes boisé, assez élégant.
En bouche, l’attaque est ronde sur les fruits noirs compotés, le pruneaux, toujours un léger végétal, le milieu de bouche possède un côté un brin animal et des tanins bien présents, avant qu’une belle fraîcheur ne vienne équilibrer le tout. C’est assez sympa comme vin.
Pour le placer, nous partons rapidement, du fait de sa couleur, son côté mentholé et sa fraîcheur sur un malbec en Sud-ouest. Avant de l’indiquer sur la feuille, j’évoque merlot et Bordeaux pour voir l’avis de mon équipier, mais ça ne lui parle pas. Bref, nous restons sur un malbec, en cahors et nous le plaçons au château Haut monplaisir en 2014.
Il s’agissait :
Cépages : merlot 80 % cabernet franc 15%
Appellation : Bordeaux Supérieur
Producteur (Château ou domaine) : Château Le Pin Beausoleil
Nom de la cuvée :
Millésime : 2016
Bref, une belle bulle sur celui-ci…Dommage.
Vin N° 8 :
Voici venu le temps…du premier vin qui va nous donner du fil à retordre dans cette seconde série…
La robe est sur la cerise, assez pâle.
Le nez est assez animal (réduction ?), sur les fruits rouges, un brin d’épices et du toasté.
La bouche est clairement réduite, sur des arômes alimentaires, un côté chaleureux porté par des arômes de fruits à noyau, une grosse acidité sur la groseille. La finale est portée par une amertume un peu dissociée du reste du vin, qui donne que très peu l’envie de boire une seconde gorgée. Un vin que je n’ai pas compris.
Du fait de sa forte acidité et de son côté animal, je propose à mon équipier un Trousseau du Jura, mais sans certitude. Il le voyait plus sudiste du fait de son côté chaleureux, mais ne trouve rien de mieux à proposer que le Trousseau. On le placera en Arbois 2015 de chez Frédéric Lornet (encore une fois, jamais bu de vin de chez Lornet, c’est plouf plouf qui a décidé !).
Il s’agissait :
Cépages : folle noire 60% grenache 40%
Appellation : Bellet
Producteur (Château ou domaine) : Château de Crémat
Nom de la cuvée :
Millésime : 2014
Bon, sur 80 équipes, personnes ne l’a trouvé… on va pas s’éterniser dessus^^
Vin N° 9 :
Le vin suivant arrive. Mon équipier étant servi avant moi, il a déjà un large sourire avant même que je ne puisse ne fusse que humer le breuvage. Bref, il griffonne déjà une supposition sur sa feuille pendant que moi j’analyse la robe…
La robe présente des reflets violacés, avec une intensité de couleur assez claire, sur la cerise.
Au nez, je comprends rapidement le pourquoi du sourire de mon équipier… Il y a des fruits noirs, de la réglisse, un côté animal, orange sanguine…Bref, ça sent la syrah
La bouche est fluide, ronde, portée par une belle fraîcheur et des tanins certes encore présents, mais fin. On retrouve les mêmes arômes qu’au nez. Bref, pas de tracas pour le cépage… Par contre, vient l’éternel débat : où le placer ? mon équipier le voit en Languedoc en assemblage, moi en mono sur le Rhône nord… mon côté grande gueule finira par l’emporter et nous le placerons chez Laurent Combier, croze-Hermitage, 2016.
Il s’agissait :
Cépages : syrah 75 % grenache 20 % mourvèdre 5 %
Appellation : Terrasses du Larzac
Producteur (Château ou domaine) : Domaine des Causses d’Arboras
Nom de la cuvée : L’Extrème
Millésime : 2016
Bref, j’ai eu droit au regard noir du frangin à la correction^^
Vin N° 10 :
L’avant dernier rouge arrive. Il a, de nouveau, une robe violacée, mais profonde. On voit à peine à travers le liquide.
Le nez est sur les fruits noirs à l’alcool, le cuir, un côté animal, un peu de végétal.
La bouche est ample, ronde, soyeuse, avec un côté chaud/froid et des tanins assez puissants. C’est assez long en bouche et plutôt intéressant.
Nous hésitons entre un GSM, un mourvèdre ou un tannat. De par son côté fruits à l’alcool, et le côté cuir, nous penchons pour un mourvèdre de Provence, Bandol, du domaine de la Bastide blanche 2016.
Il s’agissait :
Cépages : tannat
Appellation : IGP Comté Tolosan
Producteur (Château ou domaine) : Moulin du Mont Lauzin
Nom de la cuvée : Grain noir
Millésime : 2016
Dommage pour le Cépage...concernant l’appellation, je pense que personne n’y aura pensé !
Vin N° 11 :
Le dernier rouge arrive. Sa robe est bien moins foncée que le vin précédent. Sur le grenat.
Le nez est sur les fruits rouges, un côté pivoine, des arômes herbacé (foin) et de la réglisse.
La bouche est bien ronde, ample, sur les mêmes arômes qu’au nez, des tanins présents, voire légèrement asséchant se mêle à une petite acidité qui donne ce qu’il faut d’équilibre au vin.
Mon frère, comme moi pensons à un assemblage du Languedoc-Roussillon. Du fait de sa structure, la grenache nous paraît dominer cet assemblage et nous proposons donc un collioure du domaine Cazes en dominance de grenache sur 2016.
Il s’agissait :
Cépages : grenache 90 % syrah 10 %
Appellation : Minervois
Producteur (Château ou domaine) : Château Coupe Roses
Nom de la cuvée : Granaxa
Millésime : 2014
Vin N° 12 :
Le petit dernier ! Un vin sucré…Ce que je ne bois jamais….et mon équipier itou.
Bref…la robe est paille avec des reflets verts.
Le nez est sur l’abricot, le raisin, un peu de rose.
La bouche est sur la mangue, le raisin. Le vin est assez plat, très sucré et le manque de fraîcheur m’écœure assez rapidement.
Nous ne réfléchissons pas trop et tapons un muscat en Beaumes de Venise du domaine des Bernardins (mes excuses, c’était le seul producteur dans mon guide^^) 2015.
Il s’agissait :
Cépages : gewurztraminer
Appellation : Alsace grand cru
Producteur (Château ou domaine) : Cave de Hunawhir
Nom de la cuvée : VT
Millésime : 2016
Bref, complètement passé à travers celui-ci…Son côté pataud nous ayant amené directement plus dans le sud.
Voilà, c’est terminé pour notre premier concours RVF.
C’est une expérience intéressante, les conditions de dégustation étant différentes de celles que nous connaissons en Belgique (aussi bien dans le système de cotation que dans la promiscuité avec les autres équipes). Niveau bilan, assez content du nombre de cépages que nous avons trouvés, par contre, il apparaît clairement que notre manque d’expérience se paie sur les appellations et les millésimes. Bref, on va encore devoir faire des travaux pratiques ^^
In fine, nous finissons 24ème sur 79 équipes avec un total de 78 points. Pour la 3ème petite histoire, La Belgique place 3 équipes dans le top 10, malgré que nos champions du monde en titre aient connus "un jour sans".