Bon, à mon tour de m'y jeter. D'abord, merci à JB pour son accueil, et ses langoustes/champignons, une petite tuerie!!!
- Merci à vous autres participants, on s'est quand même bien marré!!!
Vin 1: (Non dégusté à l'aveugle)
Effervescent à la robe jaune claire. La bulle est fine dans le verre. Le nez est opulent, sur les fruits jaunes, la brioche, des notes exotiques, très plaisant. En bouche, l'attaque est vive, citronnée. La bulle est aussi fine et rare en bouche, faisant penser au fait que l'on boit plus un vin de champagne, qu'un champagne. On retrouve après quelques minutes le pamplemousse, les zestes d'agrumes...ce qui procure une sensation de longue amertume noble en finale. Il est toasté, gourmand, rond et gras, de belle longueur. Le dosage est pour moi correct, même s'il a l'air d'avoir légèrement dérangé mes camarades. Un vin racé, aérien, facile, opulent pour cet
Excellent Blanc de Blancs Dom Ruinart 2002, (17 / 20). Comme disait JB:
"A 2-3° de moins, je le boirais à la chope!!!" Clairement, un champagne d'apéritif, sur un style réducteur, facile d'accès et pouvant plaire au plus grand nombre. Un retour après le vin suivant, et accordé avec la terrine sera moins plaisant, avec une sensation de dosage trop importante. Il se doit d'être dégusté seul ou avec des gougères, par exemple.
(Dégorgement 03/2012, nouvelle étiquette)
Vin 2: Le vin suivant est aussi un effervescent. La robe est jaune un peu plus claire que le précédent, la bulle est aussi fine dans le verre. Au nez, c'est puissant , typique du pinot, me faisant évoquer déjà une dominante Pinot Noir (voir un Blanc de noir). C'est puissant, sur le raisin, le champignon. En bouche, l'attaque est puissante. On ressent le marc de raisin, les fruits rouges (notamment la fraise). La bulle est fine mais plus tranchante que le Dom Ruinart, la bouche est droite, traçante pour cet ExtraBrut. Il est légèrement oxydatif, et très tendu: clairement un vin de gastronomie, qui se doit d'être accompagné à table et non pas dégusté seul. C'est pour moi un
Excellent Pinot Noir dominant, que j'aurais placé sur Ambonnay (je pensais à Egly Ouriet), par exemple, pour cet
Inflorescence 2006 de Cédric Bouchard (17 / 20). L'accord avec le paté truffé et au foie gras était superbe.
Sur ces 2 champagnes, on remarquera que l'ordre était important et qu'ils se sont très bien complété: l'un sensuel et féminin, riche, rond et opulent, l'autre plutôt masculin, musculeux, tendu, et longiligne. Deux belles expressions monocépages, chacun dans leur style.
Vin 3: Un vin blanc, à la robe jaune claire arrive. pas d'effervescence cette fois. Le nez est typique du chardonnay: Fleurs blanches, agrûmes, et de notes légèrement miellées viennent accompagner le tout. En bouche, l'attaque est vive et grasse. Le vin est globalement fruité, avec une finale marquée par les amers. Il n'est pas très dense, plutôt court. On lui reproche un manque de matière évident. Même s'il s'agit d'un
Bon Vin, (15 / 20), c'est un peu simple, ça manque de peps et de longueur. Je le place en Côte de Beaune, sur Ladoix, pour ce
Corton Charlemagne 2008 de Doudet-Naudin. L'accord avec le jambon persillé est correct mais ne suffit pas à masquer ces manques.
Vin 4: Le suivant est aussi un vin blanc, à la robe plus pâle. Le nez est puissant, terreux, champignoneux. C'est très complexe. On retrouve à l'aération la pomme granny smith, le coing, le miel...Le nez est superbe. En bouche, l'attaque est chaude, pierreuse. On ressent fortement les fruits jaunes. Une grosse amertume est présente. On fini par ressentir du curry, des pointes épicées...Une grosse matière, presque tannique, caractérise ce vin bien fait. Au final, c'est assez déroutant. Je le plaçais sur Chablis, un peu évolué, puis en Loire, ou pourquoi pas en Jura, à cause des notes épicées en fin de bouche. Je reste sur ma première idée du Chablis de quelques années pour ce
Côtes du Jura Chalasses Marnes Bleues 2010 de Jean François Ganevat. Je l'ai
Très Bien apprécié marié avec les Langoustes + champignons épicés
(16 / 20), alors que
seul, avant, je l'aurais seulement noté entre
Assez Bien & Bien (14,5 / 20). Lui aussi, clairement un vin de gastronomie.
Vin 5: On passe aux rouges. Celui qui se présente à l'instant possède une robe sombre. Le nez est charcutier, sur le boyau de porc. C'est ensuite fruité, complexe sur les fruits noirs, les épices, la garrigue...Ceci commence à m'évoquer un vin sudiste. L'attaque en bouche est puissante, musculeuse. On sent de suite la réglisse, puis le thym, le cuir...Les tanins sont ultrafins, fondus, c'est minéral, droit, traçant, précis, avec pas mal de fraîcheur en finale....Aucun doute, c'est confirmé pour moi, on est au sud. Et j'y verrais bien sur Faugères, avec une dominante de Mourvèdre, par exemple Valinière de Barral, sur un très beau millésime type 2005. C'est très bien fait, le nez et la bouche sont complexes, mais cette arômatique réglissée n'est pas avenante pour mon palais, pour ce
Saumur Champigny Les Poyeux Clos Rougeard 2006, que je note seulement
Assez Bien (14 / 20).
Ceci ne remet cependant pas en cause les exceptionnelles qualités structurelles de ce vin qui, à elles seules méritent 18 / 20 A noter qu'une fois marié avec la cuisse de canard mariné, celà atténue cette sensation chaleureuse réglissée, et le rend somme toute assez digeste sur le plat. Merci à Nico de m'avoir permis de goûter, car c'est un domaine que je souhaitais découvrir. Cependant, sur cette cuvée, ce n'est visiblement pas suffisamment à mon goût pour que je cherche à en encaver.
Vin 6: La robe est grenat, plus claire pour ce nouveau vin rouge. Le nez est aussi charcutier, et fruité (petits fruits rouges et noirs), sans que celà soit réellement individualisable. En bouche, l'attaque est très vive, avec une haute acidité. C'est droit, tendu, avec un léger fond minéral, mais avec un corps relativement fluet. L'arômatique kirschée est aussi assez monolithique. Les tanins sont très fins, fondus, avec un léger trait de vert en finale. L'ensemble manque quand même de matière et de gourmandise même si c'est bien fait, que c'est frais et digeste, et que ça passe bien sur le canard. Je pense à un Pinot Noir de Bourgogne de plus de 15 ans, je pensais au départ Côte de Nuits, puis cette sensation minérale me fait évoquer un peu plus au sud Pommard, pour ce
Chambolle Musigny 1er Cru Les Charmes 1988 du Domaine Moine - Hudelot, que je note
Bien (15 / 20)
Vin 7: (Non dégusté à l'aveugle)
Le suivant possède une robe foncée. Au nez, c'est boisé, vanillé, avec une jolie salade de fruits noirs. En bouche, l'attaque est vive, sur la cerise, le café. C'est frais, gras, élégant, surl la crème de cassis. L'ensemble est velouté et opulent. Une vraie bombe, avec des tanins déjà très fins, un élevage présent mais noble, et une matière de haut niveau, et travaillé de main de maître. C'est effectivement encore très jeune, mais diablement rond et gourmand. J'adore cet
Excellent à Exceptionnel vin (17,5 / 20), qu'est ce
Chambolle Musigny 1er Cru Aux beaux Bruns 2011 de Denis Mortet.
Vin 8: On repasse aux blancs. Celui qui arrive est jaune doré. Au nez on a des fruits jaunes mûrs, de la truffe blanche...C'est un peu évolué, mais extrèmement plaisant. En bouche, l'attaque est vive. Le corps du vin est gras et rond, avec une arômatique riche sur les fruits jaunes. Il est assez long et fini un peu moins acide. Le tout est enrobé par une belle liqueur, pas lourde et bien compensée par cette acidité. C'est superbe, un
Excellent à Exceptionnel Vin, (17,5 / 20), d'une longueur tout à fait correcte et qui fini légèrement minéral. J'adore, et pour moi, il n'y a pas de doute, on est face à un beau chenin, que je situe en Quarts de Chaume, sur 1997 (Pierre Bise?), pour ce
Coteaux du Layon Les Blanderies 1996, du domaine de la Sansonnière.
Vin 9: Ce qui s'avèrera comme étant le dernier vin se présente avec une robe orangée. Au nez, on est sur la noix, les fruits secs...ça fait un peu...oxydatif ou oxydé??? Pas fan. En bouche, l'attaque est assez doucereuse, il n'y a pas une grosse matière, c'est fondu, l'arômatique est sur l'orange amère. C'est
Correct à Assez Bien (13,5 / 20) pour ce vin qui m'est plus plaisant en bouche qu'au nez, avec un style un peu rancio: Pourquoi pas un vieux Grenache du Roussillon, vieilli de longues années en bonbonnes de verre? Perdu, il s'agit d'un
Trockenbeerenauslese WelschRiesling 1994 de Willy Opitz
En guise de conclusion, une soirée de haut niveau, au cours desquels les vins se sont globalement bien goûté et qui nous ont permis d'engloûtir les 12,75 kg de nourriture qui nous étaient proposées. Une soirée comme ça, un peu avant les fêtes, c'est bien, ça permis de prendre le plis de ce qui nous attendra fin décembre!!!
En janvier pour la prochaine?
-D
On fini par la photo de famille:
Merci de m'avoir lu