A mon tour de vous livrer mes quelques notes prises hier soir au cours de cette soirée languedocienne.
Je rappelle que toutes les notes sont données et tous les commentaires sont rédigés avant la levée de l'aveugle, sans qu'une virgule ne soit modifiée ensuite. Ils ne reflètent que l'état des vins le jour de la dégustation, dans ce contexte particulier, en dégustation pure, avec les effets de série éventuels que cela comporte.
Before
Weingut Gebrueder Ludwig – Weisser Burgunder Trocken 2013 (pinot blanc)
Robe très pale de faible intensité. Nez fruité et minéral, bonbon à l’ananas, citron, pierre à fusil. En bouche, forte acidité, citrique, demi corps, longiligne, pas très gras, pas très long, sans être désagréable pour autant. Mon voisin est persuadé que ce n’est pas Français, et il a raison le bougre…
Bien
Languedoc-Roussillon 2010
Un blanc pour se mettre en bouche…
Domaine Montcalmès – Coteaux du Languedoc 2010
Robe jaune relativement pâle. Nez légèrement boisé, au fruité bien mûr, avec quelques notes épicées. En bouche, l’élevage est beaucoup plus présent, le style est puissant, riche, avec une finale un peu chaude et une amertume assez marquée. La longueur est belle, mais j’aurais aimé un peu plus de fraicheur et un élevage un poil plus discret.
Bien +
Rouges
1. Mas Laval - Grande Cuvée - IGP Pays d'Hérault 2010 : 13,5/20
Robe de belle intensité aux reflets violets. Nez très fruité, cassis, un peu de cuir, poivre, cerise à l’alcool. En bouche, belle fraicheur en attaque, puis l’alcool se montre un peu plus présent, avec une petite sensation de chaleur finale accentuée par le côté épicé. Le volume en bouche n’est pas des plus imposants, les tannins sont légers, la longueur correcte, sans plus.
2. Maxime Magnon – Campagnès – Corbières 2010 : 14/20
La robe est semblable au précédent. Le nez est ici un peu plus frais, plus simple aussi, avec un côté floral qui lui apporte de l’élégance. Belle attaque en bouche, la fraîcheur persiste tout au long de la dégustation, c’est plus équilibré, mais ça reste tout de même un peu léger en terme de corps et de matière, tout comme de longueur. Une bouteille qui se boit avec un certain plaisir, mais qui ne me semble pas taillée pour une longue garde.
3. Mas Cal Demoura – L’infidèle - Terrasses du Larzac 2010 : 14/20
La robe est beaucoup plus intense, mais tout aussi jeune. Le nez est réduit, avec un fruité largement en retrait par rapport aux notes fumées et légèrement animales qui lui confèrent un côté sauvage. Après une aération forcée, les fruits noirs bien mûrs pointent le bout de leur nez. En bouche, la matière est ici nettement plus imposante, avec des tannins qui demandent à se fondre, beaucoup de puissance même si elle reste maîtrisée. La buvabilité immédiate est à ce stade plutôt limitée, mais l’équilibre général et la longueur permettent d’espérer un avenir plus plaisant.
4. Château La Dournie – Elise – Saint-Chinian 2010 : 17/20
Robe de belle intensité aux reflets violet à rubis. Très beau nez, expressif, puissant, mûr et complexe, associant les fruits noirs, la réglisse, une touche sauvage, les herbes aromatiques. En bouche, très belle attaque, ample et fraîche à la fois, avec un beau volume, un équilibre superbe, une très belle longueur, une texture soyeuse. Grand plaisir, grande buvabilité, que demander de plus ?
5. Domaine René Rostaing - Puech Noble - Coteaux du Languedoc 2010 : 13,5/20
Robe d’intensité moyenne, aux reflets violets. Nez très peu expressif, légèrement réduit, qui s’ouvre légèrement après aération forcée sur un fruité frais et une pointe d’épices. En bouche, c’est frais, relativement strict, droit, de volume moyen, de longueur moyenne, avec des tannins légèrement poudreux. Pas de défaut véritable, pas de qualité évidente non plus, un vin qui est sans doute dans une mauvaise phase, à revoir.
6. Domaine de la Grange des Pères - Vin de Pays de l'Hérault 2010 : 18/20
Robe de belle intensité, aux reflets violet à rubis. Superbe nez fruité frais et floral, légèrement épicé, tout en finesse et en délicatesse. Bouche ample et fraîche, ronde et salivante, parfaitement équilibrée, avec des tannins encore perceptibles, mais qui n’accrochent pas, superbe longueur. C’est déjà grand et évoque irrésistiblement la Grange.
7. Clos Marie – Simon - Languedoc Pic Saint Loup 2010 : 11,5/20
Robe de forte turbidité, de belle intensité, aux reflets rubis. Au nez, on a du fruit, plutôt rouge, mûr, mais également une pointe de volatile et un discret côté animal. En bouche, l’acidité est agressive dès l’attaque, probablement acétique, un léger perlant, des tannins agressifs, une longueur moyenne. On vote pour un vin nature, on note nettement à la baisse.
8. Coume del Mas – Shistes – Collioure 2010 : 12,5/20
Robe de belle intensité aux reflets violet à rubis. Au nez, on est à nouveau sur de la volatile, vinaigre de framboise, pas grand-chose d’autre. En bouche, c’est tout de même nettement moins pire que le précédent, avec une acidité moins agressive, un peu de rondeur, des tannins fondus, mais une longueur aux abonnés absents. Un vin qui peut se boire, et même se boire assez vite.
9. Domaine Montcalmès - Terrasses du Larzac - Coteaux du Languedoc 2010 : 14/20
Robe d’intensité moyenne aux reflets rubis. Au nez, on repart sur quelque chose de nettement plus agréable, avec un fruit mûr, de discrètes notes d’élevage, pas encore très expressif, mais sans défaut. En bouche, c’est rond, relativement souple, sans grand caractère, d’une longueur moyenne. Bien, sans plus.
10. Mas des Chimères – Caminarèm - Terrasses du Larzac - Coteaux du Languedoc 2010 : 13/20
Robe d’intensité moyenne aux reflets violet à rubis. Premier nez floral, pas très complexe ni très expressif à ce stade. En bouche, l’acidité est marquée, la gourmandise beaucoup moins, ça manque tout de même de matière, de rondeur et de longueur. Tannins un peu fermes, plaisir limité.
11. Château Ollieux Romanis – cuvée Aristide - Corbières Boutenac 2010 : 13/20
Robe de belle intensité aux reflets rubis. Nez peu expressif, vaguement fruité. Bouche, morne, plate, courte, sans défaut majeur, mais sans grande qualité non plus. Un vin ennuyeux.
12. Mas Cal Demoura – Les Combariolles - Terrasses du Larzac 2010 : 12/20
Robe très intense aux reflets violets. Le premier nez était très désagréable, ça s’améliore ensuite dans le sens où il se fait nettement plus discret, même si on reste dans un registre très sauvage, et c’est un euphémisme. Réduction marquée ? En bouche, si l’attaque est ronde, la finale est à ce stade férocement tannique, voire asséchante. Longueur moyenne. Plaisir nul à ce stade, lueur d’espoir envisageable pour les plus optimistes.
Au final, une dégustation dont le niveau moyen est plutôt décevant, même si deux superbes bouteilles se sont offertes à nous, Grange des Pères, sans surprise, et surtout la cuvée Elise du Château La Dournie, que je ne connaissais absolument pas.
After
Pas de notes en ce qui me concerne pour les vins de l'after, je me contenterai donc d'un petit commentaire lapidaire pour chacun de ces vins...
Château Latour-Martillac - Pessac-Léognan blanc 2002 : Très beau vin, marqué par le sauvignon bien mûr, avec une très belle acidité qui m'a dirigé vers la Loire à l'aveugle. Raté ! Et ce n'est qu'un début...
Très bien
Domaine Lorenzon - Mercurey 1er cru Champs martin blanc 2010 : Beaucoup de fraicheur également, qui m'oriente dans un premier temps vers la Loire, mais le côté fruits secs et le gras qui viennent au réchauffement me réoriente en Bourgogne, mais un peu trop au nord...
Très bien -
Domaine Léon Beyer - Gewurztraminer Réserve 2001 : Bon, là, inutile de dire que je me suis totalement planté... Un nez botrytisé, une bouche de vin sec, le côté variétal très discret, tellement que je n'ai même pas retrouvé le cépage... Habituellement, je n'aime pas le gewurztraminer, mais celui-ci était
très bon.
Clos Rougeard - Saumur-Champigny Les Poyeux 2005 : Je m'améliore, je retrouve immédiatement le cabernet franc et la Loire, pour le reste n'en parlons pas, surtout que mon voisin Olivier est agaçant à tout retrouver et à me narguer de la sorte... Je n'ai pour ma part pas retrouvé le supplément de classe qui me permet d'évoquer les vins du Clos Rougeard assez régulièrement à l'aveugle. Encore un peu jeune, c'est cependant
très bon également.
Les Vins de Vienne - Vins de Table cuvée Héluicum 2009 : ici aussi, on retrouve assez facilement le cépage et la région, et pour l'appellation, on a des circonstances atténuantes... C'est frais, sans caractère ostentatoire dans l'élevage, ça se laisse boire avec beaucoup de plaisir.
Très bien -
Domaine du Caillou - Châteauneuf-du-Pape Les Quartz 2006 : Bon, là par contre, je n'ai pas accroché du tout, c'est alcooleux, avec un manque d'équilibre flagrant, une aromatique pas très avenante. Problème de bouteille, du moins je l'espère...
Un grand merci à nos hôtes et au plaisir de se revoir lors du prochain épisode consacré aux rouges 2008 de Bourgogne.
Luc