Mon stock s’épuisant à un rythme désespérant, j’ai pris la route du
domaine Dupasquier ce matin pour un petit réassort d’hiver.
Arrivée sur place à 9h45, Véronique Dupasquier m’accueille tout sourire et me propose un petit tour d’horizon de toute la gamme. N’ayant pas pris de note, mes commentaires sont liés à mes souvenirs.
On commence avec la
Jacquère 2013, très florale, fraiche, équilibrée avec une acidité bien maitrisée qui la rend très digeste. Une belle Jacquère parfaite pour l’apéritif et les huitres
.
On poursuite avec la
Mondeuse blanche 2012, qui est la dernière-née du domaine puisqu’il s’agit du second millésime mit en bouteille. Le nez est charmeur, très floral. La bouche est subtile, fraiche et tout en douceur, sur les fruits blancs (pomme, pèche) et fruits secs (amande, noisette). L’acidité donne une belle droiture au vin. Une Mondeuse blanche qui fera merveille sur une Tomme de Savoie.
Vient ensuite le
Chardonnay 2012, que je trouve remarquable de rondeur et d’aromatiques, sur les fruits mûrs et la brioche beurrée. La longueur en bouche est belle, portée par une acidité qui équilibre bien l’ensemble.
La
Roussette Altesse 2012 est superbe. Le nez est miellé, sur le raisin et les fleurs blanches. La bouche est ample et très aromatique avec un équilibre impeccable. Sans hésitation, je préfère le millésime 2012 au 2011.
La
Roussette Marestel 2011 est éclatante, avec un nez riche, complexe, sur le miel et les fruits blancs, jaunes et exotiques. La bouche est superbe, puissante avec un beau volume dans lequel l’équilibre entre le moelleux et l’acidité est parfait. Le millésime 2011 offre ici moins de sucre résiduel que le 2010, ce qui permet déjà de profiter pleinement de cette Marestel. C’est vraiment une réussite !!
Courte interlude avant d’attaquer les rouges avec le
Rosé 2012 dont le potentiel commercial reste très local. En cause : la vraie couleur rose foncé de ce rosé, qui s’oppose à la tendance actuelle des rosés d’avantage « saumon » (voire presque blanc…) que rose. C’est un rosé délicat, sur la framboise. On retrouve une fraicheur similaire à la Jacquère avec une belle acidité qui le rend très digeste.
On passe aux rouges avec le
Gamay 2012, au nez très expressif, fruité et épicé. En bouche, c’est rond, droit et épicé (sur le poivre). L’ensemble est très bien équilibré et digeste, c’est un beau Gamay !
Le
Pinot 2012 est beau et pinote. On est sur les fruits rouges (cerise) et une légère touche fumée. La bouche comporte une belle mâche, un peu fluide mais avec une acidité plaisante qui donne de la longueur au vin.
La
Mondeuse 2012 est très féminine. J’entends par là qu’elle est plus légère et subtile que les traditionnelles Mondeuses plus concentrées et denses des autres vignerons de la région (Grisard, Trosset, Magnin, etc.). Pour autant, je lui trouve un charme fou car tout est suggéré, en finesse et en douceur. On retrouve les épices (notamment le poivre et la cardamone) mais le vin laisse davantage la place aux fruits rouges. Certes, on peut lui reprocher un petit manque de matière mais c’est une Mondeuse à associer avec des mets plus féminin.
On termine enfin cette dégustation avec une petite rareté, une
Fleur d’Altesse 2009, cuvée passerillée qui n’a été produite que 3 fois en 15 ans (en 2000, 2005 et 2009). Avec 45 gr. de sucres résiduels, c’est un vin incroyablement aromatique, ample et riche qui jongle habillement entre le moelleux et le sec. L’attaque est clairement moelleuse, sur le botrytis, les fruits blancs, jaunes, confits et le miel. L’acidité prend ensuite le relais en milieu de bouche (demi-sec) pour terminer avec une finale très fraîche et vive qui a presque mangé tout son sucre. C’est gourmand, aérien et sans excès.
Après 1h30 d'échanges passionnants avec Véronique, je repars avec quelques cartons et deux conclusions : le millésime 2012 convient très bien au rouge du domaine et le dénominateur commun restera l'équilibre des vins. Vivement le millésime 2015 qui s'annonce très prometteur.
Amicalement,
Romain