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Pinot-Gris 2008
Mise en bouteille : 2/2010 ; Alcool acquis : 15.8° ; Sucres résiduels 12 g/l ; 4.2 g/l H2SO4, pH: 3.5 ; Rendement: 59 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2010-2021+ ; Age du vignoble : 17 ans ; Surface : 1.4 ha ; Terroir : graves du quaternaire ; Indice 2
Ce vin est produit essentiellement à partir de raisins issus de nos vignobles du Herrenweg. Quelques jeunes vignes situées sur des terroirs volcanique et calcaire ont permis de compléter le foudre. Comme tous les autres cépages en 2008, les sols graveleux du Herrenweg ont pleinement profité du profil climatique de l’année. Les raisins ont pu mûrir idéalement tout en conservant une très belle structure, digne de terroirs calcaires plus tardifs. Nous espérions que ce vin allait fermenter rapidement, mais en fait il aura fallu attendre presque 13 mois pour voir la fin de la fermentation. Durant les vendanges 2009, nous avions fait passer les gaz d’un vin en fermentation dans le Pinot Gris 2008, et, grâce à cet apport de levures fraîches naturelles, il a pu enfin repartir. Le résultat était étonnant, car la fin de fermentation était plus rapide que le départ.
3/2010: la couleur dorée est le premier indicateur d’une maturité plus importante. Le nez est le deuxième : intense, riche, beurre de cacao, rôti, miel avec des arômes de fruits blancs apparaissant à l’aération. Le palais paraît beaucoup plus sec que le nez ne le suggère. C’est un vin puissant et long soutenu par une belle structure. Une jolie minéralité apparaît en finale, signe d’une belle complexité. La structure de ce vin lui permettra de bien évoluer et d’offrir de belles surprises dans les années à venir.
Pinot-Gris Vieilles Vignes 2008
Mise en bouteille : 2/2010; Alcool acquis : 12.9°; Sucres résiduels 87 g/l ; 4.7 g/l H2SO4, pH: 3.5; Rendement: 27 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2012-2028+ ; Age du vignoble: 63 ans ; Surface : 0.5 ha ; Terroir : graves du quaternaire ; Indice 5.
Le Pinot Gris est un cépage fortement mutagène et qui s’adapte ainsi à son environnement. C’est peut être, avec le Pinot Noir, le cépage qui a été le plus transformé ou travaillé pour obtenir des plants plus résistants, mais aussi plus vigoureux et fertiles afin d’en obtenir des rendements plus élevés. Malheureusement ! C’est pourquoi nous tenons à garder ces vieilles vignes, plantées à une époque où seules les sélections massales existaient. Celles-ci furent sélectionnées par mon grand père Zind et il a eu la possibilité de planter un Pinot Gris ne produisant qu’un raisin par rameau, ce qui est aujourd’hui très rare à trouver. Nous ne laissons en général pas les terroirs de graves partir en telle surmaturité, sauf dans le cas de vieilles vignes, seules capables d’équilibrer l’excès de richesse et la présence de sucres résiduels. En 2008, la pourriture noble était très belle et a permis l’obtention d’un vin de surmaturité à l’équilibre très délicat. C’est un vin assimilable à une vendange Tardive dans le style.
3/2010: le nez est très aromatique, dévoilant de puissant arômes de fruits (abricot, poire, coing, agrumes) et marqué par une belle pourriture noble (miel, cire). C’est une essence de Pinot Gris en surmaturité, ayant une bouche onctueuse, riche, du niveau d’une vendange tardive. La finale est longue et moelleuse, mais bien relevée par une acidité fine qui apporte beaucoup de fraîcheur et malgré l’origine modeste de ces vignes, sera capable de bien vieillir.
Pinot-Gris Rotenberg 2008
Mise en bouteille : 2/2010; Alcool acquis : 14.2°; Sucres résiduels: 6 g/l ; 4.4 g/l H2SO4, pH: 3.4, Rendement: 26 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2012-2023+ ; Age moyen des vignes : 27 ans ; Surface : 1.2 ha ; Terroir : calcaire oligocène exposé ouest/ nord-ouest. Forte pente. Indice 1.
La période de maturation en 2008 était idéale pour le cépage Pinot Gris. Dans beaucoup de millésimes riches et puissants, ce cépage mûrit trop vite et développe rapidement beaucoup de botrytis qui nous oblige souvent à ne produire que des vins très moelleux. Le Rotenberg n’échappe pas à cette règle, car sa situation tardive exposée à l’ouest et nord-ouest est très favorable à la pourriture noble. En 2008, botrytis était magnifique, mais suffisamment discret au départ pour nous permettre de faire une sélection de raisins sains, qui ont produit ce vin de type sec. Les raisins partiellement botrytisés ont été récoltés plus tard pour obtenir une SGN. L’objectif était d’obtenir des raisins mûrs, sans surmaturité, pour obtenir un vin équilibré sec. Chose faite!
3/2010: les Pinot Gris de type sec peuvent souvent donner une impression d’austérité car ils ne sont pas très expressifs. Ce n’est pas le cas ici ! Le nez dévoile de très beaux arômes de fruits mûrs associés à une minéralité calcaire. Certes, ce vin doit encore s’ouvrir pour exprimer tout son potentiel, ce qui ajoute une touche de complexité. Le palais se goûte sec et tendu, avec une richesse sous-jacente, grâce aux petits rendements et à une belle fraîcheur en acidité. C’est un grand vin qui fait saliver!
Pinot-Gris Heimbourg 2008
Mise en bouteille : 2/2010 ; Alcool acquis : 14.3° ; Sucres résiduels 8.2 g/l ; 4.1 g/l H2SO4, pH: 3.2 ; Rendement: 35 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2013-2023+ ; Age moyen des vignes : 23 ans ; Surface : 1.6ha ; Terroir : marno-calcaire exposé à l’ouest ; Indice 2.
Le Heimbourg et le Rotenberg sont deux terroirs très similaires. Leur exposition ouest et leur situation en altitude caractérisent un contexte plus frais et donc une maturité tardive. Le sol caillouteux calcaire et pauvre n’autorise pas une croissance vigoureuse et l’agressivité du calcaire donne une structure et une personnalité forte aux vins. Ces deux terroirs ont une capacité à développer la pourriture noble, mais en 2008 cela se fit tardivement et doucement, nous donnant le temps de trier les raisins sains afin d’obtenir des vins plus secs que moelleux. Ce style a été facile à obtenir, car tout dans le raisin à conduit à une vinification lente mais persistante jusqu’à épuisement d’une grande partie des sucres et au maintient d’une belle fraîcheur grâce à une acidité bien présente et des beaux raisins sains. Il y a peu d’intervention possible en vinification naturelle en cave pour obliger le vin à changer de destination ou à l’obliger à fermenter plus. Un petit détail, pratiqué dans ce genre de vin, consiste à conserver un peu plus de bourbes fines, ce qui est possible lorsqu’il y a absence de botrytis, pour mieux nourrir les levures et les rendre plus efficaces.
3/2010: le nez est ouvert et riche, il développe des arômes classiques de miel, amandes et fruits blancs très mûrs, mais sans exagération car il a aussi une profondeur minérale. Un peu moins vif que le Rotenberg, le Heimbourg est très capiteux et long. Il montre peut être son potentiel de façon un peu plus ostentatoire, mais quel potentiel. Le palais paraît sec avec une finale sur le velours. Après deux années de grêle, le 2008 dévoile le potentiel de ce petit joyau qu’est le Heimbourg deTurckheim.
Pinot-Gris Clos Windsbuhl 2008
Mise en bouteille : 9/2009 ; Alcool acquis : 13.3° ; Sucres résiduels: 37 g/l ; 4.5 g/l H2SO4, pH: 3.5, Rendement : 35 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2014-2033+ ; Age moyen des vignes : 31 ans ; Surface : 2.2 ha ; Terroir : Calcaire muschelkalk exposé sud ; sud-est, Indice 4.
Le Pinot Gris est le cépage le plus planté dans ce clos de 6ha situé sur les hauteurs de Hunawihr. Les vignes y poussent sur un substrat calcaire ancien du Muschelkalk, roche assez pauvre, construite sur des dépôts marins du Trias. Cette roche est perméable, bien drainée et peut se réchauffer facilement, ce qui compense la proximité froide de la forêt et son altitude (350m). C’est notre terroir le plus tardif ; mais cela est plus un avantage qu’un défaut. En effet, plus la maturation des raisins est lente, plus ils sont capables de développer la personnalité du lieu et de mûrir correctement peau, pépins, acides et tannins. C’est aussi dans ce terroir que nous avions pu constater l’effet bénéfique de la bio-dynamie sur les sols en observant le développement de la vie en profondeur dans le sol. Les micro-organismes étaient enfin à nouveau capables de dégrader les matières organiques jeunes en humus stable. Cela semble évident, mais malheureusement impossible dans un sol tassé ou tué par l’apport d’herbicides. Mieux la terre est soignée et travaillée, plus ces micro-organismes sont capables de travailler en profondeur, et cela facilite bien sur un enracinement profond de qualité. Ce 2008 est issu de nos vieilles vignes dans le clos. Les jeunes produisent d’habitude un Calcaire, mais qui a été ajouté à notre Pinot Gris cette année. La fermentation fut très lente aboutissant sur un vin moelleux.
3/2010: ceci est le seul Pinot Gris que nous avons pu mettre en bouteille en septembre 2009. Il dévoile donc aujourd’hui des arômes plus complexes de pain grillé, fruits exotiques et cire (présence de pourriture noble) dans une expression très délicate. Le palais est sur la délicatesse et l’équilibre entre les acides et sucres, sans pour autant trop se laisser aller vers le moelleux. La finale se resserre sur la structure ferme des 2008 et enfin exhibe tout le potentiel minéral du vin. C’est bien sur un vin qui n’atteindra tout son potentiel que dans beaucoup d’année, lorsqu’il aura digéré entièrement sa richesse.
Pinot-Gris Rangen de Thann Clos-Saint-Urbain 2008
Mise en bouteille 2/2010 ; Alcool acquis : 12.55° ; Sucres résiduels: 46 g/l ; 5.7 g/l H2SO4, pH: 3.0; Rendement: 21 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2016-2035+ ; Age moyen des vignes : 39 ans ; Surface : 2.9 ha ; Terroir : Volcanique (tufs & grauwackes), exposé sud, très forte pente. Indice 5.
Après de nombreux millésimes, nous avons pu constater que Gewurztraminer et Pinot Gris se comportent souvent à l’identique dans ce terroir en atteignant une maturité similaire, et de façon radicalement opposée au Riesling, tout en conservant leur identités aromatique propre. En 2008, le sol volcanique du Rangen a su produire des vins élevés en acidité pour ces deux cépages et a permis le développement de la pourriture noble, totalement absente dans les Riesling, surtout dans la partie basse du Cru, proche de la rivière et de son influence. Les fermentations sont d’habitude très rapides pour les vins du Rangen, mais en 2008, 6 mois de fermentation paresseuse n’ont pas permis l’épuisement des sucres, et pour cause, l’acidité est gigantesque dans ces deux cépages. 2008 est aussi un millésime de grand équilibre dans ce terroir, aussi bien dans la vigne (jamais stressée car les sols étaient très verts en été !) que dans les vins.
2/2010: le nez est explosive, au sens propre et littéral, car il dévoile de puissants arômes de poudre à canon, pierre à fusil et minéraux. C’est à la fois austère, car le fruité n’émerge qu’après une très longue période d’aération, et envoûtant, car la personnalité du terroir est très forte et impressionnante. Aujourd’hui, c’est un vin qui est construit sur une structure faible en alcool (étonnant pour le Rangen) et une acidité minérale et saline très forte. La finale est longue et délicate, mais n’apparaît pas vraiment moelleuse. Peut être que l’indice 4 est surévalué, mais que dire d’un vin qui a 46 g/l de sucres résiduels et ne les fait pas ressortir au palais… Assurément, c’est un vin qu’il faudrait re-décrire dans un avenir lointain.
Gewurztraminer Gueberschwihr 2008
Mise en bouteille: 9/2009 ; Alcool acquis : 13.9° ; Sucre résiduel: 6 g/l ; 5.1 g/l H2SO4, pH: 3.3; Rendement: 54 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2010-2020 ; Age du vignoble: 25 ans ; Surface : 0.2 ha ; Terroir : Argilo-silico-calcaire, pente faible Est ; Indice 1.
Ce vin est issu de notre seule petite parcelle de Gewurztraminer qui n’est pas située dans le Grand Cru du Goldert sur le ban de Gueberschwihr. Le sol est composé d’un mélange d’argiles, calcaire et dépôts siliceux provenant des collines vosgiennes. L’absence d’argiles fine et de présence franche calcaire crée la grande différence avec le Grand cru pourtant très proche. Les argiles fines sont elles seules capables de fixer les éléments minéraux intéressant et nécessaires à l’expression d’un grand vin de terroir. C’est quand même un terroir très intéressant qui est capable de produire des Gewurztraminer très subtils où l’expression variétale ne domine pas. C’est aussi un lieu tardif capable de conserver des belles acidités dans les raisins.
2/2010: Ce vin est aujourd’hui très discret et dévoile un nez assez minéral, avec un fruité presque caché, qui n’est pas rehaussé par une présence importante de sucres résiduels car ce vin est quasiment sec. C’est le seul Gewurztraminer en 2008 qui n’a pas eu de pourriture noble, aussi il paraît beaucoup plus délicat et subtil dans son expression aromatique. La finale est élégante, sec et permet d’offrir beaucoup de possibilité d’accords à table.
Gewurztraminer 2008
Mise en bouteille: 9/2009 ; Alcool acquis : 14.2° alc ; Sucres résiduels: 41 g/l ; 4.9 g/l H2SO4, pH: 3.5; Rendement: 65 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2011-2020; Age moyen des vignes : 30 ans ; Terroir : graves du quaternaire/ marnes calcaires ; Indice 3.
Nous n’avons pas produit de Turckheim en 2008, aussi ce vin rassemble l’ensemble des vignes de moins de 40 ans situées dans les graves du Herrenweg, où nous avons ajouté quelques lots issus de parcelles calcaires comme nous le faisons tous les ans. Les conditions de maturations étaient idéales pour ce cépage : un été frais non stressant suivi d’une période devenant progressivement plus chaude et sèche mais conservant des nuits froides. Les raisins étaient récoltés vraiment très mûrs, avec une présence non négligeable de pourriture noble et une superbe acidité structurante. Je pensais vraiment que nous avions atteint le potentiel maximum dans ce genre de terroir en 2007, mais il semblerait que 2008 soit plus qu’un bon challenger ! Tous les Gewurztraminer ont fermenté rapidement tout en gardant un équilibre allant sur le moelleux, nécessaire pour équilibrer leur grande richesse.
2/2010: le nez est intense et très aromatique, caractéristique de ce cépage, il s’ouvre des parfums de rose, litchi et épices, sans vulgarité et avec beaucoup de raffinement. Le nez n’a certainement pas encore atteint son apogée et devrait évoluer vers une forme plus complexe et épicée. Le palais paraît presque délicat et léger à première approche, mais, rapidement, la bouche monte en puissance et laisse apparaître la richesse du millésime et son équilibre d’anthologie.
Gewurztraminer Wintzenheim 2008
Mise en bouteille: 9/2009; Alcool acquis : 13.4° alc ; Sucres résiduels: 70 g/l ; ; 4.5 g/l H2SO4, pH: 3.6; Rendement: 54 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2012-2025+ ; Age moyen des vignes : 51 ans ; Surface : 2.1 ha ; Terroir : graves du quaternaire et marnes calcaires ; Indice 5.
Ce vin provient des parcelles habituelles entrant dans cet assemblage de sols graveleux situé tout contre le village de Wintzenheim et de sols marno-calcaires de nos jeunes vignes du Hengst (plantées en 1978 et 1985). La réunion de deux terroirs différents permet d’obtenir un équilibre intéressant pour ce vin de village. Cela était peut être moins nécessaire en 2008 sur le plan de la structure, car tous les Gewurztraminer étaient bien équilibrés, mais cela reste quand même intéressant sur le plan du type, car les sols calcaires apportent une touche plus épicée minérale au vin. Tous les deux vignobles avaient développé de la pourriture noble et étaient récoltés très mûrs. Une fermentation languissante a eu pour résultat un vin très moelleux mais finement équilibré.
2/2010: le nez est très expressif, marqué par les arômes de litchi, rose et fruits exotiques, finement soutenu par une influence complexifiante de la pourriture noble qui rajoute des arômes de cuir, épices, miel… L’acidité n’a pas d’arômes, mais est percevable au nez qui paraît très frais. Le palais est voluptueux avec une finale rehaussée par une structure énergique. C’est un vin de caractère qui continuera d’impressionner dans le futur.
Gewurztraminer Herrenweg de Turckheim 2008
Mise en bouteille : 9/2009; Alcool acquis : 14.1°; Sucres résiduels : 79 g/l ; 4.7 g/l H2SO4, pH: 3.6; Rendement: 37 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2012-2028; Age moyen des vignes : 55 ans ; Surface : 2.6 ha ; Terroir : graves quaternaires ; Indice 5.
Une très grande majorité des Gewurztraminer situé dans ce terroir ont été plantés par mon père et grand père et sont donc très vieilles. Seules les parcelles datant de cette période entre dans nos vins du Herrenweg, car l’âge de la vigne est crucial pour obtenir des vins ayant une bonne présence minérale dans ce terroir de graves pauvre. Dans le Herrenweg, le cépage Gewurztraminer y trouve une expression fruitée intense liée à la précocité de maturation, expliquée par l’absence d’ombre portée (éloignement des Vosges) et le drainage et donc capacité de réchauffement du sol. Lorsque les mois d’été ne sont pas trop chauds et secs et que l’automne est favorable, ce terroir est capable de produire des vins intenses et équilibrés, surtout en cas de présence de belle pourriture noble, comme en 2008.
2/2010: le nez est typique des vins de 2008 dans ce cépage. Il est marqué par des arômes intenses et subtils de fleurs (rose, géranium) mais aussi par un épice puissant, marque d’un millésime de maturité et de pourriture noble. Le palais est riche, long, puissant et enveloppant. Il est d’une complexité et puissance rare pour un vin du Herrenweg. Les sucres résiduels importants paraissent normaux et sont la bienvenue, car c’est un vin de fin de repas et un vin de plaisir.
Gewurztraminer Herrenweg de Turckheim Vieilles Vignes 2008
Mise en bouteille : 9/2009; Alcool acquis : 14.3°; Sucres résiduels : 76 g/l ; 5.1 g/l H2SO4, pH: 3.5; Rendement: 29 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2013-2033; Age moyen des vignes : 62 ans ; Surface : 0.8 ha ; Terroir : graves quaternaires ; Indice 5.
Ce vin est issu d’une partie de nos plus vieilles parcelles situées dans le Herrenweg de Turckheim. Elles sont normalement incluses dans notre Herrenweg classique, mais un rendement plus faible nous a fait opté pour les vinifier séparément. Les données analytiques sont similaires au vin précédent, mais le goût montre bien que c’est un vin encore plus complexe et concentré. La présence de pourriture noble est importante (20%) et la vendange fut donc très mûre, malgré l’absence de sélection. Ce n’est bien sur pas notre intention ni notre objectif de récolter des vins du Herrenweg aussi puissants et mûrs, mais 2008 est une exception dictée par les conditions naturelles de l’année, et le résultat en vaut la peine.
2/2010: le nez est encore très floral, mais très rapidement ces Vieilles vignes développent une complexité sur l’épice, dans un style presque plus austère et moins parfumé. Ce vin s’ouvrira certainement sur des arômes très complexes de cuir, épices, bois aromatiques voire même boite à cigare…Le palais est puissant et capiteux. La finale est très longue et facile à cerner. C’est un vin qui se dévoile sans honte, car tout y est bon. C’est peut être la différence avec un Grand Cru qui ne dévoilera pas tout aussi vite !
Gewurztraminer Heimbourg 2008
Mise en bouteille: 9/2009; Alcool acquis : 13.8°; Sucres résiduels : 57 g/l ; 3.9 g/l H2SO4, pH: 3.6; Rendement : 38 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2012-20828; Vignoble planté en 1983 ; Surface : 1 ha ; Terroir : Calcaire Oligocène, exposé ouest, moyenne à forte pente. Indice : 4.
Si les vignobles de graves situés en plaine ont mûrit précocement et ont développé rapidement la pourriture noble, les coteaux ont eux été beaucoup plus lents, apportant une complexité et une maturité des acides très différente. Le Heimbourg est exposé à l’ouest, voire même nord-ouest, et le Gewurztraminer y est situé sur la partie basse, mieux protégée des vents et un peu moins tardive que la partie haute, plus favorable au Pinot Gris. Ces vignes sont maintenant dans un équilibre de vigueur très qualitative et la pourriture noble est lente à se développer. Il faut beaucoup de jours favorables en septembre et octobre pour y parvenir, et alors, les raisins ont atteint une complexité aromatique impossible à obtenir dans des terroirs ‘rapides’ comme le Herrenweg. Le calcaire de ce cru produit un style de vin qui peut paraître léger et subtilement aromatique, alors qu’en fait sa puissance est souvent éclipsée par un profil très ouvert et séducteur. Le caractère épicé et complexe de ce terroir n’apparaît que plus tard, malheureusement souvent bien après la consommation du vin. La fermentation fut lente et ce vin est donc moelleux.
2/2010: le nez est tout de suite caractérisé par une maturité plus aboutie et un soutient apporté par la roche calcaire qui le rend plus complexe. Certes, les arômes de rose et litchi sont bien présents mais moins évidents, car plus profonds et moins ‘parfumés’. La bouche est ronde et généreuse, l’acidité est plus en souplesse car plus mûre et la finale est très tendre. C’est un vin qui est tout en finesse, malgré une grande richesse. Le Heimbourg était en grande forme en 2008 !
Gewurztraminer Goldert 2008
Mise en bouteille : 9/2009; Alcool acquis : 13.6° alc ; Sucres résiduels : 48 g/l ; 3.9 g/l H2SO4, pH: 3.7; Rendement : 39hl/ha ; Optimum de dégustation: 2012-2025+; Age moyen des vignes : 25 ans ; Surface : 0.6 ha ; Terroir : calcaire oolithique exposé est, faible pente. Indice 4.
Ce Grand Cru est situé sur une pente discrète exposée au soleil levant au nord du village de Gueberschwihr. Dans le temps, les vignerons du village insistaient sur le fait que depuis les meilleures parcelles du Goldert, il fallait pouvoir apercevoir le magnifique clocher roman de l’église du village. La qualité des argiles de ce substrat de calcaire pur est la raison principale qui explique la finesse et la qualité des vins issus de ce terroir tardif, capable de produire des vins très aromatiques et fins. En 2008, le botrytis noble avait commencé à se développer début octobre, pas en quantités suffisantes pour justifier un travail de sélection, mais suffisamment pour influencer fortement l’équilibre de ce vin. Le Gewurztraminer est un cépage difficile et capricieux, requérrant à la fois des belles journées chaudes, un étalement de la période de maturation et aussi des rendements faibles. Une vendange plus tardive aura pour conséquence de baisser les acidités, mais offrira un potentiel aromatique et des tannins plus complexes. La fermentation de ce vin fut aussi languissante et d’arrêta sur un équilibre moelleux.
2/2010: les arômes de rose, caractéristique de ce cru, sont très présents. Le nez est intense et complexe. La puissance aromatique n’est pas préjudiciable au terroir qui s’exprime pleinement avec un épice très complexe et persistant, allant presque sur le caramel salé. La structure de bouche rend les sucres résiduels onctueux et agréables ; et cache sa richesse derrière une grande finesse.
Gewurztraminer Hengst 2008
Mise en bouteille : 9/2009; Alcool acquis : 14.2° alc ; Sucres résiduels : 47 g/l ; 4.1 g/l H2SO4, pH: 3.6; Rendement : 28 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2013-2033+ ; Age moyen des vignes : 57 ans ; Surface : 1.42 ha ; Terroir : Marnes calcaires de l’oligocène, exposé sud sud-est, pente moyenne à forte. Indice 4.
Nos deux parcelles de Vieilles vignes sont situées dans le cœur du Grand Cru Hengst. Il est facile à comprendre pourquoi nous ne les assemblons pas avec les deux autres parcelles bien plus jeunes. Le caractère exceptionnel des vins du Hengst provient d’un substrat marno-calcaire exceptionnel qui permet une maturation lente des raisins dans un microclimat chaud et sec, et qui apporte aussi une grande complexité minérale aux vins. Tout comme en 2007, il a été possible de produire une SGN dans ce terroir grâce à un développement de botrytis de qualité exceptionnelle en 2008. Ce vin est issu de la sélection de raisins sains après le SGN. La fermentation fut plus rapide, typique de la fougue des vins du Hengst.
2/2010: le Hengst n’est jamais le Gewurztraminer le plus flamboyant, au contraire, le terroir domine le coté varietal du cépage et exprime des arômes complexe de cuir, épices et minéral, lent à s’ouvrir. Une aération sera bénéfique de même qu’un vieillissement en bouteille. Le palais est puissant, ferme, cachant bien sa rondeur et finissant sur une touche de salée.
Gewurztraminer Clos Windsbuhl 2008
Mise en bouteille: 9/2009; Alcool acquis : 12.8° alc ; Sucres résiduels: 56 g/l ; 3.4 g/l H2SO4, pH: 3.7; Rendement : 35hl/ha ; Optimum de dégustation: 2015-2033+ ; Age moyen des vignes : 38 ans ; Surface : 0.9 ha ; Terroir : Calcaire Muschelkalk exposé sud, sud-est ; Indice 4.
Le Gewurztraminer est peut être le choix de cépage le moins évident dans ce terroir tardif, et, probablement que si les propriétaires précédents n’avaient pas planté ce cépage dans le Clos Windsbuhl, nous n’aurions jamais osé en faire l’expérience. L’altitude et le caractère définitivement tardif de ce joli Clos paraissent proscrire la plantation de ce cépage qui aime bien une chaleur automnale pour accomplir sa maturation correctement. Le secret est certainement d’attendre suffisamment pour récolter ces raisins et aussi bien sur, de n’avoir que des plants qualitatifs issus de sélections massales peu vigoureuses. (La plupart des plantations de clones des années 70/80 ont du être arrachées). L’équilibre des différents cépages plantés sur le Clos est très différents, mas la marque du terroir est unanime : les vins du Windsbuhl sont des vins d’élégance et de finesse.
2/2010: le Windsbuhl ne fait aucun doute au nez. Les arômes sont délicats, marqués par le floral et le fruit mûr et très envoûtant. Le palais semble presque léger et délicat, grâce à un alcool plus bas, mais rehaussé par la finesse du calcaire, la finale est très longue et cajole le palais par une structure rafraîchissante, qui s’ouvre progressivement. Eh oui, c’est le Windsbuhl…
Gewurztraminer Rangen de Thann Clos-Saint-Urbain 2008
Mise en bouteille : 9/2009; Alcool acquis : 12°; Sucre résiduel: 64 g/l ; 6.1 g/l H2SO4, pH: 3.5; Rendement: 27 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2016-2033+ ; Age moyen des vignes : 45 ans ; Surface : 0.5 ha ; Terroir : Volcanique (tufs & grauwackes), exposé sud, très forte pente. Indice 4.
Le Gewurztraminer est le cépage le moins représenté sur le Clos Saint Urbain: seulement 0.5ha, situé juste à proximité de la rivière pour bénéficier de son influence climatique et de sa capacité de réchauffement, nécessaire à ce cépage un peu frileux. La partie basse de ce Cru volcanique est aussi un peu plus riche et présente un pH de sol moins agressif, aussi favorable à ce cépage qui souvent se plait plus dans des terroirs calcaires riches. Tout comme dans le Windsbuhl, ce cépage ne paraît pas être le plus adapté aux conditions extrêmes de ce terroir, mais lorsqu’il est cultivé avec bon sens, il est capable d’exprimer le terroir avec force et grandeur, et alors, ce cépage qui souvent banalisé par des arômes parfumés, devient un grand vin. Le millésime 2008 a vu un développement de très belle pourriture noble, concentrant tout sur son passage, y compris une acidité phénoménale, qui explique un profil fermentaire très lent et des sucres résiduels importants.
2/2010: le caractère de feu du Rangen est très présent déjà au nez qui dévoile une combinaison de roche broyée et pierre à fusil. Le caractère variétal est anéanti par le terroir. Amateurs d’eau de rose passez votre chemin ! Le palais révèle une facette rare de ce terroir, à savoir celle de produire des vins délicats, marqués par un équilibre d’alcool bas et d’acidité vive comme dans ce millésime d’équilibre. La finale est longue et peut être encore compliquée à comprendre. Comme tous les vins complexes, il faudra attendre longtemps…
Pinot-Gris Clos Jebsal 2008 Vendange Tardive
Mise en bouteille : 9/2010; Alcool acquis : 12.8° ; Sucres résiduels: 74g/l ; 5.8 g/l H2SO4, pH: 3.3; Rendement : 35 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2016-2033+; Age moyen des vignes : 25 ans ; Surface : 1.3 ha ; Terroir : Marnes grises et Gypse. Exposé sud, terrasses et forte pente.
Il est étonnant de constater que nous avons produit qu’une seule VT officielle en 2008. Cela s’explique certainement par le fait que l’acidité structurante du millésime 2008 aura permis de masquer beaucoup de sucres résiduels dans ce type de vin. Toutefois, le Jebsal ne faillit pas à sa capacité à botrytiser et nous avons donc pu produire VT et SGN dans ce petit clos situé juste sous le Brand, sur des terrasses exposées plein sud. La maturation des raisins est phénoménale mais la présence d’argiles importantes mélangées au gypse de ce terroir contre balance la précocité du climat et donnent aux raisins du Jebsal une superbe minéralité et structure permettant l’obtention de vins très riches. Ce terroir se caractérise par des vins de très grande concentration, qui s’obtiennent naturellement sans grands efforts de sélections. Aujourd’hui, avec la progression de l’âge des vignes, il est possible de voir ce terroir acquérir encore plus de minéralité et structure comme en 2008.
2/2010: Encore en fut ! Le nez exprime la grande finesse de ce terroir et sa capacité à concentrer les raisins sans aller vers l’exotisme. Les arômes sont très minéraux (si cela est possible !) et seules quelques notes fruitées émergent. Le palais confirme cette sensation de force tranquille. Les sucres résiduels sont structurés par le terroir et la finale est très élégantes, sont être dominée par le moelleux. La mise en bouteille aura lieu en septembre 2010.
Riesling Brand 2008 Sélection de Grains Nobles
Mise: 9/2009 ; Alcool acquis : 9.5°; Sucres résiduels : 172 g/l ; 6.8 g/l H2SO4, pH: 3.2; Rendement : 19hl/ha ; Optimum dégustation: 2018-2038+; Age des vignes : 58 ans ; Surface : 0.3 ha, Terroir: granite biotite exposé sud, sud-est. Forte pente.
Ceci est notre quatrième SGN produite sur le domaine et la deuxième dans le Brand après le 2006. Ce terroir à la capacité de développer une superbe pourriture noble qui est magnifiée par les vieilles vignes qui apportent une complexité aromatique et une structure de garde. Ces vieilles vignes sont situées sur des granites à sous sol calcaire juste au-dessus du Clos Jebsal. Le grain noble n’est donc pas une coïncidence ici ! Le travail de sélection était aisé. Même si notre objectif était l’obtention d’un vin d’équilibre et non pas la plus grande richesse possible, nous étions quand même surpris par le potentiel de la récolte. La fermentation était assez rapide et s’arrêta à un équilibre typique de grain noble avec un alcool faible et une grande liqueur.
2/2010: ce vin est encore un enfant aujourd’hui, mais il exprime déjà une profondeur aromatique incomparable. Toute la finesse d’un riesling Brand dans une livrée riche et onctueuse. Le palais est dans un équilibre de richesse structuré par une acidité de grand terroir. Tout est élégance dans ce vin qui ne devra pas être dégusté trop jeune, car avec l’âge, il sera bien plus complexe.
Gewurztraminer Herrenweg de Turckheim 2008 Sélection de Grains Nobles
Mise en bouteille : 9/2009; Alcool acquis : 13.7°; Sucres résiduels : 148 g/l ; 4.5 g/l H2SO4, pH: 3.8; Rendement: 25 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2012-2028+; Age moyen des vignes : 62 ans ; Surface : 1 ha ; Terroir : graves du quaternaire.
Ce vin est issu d’une vieille vigne située à proximité immédiate de nos chais dans le Herrenweg, celle là même qui avait produit nos cuvées VV en 2006 et 2007. En 2008, les conditions très favorables de maturation ont permis un développement spectaculaire de la pourriture noble dans cette parcelle. En fait, sans aucune trie, en vendangeant tous les raisins de la parcelle, nous avions atteint un niveau de maturité d’une grande sélection de grains nobles. Au départ, nous n’étions pas assuré de la capacité de ce terroir à donner suffisamment de structure pour supporter une telle richesse. En 1986, nous avions fait une SGN dans le Herrenweg, sur des vignes certes plus jeunes et pas cultivées en bio-dynamie, et nous n’étions pas entièrement satisfait du résultat. En 2008, il s’agit d’un vin très différent. La puissance et l’élégance de ce vin rivalise avec les plus terroirs.
2/2010: le nez est typique de Gewurztraminer en grains nobles, avec des arômes puissants de litchi, rose et épices. Le palais est long et capiteux, avec beaucoup de caractère lié au botrytis noble : rôti, épices et cuir. La liqueur est très bien intégrée dans le vin qui a un style très élégant et procure un plaisir immédiat.
Gewurztraminer Hengst 2008 Sélection de Grains Nobles
Mise en bouteille : 9/2009; Alcool acquis : 11.9° alc ; Sucres résiduels : 166 g/l ; 4.7 g/l H2SO4, pH: 3.8; Rendement : 17 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2014-2038+ ; Age moyen des vignes : 57 ans ; Surface : 1.42 ha ; Terroir : Marnes calcaires de l’oligocène, exposé sud sud-est, pente moyenne à forte.
Nous avions du attendre jusqu’en 2007 pour pouvoir réaliser notre première SGN dans le Hengst, et voila que l’année suivante, nous trouvions à nouveau suffisamment de pourriture noble pour pouvoir obtenir une SGN. Le Hengst possède un méso climat particulièrement sec et chaud. La partie centrale du Hengst, où sont situées ces deux parcelles de vieilles vignes, est relativement pauvre et les couches superficielles de marnes sont maigres. Les racines sont très vite dans la roche calcaire et cela ne crée pas des conditions favorables au botrytis. Les vieilles vignes sont aussi plus résistantes au botrytis car moins vigoureuses. En 2008, le botrytis a pu se développer grâce aux conditions climatiques de l’arrière saison : temps chaud et sec dans la journée avec des nuits fraîches provoquant l’apparition de brumes matinales. Nous apprécions aussi le caractère du Hengst dans sa version non liquoreuse, le fait de faire une trie permet aussi de réaliser un Hengst classique en parallèle.
2/2010: il y a beaucoup d’arômes de fruits mûrs, agrumes et litchi au nez, qui est toutefois plus réservé et complexe que celui du Herrenweg. Le Hengst est assurément plus introverti et minéral. Le palais est riche, tout en élégance et finesse, ce qui paraître impossible pour un vin ayant ce potentiel de maturité. A aucun moment la sucrosité ne domine et le terroir est bien présent tout le temps dans la dégustation de ce vin.
Pinot-Gris Rotenberg 2008 Sélection de Grains Nobles
Mise en bouteille : 9/2009; Alcool acquis : 10.2°; Sucres résiduels: 198 g/l ; 6.4 g/l H2SO4, pH: 3.4, Rendement: 17 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2015-2038+ ; Age moyen des vignes : 27 ans ; Surface : 1.2 ha ; Terroir : calcaire oligocène exposé ouest/ nord-ouest. Forte pente.
Le Rotenberg est situé sur le versant oust nord-ouest du Hengst. Il partage le même substrat calcaire de l’oligocène que le Grand Cru adjacent, mais possède un sol beaucoup plus fin et donc plus caillouteux en surface. La couleur rouge caractéristique provient de l’oxydation du fer, minéral très présent dans les roches du Rotenberg. L’altitude et l’exposition contribue au développement de pourriture noble (brouillard matinaux et ensoleillement tardif le soir) lorsque le temps est favorable comme en 2008. La trie de raisins sains fait en début de vendange a permis de laisser les raisins botrytisés un peu plus longtemps qui ont été récolté avec beaucoup de botrytis. La sélection de grains nobles était donc facile à obtenir. L’acidité importante des Pinot Gris en 2008 a forcé la fermentation à s’arrêter tôt, obligeant donc le vin à s’équilibrer autour d’une liqueur importante pour un équilibre en finesse.
2/2010: il ne faut que quelques minutes à ce vin pour s’ouvrir dans le verre et dévoiler toute une panoplie aromatique de fruit blancs, coing et agrumes ainsi qu’une jolie influence de botrytis sous la forme d’arômes de cire, miel et rôti. La pourriture noble était de très belle facture, n’influençant pas trop la couleur du vin et donnant une structure très pure au vin. La bouche est délicate, marqué par une acidité ciselée. Cet équilibre est pour moi un classique pour une SGN.
Pinot-Gris Heimbourg 2008 Sélection de Grains Nobles
Mise en bouteille : 9/2009 ; Alcool acquis : 9.7° ; Sucres résiduels 224 g/l ; 7 g/l H2SO4, pH: 3.4 ; Rendement: 22 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2015-2038+ ; Age moyen des vignes : 23 ans ; Surface : 1.6ha ; Terroir : marno-calcaire exposé à l’ouest ;
Le Pinot Gris est planté dans la partie haute du Heimbourg, qui est pentue (pas autant que la partie sud plantée en Riesling) et repose sur un sol calcaire très maigre, car ayant subit beaucoup d’érosion lors de sa formation. C’est aussi un vignoble qui est très exposé aux vents d’ouest et nord, et donc permet de conserver un bon état sanitaire tard dans la saison. Cela évite de devoir récolter ces raisins dans la précipitation mais aussi n’autorise un développement de pourriture noble que tardif, et donc plus qualitatif. Tout comme le Rotenberg, la récolte des grains nobles ne fut effectuée que longtemps après celle des grains sains. Le potentiel de maturité est élevé, mais est équilibré par une acidité incroyable, digne de grand Riesling, qui a aussi fait ralentir la fermentation pour conserver aisément une grande liqueur dans le vin.
2/2010: la pureté du botrytis et le pH relativement faible pour une SGN font que la couleur est à nouveau relativement pale pour un vin de cette richesse. Le nez est très minéral avec des jolis arômes de fruits confits, coings et agrumes. Si dans beaucoup d’SGN, la sucrosité est évidente au nez, ici il est presque difficile de la distinguer et de deviner la richesse de bouche. En bouche, l’acidité est très structurante et équilibre en finesse la finale liquoreuse du Heimbourg. C’est un vin de longue garde.
Pinot-Gris Clos Windsbuhl 2008 Sélection de Grains Nobles
Mise en bouteille : 9/2009 ; Alcool acquis : 10.9° ; Sucres résiduels: 188 g/l ; 7 g/l H2SO4, pH: 3.5, Rendement : 15 hl/ha ; Optimum de dégustation: 2018-2038+ ; Age moyen des vignes : 41 ans ; Surface : 2.2 ha ; Terroir : Calcaire muschelkalk exposé sud ; sud-est.
Le Clos Windsbuhl fut repris par mon père, Léonard Humbrecht, en 1987 et notre premier millésime fut 1988. Dès cette année là, et surtout avec les millésimes 1989 et 1990, ce Clos nous avait montré sa capacité à bien supporter et faire évoluer la pourriture noble, surtout dans les vignes les plus vieilles, alors plantées dans les années 60 ou avant, nous ne sommes pas sûr ! Un botrytis précoce est plutôt un défaut grave, car il se propage alors que les températures sont encore élevées et cela provoque souvent des départs de moisissures. Un botrytis tardif au contraire croît sur des raisins plus mûrs et, si l’arrière saison est belle comme en 2008, reste plus ‘propre’ en ne se changeant pas en moisi alors trop visible sur les raisins. Le résultat est une transformation extraordinaire des composants du raisin et une concentration des sucres et acides et bien d’autres éléments. Le Pinot Gris est un cépage moins aromatique que le Riesling ou Gewurztraminer, il est donc aussi un cépage de choix pour laisser s’exprimer le terroir dans ces vins de grande richesse, ce qui est important pour un terroir comme le Windsbuhl.
2/2010: la couleur est un peu plus sombre, signe d’une concentration en extraits secs importante. Le nez est très caractéristique des vins du Windsbuhl et de l’influence calcaire. Beaucoup plus minéral que fruité, voila un vin qui continue à faire parler son terroir au détriment de la surmaturité. La bouche est charnue et est capable d’équilibrer la puissance en liqueur de ce vin avec une acidité remarquable. Ce vin finit presque sur des arômes de caramel salé. Il parait beaucoup moins liquoreux que les deux vins précédents à cause d’une personnalité minérale plus intense.
Pinot-Gris Clos Jebsal 2008 Sélection de Grains Nobles Trie Speciale
Mise en bouteille : ?; Alcool acquis 350g/l (potentiel récolte : 216° Oechslés ou 33% alc); ? g/l H2SO4, pH: ?; Rendement : 12 hl/ha ; Optimum de dégustation: ? Age moyen des vignes : 25 ans ; Surface : 1.3 ha ; Terroir : Marnes grises et Gypse. Exposé sud, terrasses et forte pente.
Il n’y probablement pas d’autres terroir en Alsace capable de produire de façon aussi régulière des vins d’aussi grande richesse. C’est vraiment dans la nature de ce Clos que de s’exprimer par le botrytis et une grande liqueur de bouche. Les marnes très riches et profondes contribuent à apporter la richesse minérale et structure au vin et aussi l’humidité nécessaire au développement de la pourriture noble. Dans une année comme 2008, une sélection normale, sans rechercher une richesse extrême, aboutit à un vin dont le potentiel dépasse largement les 30° potentiels (si le vin fermentait sec, il aurait plus de 30° d’alcool !). A ce niveau de richesse, au dessus de 200°Oechslés ou 30° potentiel, le niveau de concentration du mout est tel que les levures ont beaucoup plus de mal à se multiplier et fermenter. Le résultat est une fermentation qui peut durer des années et s’arrête avec un alcool acquis souvent inférieur à 6°. La pression osmotique (liée à la richesse en sucre) sur les membranes des levures est telle qu’elles doivent littéralement exploser au bout d’un temps très court. Ce vin est toujours en fermentation aujourd’hui dans des petits fûts de 600 litres (mars 2010) et ne sera probablement pas mis en bouteille avant 2011 ou 2012.
2/2010: une description de ce vin aujourd’hui n’a pas beaucoup de sens car il est toujours en train de produire des petites bulles de fermentation. Les arômes sont très marqués par le miel et les fruits confits. C’est en fait un nez très élégant et raffiné. Le palais est beaucoup plus intéressant, car malgré la faible activité des levures, ce vin ne changera plus beaucoup dans son équilibre de bouche. L’acidité est tellement puissante qu’elle est déjà capable de maîtriser la puissance en sucre de ce vin. La finale est très liquoreuse, voire miel liquide. A revoir dans le futur !