Mon pélerinage habituel à Rully pour la cinquième année consécutive.
Même si je commence à connaitre les différentes cuvées de ce domaine, la dégustation en primeur d'un vin pas encore prêt ni préparé pour la mise en bouteille reste un exercice délicat pour un amateur.
Ici les mises en bouteille devraient commencer à la mi-janvier.
Cette année, je ne sais pas si mes sens progressent ou si le millésime s’y prête, j’ai trouvé sur les dégustations en primeur de la journée (ici et chez d'autres vignerons) que les vins avaient encore beaucoup de gaz. Ce qui est tout à fait normal à ce stade, mais j’ai senti le perlant plus nettement cette année que mon souvenir des années précédentes.
Ce matin de lundi, avant de déjeuner, pour la première fois chez Vincent, je fais la dégustation sans être accompagné d’amateurs Belges (j’en ai quand même croisé avant d’arriver) mais d’un caviste, d’un sommelier et de deux couples de restaurateurs espagnols.
[size=large]Les Vins blancs, primeur 2010[/size]
Bourgogne Aligoté. Nez déjà bien ouvert sur le fruit. De la douceur, l’arrondi de l’élevage en fût. Un peu d’amertume en finale mais plutôt sur l’acidité.
Bourgogne. Nez boisé. Attaque légèrement perlante, puis l’acidité prend vite le relai. Assoupli par le fût. Pas d’amertume mais à ce stade des jolis pointes d’agrumes.
Rully. Assemblage de 4 parcelles, élevage dans 20% de fûts neufs. Toujours un peu perlant. Plus de matière : le boisé est lus diffus. Moins sur l’acidité, plus souple, la tension paraît plus minérale.
Rully Maizière. Nez fermé. Encore du gaz. Bouche fruitée, plus ouvert que le nez. Difficile à juger à ce stade.
Rully Premier Cru Le Meix Cadot. Nez soupçon de caramel. J’ai presque l’impression de reconnaitre le profil d’un Meix Cadot au nez (le fût un peu plus ambitieux dans cette cuvée ou vraiment le terroir ?). Plus de complexité à l’agitation. En bouche, plus marqué par le fût.
Rully Premier Cru Vauvry. Nouveauté, vignes plantées par Vincent en 2007. Nez sur le fût. En bouche, l’acidité est domptée. La matière un peu moins présente que sur le Meix Cadot : en finale, le fût prend plus le dessus.
Rully Premier Cru Chapitre. Nez discret. Premier nez floral, puis le fût. Attaque souple, moins gras que Vauvry, avec la même minéralité.
Rully Premier Cru Margotés. Vignes plantées en 1945. Nez sur le fût, plutôt douceur de la vanille, puis sur une minéralité très caillou. Bouche sur la tension acide. L’équilibre avec les amers des agrumes rappellent les 2006. A attendre.
Rully Premier Cru Le Meix Cadot Vieilles Vignes. Vignes plantées en 1920. Nez boisé, caramel, moins ouvert que le Meix Cadot. Fût bien intégré. Bouche sur la puissance, à ce stade moins structuré autour d’une tension acide. A ce stade, tout n’est pas encore en place ici et parait moins gourmand que le Meix Cadot.
Puligny Montrachet Premier Cru Champs Gains. Premier nez floral avant l’arrivée du fût. Un peu de perlant. Attaque sur la fraicheur et sur l’acidité. Plus droit que le Meix Cadot Vieilles Vignes. Finale paraît plus longue. Le contraste est particulièrement saisissant dans ce millésime avec le Meix Cadot dégusté avant, surtout avec une Vieilles Vignes encore chahutée. Ma préférence pour le PC Margotés s’explique encore avec son profil proche de Puligny.
[size=large]Les Vins rouge, en primeur 2010[/size]
Bourgogne. Nez très gourmand, comme d’habitude ici. Bouche directe, courte mais bien pour cette entrée de gamme.
Rully. Nez clou de girofle, plus typique du pinot. En bouche, moins tendu. Un peu sec en finale.
Rully Maizières. Premier nez, un peu de mercaptan passe vite à l’agitation pour un fruit plus frais. Moins tendu : impression de soyeux. Fruité en bouche plus à mon gout. Moins de sécheresse en finale.
Rully En Guesnes. Sur les petits fruits rouges croquants (cerise). Finale sur l’acidité sans sécheresse.
Mercurey. Nez plus sur fût, plus sérieux et un peu de sucrosité (différent de soyeux). Plus de matière et moins d’acidité.
Nuits Saint Georges Premier Cru Clos de Argillières. Nez sur la réduction, pas de fruit à ce stade. Met du temps à passer avec l’agitation. En bouche, sur la griotte, plus de matière. Le fût est bien intégré. Pas en valeur à ce stade pour marquer la différence.