Passé ce jour au Winelab, ce domaine est celui qui m'a mis la plus grosse claque.
Pas une grande, pas le graal, pas LE grand vin inconnu à encaver 20 ans.
Mais tout un programme convaincant, surprenant, rafraichissant et d'une gourmandise extrême. Surtout sur les rouges.
L'argument de la séduction par le personnage ne marche pas vraiment pour le coup, car je dois dire que mon interlocuteur avait l'air complétement lessivé (il était à peine à la moitié de sa journée le pauvre (
)), ailleurs, connecté à une autre fréquence que la mienne. C'était pas le patron, un homme qui semblait fort sympathique au bout de la table. Le fils, le directeur, je ne sais pas. Mais ailleurs le type, bien que très gentil et courtois. Il devait avoir besoin d'un break.
La surprise et la séduction s'est plutôt affirmé de plus en plus haut avec mes deux voisins, des jeunes nancéiens qui vont pas tarder à ouvrir leur cave (bonne chance si vous êtes la les mecs!), et qui ont eu l'air d'apprécier qu'il y ait au moins UNE personne dans le salon, qui une fois son verre de servi, fait un pas vers derrière lorsqu'il y a la queue, pour laisser ceux qui attendent se faire servir avant de revenir en avant pour discuter avec le vigneron. Véritable coup de gueule contre ses gens qui écartent leurs jambes devant le stand comme Christiano Ronaldo avant un coup franc de 25m, contre celui qui pose ces bras de toute son envergure sur la table, et oxygène sa bouche 42 fois par gorgée (on parle de champion à 20min par stand la, et contre celui qui parle qui parle qui ne s'arrête pas, sans avoir la courtoisie une seconde de faire une pause pour qu'on puisse te servir.
Bref avec ces deux personnes, on a tout de suite partagé un certain enthousiasme spontané pour les vins.
Un blanc ne m'a pas trop plu. C'est le Domaine d'Aigues Belles "Le blanc" 2013. 100% Chardonnay.
Un chardonnay sous bois. Que vous dire...le style du domaine, fin, léger et gourmand, mais cela reste un 100% CHardonnay sous bois et pas d'originalité, un chardonnay de ce genre on en trouve partout et je n'arrive pas à m'enthousiasmer. Pour le coup, le Terra Romana de Roumanie 2012 avait un peu plus de tenue et était plus drôle..
C'est avec le Domaine d'Aigues Belles "L'autre blanc" 2013 que la lumière est apparue. Un assemblage Roussane 45%, sauvignon 30%, Chardonnay 25%.
Un nez ultra charmeur, expressif et fruité, très engageant.
Une bouche en filigrane, ultra gourmande, pure, légère et fruité, d'un très bel équilibre, je trouve l'apport en sauvignon vraiment intéressant.
Un vrai vin de copain que tout le monde glou gloutera avec grand plaisir sur une terrasse cet été.
En rentrant dans le train, je lis Terre de Vin et vois que B+D l'a justement mis en tête d'un classement de blanc du languedoc avec 17/20.
Avec les rouges, attention, on se régale.
Dès l'entrée de gamme, le Domaine d'Aigues Belles "Cuvée Lombarde" 2012 , c'est très beau. Et très fin. Un fruité droit, très gourmand, frais, pur, un bonbon. Assemblage 1/3 Grenache, Syrah, Mourvedre. Un vin qui m'évoque instantanément un très beau souvenir de ma dernière campagne primeur, c'est le vin du Maroc conseillé par Derenoncourt, le Domaine de Bacchari 2013, qui je pense fera beaucoup parler de lui, et en bien, par ceux qui auront la chance de le gouter. Prix annoncé de 9,95€.
Le Domaine d'Aigues Belles "Cuvée Nicole" 2011", assemblage Syrah, Cabernet Sauvignon et Merlot, me convainc tout autant. Une incroyable "patte" du domaine dans un style fin, droit, gourmand et léger. Encore un vin surprenant. Ceux qui aiment les vins puissants, avec des épaules musclées, seront là déçu. Ce sont plus des vins d'été que des vins d'hiver. Mais c'est vraiment bon. Une certaine chaleur et pointe de sucrosité peuvent trahir l'origine sudiste du vin, mais il dégage une telle fraîcheur...
Sans avoir ni la profondeur, ni la complexité, il m'évoque Pontet-Canet 2013 ce jour là, lors des primeurs, et son coté côtedenuitesque.
Il va falloir que je m'en procure.
Le Domaine d'Aigues Belles "Le Classique" 2011 assemblage grenache/merlot avec un peu de cabernet, est lui aussi d'une facilité extrême dans cette chaleur, que seuls les rieslings alsaciens de Valentin Zusslin et Paul Blanc, les Blancs de La Chablisienne, et les rouges du Moulin à Vent en Moulin à Vent m'avaient procuré jusque-là.
[size=small]Pour n'incriminer personne, je n'ai pas gouté un tiers des exposants, j'avais peu de temps.[/size]. Frais, gourmand, droit pur et précis sans être très complexe.
Deux cuvées vers 13€.
Une dernière cuvée 100% Mourvèdre 2012, annoncé à 45€ dont je n'ai pas noté le nom et ne retrouve pas trace, devait elle me présenter enfin un vin du languedoc un peu plus "classique", à savoir qui peut avoir de la fraicheur, mais d'une certaine ampleur, consistance, et présence en bouche, et un côté blockbuster pour le coup vu le saut en prix. Ben non, toujours cette "patte" douce, velouté, fine et gourmande. Avec une trame harmonieuse, fraîche, de la longueur, et sur la finale un certain corps supplémentaire et quelques tanins qui sauraient encore se polir et donner de la complexité au vin, qui finit pour le coup sur une note de poivre noir que j'apprécie beaucoup.
Un vrai coup de coeur pour cette gamme de copains du Languedoc, surtout pour ces rouges, et son autre blanc.
Et les jeunes d'à côté de dire "Tu vois, par rapport au St Emilion tout à l'heure, ben c'est ptet plus simple, mais c'est bien meilleur. C'est fruité, c'est gourmand, c'est frais, c'est génial".
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Un petit réflexe commercial que de contrer cet argument s'enclenche en inside, mais j'abandonne vite, parceque c'était "vachement" bon, et que je suis en vacances