La récolte des olives:
Épisode II
Le repas des vendangeurs
Debout les fainéants, il va falloir gagner votre pitance !
Le ciel est d'un azur incroyablement pur ce matin et le fond de l'air aussi glacial que sec... Tout s'annonce sous les meilleurs auspices !
Mais que serait notre petite troupe turbulente sans Monique, une vraie Mère pour les Compagnons du Tour de France de la Gastronomie, elle qui nous accueille avec un sourire doux, s'occupe de l'intendance avec une aisance qui confine à la magie et supporte avec tendresse et bienveillance nos excès de passionnés.
Les odeurs du café et des croissants chauds embaument la maison, les yeux encore embrumés par un sommeil salvateur brillent de la joie de nous savoir ensemble pour encore deux jours.
Alain avait prévenu : "prévoyez vos chaussettes en laine et vos Damart, le Lubéron en automne, ça pince !".
Mais le patron est tolérant et tient au bien être de ses vendangeurs. Sa longue expérience fait qu'il connait l'heure exacte à laquelle les rayons du soleil dépasseront la crête des arbres et darderont les cueilleurs de leurs chaleurs salvatrices.
Tout le monde est fin prêt, nous récupérons nos caissettes, filets, peignes et échelles et partons pour l'oliveraie.
Mise en place du filet qui recueillera les olives.
Notez la grande classe de nos hôtes qui ont même personnalisé mon outil de travail
!
Driiiiiiiing, la cloche de la pause midi sonne !
Les vendangeurs sont appelés à se restaurer par la cantinière.
Alain contrôle le travail accompli. Plusieurs caisses de 25kg sont déjà pleines
C'est bon, les minots ont le droit de manger !
A taaaaaable !
Domaine Jean François Coche Dury - Bourgogne - 2008 & Domaine Louis Magnin - Chignin Bergeron - Grand Orgue - 2005
Quenelles sauce Nantua
La robe du premier vin est cristalline, à peine teintée sur le jaune paille
Son nez est pur et gourmand, sur des notes de fleurs des champs très agréables.
La bouche est très tendue, construite sur une acidité importante qu'une matière légère ne parvient pas véritablement à équilibrer.
Le vin est très citrique, un peu simple et à la finale assez agressive.
Le second vin présente une robe sur un beau doré.
Son nez s'ouvre sur une réduction pas désagréable qui s'exprime sur le grillé et des notes de croutes de fromage.
L'aération fait apparaître des notes de fruits à noyaux qui virent presque sur l'exotique.
La bouche est solaire, marquée par une grande ampleur qui répond bien à la sauce Nantua.
L'acidité
dont j'avais souvenir d'une présence plus importante
peine toutefois à élancer le vin qui semble un peu massif en l'état.
Jolie bouteille mais je l'avais préféré sur sa jeunesse.
Les quenelles sont bien gonflées et légères comme un coussin d'air et la sauce corsée et suave est un vrai délice !
Domaine Jacques Puffeney - Trousseau - Les Bérangères - 2005
Saucisson de Lyon poché, pommes vapeur et fromage fondu
La robe est très peu teintée, sur un rosé foncé.
Le nez est peu avenant, très animal et marqué par des notes de cuir et une pointe végétale.
La bouche offre très peu de matière, le vin parait décharné et sec et n'offre que peu de plaisir, écrasé qu'il est par le gras du saucisson.
Une bouteille défectueuse selon son "apporteuse" qui l'a goûté avec bien plus de fond.
Domaine Jean Marc Burgaud - Morgon Côte du Py - La James - 2003 & Domaine Chèze - St Joseph - Cuvée des anges - 2004
Saucisson de Lyon poché, pommes vapeur et fromage fondu (suite)
La robe du premier vin est jeune et profonde, sur des notes violacées et un beau brillant.
Le nez est exubérant, totalement baroque. Il attaque sur des notes étonnantes de pèche de vigne pour se densifier au fur et à mesure du réchauffement dans le verre et virer vers l'orange sanguine puis totalement vers les fruits rouges, la fraise tagada ou la barbe à papa.
J'avoue que pour moi, ces arômes froufroutants sont un peu trop entêtants.
La bouche en revanche est bien construite autour d'une acidité structurelle qui équilibre une matière douce et à la limite du surmûr.
Les tanins salivant présents en finale participent à lui donner un équilibre frais.
Curieuse bouteille, un vin qui ne peut laisser indifférent.
La robe du second vin est plus teintée !
Son nez est puissant, sur d'évidentes senteurs de syrah par ses notes d'olives noires, de lard fumé et un élevage encore très perceptible.
La bouche est pleine de fond, juteuse et encore assez massive. Son aromatique est sur les fruits noires, le jus de viande, la fumée.
Une belle acidité lui évite toutefois toute lourdeur et les tanins sont gras et bien intégrés.
Je trouve le boisé qui s'exprime par des notes de café froid sur la finale un peu prégnant.
Un vin démonstratif mais encore à attendre pour qu'il exprime son joli potentiel selon moi.
Les estomacs sont bien calés mais il reste des olives sur les arbres qui n'attendent que d'être cueillies.
La formation du matin a porté ses fruits, l'équipe est autonome et le patron nous laisse poursuivre pour se concentrer sur le grand repas du soir en cours de préparation !
A suivre...
Oliv