Bonjour à  tous,

une question qui me turlupine.. Tout le monde s'accorde sur la faible qualité de certains millesimes des années 90 pour prendre la dernière décennie en exemple. Pour ne citer que quelques uns : 91,92,97 ne resteront pas dans les memoires.

Mais comment ont été acceuillis ces millesimes par la presse spécialisée et les critiques à  l'époque?

Etait il possible de deviner la tres faible qualité de ceux ci et de s'abstenir d'acheter?

Est ce que 99 ou 2001 peuvent etre comparés à  91,92 ou 97 ou peut on croire les arguments concernant la révolution techno qui permettrait de passer outre le facteur millesime et de produire de grands vins tous les ans?

Merci de vos eclaircissements

Christophe, qui ne s'intéresse aux bordeaux que depuis 98 :-)

Difficile pour moi de commenter car je n'ai pas assez de recul par rapport a la qualite des 97 et 99, et j'achetais encore que tres tres peu lors des millesimes 92-93.

A l'inverse (un millesime prevu comme grand et ne devoilant jamais toute sa qualite), un exemple flagrant de cette evolution de perception qualitative est sans conteste le millesime 1975.

Annee de naissance de ma soeur, nous avions donc plusieurs bouteilles a deguster pour ses 20 ans, la derniere ayant ete bue il y a 2 mois.

En 1977, quand les achats ont commence, le 1975 etait categorise comme "le millesime du siecle" ... ou pas tres loin. Jusqu'au milieu des annees 90, le 1975 faisait source de comparaison et l'on entendait dire que quand les vins s'ouvriront, ils seront dans les meilleurs jamais bus.

Le probleme est que les vins, en tout cas ceux que j'ai eu a boire et ceux que de proches amis ont bu, ne se sont jamais ouvert .... et maintenant le 1975 fait reference de millesime a vins tanniques, secs et durs .....

En comparaison, le millesime 1971 (mon annee de naissance), vendu a l'epoque pour bon (mais pas exceptionnel) a donne des vins de tres grand niveau.

Les derniers comptes-rendus de degustation lus ici et la sur le web pour le millesime 1990 montre aussi qu'il ne sera pas forcement aussi grand que prevu ... en tout cas pas aussi generalise que l'on aurait pu le croire.

Salutations,
Anthony

Exact Anthony, pour le millésime 1975, présenté comme exceptionnel à  l'époque, en 1977/78, lors de la mise sur le marché - ma première période d'achat de vins, avec les salaires de l'époque, j'avais 24 ans - est resté longtemps considéré comme tel, puis il a glissé, glissé sans fin.

89-90 : deux millésimes présentés comme exceptionnels ou très bons; il est cependant assez vite apparu que 90 n'atteignait pas vraiment 89, les vins étant souvent plus souples, plus charmeurs à  boire que le millésime précédent, mais du fait de l'acidité plus basse que celle de 89, moins taillé pour la garde.

Les posts récents confirment cette donne, apparemment.

91 & 92 ont de suite été considérés comme des millésimes difficiles, de petite à  moyenne année, comme 97 d'ailleurs, ce qui n'a pas empêché les prix de s'envoler.

99 ; de la souplesse, de la matière mais une acidité relativement basse faisant que les vins sont déjà  accessibles dès leur diffusion, la contrepartie une aptitude moindre au vieillissement par rapport au 98.

Pour les Bordeaux, c'est l'aptitude au vieillissement, à  la garde, et l'équilibre entre matière et fruité, acidité, qui confèrent de la grandeur aux millésimes, me semble-t-il.

Michel.