Domaine Pierre Morey, Meursault "Les Terres Blanches", 2007

Un Meursault à la typicité parfaite... de vin du Jura !   (No offence aux Jurassiens hein !  )

Ouverte dans l'après-midi pour le dîner, la bouteille présente un nez mutique et je la laisse donc s'aérer tranquillement en cave.
Dans le verre, la robe est d'un doré qui ne semble pas particulièrement anormal, mais le nez part sur la pomme blette et la noix. C'est mal barré. N'écoutant que notre courage volonté de picoler, nous tentons notre chance ! En bouche, ça s'améliore légèrement, avec - en plus des arômes oxydatifs - des notes assez grossières de beurre et de miel. En revanche pas de trace du fruit, ni d'autre chose d'ailleurs. La longueur est bonne... mais sur des notes désagréables, et l'acidité est à déchausser la mâchoire. Bref c'est à la limite du buvable tel quel, et c'est tout au plus passable sur le plat... Heureusement, un excellent Mercurey 1er Cru Clos des Barraults de chez Michel Juillot, débouché en plan B, me sauvera la mise !

Passant outre le fait que 2007 n'est pas le millésime du siècle en Bourgogne, j'avais acquis ce Meursault chez un caviste en ligne après avoir bu l'an dernier un Saint Aubin 1er cru 2012 du négoce (Morey-Blanc) absolument exceptionnel. Je voulais donc tenter ma chance sur un Meursault du domaine avec quelques années au compteur... Et pour paraphraser un certain chef d'Etat : "je ne dirais pas que c'est un échec; ça n'a pas marché !"

Avez-vous connu des mésaventures similaires sur les vins de ce domaine, autres que celles narrées plus haut dans ce fil ? Je pensais que ses blancs étaient en général aptes à de longues gardes ! De mon côté, je ne tire pas de conclusion hâtive, n'ayant que peu d'expérience avec les vins de chez Morey. Cela dit, la conservation ne me semble pas avoir été mauvaise : le niveau était parfait et le bouchon également (à peine imbibé).

Je pense qu'il s'agit de la fameuse premox qui a sévi en Bourgogne dans les années 2000 voire début des années 2010.

Jean-Loup 

LPV Nice 87ème par joel


Domaine Pierre Morey, Meursault Les Tessons, 2010
Robe claire. Nez d’abord sur un côté lacté, puis agrumes et grillé. La bouche est bien traçante, grosse acidité, bien dynamique, joli volume avec un léger gras, citron, beurré et à nouveau ce côté lacté de l’élevage bourguignon batonné. 

 Maison Morey-Blanc, Auxey-Duresses blanc, 2013

Voilà qui me réconcilie totalement avec les vins du domaine, après une déconvenue rapportée plus haut dans ce fil... L'odeur est alléchante et dès l'ouverture, on sait dans quelle région on est !

Expressif dès le début, le vin est parfait d'équilibre et je retrouve toute l'élégance du domaine, entre les arômes de fruits blancs (notamment poire), un léger grillé tout en nuances, le floral, l'amande. L'élevage laisse un léger goût vanillé mais tout en subtilité, et le nez se fera changeant au fur et à mesure de la dégustation. L'acidité est plutôt élevée mais la matière, suffisamment présente sans être énorme, permet d'équilibrer le breuvage. La bouteille ne titre pourtant que 12 degrés (il me semble qu'il s'agit d'une des parcelles les plus hautes d'Auxey), mais le vin ne fait pas du tout fluet. On est évidemment pas non plus face à un monstre et la longueur correcte nous rappelle qu'on est à un niveau village, mais la maturité, parfaite à mon goût, lui apporte de la complexité. J'aime beaucoup ce millésime en blanc, qui permet de changer un peu des millésimes solaires qui se sont succédés dernièrement. Et par les temp(ératures) qui courent, ca ne se refuse pas !