Entretien
Le consultant biodynamiste Jean-Michel Comme tire quelques enseignements du millésime caniculaire qui vient de rentrer au chai. Et s’étonne notamment des changements de cépages comme du concept de l’agroforesterie qui fait florès un peu partout, au risque de perturber le cycle du vivant. 

www.terredevins.com/...

Débat
«L'arbre n'est pas l'ami de la vigne» : l'agroforesterie, un fantasme qui divise.

avis-vin.lefigaro.fr...

en dehors de l'aspect communication, qui hélas prend le pas devant tout le reste, c'est une connerie sans nom. Il n'y a rien de justifiable et encore moins de justifié. 

Je discutais avec un vigneron de vouvray récemment, qui disait re planter quelaues arbres dans les vignes, attirant ainsi les chauves souris le soir, au milieu des vignes.
Celles-ci se nourrissant de je ne sais plus quel parasite sur la vigne, l'en protégerais.

Donc oui cela se fait un peu, encore faut-il savoir pourquoi.


 

agitateur écrit:

en dehors de l'aspect communication, qui hélas prend le pas devant tout le reste, c'est une connerie sans nom. Il n'y a rien de justifiable et encore moins de justifié. 
 

Ah oui ? C'est une belle justification ça
C'est vrai que la nature ne fait que des conneries toute seule, et que la monoculture (qu'on ne retrouve nul part naturellement) sur des surfaces importantes ne pose aucun problème de biodiversité, de maladie, d'épuisement des sols, etc., c'est bien connu.

 «Le vrai problème, c’est que dès lors que vous plantez des arbres au milieu des parcelles, il faut alors tout travailler à la main. La main-d’œuvre devient donc largement plus conséquente ..."

Une petite remarque au passage sur ce point absolument essentiel.
Un courant de l'opinion, incarné par une députée parisienne qui aime faire le buzz, n'a de cesse de dire qu'il faut revenir à une agriculture moins chimique, moins mécanisée et donc plus naturelle.
Que ce serait nécessaire pour la planète et bon pour l'emploi puisqu'il faudrait embaucher beaucoup de monde.

C'est assez paradoxal puisque les électeurs qui soutiennent cette théorie font généralement partis des catégories sociaux-professionnelles qui ont déjà le plus de temps libre sur une année tout en aspirant à travailler encore moins.

D'où la question qui devrait être un préalable à tout développement de théories sur ce sujet:
Qui va venir bosser à la main et à quel prix ? 

Pourquoi quelques arbres et on devrait tout faire à la main ? 
Un milieu de rang sur 20 a travailler à la main ? ok
Mais tout, non faut arrêter.

 

bonsay écrit:

C'est vrai que la nature ne fait que des conneries toute seule, et que la monoculture (qu'on ne retrouve nul part naturellement) sur des surfaces importantes ne pose aucun problème de biodiversité, de maladie, d'épuisement des sols, etc., c'est bien connu.

Si tu veux manger, ça demande de la monoculture. Sauf si tu veux revenir chasseur cueilleur, mais ça ne passera pas au delà de 500 M ou 1 Md d'habitant. Si tu dégommes 7 de tes voisins et que tout le monde fait pareil, ça peut s'envisager, remarque.
Si tu as 2 Ha, tu laisses 1 Ha de vraie friche, forêt, et à côté tu fais 1 Ha d'intensif. sur le global c'est à la fois la plus grande diversité ( la vraie, pas celle d'un coquelicot buccolique en photo ) et )à la fois une productivité correcte.
Faire 0.9Ha de foret + 1.1 Ha de culture qui en elle même a 10% de foret, c'est plus d'emmerdes plus moins de résultats et à tous niveaux. Car tu produit pour 1Ha et pas 1.1, et que tes 0.1 de forêt éparpillée c'est du pipi de biodiversité. 

Benji-ivvc écrit:

Pourquoi quelques arbres et on devrait tout faire à la main ? 
 

Quelques arbres, ce n'est plus de l'agroforesterie, c'est juste de l'ornement.
Je précise que je suis un adepte des arbres dans les parcs de mes vaches parce qu'il n'y a rien de mieux pour apporter de l'ombre en été quand on ne veut pas faire de l'élevage en hors-sol.
Par contre quand il y a trop d'ombre, c'est très difficile pour sécher du foin et il faut avoir recours à l'enrubannage avec utilisation de plastique.
De l'ombre fera sans doute du bien à une vigne durant les journées à plus de 38° mais il n'y en a pas tant que ça quand même.
Si l'agroforesterie était généralisée, que donnerait un millésime comme 2021 qui manque déjà cruellement de maturité ? 

C'est juste pour dire que l'histoire des chauves souris qui vont faire le boulot grâce à 2 ou 3 arbres, c'est surtout de la com.
Je ne suis pas un spécialiste des chauves-souris mais je sais qu'en Moselle elles adorent les nombreux forts désaffectés ( absence de lumière et faible amplitude thermique).
Je ne suis pas certain qu'elles soient adeptes d'un arbre isolé au milieu d'une parcelle de vigne en coteau plein sud.

Et puis si les arbres sont prisés par les oiseaux, il n'y a pas que des gentils petits oiseaux utiles, il y en a aussi  qui vont considérer les vignes comme un garde-manger.
Attention donc aux solutions miracles toutes faites.

Sans compter la probabilité non négligeable de se faire mordre par une chauve-souris enragée (pour ceux qui ont la ref)

Mes expériences de technicien viticole dans les vignes m'ont plus montré les inconvénients des arbres que les avantages. Comme le signale Laurent Rousseau, les rangs les plus proches des arbres sont en général malingres et  produisent peu de grappes correctes. Et les rares grappes qui réussissent à arriver à maturité sont mangées par les oiseaux qui vivent dans les arbres. 

mgtusi écrit:

Sans compter la probabilité non négligeable de se faire mordre par une chauve-souris enragée (pour ceux qui ont la ref)

Depuis le temps, t'aurais pu changer le digicode

Bon, admettons...

Loire
Une vigne en agroforesterie au banc d’essai à Amboise.

www.vitisphere.com/a...