Els Vinyerons, Cava, Méthode Ancestrale, Pregadéu, 2017

 

Robe bouton d'or à la bulle très peu présente.
Joli nez pur et précis, sur des notes florales, l'aubépine, la pomme reinette.
Bouche un peu légère, avec un petit manque d'enrobage, sur une bulle qui s'épuise très vite et qui crée un petit creux à une structure droite et pleine de buvabilité.
Finale salivante sans grande ampleur.
Plutôt un vin d'été.


Domaine Gros Frère et Soeur, Vosne-Romanée, 2010

 

Robe entre deux âges, sur un grenat qui commence à prendre des atours tuilés.
Très beau nez de pinot, sur la ronce, les fruits des bois, une pointe de rose et encore quelques touches fumées. C'est très délicat, pur et assez envoûtant.
La bouche ne tient malheureusement pas ces promesses exquises, sur une matière légère agréable mais qui frôle la légèreté maigrichonne.
L'ensemble déroule un charme aromatique floral très classique et agréable.
Mais la finale reste sur la crête de la faiblesse sans basculer pour autant.
Plutôt un vin parfum qu'un vin de bouche.
A mon avis, à point.


Domaine Grivot, Vosne-Romanée, Bossières, 2009

 

Robe plus jeune et sombre.
Nez agréable, un peu plus dense et comprimé, sur des notes de fruits un tout petit plus noires mais surtout moins déliées, avec une sensation minérale pierreuse qui appelle l'air.
Bouche plus construite mais finalement assez proche du Gros par son équilibre délicat, un peu plus profond peut être mais où le gain de matière ne compense par un déficit aromatique.
L'ensemble reste assez dense, avec un petit côté solaire perceptible après le 2010, avec quelques tanins francs qui peuvent encore gagner en fondu sur la finale.
Sûrement plus de potentiel que le précédent.


Domaine Charvin, Châteauneuf-du-Pape, 2009

 

Robe grenat sombre sans évolution.
Nez bizarre, un peu écœurant par un côté excessif, sur un floral lys et des notes de fruits blets, entre la banane séchée et le pruneau.
Bouche riche, massive, à l'alcool dominant et là aussi marquée par ces (faux) goûts un peu pénibles qui pèsent sur l'envie de boire.
Finale aux tanins assêchants et au feu ardent qui ne me convient pas du tout.
Je n'ai pas aimé.


Bodega Barbadillo, Solear Bicentenario

 

Robe jaune paille.
Nez léger, à l'oxydation légère, sur la noix verte qui porte de jolies notes citronnées et florales.
Bouche facile, fluide, sur une matière sans grosse concentration ni impact mais sans creux non plus et qui livre un équilibre simple et frais entre rondeur et acidité.
Finale efficace, toute en évidence simple de buvabilité.
Joli bouteille pas prétentieuse.


Domaine Philippe Butin, Château Chalon, 2012

 

Robe sur un doré léger.
Beau nez plein et droit, classique sans être strict, sur la tarte aux noix, les fruits secs, une sensation de maturité.
Belle bouche lisible, évidente d'équilibre entre une belle matière bien mûre et une trame acide nette qui tient et relance l'ensemble.
Le vin s'exprime d'autant mieux qu'il monte en température, libérant alors un confort délicieux sur le palais et une jolie complexité de goûts.
Finale irréprochable de tenue et de plaisir.
Très bien.


Bodega Barbadillo, Arboledilla Palo Cortado

 

Robe entre l'ambre et le café.
Nez magnifique de complexité et d'ampleur, sur le caramel, le brou de noix, les fruits secs, un compromis fruits secs et oxydation enroulé dans des senteurs balsamiques et minérales. C'est énorme de puissance et de diversité !
Bouche passionnante, avec un petit côté spiritueux par la présence ardente de son alcool mais qui porte en volutes une complexité aromatique extrême.
Finale intransigeante pour mes fragilités mais gigantesque de persistance.
Passionnant !


Dimobe – Bodega A. Muñoz Cabrera, D.O. Malaga, El Viejo Fudre

 

Robe de café expresso.
Nez très agréable, sur le caramel, la tarte tatin, la poire tapée, des notes de figues sèches, de café froid et de vinaigre balsamique.
Bouche en demi corps, sur une trame acide qui domine une matière légère qui manque un peu de puissance et d'impact.
Le vin est aromatiquement très agréable mais pas très intense, sur un côté plus pointu que vraiment plein.
Finale sur de jolis goûts de caramel et de balsamique mais pas totalement aboutie pour autant.
Bien.

Merci pour le CR, mais quel rapport avec Zapata ? 

Moriendi post= écrit: Merci pour le CR, mais quel rapport avec Zapata ? 

Peut etre une rencontre avec le vieux membre du forum…?
Mais en fait, j espere que c est un hommage à Mia…
Ici le video que j ai fait il y a 13 ans…:
 

Olivier et moi n'avions jamais pris le temps de nous connaître vraiment. C'est chose faite ! Et avec quel plaisir !
Tous les vins ont été ouverts un peu au débotté, nous ne nous étions pas concertés, et l'idée était plutôt de passer un moment ensemble, en évoquant nos sensibilités, la manière dont elles ont résonné ici sur ce forum, l'histoire de celui-ci, la façon dont il a évolué...comment il a influencé les uns et les autres...ça aussi c'était passionnant. 20 ans de LPV ce n'est pas rien...

Merci Olivier, et vivement la prochaine !

Amitiés et Caramba !
Zapata

Pour les vins, nous avons été en accord sur à peu près tout.

La bulle Pregadeu n'était pas passionnante en bouche, j'avais ça sous la main. Ceci dit le nez est assez délicat, c'est un cava vinifié nature, avec un cépage autochtone intéressant que je recroise dans beaucoup de cuvées catalanes...

Les deux Vosne-Romanée village sont assez typiques du coin par leur délicatesse florale de pétale de rose.Sur le 2010, il y a une petite fermeture en bouche qui me faisait penser à 2005.
Le vin de Gros est subtil au nez, celui de Grivot plus massif, moins délicat. Ce soir ce dernier a repris un peu de l'ampleur aromatique qui lui faisait un peu défaut. Notre problème commun sur ces bouteilles ? Au prix où elles coûtent aujourd'hui, il y a quand même bien mieux ailleurs...faudrait voir où en sont les premiers crus...mais bref...ce sont des achats de jeunesse, pourrait-on dire...avec l'évolution des prix l'équation n'est plus la même. D'ailleurs je n'en achète plus...

Le Charvin est décevant. Nous évoquons un problème de quille. Il y a une note presque moisie au nez, ensuite cela part sur le pruneau sans grande complexité. En bouche le vin n'apporte que peu de plaisir...décidément, je n'ai pas trop de bol avec les bouteilles ouvertes récemment de chez Laurent...j'ai un 2007 sous la main...à voir

Les oxydatifs restent décidément des valeurs sûres. La Manzanilla est une introduction en douceur, elle part sur un lactique élégant, et accompagne parfaitement la partition des frometons. Elle sera vite éclipsé par le Château-Chalon de Butin qui pour moi a l'énorme avantage d'être de ces clavelins que l'on n'a pas besoin d'attendre 20 ou 30 ans, et qui ne réclament pas 24 heures d'ouverture. Ici, on a cette subtilité élégante, ces petits amers citronnés qui signent le terroir, on est sous Roche, et évidemment c'est dangereusement buvable pour un jaune...il faut se restreindre...

La claque, nous allons la prendre juste après sur la série limitée du Palo Cortado. 22.5% d'alcool, mutage à la clé. Nous sommes, Olivier et moi, des passionnés d'oxydatifs et ce genre de vin nous agrandit le référentiel.
Car là, c'est le tour de manège assuré...forcément la puissance alcooleuse du liquide lui donne cette énergie tellurique phénoménale, mais quelle complexité ! On a toutes les déclinaisons possibles du caramel, jusqu'à l'empyreumatique...ça donne un peu des frissons de boire ça. Je la mets de côté Olivier.

Le dernier vin est pour le clin d'oeil, c'est une mignonnette...effectivement c'est sympatoche mais pas grandiose, ça ira bien sur les petits pâtisseries qui clôturent notre causerie, et ma femme me remémore effectivement que nous avons bu un spécimen exceptionnel de PX à Salamanque l'été dernier...

Vivement la prochaine rencontre
hé hé hé

J'en profite pour dire deux mots d'Emiliano Zapata.
Moins connu peut-être que Pancho Villa, c'était un homme absolument remarquable qui a lutté pour redonner ses ressources au peuple Mexicain lors de la révolution de 1910.
Ses partisans avaient un cri de ralliement  : "todo esta aqui" littéralement "tout est ici" dont la contraction "tostaqui" ne devrait pas vous être inconnue.
Sans le vouloir, mais de manière hautement symbolique, Olivier et moi rebouclons ici une action de partage et de questionnement sur l'accès aux grands vins qui fait si cruellement défaut au monde d'aujourd'hui.

Caramba !

Zapata

 

écrit:

Merci pour le CR, mais quel rapport avec Zapata ? 

 

Et voilà ce que c'est que de bâcler son CR et de poster le soir sans avoir pris le temps de rédiger son intro...

Heureusement qu'il reste quelques anciens (coucou Jo ) pour se souvenir du temps des débuts, quand les philosophes andalous chatouillaient les millionnaires à chauffeur, quand les bons docteurs belges répondaient aux gynécologues franc comtois, quand des vieux sages albigeois ferraillaient avec des alsacos au vin sanguin.
Y'avait même à l'époque un révolutionnaire à sombrero qui causait sacrément juste et que je lisais avec passion.
Le retrouver bien des années plus tard confirme que la vie est longue et qu'il faut toujours avoir confiance en l'avenir et en les valeurs qu'on partage.

Un grand merci, Julien pour ce chouette moment passé ensemble !
Ça me rajeunirait presque...

écrit:

Le Charvin est décevant. Nous évoquons un problème de quille. Il y a une note presque moisie au nez, ensuite cela part sur le pruneau sans grande complexité. En bouche le vin n'apporte que peu de plaisir...décidément, je n'ai pas trop de bol avec les bouteilles ouvertes récemment de chez Laurent...j'ai un 2007 sous la main...à voir

Zapata



 

Bonsoir Zapata/Julien,

depuis deux  ans , je trouve que le CNDP 2011 se goûte très bien. Je ne suis plus sûr d'avoir du 2012 en cave, mais j'ouvrirais aussi si c'est le cas.
Je n'ouvrirais pas encore un 2007, pour ma part, je l'ai goûté jeune, très bombe fruitée avec une puissance énOOOOrme, j'espère juste que le vin va intégrer l'alcool et acquérir une patine que je cherche sur les CNDP. Je pense ouvrir un CNDP 2007 pour les vingt ans de mon aîné, mais plutôt un Cailloux (Brunel) ou un Pierre André.

Le succès de LPV tient aussi à la longévité et à la fidélité de ses membres, à l'instar de Julien, en sus de la grande qualité humaine et la passion indéfectible de ses administrateurs. J'arrête les flagorneries, mais vous avez toute ma reconnaissance.

Bon week-end à tous, en particulier à Julien et Oliv.

 

Merci pour ce message qui résume bien LPV !

Mon meilleur souvenir de Charvin, c'est un magnum de CNP 2010 que j'avais amené aux noces d'un ami très proche à la Réunion...
Nous l'avons vidé sur la plage avec les quelques convives qui étaient restés, le lendemain des agapes pendant le déjeuner.
C'était en 2017 et le vin était sublime. Bien sûr l'instant a joué aussi, mais le vin avait toutes ses qualités, et je l'ai tellement apprécié...
Tout ça pour dire que la garde effectivement, c'est aléatoire, j'ai pas mal de bouteilles qui vieillissent...seront-elles vraiment à la hauteur des espérances....?

Amitiés
Zapata