Une chouette visite au domaine de Salmes à Gaillac
C’est Rémi Pezet, qui a pris la suite de son père Jean-Paul il y a une dizaine d’années, qui nous accueille et va nous faire déguster ainsi que répondre à mes nombreuses questions.
La très belle salle de dégustation, avec crachoir intégré dans le bar !
Gaillac blanc sec – 2018
C’est un assemblage de 45 % de mauzac (essentiellement rose), 45 % de sauvignon (récolté bien mûr) et 10 % de muscadelle. Les vignes ont 40 ans en moyenne, pouvant aller jusqu’à 110 ans pour certains ceps ! Les vendanges sont réalisées essentiellement à la main, grâce à des retraités habitués du domaine.
L’aromatique est franche et bien développée sur les fruits blancs, où la poire domine. La bouche démontre une bonne ampleur et une finale toute en vivacité.
Un excellent rapport qualité / prix.
Bien
Gaillac rouge – Tradition – 2016
L’assemblage comporte 80 % de duras et 20 % de braucol.
Les arômes se partagent entre fruits noirs et poivre.
La bouche est bien ronde, habillée de tanins doux et dotée d’une bonne tenue en finale.
Bien +
Gaillac rouge – Cuvée Liguory – 2016
Liguory est le nom de l’arrière-grand-père de Rémi et la composition de l’assemblage est inversée par rapport à celle de la cuvée Tradition : 80 % de braucol et 20 % de duras.
Les fruits noirs explosent au nez avec principalement de la myrtille mais aussi du cassis.
La bouche est charnue et séveuse, avec toujours un beau fruité, des tanins gras et de mi-longueur.
Bien ++
IGP Côtes du Tarn – Prunelart – 2010
Les très bonnes années, la micro-production de ce cépage historique n’est pas assemblée dans la cuvée Liguory et vinifiée à part. Rémi nous confirme le renouveau de ce cépage, une dizaine de producteurs de Gaillac le remettant au goût du jour, mais la plupart l’utilisent en assemblage.
L’élevage est plus long, de 24 mois, dans des fûts de un à quatre vins.
Puissant et complexe, le nez associe fruits noirs et chocolat mais encore thym et pruneaux.
La bouche est corsée et charpentée, aux tanins encore solides, avec une étonnante et belle finale élancée et saline.
Très Bien
Gaillac blanc doux – 2016
Ce moelleux, à base de 60 % de len de l’el et de 40 % de mauzac, comprend 38 g / l de sucres résiduels.
Le nez est très agréable, sur des fruits frais, agrémenté de notes florales et anisées.
La bouche est légère, presque aérienne, peu marquée par le sucre et plutôt moins que ce que dit la mesure, au fruité très charmeur. C’est simple mais bon.
Bien (+)
Gaillac – Vendanges Tardives – Douceur d’automne – 2013
Ce liquoreux est fait pour moitié à partir de len de l’el et pour moitié à partir de muscadelle. Cette dernière a pris un peu de botrytis sur ce millésime.
Le nez très intense captive par ses arômes d’abricot sec et de miel.
La bouche est dense, au sucre bien présent (mais j’aurais parié sur un peu moins que les 120 g / l présents), l’ensemble s’appuyant sur un fruité et une acidité irréprochables.
Bien ++
Gaillac – Méthode ancestrale – Brut
L’ effervescence de ce vin, comme du suivant, est obtenu par une deuxième fermentation en bouteille à l’aide de billes contenant des levures, les billes étant perméables aux levures mais pas au vin. Cette méthode est utilisée pour réaliser des pétillants autres que les vins effervescents mais Rémi pense être le seul à l’utiliser pour des vins. Son énorme avantage est la régularité de la prise de mousse.
Ce premier effervescent est dosé à 13 g / l.
Le nez est très fruité, principalement sur la pomme ce qui me fait penser que le mauzac doit être majoritaire sinon unique, mais je n’ai pas posé la question.
On retrouve la pomme granny en bouche, celle-ci étant fraîche et à la bulle agréable.
Bien
Gaillac – Méthode ancestrale – Doux
Celui-ci est dosé à 40 g/ l.
Le fruité est plus expressif au nez, équilibré entre poire et pomme au four.
La bouche est moins fringante mais c’est aussi mon goût porté sur les effervescents secs qui me l’a fait moins apprécier.
Assez Bien +
Et pour terminer, un OVNI en Gaillacois. Ce vin n’a pas encore été présenté à l’agrément mais il devrait être positionné en IGP Côtes du Tarn. Il s’agit en fait du Prunelart du millésime 2017 mais qui a été poussé en surmaturité. L’équilibre du vin s’est stabilisé à 18 ° d’alcool et 20 g / l de sucres résiduels.
Le nez est baroque, semblable à celui d’un VDN.
La bouche est d’un fruité diabolique qui aide à limiter le ressenti en alcool et en sucre. Les tanins naturellement abondants du prunelart sont adoucis par le sucre. La finale chocolatée sait garder de la vivacité.
Très Bien
Merci à ce sympathique vigneron qui arrive à mener de front travail à la vigne et accueil des passionnés du vin !
Jean-Loup