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Dégustation 11 Mai 2012 : Da Doo Rhône Rhône !![/size]
Franck Alamo ? Oui, mais surtout
Johnny
et Sylvie, après les Crystals qui ont crée
ce tube dédié au vins du Rhône
, que les moins de...ne peuvent pas connaitre. Mais dis-moi Catherine, en 63, étais-tu née ???
Une bien belle soirée en tout cas, avec une série prouvant que dans le Rhône sud, il n' y a pas que Châteauneuf auquel nous n' avons pas pensé une seconde. [size=x-small]Si ce n' est qu' en dehors des Chateauneuf, y z'ont pas grand chose dans leurs caves, les amis ! Sur les 12 bouteilles ouvertes, 9 venaient de la cave de Jérémie et de la notre, mais faut bien vider un peu...[/size]
les blancs :
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1) La Coudée d'Or 2009.Domaine Viret[/size]
saint pierre au laurier et aux courgettes.
La Coudée d' Or 2006 goutée sur la précédente session, étant bouchonnée, il semblait intéressant de goûter un 2009 pour nous faire enfin une idée du grand blanc du domaine.
Le nez parait complexe, parfumé, très frais, débordant d' arômes de pêche, d' abricot, de mirabelle, de fleurs de tilleul, de laurier et de fenouil, dont l' alliance dessine une composition harmonieuse. Bouche à la texture fine, aux saveurs précises, goûteuses, sur un bel équilibre auquel les amers donnent du corps s' accordant à merveille avec le laurier glissé sous la peau du Saint Pierre. La cosmologhorée du Domaine Viret me fait parfois sourire, mais là....chapeau !!
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2) Vie On Y Est 09. Domaine Gramenon.[/size]
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Le joli nez floral et fruité, d' allure pimpante, séduit de prime abord, mais en prenant le temps de regoûter le vin, j' avoue le trouver un peu brouillon, comme si ses arômes manquait de précision, de définition. Par manque d' acidité et de vivacité ? La bouche a un bel équilibre, gorgé de saveurs, finement acidulé en comparaison du nez, mais les amers en finale se révèlent un peu chauds et me semblent manquer de fraicheur en faisant trop ressortir l' alcool plombant le fruit sur la persistance, ce qui fatigue un peu le palais à mon goût. Nous avons tous pensé que le viogner, composant à 100% cette cuvée, filait un mauvais coton avec le laurier, mais après vérification le viogner est également largement majoritaire sur la Coudée d' Or (auquel clairette, clairette rose, roussane et marsanne se rajoutent), que la recette de Ph Faure-Brac met vraiment plus en valeur.
les rosés :
Sous la pression infernale de la reine Catherine, le rosé, ce mal aimé, s' est retrouvé à l' honneur de notre soirée avec pas moins de trois bouteilles goutées dont deux Tavel ( du plus superbement classique au plus.....aventurier ?, plus une pépite rare de Jacques Reynaud, Mr Rayas !)
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3) Tavel 2010. Domaine d' Aqueria.[/size]
mesclun de salade au fromage de chèvre rôti.
Comme nous avions décidé le 14 Mars, à l' aveugle, à l' unanimité du Jury Monoprix Gourmet avec Michel Bettane, de renouveler l' agrément de ce vin, du fait de l' évidente continuité de style entre le 2010 et le 2011, je voulais faire découvrir ce vin à mes camarades, pensant comme MB qu' il appartient vraiment à la fine fleur du Tavel !
Le nez gourmand et vineux, à la trame finement acidulée, sort rapidement de sa réserve, pour vous caresser de ses arômes de cerise, d' orange, de mandarine, avec une pointe de citronnelle, sur un bel équilibre dont le coté légèrement confit apporte de la rondeur à la vivacité très présente, sans jamais tomber dans la mollesse. Ce couple rondeur/vivacité se retrouve en bouche avec une texture à la chair désaltérante et aux saveurs gourmandes, que ses amers mentholés rendent définitivement rafraichissante. Amylique, mot symbolisant pour moi le vernis à ongles et la banane ? Pas vraiment d' accord avec toi, Catherine, sur le coup.
..Pour moi, çà serait plutôt acidulé, avec de la chair et un superbe équilibre ! Il est vrai que j' ai eu le temps de le regoûter longuement et surtout de le laisser s' ouvrir en l' aérant ; Vendredi, il était un peu fermé...
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4) Tavel 2009. Domaine de l'Anglore.[/size]
gaspacho.
Regouté en parallèle de l' Aquéria, deux jours après ouverture, ce Tavel apparait résolument
psychédélique, hors-norme !
Sa robe vraiment trouble pourrait laisser supposer le pire...Son nez, tout en volutes sensuelles, évoqueraient, à l' extrême, plutôt un VDN un peu foxé qu' un rosé. Derrière sa carapace un peu animale, le fruit ne tarde pas à apparaitre, plus sur la fraise et les fruits rouges que sur les agrumes ( bien que l' orange se révèle un peu plus tard), un fruit enrobé de cuir, d' épices dont le coté un peu lascif manque un poil de vivacité, d' énergie, en comparaison du vin précédent, mais qui dégage pourtant un charme assez envoutant, je l' avoue. Mais est-ce encore un rosé ? Ma bouche est partagée entre la séduction et la perplexité. Si je retrouve ce beau jeu de saveurs singulières marquant vraiment la signature de l' Anglore, je trouve sa texture un peu massive, trop structurée par l' amer, avec un manque de vivacité, d' énergie, de fraicheur, rendant le vin est un peu mou, chaud sur la finale, à mon goût, quand le Tavel de l' Aqueria, par sa fine trame acide et son équilibre souverain, fait passer les 14,5° qu' ils ont en commun, comme une lettre à la Poste. Même
Gaspacho le maudit trouva plutôt botte à son pied avec l' Aqueria qu' avec
l' Anglore l' incompris ( superbe correspondance d' acidités, de saveurs et d' équilibre, tant les deux se répondent en écho).
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5) Pialade rosé 1991. Jacques Reynaud.[/size]
pissaladière.
Comme tu as eu raison d' insister Benjamin ! Dire qu' au départ, j' ai fait la fine bouche sur ce rosé de 21 piges sur un millésime médiocre
(déniché par toi et Jérémie chez le caviste mystère où vous faites vos emplettes de
collectors)....oui, mais vinifié par Jacques Reynaud, Mr Rayas qui pourrait bien, selon son neveu, avoir déclassé un Fonsalette rosé sur ce millésime ( voir plus haut).
Le nez étonne par sa finesse, sa folle complexité, sa jeunesse étonnante qui font dire à André que les yeux bandés, il aurait misé pour un vieux Bourgogne ! Il est bien difficile d' identifier cette déclinaison d' arômes tertiaires évoquant le fruit confit, le fruit sec, le zeste d' orange, ces parfums "secs" d' écorces, de racines, de rose fanée, dessinant un paysage émouvant d' une folle élégance.
En bouche, le premier toucher prolonge cette impression de complexité, texture faite architecture tant les saveurs s' articulent dans un équilibre harmonieux, émouvant, magistral, avec une impression de largeur, de profondeur que de beaux amers déroulent jusqu' à s' éteindre dans une belle persistance florale dont le coté Rayasien laisserait supposer qu' il pourrait bien s' agir d' un Fonsalette ! Jamais bu un rosé comme cela de ma vie !
les rouges :
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6) Vacqueyras. Le Clos 2006. Domaine Montirius.[/size]
rougets en tapenade.
Nez gourmand, profond, déclinant des arômes très purs de mûre, de cassis, d' olives noires, de réglisse, comme pénétré d' épices, d' herbes de garrigue et de tabac blond, le tout procurant une impression de puissance, de finesse et d' équilibre vraiment harmonieux.
En bouche, le jus savoureux pénétré des senteurs faits saveurs, décline les mêmes impressions de volume, de puissance et de finesse appétante, sur une texture large dont la générosité tenue par une fine acidité, est juste un peu encombrée, à mon goût, par des tannins un poil asséchants pour l' instant, mais l' ensemble reste vraiment superbe, avec une impression de longueur persistante vraiment touchante.
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7) Costières de Nîmes. "Capitelle des Mourgues" 2006. Château Mourgues du Grès.[/size]
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Ce vin n' était pas prévu au programme et a remplacé à la dernière minute, un Cairanne Estrambords 2003 de Richaud, irrémédiablement bouchonné
....
A l' ouverture, le boisé ambitieux de cette grande cuvée de Mourgues du Grès, paraissait trop envahissant. Mais là, en le regoûtant, je retrouve vraiment les fondamentaux des vins du domaine, et en particulier de cette cuvée qui me régale depuis les 98 épuisés depuis trop longtemps : naturel réjouissant, définition, précision, équilibre, fraicheur, le tout décliné sur un mode superlatif qui, à l' aveugle, ferait pencher volontiers vers les grandes syrahs du Rhône septentrional.
Au nez, le premier mot qui arrive est fraicheur, comme un paysage ouvert, apaisant, mais à la fois tenu tant on sent que l' équilibre aromatique repose sur une acidité structurante exemplaire et discrète qui là, à la faveur de la syrah, prend figure d' un terreau d' arômes floraux ( violette) qui semblent faire décoller la mûre, le cassis, l' olive noire,, le cuir et les 14,5°, le tout dégageant une impression de finesse et de grande buvabilité. En bouche, on retrouve le boisé, mais comme un élément valorisant le fruit, sur une texture ample, profonde dont l' équilibre et la fraicheur semblent dessinés à nouveau par le crayon d' acidité. Il y' a évidemment des vins de syrah plus denses, plus longs, plus complexes, mais Dieu que celui là est bon ! Mais je n' ouvrirai pas les deux bouteilles ui me restent avant cinq ans....
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8) CdR Les Eglantier 98. Domaine de la Réméjeanne.[/size]
agneau à la gargoulette.
Nez profond, soyeux, au bouquet complexe révélant un fruit très pur, comme un bol de mûres et de cassis gorgées de soleil et veiné d' épices (santal), d' herbes aromatiques, de chocolat noir de noble origine, le tout recouvert d' un voile animal discret, équilibré par un fil acide très frais et valorisé par un boisé fin et élégant. La bouche est charnue, puissante, toujours équilibrée par cette acidité prégnante qui met les amers en valeur, sur une finale peut être un poil asséchante mais dont le goût savoureux accordé au tajine, laisse une bien belle empreinte en bouche.
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9) CdR La Mémé 2004. Domaine Gramenon.[/size]
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C' est vraiment passionnant de prendre le temps de regoûter successivement tous ces vins rouges, représentant pour la plupart, l' équivalent de la grande cuvée du domaine, tant leur "qualité" revêt une personnalité propre en fonction de l' encépagement, du mode de vinification, du millésime.
Là, sur ce pur grenache, le nez caressant, harmonieux pencherait plutôt sur la cerise, voire le noyau de cerise un peu kirshé, la grenade, le laurier, avec un coté floral épicé donnant une grande séduction à l' ensemble. Bouche au grain soyeux, fortement typé, dont la mâche rappelle à nouveau l' impression singulière du jus de grenade où l' on aurait laissé macéré des épices dégageant sur la finale persistante des amers floraux du plus bel effet.
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10) CdR Château de Fonsalette 2005.[/size]
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Le nez ample, profond, puissant, caressant, s' ouvre comme deux ailes. Merveilleuse impression d' équilibre, d' harmonie, de finesse. Essence de fruit, nectar d' épices, brassée de fleurs, beauté, émotion. Ce n' est plus un nez, mais le ciel s' ouvrant à même la chair du vin. On aimerait regoûter alors les vins précédents, superbes au demeurant, pour comprendre pourquoi ce vin particulier, plus que les autres, inspire le merci. On replonge alors avec délice dans la chair vivante du vin coulant en bouche pour réaliser toujours et plus, que l' équilibre et l' harmonie ne sont pas choses figées derrière la vitrine des hiérarchies, mais un pur dynamisme à l' œuvre entre langue et palais où je n' imaginais pas qu' un jardin de fleurs pouvait pousser si dru. Ce vin, conservé sous vacuum, a été ouvert, il y' a exactement une semaine....
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11) CdR Saint-Maurice Colonnades 2000. Domaine Viret.[/size]
fromage ( Epoisses, Salers, Gaperon, fromage d' Auvergne, un peu sec, à l' ail "dont le vin tempère et apaise la violence", mais aussi un Banon "fromage à pâte molle vieilli dans une feuille de châtaigner , dont le goût presque boisé se marie bien avec les CdR Villages" (Faure-Brac).
J' avais hâte de regoûter l' une des cuvées parcellaires du domaine gardées en cave. Sur l' exercice difficile du fromage dont la sélection pointue reposait sur les conseils de Casamayor et Faure-Brac, j' avais le choix entre Emergence 99, Maréotis 2000 et Colonnades 2000 que j' ai choisi au final sur la recommandation du domaine sur des fromages affinés.
Le nez dégage une impression de pureté, de profondeur assez captivante. Son grain épicé, puissant, très aromatique, assez complexe tant il mêle les fruits rouges, le tabac blond et un coté pierreux saillant, dégage une impression de fraicheur réjouissante. La bouche a une texture fine, presque limpide malgré la puissance dont le coté chaud, sur alcoolisé de sa jeunesse est maintenant intégré, fondu au fruit, offrant même un coté gourmand à ses 15° superbement accordés aux amers de l' Epoisses et du Banon. Cette cuvée n' a pas la finesse et l' harmonie exemplaire du Fonsalette, mais reste une très belle surprise, me confirmant à nouveau que les parcellaires du domaine Viret gagnent vraiment à être conservées dix ans en cave pour se révéler à leur juste valeur.
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12) Muscat de Beaume de Venise. Domaine des Bernardins 2008.[/size]
salade de clémentines et d' épices, à la Mandarine Impériale.
Ce nez procure une impression délicieuse, ultimement précise, tant son grain évoque un panier de raisin de muscat croquant et gourmand, mêlé à des parfums de melon et de rose. Avec une empreinte singulière, tout aussi précise, marquant vraiment la personnalité de ce muscat unique en son genre : celle de la mandarine, mêlée au zeste d' orange dont l' acidité complétant les arômes précédents, apporte une vivacité bienvenue. La bouche a un gras étonnant pour un muscat, qui pourrait rapidement évoluer vers un coté pâteux et alcooleux sans cette tension acide amer superbe préservant la fraicheur sur une finale au goût de caramel au lait imprégné de fruit. Un vrai nectar !
Sur la salade de clémentines et d' épices rehaussée par un trait de Mandarine Impériale, l' accord est merveilleux, tout comme doivent l' être les
nombreuses recettes proposées par le domaine
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Rendez-vous le 22 Juin, chez Philippe Modat, pour une nouvelle aventure
vins mets autour du Roussillon. Philippe, vas-tu mettre l' un de tes vins à l' aveugle ?
Daniel