On commence par le p'tit chéri à mon Paulo, la perle de Lucca, la Tenuta di Valgiano avec ses deux DOC majoritairement sangiovese (70%). Le premier vin présenté, le Palistori 2007 est fait avec les jeunes vignes du domaine. Si le fruit et la fraicheur s'y expriment déjà bien, les tanins sont encore un peu dur... mais cela promet. Le Tenuta di Valgiano 2007 est, par contre, beaucoup plus soyeux avec une finesse et une profondeur exceptionnelles, le tout avec beaucoup de fruit et une buvabilité étonnante pour un vin si jeune. Notre Philippe Barret ne s'y est pas trompé, heureux d'être pour une fois sur la même longueur d'onde que lui. Coup de Coeur des toscans présents. (Le vin, pas Philippe)
Toujours en phase avec le Philippe avec Sottimano, domaine piémontais récemment mis à l'honneur par le Paulo (toujours lui) sur Vins-Terre-Net. Bonne entrée en matière avec le
Barbera d'Alba 2007 "Pairolero", droit comme un I et très buvable, mais les deux mentions, je les garde pour les Barbaresco 2007 "Pajoré" et Cottà 2006 où profondeur, finesse et longueur méritent l'attention de tous. Sublimes. Dommage que tous les vins n'étaient pas présents les deux jours.
Toujours sur la même table (et c'est pas fini), le domaine Luciano Sandrone avec un intéressant Nebbiolo d'Alba Valmaggiore 2007, plus sur la souplesse et le fruit que sur la structure mais surtout, le Barolo "Le Vigne" 2005 dont j'ai apprécié la puissance et la longueur, malgré le millésime.
Un pas de côté et on est chez Voerzio. Si le Barolo La Serra 2005 est trop dur (même impression que les Spinetta 2006 goûtés en Belgique), j'ai, à l'inverse de mes camarades, apprécié le Barolo Capalot 2000, encore un bébé qu'il faudra attendre 10 ans, mais une bête de structure.
Encore un pas de côté... et c'est à peine si je ne pleure pas de bonheur : Deux Domaines co-représentés et non annoncés au programme, et pourtant, les plus beaux : Foradori et Roagna. Les plus beaux, parce que, nous sommes des êtres humains, avec notre sensibilité propre et quand le jeune Luca Roagna et sa splendide complice italo-franco-québécoise aux yeux à tomber vous présentent les choses avec tant de simplicité, de crédibilité et de passion, on est au paradis. En dehors de leur magnifique culture et langue splendide, les italiens ont vraiment une chose importante à communiquer : la vie et le savoir-vivre.
Chez Foradori (dois-je encore m'épancher sur la Grande Elisabetta, princesse des vins d'Italie, impératrice de la biodynamie mais surtout poétesse du vin?), heureux de pouvoir goûter le Teroldego Rotaliano 2007 (sans savoir qu'un de ses ancêtres me tomberait dessus le soir chez les Gunthard, j'en connais un qui a du se marrer toute l'après-midi), très sur le fruit lui aussi, gourmand et épicé. Et puis, il y a le nectar, le Granato 2006, la perle : Philippe Barret en disait sur ce post: un très beau vin, toujours dans ce style fin, frais, tendu, avec de jolis arômes fruités très purs, une finale digeste et avec une nette sensation minérale saline qui fait saliver et donne envie de passer à table ! Rien à ajouter, il goûte bien cet homme-là. Le cépage Teroldego dans les mains d'Elisabetta, c'est le TRUC à découvrir d'urgence. Amusant, aussi, le samedi de goûter le Myrto blanc, une IGT, assemblage de Sauvignon Blanc et de Incrocio Manzoni, un vin à la fois tendu, plein de fraicheur et aussi fin, élégant.
Chez Roagna, toute la gamme présentée méritait le détour : Le Barbaresco Pajé 2003, tout d'abord qui se bois avec beaucoup de fraicheur pour un millésime pareil (bien que le piémont ait moins souffert en 2003) et si les tanins sont en retrait, le fruit offre énormément de buvabilité. Le Barolo Vigna Rionda 2004 est une petite bombe issue d'un superbe millésime quant à lui. S'il aura besoin de dix ans pour se faire définitivement il serait dommage de passer à côté de cette splendide structure tannique et de la complexité de la bouche, faite de fruits rouge et de fraicheur. Un tout grand vin ! Le Blanc Solea 2003, par contre m'a moins marqué, si ce n'est qu'en plus du chardonnay, il est assemblé avec du nebbiolo vinifié en blanc pour les 25% restant. C'est plaisant mais cela manque un peu d'ampleur.
Un autre grand moment, c'est la découverte chez Lucchetti (Marches) du Lacrima di Morro Superiore rouge 2006, un vin fait à partir du cépage indigène "Lacrima", étonnant de densité (proche d'un amarone), surmaturé avec des aromes de rose comme un GW ! Tuant !
Bonne impressions encore chez Albino Rocca avec des Barbera plus sur la fraicheur et le soyeux que sur la structure. Toujours intéressant de faire goûter des Sagrantino (Ombrie) aux collègues, surtout les Passito, mais ce qui était présent n'arrive pas à atteindre la qualité d'Arnaldo Caprai.