Nous étions réunis hier entre amis pour une dégustation sympathique autour du thème "Vins Chilien, cépage Carménère" avec des vins en provenance des diverses zones / sous-vallées de la vallée centrale.
Toutes les bouteilles ont été simplement ouvertes en début de dégustation, mis à part le dernier vin carafé un peu plus d'une heure.
La plupart des vins nous étaient inconnus et ont donc été dégustés à bouteilles découvertes, sans référence de prix qui n'était dévoilé qu'après prise de notes et cotation.
Dans l'ordre de dégustation
El Aromo Private Reserve 2009, 100 % Carménère, Maule Valley, 7,9 € prix caviste
Robe violacée à l'extrême.
Nez puissant sur le cassis très mûr, le bonbon anglais, un peu herbacé. Après aération dans le verre, le côté bonbon anglais s'estompe et laisse apparaitre les épices et le poivron vert.
En bouche, c'est très rond, avec un fruit dense, sur une finale poivron relativement longue mais un peu herbacée amère.
15/20
Santa Tierra Reserva 2007, 100 % Carménère, Colchagua Valley, 5,49 € chez Delhaize (supermarché belge)
La robe est sombre avec des nuances violet mais moins prononcées que le précédent.
Au nez, le fruit est ici plus confituré, arômes de Zan.
La bouche est austère, assez acide, nettement moins souple et la matière plus fluide.
13/20
Undurraga 2005, 100 % Carménère, Colchagua Valley, environ 6 € chez Delhaize
La robe est plus évoluée avec quelques reflets un peu orangés sur le disque.
Le nez est sur le fruit cuit, prune, un peu animal, torréfié, plus évolué.
La bouche est par contre décevante, le vin semble sur le déclin, beaucoup trop d'acidité, finale très herbacée sur la rafle, tanins asséchants.
11/20
Emiliana Adobe 2009, 100 % Carménère, Colchagua Valley, environ 5 € chez Colruyt
La robe tire à nouveau plus sur les teintes violacées mais de façon moins prononcée que sur le premier vin.
Le nez est toujours sur la cassis mûr (on retrouvera cette caractéristique sur tous les Carménères de la soirée) mais aussi la myrtille, le poivre blanc.
La bouche est ronde, sur les fruits du nez et le chocolat amer. Petite pointe d'acidité.
13/20
Casillero Del Diablo 2007, 100 % Carménère, Rapel Valley, 6,99 € chez Delhaize
Robe semblable au précédent, un peu moins soutenue.
Nez toujours sur la cassis, un peu terreux-poussiéreux, tabac, chocolat, poivre.
En bouche, le fruit est puissant avec des notes de poivrons et de tabac, mais les tanins sont hélas asséchants.
13/20
Luis Felipe Edwards Reserva 2006, 100 % Carménère, Colchagua Valley, 6,60 €
Robe semblable au précédent.
Nez une fois de plus sur le cassis mûr et sur les mûres sauvages, légèrement épicé, chocolaté, petite pointe de vanille.
En bouche, le vin s'avère décevant par rapport au nez, c'est vert et très court.
11/20
Tarapaca Terroir El Olivar 2006, 100 % Carménère, Maipo Valley, 6,95 € chez Colruyt
Robe à nouveau violacée, peu de signe d'évolution.
Nez sur, oh, grande surprise, le cassis mûr, les épices et des notes de torréfaction.
Par rapport au précédent, la bouche est ici supérieure au nez, avec une belle densité, des tanins souples, le fruit plus sur la cerise noire et les épices qu'on retrouve de façon douce.
14/20
Tarapaca Terroir El Olivar 2006, 100 % Merlot, Maipo Valley, 4,99 € chez Colruyt
Bien que la soirée soit sur le thème du Carménère, il faut toujours bien amener quelques intrus.
Le côté violacé de la robe est nettement moins marqué bien que la robe soit foncée.
Au nez, on identifie assez facilement qu'on a changé de cépage, la cerise vient en avant plan et plus le cassis, le nez sera juste complété par un peu d'épices.
En bouche, c'est très souple, simple et franc, assez friand, avec une petite pointe d'acidité. C'est néanmoins vraiment très simple, court et fluet.
12,5/20
Primitivo di Manduria Puglia San Marzano, Sessantinni 2004, 14 € chez Champion
Et oui, un vin européen rien à voir dans la soirée. Et quel vin.
Déjà la bouteille, pansue, épaisse, qui doit peser près de 2 kg vide, ça impressionne déjà.
Ensuite la robe est sombre, dense.
Au nez, le fruit est puissant, cerise, mûre, le tout mêlé d'épices douces, avec un côté toasté, fumé, finement vanillé.
En bouche, c'est très puissant, belle profondeur de fruit, on retrouve les épices douces, des notes de cacao, tabac. La finale est longue, la matière est dense. Un seul petit reproche à formuler, ça manque un peu de fraicheur et de finesse, c'est le vin bodybuildé typique, très bien fait et plaisant, mais auquel il manquera toujours ce petit quelque chose qui fait la différence.
17/20
Chono Reserva 2006, 100 % Carménère, Maipo Valley, 10,40 € prix caviste
Point évident de passer derrière le Sessantinni, mais la soirée était ainsi faite et le repas est arrivé un poil trop tôt pour finir la série de Carménère, laissant le chono pour clore les 100 % Carménère.
La robe est presque noire.
Le nez semble de prime abord plus alcooleux, sur les fruits cuits, un peu terreux. Ensuite, à l'aération dans le verre, ce vin va évoluer positivement, avec un nez devenant beaucoup plus complexe, avec des notes empyreumatiques, des odeurs de boîte à cigare.
En bouche, l'attaque est fruitée, ronde et ample, avec une étonnante fraicheur en contradiction avec le premier nez, c'est beaucoup plus fin que son prédécesseur et que les autres carménères, le tout avec une belle longueur.
De l'avis de tous, notre chilien de la soirée.
16,5/20
Le vin surprise
Que serait une dégustation sans le vin mystère qui s'aère gentiment et doucement depuis plus d'une heure en carafe ?
La robe est noire, encre de chine.
Le premier nez est assez épicé sur le poivre, le cassis est présent mais de façon moins marqué que la série carménère, un peu alcooleux.
Mise en bouche et là, c'est la claque, wow, quel vin, surprise par rapport au nez. L'attaque est franche, d'une finesse exemplaire, une caresse tout en fraicheur, c'est complexe, on trouve des notes de boîte à cigares, des notes fumées, anisées, on sent l'élevage fin et parfaitement fondu dans un vin déjà magnifique en l'état mais qui a encore un potentiel évident.
La surprise de la bouche nous ramène au nez, qui ne cessera d'évoluer jusqu'au fond du verre, gagnant en finesse et complexité, partant sur des arômes plus bordelais.
Le vin a été servi un peu chaud 19-20°, ce qui explique le premier nez peu avantageux avant qu'il ne commence à s'exprimer pleinement dans le verre.
On découvre la bouteille pour la surprise : Almaviva 2003, le grand vin du chili, produit par Concha y Toro, partenariat avec Rothschild, assemblage 73 % cabernet sauvignon, 24 % carménère (on est dans le thème), 3 % cabernet franc, élevage 18 mois en fûts neufs (chêne français).
Environ 70 € prix caviste pour une bien belle bouteille, celle de la soirée, assurément.
18,5/20
Un bien belle dégustation, autour, pour la plupart, de vins simples et sympathiques, sans grande prétention, mais de bons compagnons de repas pour tous les jours. La belle surprise sera venue de la fraicheur de la plupart de ces vins, venant je suppose des écarts thermiques importants entre le jour et la nuit dans cette vallée chilienne.