Le samedi 02 octobre dernier, s’est déroulé à Avignon le championnat du Monde de dégustation organisé par la Revue des vins de France.Malgré la COVID, 27 pays étaient présents cette année.
A la base, j’avais prévu de vous faire un compte rendu complet de chacun des vins dégustés… mais une personne a semble-t-il trouvé mes notes intéressantes et les a emportés sans me demander mon avis. Bref, je vais essayer de vous donner les grandes lignes des vins et l’ambiance générale.
Commençons par l’organisation du concours :
Chaque équipe est composée de 4 dégustateurs (dégustatrices) et d’un coach. Le coach ne peut pas goûter les vins, mais peu aider lors des discussions de l’équipe. Il joue aussi un rôle important au niveau de la logistique de l’équipe.
Le concours se joue sur 12 vins. Dans les précédentes éditions, il y avait toujours en moyenne 4 vins français et 1 vin maximum par pays du monde.Il y a d’abord 6 vins servis toutes les 10 minutes. Avec reprise de la feuille des réponses 10 minutes après le dernier vin servi. A ce moment-là, une pause, pendant laquelle les copies sont corrigées
.A la fin de la pause, un tableau des scores est dévoilé équipe par équipe du dernier jusqu’au premier classé provisoire. Bref, c’est un moment assez stressant du concours. Les 6 premiers vins ne sont pas dévoilés à ce moment-là, juste les scores des équipes. Je respecterai ce point du règlement et vous ne retrouverez la liste des 6 premiers vins qu’en fin de post.Les 6 vins suivant sont joués vin par vin, avec correction et évolution du tableau des scores en temps réel. Cela dynamise la seconde partie du concours.
Par rapport à une finale du championnat de France, l’ensemble des équipes continuent à jouer pour les 6 derniers vins. Il n’y a aucune élimination.
En ce qui concerne notre équipe, nous représentions la Belgique. Pour ce faire, il fallait être la meilleure équipe belge lors de la finale du championnat de France 2021. La Belgique ne qualifiant pas son équipe via son propre championnat pour le moment.
Voilà pour planter le décor !
Passons maintenant aux vins :
1) Le premier vin servi est un effervescent. Sa robe propose un beau jaune doré. Son nez nous envoie directement en champagne. Il est complexe, vineux, sur les fruits secs, un peu de pomme. Sa bouche est crémeuse, puissante, complexe et vineuse à souhait. Voilà un effervescent de qualité. Nous pensons tous à un beau champagne, d’une belle maison. La question qui va nous tarauder l’esprit étant de savoir s’il est à dominance de pinot noir ou de chardonnay.
In fine, nous opterons pour le pinot noir, en indiquant sur la feuille :
champagne, maison Bollinger Grande année 2012
. Pourquoi Bollinger ? eh bien, ils sont sponsors de l’évènement, et le vin collait vraiment bien au style de la maison.
2) Le vin suivant est un blanc tranquille qui propose une robe jaune, avec un peu de reflets verts. Le tout n’étant pas très intense. Le nez dévoile des arômes de jus de planche, vanillé..et en cherchant beaucoup quelques arômes d’agrumes. La bouche attaque sur une grosse rondeur presque sucrée (merci l’élevage), mais derrière, il y a clairement un manque de matière dans le vin. La finale sauve un peu le vin avec une touche d’agrumes pas désagréable.
La difficulté dans ce vin est d’essayer de retrouver le style du cépage derrière ce gros boisé dominant. Nous pensons y reconnaître un chardonnay, style nouveau monde. Nous explorons les différentes options possibles. Nous pensons aux USA ou à un australien. Néanmoins, lors de nos entraînements, nous avions goûté un chardonnay de Penfolds qui était bien meilleur et avec un profil bien différent. De fait, nous optons pour les USA en indiquant :
Chardonnay, USA, central coast (Californie).
3) Le dernier blanc de cette série propose une robe assez pâle. Son nez est porté sur des arômes de pétard assez puissants. En bouche, le vin se structure autour d’une belle acidité, assez traçante, et toujours sur cette aromatique pétard. Je n’ai pas le souvenir d’avoir eu beaucoup de fruits derrière, si ce n’est, un peu de rhubarbe. Ce vin rappelle à un équipier et moi, un vin que nous avions eu lors de nos entraînements. Il s’agissait d’un sauvignon néozélandais de chez Dog point. Nous discutons en équipe. L’idée plaît aux autres, même si le vin se profile un peu plus rond et moins tranchant que dans nos souvenirs. Nous discutons vaguement du chenin, mais sans grande conviction.
De fait, nous indiquons un
sauvignon de Nouvelle Zélande, Marlborough de chez Dog Point.
4) Le premier rouge dévoile une robe violacée, assez sombre. Son nez, un peu austère est néanmoins assez élégant avec des notes de fruits noirs et de jolies notes d’un boisé élégant.La bouche est de style chaud/froid, avec de l’élégance, mais une certaine austérité. Les tanins en final sont fins mais présents.Voilà un vin pas évident à profiler. Nous lui trouvons de l’élégance, un style plutôt européen qui nous rappelle, néanmoins, un style de malbec argentin.
De fait, nous jouerons un
malbec argentin en mendoza.
5) Voici un vin à la robe assez claire. Il est possible de facilement voir à travers. Dans un premier temps, son nez sera assez mutique. Il faudra attendre longtemps pour qu’il dégage des arômes de fruits rouges, et un peu de sous-bois. La bouche est tout aussi neutre que le nez, sans relief. Là aussi, il faudra du temps pour qu’elle daigne un peu se livrer.De fait, nous explorerons les différents cépages pouvant produire des vins clairs sans vraiment trouver chaussure à notre pied.
Ce n’est que vers la fin du timing, que le vin commencera à se livre, et à ce moment-là, le pinot noir deviendra une évidence. Pour le placer, nous hésitons entre la France et l’Allemagne. Nous décidons, finalement de jouer la sécurité et de rester en Bourgogne. Comme le concours propose généralement de belles appellations, nous le placerons en Morey-Saint-Denis.
De fait, nous indiquons sur la feuille, un
pinot noir de Bourgogne en Morey-Saint-Denis de chez Boisset.
6) Le dernier vin de la série propose une jolie robe grenat, moyennement profonde. Le nez est à la fois classe et gourmand, sur des arômes de bois de cèdre, de poivron chaud et de fruits noirs. La bouche tient les promesses du nez en délivrant un joli jus, d’un très bel équilibre. Il y a ce côté chaud/froid des vins proche de l’océan, comme peuvent l’être les Bordeaux. La finale propose des tanins d’une très belle finesse.
Bref, nous sommes tous d’accord pour partir sur un beau Bordeaux. Nous le serons moins sur le cépage dominant. Nous sommes 3 à trouver que le côté cabernet domine dans ce vin, et de fait nous voulons aller en rive gauche, alors que le 4ème trouve que le vin se structure plus autour de la gourmandise du merlot et voudrait aller en rive droite.
In fine, nous indiquerons un
margaux à dominance de cabernet sauvignon de chez Dauzac 2016 pour le millésime
(mais pas sur).
Voilà qui met un terme à la première partie du concours. Une première pause bien méritée permet d’aller admirer la vue sur la belle ville d’Avignon et de discuter avec les autres équipes.
Après 30 minutes, les équipes sont rappelées et Philippe de Cantenac commence à égrener le classement équipe par équipe. La pression monte à chaque pays cité et les scores ne volent pas très haut. Il faut attendre le top 5 pour voir des équipes passer les 50 points. La France est citée en 3ème position (de mémoire avec 53 points) et nous, pour la Belgique en seconde position avec 59 points. Nous sommes assez contents et soulagés, même si nous pensions avoir pris plus de points sur les 6 premiers vins. Notre joie retombera vite en découvrant que les hongrois sont premiers avec 79 points..soit grosso modo un vin d’avance sur nous.
Tout n’est pas encore joué, mais l’écart ne permet plus la moindre erreur sur la seconde série de vins.
Surtout que la Hongrie impressionne.
Pas le temps de tergiverser, il faut se reconcentrer pour la seconde partie du concours.
7) La robe du vin est assez pâle. Le nez développe des notes florales, un peu de fumé, des notes de fruits blancs. La bouche développe une certaine rondeur en attaque, une très légère sensation un peu sucrée. La matière n’est pas énorme, je dirais même svelte. La finale gagne en peps pour donner du relief au vin. Au niveau aromatique, le vin reste très floral, fruits blancs, avec toujours cette touche fumée.A partir de maintenant, il faut aller vite pour rendre une réponse. Le temps filant à toute vitesse. Un équipier est presque sûr d’avoir ici un Châteauneuf blanc. Les autres n’y croient pas du tout. On en discute, et on explore plusieurs cépages. A un moment donné, le grüner vetliner est évoqué. Il fait très rapidement consensus dans l’équipe. En retravaillant sous cet angle, nous pensons même reconnaître la patte de Knoll.
De fait, nous indiquons,
grüner vetliner , Wachau, Autriche, Emmerich Knoll, 2020.
Sur ce vin, nous espérions réellement revenir sur les hongrois..Philippe annonce la correction du vin, c’est bien un grüner de chez Knoll, mais 2019. Il égrène ensuite les points des équipes… et il apparaît que le vin a fait beaucoup de dégâts. Il annonce 23 points pour nous..nous sommes ravis. Cette joie sera de courte durée.. les hongrois mettant eux 26 points, c’est-à-dire le maximum possible, car ils ont le bon millésime. Bref, nous espérions recoller au score grâce à ce vin.. et c’est le contraire qui s’est produit.
En revanche, maintenant l’écart est fait avec le peloton. Il apparaît que nous sommes les seuls à pouvoir encore titiller la Hongrie dans son récital du jour. Pas le temps de tergiverser. Le vin suivant est déjà là.
8) Le vin propose une robe jaune, assez pâle, avec un léger reflet vert. Le nez est floral, frais, avec des notes de citron vert. La bouche propose un léger perlant et une légère sensation sucrée en attaque, la suite est très droite, peps. Pas trop de doute sur ce vin. Il est pour nous évident que nous sommes sur un riesling allemand assez jeune. J’ai le souvenir d’avoir goûté ce profil de vin lors d’un entraînement, et j’évoque Wittmann à mes équipiers. Si nous jouons ce domaine, nous prendrons un risque en n’indiquant pas Moselle sur la feuille.
Les copains ont eu la même impression d’y reconnaître la patte de Wittmann, de fait nous jouons :
Riesling, Allemand, Rheinehessen, Wittmann, 2020.
Philippe annonce le vin…c’est bien lui, sur ce millésime-là. Bref, nous marquons 26 points. Il énonce les résultats des équipes, et nous voyons, qu’étonnamment, le vin a fait des dégâts. Si beaucoup d’équipes ont bien indiqué riesling, une partie importante aura indiqué la France et l’Alsace. Nos amis Hongrois ne vont marquer « que » 18 points sur ce vin. En effet, ils sont partis sur un riesling de la Moselle allemande.
A ce moment-là, l’écart se resserre, il n’est plus que de 15 points.
Nous passons maintenant à des vins rouges.
9) Le vin propose une robe moyennement pâle, rubis, un peu trouble. Le nez développe des notes de fruits rouges confits, une pointe végétale. La bouche est assez alcooleuse, les tanins présents et assez peu plaisant en l’état. C’est un vin au profil très strict qui ne nous parle pas beaucoup. Hélas, nous n’avons pas vraiment le temps de l’aérer dans nos verres, qu’il faut en discuter. Nous sommes assez vite d’accord pour indiquer que le vin a un profil européen. Français ou espagnol même. Nous explorons plusieurs idées avant de nous arrêter sur le grenache. Son profil ne faisant pas grenache du Rhône ou du Languedoc, nous le plaçons en Espagne dans la Rioja, chez un vigneron qui est réputé avec des Riojas à base de grenache noir.
Nous indiquons donc :
Espagne, Rioja, grenache noir, 2017
(pas sur pour le millésime, pas de souvenir du producteur).
Il s’agissait d’un Pinot noir, France, Sancerre, 2018 de chez Vincent Pinard. Stupeur dans la salle… A la correction, une seule équipe aura indiqué pinot noir sur sa feuille. Beaucoup sont parties sur le grenache. Plusieurs équipes vont prendre entre 5 et 8 points, pour avoir indiqué ce vin en France, parfois sur le bon millésime. La Hongrie fera comme nous, une belle bulle sur ce vin. Bref, tout est encore jouable, même si les chances d’y arriver diminuent doucement.
10) L’avant dernier rouge de la série aura une robe assez pâle, presque un peu orangée sur les bords. Le nez sera d’abord assez mutique, sur les fruits rouges, une pointe végétale et des arômes boisés assez élégants. En bouche, le vin attaque sur une belle amplitude, on sent qu’il y a de la richesse dans ce vin, même s’il est très bien équilibré par une fraîcheur qui l’accompagne du début jusqu’en finale. Les tanins sont fins mais assez serrés en l’état. Le vin ne manque pas de mâche. Bref, nous sommes tous assez vite d’accord pour le pays : l’Italie.
Cela étant, nous hésitons entre sangiovese et nebbiolo. Cela nous est arrivé plusieurs fois de confondre les 2 cépages lors des entraînements. Or ici, nous ne pouvons pas nous permettre un loupé. Avec l’aération, des notes plus forales vont venir et le vin gagner en finesse. In fine, il commence à avoir le profil d’un barolo que nous connaissons un peu pour l’avoir rencontré quelques semaines plus tôt.
De fait, nous indiquons :
Italie, Nebbiolo, Barolo, Gianfranco Alessandria, 2015.
Philippe passe à la correction, et il s’agissait bien d’un barolo de chez Alessandria, mais sur le millésime 2017. Voilà qui nous permet de prendre 23 points. La Hongrie, fait à peine moins bien que nous et prend 20 points. Ils n’ont pas retrouvé le domaine. L’écart se resserre un peu, mais il reste de 12 points à ce stade.
11) Le dernier vin rouge est annoncé. Sa robe est très sombre, impossible de voir à travers. Le vin colore énorme le verre. Les larmes sont lentes, signes d’un alcool bien généreux. Au nez, c’est l’élevage rococo qui domine. Il est démonstratif, sans finesse, très coco, vanille, caramel avec une touche de goudronné. Le fruit est noir, sucré. La bouche envoie du lourd, du démonstratif. Une grosse puissance, très enrobée par une matière qui appelle carrément au sucre. La finale est puissante et resserre un peu.
Nous sommes 3 de l’équipe à penser à une syrah australienne. Le dernier membre n’étant pas posé. Nous évoquons d’autres idées, comme par exemple, des vins du pourtour méditerranéen, ou encore un grenache espagnol, mais nous restons sur notre première idée.
Nous indiquerons donc une
syrah d’Australie, de la Mclaren valle
(de mémoire).
Arrive la correction, Philippe annonce que le vin a fait des dégâts, une seule équipe trouvant la bonne réponse. Il s’agissait d’un grenache d’Espagne, Campo de Boja (Aragon), de chez Gil Estate Family. L’équipe qui a trouvé le vin.. a même trouvé le domaine, l’un des membres de l’équipe étant caviste et l’important dans son pays ^^.
Nous faisons une bulle, les Hongrois aussi. Bref, il ne nous reste qu’une dernière cartouche pour tenter de les rattraper.
12) Le dernier vin arrive. De loin, on voit qu’il est blanc. Bon, nous nous disons que l’on pourra batailler sur un liquoreux comme dernière chance…Hélas une fois que le service commence, il nous apparaît clairement que le vin n’est pas un liquoreux mais un oxydatif.
Une fois humé, plus de de doute pour nous, le titre est perdu. L’odeur de noix est caractéristique d’un beau savagnin jurassien. Nous savons que les hongrois ne vont pas le louper. Un équipier évoque le fait de mettre un chardonnay et jouer le tout pour le tout… mais non, ce vin sent et goûte le beau savagnin non ouillé. Je crois que c’est la première fois de ma vie que je rends une feuille de réponse, en étant dépité, alors que je sais pertinemment bien que notre réponse est bonne.
Nous jouons donc un
Savagnin, château Chalon de chez Jean Macle, 2013
. Tant qu’à faire, autant mettre le grand sur la feuille.
Ironie de l’histoire.. la Hongrie va mettre exactement la même réponse que nous, sauf le millésime pour lequel ils mettront 2012.
Bref, nous terminons Vice-Champion du monde, derrière une Hongrie impériale. Sur le moment, c’est une fameuse déception pour moi, mais après avoir refait 10 000 fois le film dans ma tête, je ne vois pas comment on aurait pu faire mieux avec nos connaissances actuelles.
La Hongrie est un très beau champion, nous avons eu le mérite d’être un bon sparring partner pour eux ce jour-là.
J’en retiens aussi la très belle aventure humaine. Nous avions l’ambition de bien représenter la Belgique qui depuis que le concours existe est d’une grande régularité. Pour ce faire, les mois d’août et septembre ont été intenses en entraînements pour essayer d’améliorer notre maîtrise des vins du monde.
A ce niveau-là, le pari est une réussite.
La liste des vins:
Vin N°1 :
Cépage principal : Pinot Noir
Pays : France
Appellation : Champagne
Producteur : Bollinger
Millésime : 2012
Vin N°2 :
Cépage principal : Chardonnay
Pays : Australie
Appellation : Kangaroo Island
Producteur : The Islander
Millésime : 2020
Vin N°3 :
Cépage principal : Chenin
Pays : Argentine
Appellation : Mendoza
Producteur : La priméra revancha
Millésime : 2019
Vin N°4 :
Cépage principal : Baga 65 %
Pays : Portugal
Appellation : Serra d'Aire
Producteur : Serradinha
Millésime : 2015
Vin N°5 :
Cépage principal : Pinot Noir
Pays : France
Appellation : Chorey les beaune
Producteur : Laroche
Millésime : 2019
Vin N°6 :
Cépage principal : Merlot 60 % Cabernet Franc 25 % Sauvignon 15 %
Pays : South Africa
Appellation : Coastal region Stellenbosch
Producteur : Ruppert and Rothschild
Millésime : 2017
Vin N°7 :
Cépage principal : Grüner Vetliner
Pays : Autriche
Appellation : Wachau Federspiel
Producteur : Emmerich Knoll
Millésime : 2019
Vin N°8 :
Cépage principal : Riesling
Pays : Allemagne
Appellation : Rheinehessen
Producteur : Wittmann
Millésime : 2020
Vin N°9 :
Cépage principal : Pinot Noir
Pays : France
Appellation : Sancerre
Producteur : Vincent Pinard
Millésime : 2018
Vin N°10 :
Cépage principal : Nebbiolo
Pays : Italia
Appellation : Barolo
Producteur : Gianfranco Alessandria
Millésime : 2017
Vin N°11 :
Cépage principal : Grenache
Pays : Espagne
Appellation : Aragon Campo de Borja
Producteur : Gil Estate Family
Millésime : 2018
Vin N°12 :
Cépage principal : Savagnin
Pays : France
Appellation : Côtes du Jura
Producteur : Domaine des Marnes Blanches
Millésime : 2014
Infos complètes :
ici