Aimez-vous les bordeaux jeunes ou vieux?

Quels millésimes buvez-vous actuellement?

En ce qui me concerne, j'ai la chance à  mon âge d'en avoir des assez vieux en cave...
Je bois actuellement des millésimes antérieurs à  90: je finis mes 83 et 85, je bois tranquillement mes 82, je commence mes 86, 88, 89...

Lorsque je bois actuellement un grand 95 ou 96, je n'ai pas le même plaisir...Je m'imagine ce que ce vin va donner quand il sera à  maturité. C'est plus un plaisir intellectuel que sensuel, comme avec les plus vieux...

Merci pour vos avis
Cordialement
Thierry

De mon côté, j'aime bien les Bordeaux dans leur jeunesse. Je trouve qu'une caisse de 12 bouteilles convient parfaitement. Je bois approximativment une bouteille par année dès la réception et j'oublie les deux dernières en cave pour voir ce que ca peut donner à  la longue garde.

Je trouve que de nombreux 99 sont déjà  délicieux maintenant. J'ai récemment pris beaucoup de plaisir avec un d'Issan 99, splendide si on lui laisse le temps de s'épanouir - je garde un souvenir ému du fond de la bouteille 24 h après l'ouverture.

Dans les millésimes récents, je trouve que Faugères 99 est déjà  délicieux maintenant, après une demi-heure de carafe, et j'ai trouvé spendide un Carruades 98 ouvert il y a peu: une bouche superbe, des tannins somptueux, un grand terroir, une finale un peu moyenne pour entrer dans la cour des très grands. c'est un vin que je trouve délicieux maintenant, mais qui va bien évoluer sur les 10 prochaines années.

J'ai tellement apprécié les 89 et les 90 qu'il ne m'en reste presque plus. J'ai en revanche réussi à  mettre de côté pas mal de 95, que je n'ai pas trouvés très séducteurs dans leur jeunesse.

Les vins de Cazes se boivent bien jeunes, les Ormes de Pez et même Lynch-Bages.

J'aime évidemment les vieux millésimes, mais j'ai aussi eu de nombreuses déceptions avec des vins de plus 10-15 ans.

Je pense aussi que les modes de vinification ont évolué et que l'on fait aujourd'hui des vins plus travaillés et plus faciles à  boire jeunes, sans pour autant que leur capacité de vieillissement en soit diminuée, semble-t-il. Cette évolution se remarque surtout au niveau des tannins, dont le caractère fougeux, parfois rustique, est mieux maîtrisé avec le progrès technologique.

Cela dit, il existe évidemment des Bordeaux qui ne sont pas abordables avant quelques années de cave. Ceux-là , je les attends, après les avoir goûtés jeunes, évidemment. Le modèle dans le genre c'est Calon-Ségur, soutard aussi, dont on a parlé récemment, et bien d'autres. Je m'aventure de temps en temps à  ouvrir un millésime de Calon-Ségur avant dix ans, mais rien à  faire, il faut impérativement attendre.

Cela dit, c'est vrai que rien ne vaut un grand Bordeaux à  son apogée.

amitiés

Yves Z

Moi, je préferre les Bordeaux après au moins 8 ans et plus suivant les années et c'est bien mon problème ma cave commençant en 90!!!

J'en bois de temps en temps mais je veux en garder. Les 93 ne sont pas au mieux, les 94 semblent assez durs, j'attends les 95,96, 98 et 99 mais les 97 se laissent boire donc c'est le millèsime que je dépeuple :-) Sinon je me rattrape sur d'autres appellations.

Amicalement,
Didier

Je préfère boire les Bordeaux à  maturité.
à‰tant donné que ma cave n'a que huit ans, j'ai peu de vieilles bouteilles.
Pour cette raison, il est des période où je me retrouve sans vin à  boire.
Je déguste tout de même quelques vins jeunes par curiosité et pour mon expérience personnelle. En général, je choisis plutôt des vins majoritairement composés de merlot. Ce dernier donne généralement un vin aux tanins moins revêches que le cabernet sauvignon.
Le Clos René 2000 que j'ai dégusté hier était une merveille. Quel délice !
Pour le compte-rendu, voyez dans la rubrique "Pomerol" ou dans "Millésime 2000 : premières impressions ".

Bon dimanche à  toutes et à  tous.

David

J'achète très rarement des vins âgés, et comme j'ai commencé ma cave il y a moins de dix ans, je bois essentiellement des bordeaux relativement jeunes. Cela n'est pas un problème pour la majorité des millésimes, qui ne sont pas capables d'une grande garde. Dans la décennie 1990, je ne pense pas que des millésimes comme 1991, 1992, 1993, 1994, 1997 et 1999 gagneront beaucoup à  être conservés de longues années. Ce sont donc des millésimes que je bois plutôt sur le fruit. J'attends patiemment que mes 1990, 1995, 1996 et 2000 arrivent à  maturité, mais pour certains, cela prendra de très nombreuses années encore, et je ne suis pas sûr d'avoir la patience requise et surtout suffisamment de place dans ma cave pour continuer à  acheter des vins jeunes tout en conservant les plus âgés. Mon espoir est de pouvoir effectuer des verticales de mes crus favoris d'ici quelques années (Sociando Mallet, Pontet Canet, Léoville Barton, Lafon Rochet, Poujeaux, Lagrange, Pape Clément,...)

Luc

Tout d'abord je pars du principe que rien ne vaut une grand bordeaux arrivé à  maturité et plutôt vieux. Mais cela comporte quelques risques. Ma gestion sur les bordeaux repose sur ces deux choses. Ainsi, je n'achète que des grands millésimes et j'attends patiemment en assumant cette part de risque.
C'est pourquoi, je pars en chasse, depuis quelques années et je continue , des bordeaux 85-86-89-90-95-96 et maintenant 98 et 2000. Tout le volume financier que j'aurais pu placer dans les 91-92-93-94-97-99-01-02 je le met sur des gros coups dans les grandes années.
Ainsi, pour répondre précisément à  la question je n'achète que des ‘grandes bouteilles' que je vais attendre 15- 20-30 ans patiemment en sachant qu'il y a une part de risque.
Je procède de la même manière avec les bourgognes depuis 2 ans ( Trapet, Clos du Tart, Mortet…) avec plus de vigilance.
Pour résumer : Grandes Années / ‘Grandes bouteilles' / Grandes attentes / Grandes surprises.
En attendant, vive le Languedoc… et d'autres.
Bien sûr cette question prend un sens différent suivant que l'on achète par 100…24…12…6..3 ou 1. Et je comprend très bien que celui qui achète par 12 ouvre 2 ou 3 bouteilles dans les premières années.
JMM
JMM.

Tout dépend de la qualité ou du potentiel de la bouteille dégustée.

Pour moi, il est évident que l'idéal c'est de boire un bordeaux arrivé à  maturité et ce n'est pas si simple qu'on pourrait le croire.
On ne maitrise pas tout, surtout quand on a acheté une bouteille qui a déjà  quelques années, quelles ont été ses conditions de stockage avant l'acquisition?!

La maturité d'un bordeaux ça peut être au bout de 5-6 ans mais aussi de 25-30 ans suivant le millésime et le domaine.

Bref, la période où j'apprécie le plus les bordeaux c'est quand le vin entame à  peine sa phase "tertiaire" mais pas au delà  !
Tanins fondus, bouquet complexe (évolué mais pas trop) et encore une belle vivacité en bouche.

Amitiés,
M@nuel... apogée dépassé. ;-)

Moi, j'aime boire mes bordeaux quand ils sont bons et a maturite. Pas si facile effectivement de se faire une idee quand on a que quelques (voir 1) bouteille de chaque en cave, ce qui est mon cas.

Alors, on apprend beaucoup des autres passiones de LPDV et one se fait une idee plus ou moins precise. Et apres on se jette a l'eau et on espere ....

Actuellement, je commence mes 97, finis mes 89, essaie mes 85 et garde mes 95 et 96 a quelques rares exceptions pres. J'ai un 90 que je garde, un 88 dont j'ai bu une bouteille et garde l'autre.

Suite a diverses bouteilles bues chez la famille ou les amis, j'ai vu que les 93 sont a boire, les 98 a garder et les 87 a finir au plus vite.

Salutations,
Anthony

Merci pour vos informations,
c'est très instructif...
Avec le temps,
je ne prends dans les années moyennes que les grandes réussites, que je bois assez vite.
Je tente de limiter mes achats aux grandes années, avec deux types de vins:
-les corrects que je vais boire pour me permettre d'attendre
-les réussites du millésime que je garde aussi longtemps que nécessaire
(je n'envisage pas de boire avant un bon bout de temps mes très grands 86, par exemple)

Cordialement
Thierry

Comme Thierry et M@nuel, j'adore la complexité des arômes tertiaires, surtout en automne avec un bon gibier à  plumes, ou des champignons. Lorsque j'avais 25 ans, j'adorais les vins très jeunes, leur force, leurs tannins parfois un peu agressifs et leurs bouquets de fruits rouges vanillés. D'ailleurs, curieusement, au printemps, j'apprécie énormément de découvrir des millésimes plus récents sur une bonne entrecôte ou un canard rôti. C'est peut-être ma sève qui remonte...?

Alain

Comme la plus vieille bouteille à  ce jour, est un 89, il est évident que je bois mes bordeaux jeunes ou relativement jeunes.
Pour les bons vins, bien vinifiés, mais dont on ne sait pas s'il vont bien vieillir, je préfère les déguster sur leur fruits, pour autant que les tannins soient mûrs et fondus, sinon le plaisir n'est pas au rendez-vous.

Pour les grands crus bourgeois, et les vins classés dont les notes attribuées par les guides vont toutes dans le même sens, je me force à  attendre. (Finalement, j'aime assez Parker dans j'apprécie les notes de dégustations).

Pour les Bordeaux, je bois les 93 parce que attendre ne servira plus à  grand'chose, certains 94 qui sont déjà  abordables, les petits 98 et surtout les 97 qui, pour la plupart, sont très charmeurs.

Les vénérables bouteilles que j'ai pu dégusté chez Thierry et que j'ai beaucoup appréciée, et les rares vieux vins dégustés auparavant, m'incitent à  croire que j'aime beaucoup beaucoup les notes tertiaires d'évolution des vins.

J'ai une préférence marquée pour les vins à  dominante cabernet-sauvignon.

Michel.

Bonne idée Luc; n'oublie pas de nous prévenir quand tu comptes faire tes verticales, on viendra t'aider ! Et on pourra peut-être même compléter...

Eliane

Je dois les boire assez vieux car ma cave est assez froide a l'année car ici au centre du Québec il fait assez froid l'hiver et pas de grosse canicule en été. J'ai des GCC 82, 83, 85, 86 ,88, 1989,et1990. Les quelques 85 et 86 que j'ai encore ouvert dernierement étaient encore rubis tout jeune avec quelques petites notes d'évolution. J'aimerais bien boire un GCC 1961 qui est mon année de naissance et fantastique a Bordeaux. Mais chez-nous ils sont rendus hors de prix. Si un cousin francais vient nous visiter un jour au Québec avec dans ses bagages un 1961 GCC, je le recois a diner avec quelques GCC a moi. AVIS AUX INTERESSà‰ !

A Bientot peut-etre.

Michel gagne P.Q. CANADA

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S'il n'y a pas de fil strictement identique à la question posée et que je n'ai pas trouvé, celui-ci est peut-être le moins mauvais endroit où la poser, d'autant plus que cela permet d'effectuer un déterrage de... 20 ans.

Cette question, je me la pose suite à une discussion avec un caviste que j'estime et à qui j'avais précisé ne plus vouloir acheter de Bordeaux Grands Crus Classés puisqu'il fallait attendre 20 ans en général pour pouvoir les apprécier à un optimum (tout étant relatif bien sûr); ce à quoi il me rétorque que c'est terminé cette époque-là, les vinifications depuis des années faisant en sorte que ces grands bordeaux peuvent être grandement appréciés au bout de quelques années déjà, même si cela n'est pas contradictoire avec une bonification ultérieure.
Alors certes, les sensations gustatives ne sont pas les mêmes six-sept ans après le millésime et vingt ans après, mais je pose donc clairement la question à ceux que cela intéresse: un Bordeaux Grand Cru Classé peut-il actuellement être déjà six ou sept années après le millésime grandement apprécié (même s'il continuera à s'apprécier en vieillissant)?

Soit dit en passant, j'appliquerais volontiers cette remarque aux beaux vins italiens, suivant l'expérience que j'en ai.

Luc

Mais c'est toi qui ne veut pas ouvrir tes 2011 qui se dégustent pourtant bien en ce moment   

Tout est aussi affaire de goût, perso je trouve dommage de sacrifier des bouteilles trop jeunes mais c'est également valable pour d'autres régions.

Concernant Bordeaux, je crois que la meilleure solution pour ceux qui n'ont pas une grande profondeur de cave est d'acheter des millésimes anciens pour ne pas devoir attendre ou sacrifier des achats primeurs récents.

Mais rassure moi Luc, tu comptes bien être encore là dans 20 ans 

entre 7 et 15 ans c'est bien je trouve, je ne suis pas trop fan des arômes tertiaires.

 

A 66 ans...

suite déterrage pour y répondre et répondre aussi à bugalsa.

Perso j'étais bdx centré jeune, puisque du sud ouest et au début on boit surtout local.
Ensuite je m'en suis fortement éloigné, puis j'y suis revenu en partie, même si je reste trés ecclectique.

Pour Bugalsa.
Ca dépend si préférentiellement tu sens ou tu goutes....
Ca boise moins qu'il y a 20 ans, le fruit appaitra plus tôt de manière relative car masqué moins longtemps. Mais les arômes d'évolution demandent toujours le même temps.
En bouche les extraction et l'équilibre gras / alcool / structure / fraicheur à bcp changé. Là oui c'est consommable plus tôt.

Mais en fait on peut pas comparer c'est juste ( trés ) différent ( un mill d'il y a 20 ans et un mill récent ).
 

A part la charge tannique, les vinifs ont beaucoup évolué donc on peut envisager de les boire plus tôt, néanmoins je trouve dommage de les boire avant 10 ans de garde. L'évolution de l'agronomie avec une conduite plus respectueuse à la vigne et les progrès effectués au chai font que c'est buvable plus jeune sans pour autant amputer le potentiel de vieillissement.

D'un point de vue personnel, je consomme des 1990 aujourd'hui, mais il faut voir que les habitudes de consommation changent, notamment car les amateurs ne sont pas forcément équipés pour faire vieillir. Et même quand ils le sont, les nord américains consomment relativement jeunes leurs vins, ils commencent seulement à prendre en compte le potentiel de vieillissement mais les asiatiques en sont encore loin, pour eux, 5ans c'est déjà énorme question vieillissement. Faut dire que les vins qui leur arrivent là bas ont déjà bien bourlinguer, ça joue forcément.

Or ce sont ces marchés qui sont vecteurs de croissance aujourd'hui, pour Bordeaux et les autres.

C'est difficile de tous les mettre "dans le même sac". Selon la dominante du cépage et le millésime, il y a des grosses différences. Sans parler du producteur. 

Un vin à dominante merlot peut se boire plutôt jeune, car le cépage n'a pas d'austérité aromatique en jeunesse. Faut juste que le bois se fonde et s''harmonise. 
A l'inverse, les vins à dominante Cab'Sauv" demandent du temps pour se complexifier. Jeunes, ils sont souvent d'un intérêt moyen. C''est tout de même dommage de ne pas profiter de tout leur potentiel. 
Les dominantes Cab' francs me semblent un peu entre les deux.
. 
Il y a des millésimes plus abordables que d'autres (2007, 2009, 2012). Alors que d'autres me semblent fermés encore pour un bout de temps (2005, 2010). 

Le style du producteur fait beaucoup : Léoville Barton (et Las Cases) demandent du temps pour être à leur sommet, alors que par ex Tertre Roteboeuf est accessible très jeune.

starbuck écrit:

Mais c'est toi qui ne veut pas ouvrir tes 2011 qui se dégustent pourtant bien en ce moment 

 

Tout est aussi affaire de goût, perso je trouve dommage de sacrifier des bouteilles trop jeunes mais c'est également valable pour d'autres régions.

Concernant Bordeaux, je crois que la meilleure solution pour ceux qui n'ont pas une grande profondeur de cave est d'acheter des millésimes anciens pour ne pas devoir attendre ou sacrifier des achats primeurs récents.

Mais rassure moi Luc, tu comptes bien être encore là dans 20 ans 

Sylvain,

J'espère bien être là dans 20 ans, malheureusement, va savoir pourquoi, personne ne veut me le garantir...

Et les 2011, je te rappelle qu'ils ne m'appartiennent pas, même s'ils sont dans ma cave.

Merci à tous pour vos réponses!

Luc

La question sous-jacente étant bien sûr : la vie nous attendra t-elle 20 ans pour déguster dans deux décennies des Bordeaux achetés ce matin à la FAV du supermarché du coin ? 
 

Question existentielle à laquelle je renonce à répondre,  car dans vingt ans, au mieux je renverserai mon verre au lieu de le boire !

bonaye écrit:

Question existentielle à laquelle je renonce à répondre,  car dans vingt ans, au mieux je renverserai mon verre au lieu de le boire !

Joseph,
Dans quelques semaines on les goûtera déjà à tout âge 
Stephane

 

Il y a des millésimes plus abordables que d'autres (2007, 2009, 2012). Alors que d'autres me semblent fermés encore pour un bout de temps (2005, 2010). 

Le style du producteur fait beaucoup : Léoville Barton (et Las Cases) demandent du temps pour être à leur sommet, alors que par ex Tertre Roteboeuf est accessible très jeune.

D’accord avec eric. Il y a des petites exceptions : leoville barton 2005 est étonnamment buvable en ce moment : bu fin d’année dernière et cette année

A noter que j’ai remarqué que la cave joue aussi un rôle ( maturité plus longue si conservée dans les caves bourdin, marly , …)

 

Jamais avant 10 ans, cette histoire d'avancée par rapport aux années  60/70/80, voire 90,sur l'amabilité des tanins, si bien réelle, me fait doucement rigoler, car au niveau aromatique ( intensité, complexité, on est loin du compte par rapport au potentiel)
Jeune (10/15 ans) pour les cas bien précis où je cherche avant tout une puissance dans un équilibre d'école ( l'accord plat/vin est la question)
Plus vieux ( 20/30 ans) où je cherche à en avoir pour le prix et le potentiel à son maxi, c'est-à-dire profiter d'une belle complexité, ce dernier critère restant majeur pour moi.

Tout cela pour l'idée générale sur les grands bordeaux à base de cabernet, après au cas par cas, j'ajuste et les caractéristiques du domaine et du millésime restent décisives : entre un Montrose 2011 et un Mouton 2005, tout est si différent…
 

les seconds vins peuvent s'ouvrir plus vite que leur grand frère !

 

J'avoue aimer les vins âgés de manière générale; c'est particulièrement vrai pour les bordeaux que j'apprécie  après 20 ans.

Gilles

Les plus grandes émotions que j'ai pu avoir sur des Bordeaux étaient sur des bouteilles qui avaient au moins 30 ans de vieillissement, et souvent plus. Un peu comme avec les grands GC bourguignons, on rentre dans un autre monde, plus proche de l'expérience mystique que de la simple dégustation. Pour paraphraser Cioran à propos de la musique de Bach, on pourrait dire qu'ils sont la preuve tangible de l'existence de Dieu. 

Cette question m’intéresse car elle me fait replonger dans mon passé de dégustateur-buveur de vin.

Après enquête, voici le résultat : c’est de 12 à 30 ans actuellement mais c'était plutôt de 7 à 15 il y a vingt/trente ans.

Je ne vais pas répéter ce qui est très bien dit sur la complexité des arômes et de la texture de ces vins qui ne s’obtient qu’au bout de longtemps, ce longtemps dépendant du pedigree du vin. Et aussi la question du cabernet et du merlot.

Mais les vins ont aussi changé et pas dans le sens de la remarque bateau qui dit qu’ils peuvent être approchés plus tôt qu’avant. Celle-là, je la lisais déjà dans les années 90. Alors de quel « avant » parle-t-on ? Pour ma part, j’ai bu avec plaisir des 1985 et des 1990 âgés de sept ans et ce n’étaient pas des infanticides. Et après 1995, on ne retrouve plus, sauf erreur, de millésime ingrat dans sa jeunesse et à attendre 15 ans que les tanins veuillent bien s’assagir (style 1988 pour citer un des plus récents). On parle de vins qui ont presque trente ans aujourd’hui.

Ce qui me frappe quand je revois toutes ces étiquettes, c’est que le degré était quasiment toujours de 12.5, (oui, même l’opulent Lynch Bages 90 !). Et maintenant, disons les cinq derniers millésimes, les Médoc sont au-dessus de 14° et les St Emilion, autour de 15° ou au-dessus.

Alors pour ma part, je pense que ces vins auront plus que jamais besoin de 15 ans ou plus pour commencer une phase où ils se seront affinés et complexifiés.

Les plus grands bordeaux que j’ai bus ces deux dernières années avaient tous plus de vingt ans : Las Cases 1985, Prieuré-Lichine 1998, Du Tertre 2000, Pichon-Baron 2002, Gazin 1996 et Calon-Ségur 1996. Sur ces six bouteilles, cinq ont été achetées aux enchères les trois dernières années.

Patrice