C’est l’ami Claude qui a organisé cette dégustation pour le club Amphores de Bourges.
Compte tenu de l’inflation, particulièrement importante pour les vins correspondant au thème, il a dû viser des vins jeunes et plutôt des villages que des grands crus. Mais avec cette forte contrainte, il a su dénicher de très belles cuvées !
Tous les vins ont été carafés pendant une bonne heure, sauf le Corton-Charlemagne plus longtemps.
On démarre comme d’habitude avec un vin mystère, indépendamment du thème.
Ce sera en fait le seul vin servi à l’aveugle.
Domaine de Villaine – Bouzeron – 2020
La robe que l’on peut qualifier de couleur paille est vraiment très claire.
Le nez ouvert mais pas intense emprunte à la gamme florale, mâtinée d’arômes de fruits blancs et d’une touche pâtissière.
La bouche ne fait pas dans la démonstration. Elle se déroule en finesse avec une certaine minéralité, un fruité léger plus orienté vers les agrumes, sans perception de boisé. La finale d’allonge moyenne évoque un peu de salinité.
Bien ++ pour ce vin que beaucoup ont placé en Muscadet, ce que je trouve plutôt cohérent (chargé du service, je n’étais pas à l’aveugle). Et un grand bravo à notre président Jean-Michel qui a reconnu le cépage et la cuvée !
Domaine Joseph Colin – Saint-Aubin 1er cru – OSA – 2021
Il s’agit d’un assemblage de premiers crus.
La robe se présente sous un or clair.
Le nez possède une belle intensité, avec d’abord du grillé au premier nez, puis des fruits blancs, surtout de la poire teintée d’une touche de pêche blanche. L’ami Bruno, qui avait apporté plusieurs verres et ainsi pu aérer certains vins plus longtemps, confirmera que le grillé disparait complétement, permettant ainsi de parier sur de la réduction et non sur un élevage appuyé.
La forte acidité traverse la bouche (le millésime imprime sa marque), la structure et lui procure une belle persistance mais la matière insuffisamment mûre ne permet pas de lui faire face, et pas non plus au boisé qui ressort encore plus en bouche.
A noter que le vin a gagné en confort sur le fond de bouteille bu le lendemain.
Bien +(+)
Maison Morey-Blanc – Saint-Romain – Sous le Château – 2019
L’or de la robe est plus soutenu et bien brillant.
Très intense, le nez exhale un grillé prégnant qui s’épurera avec l’aération sans disparaitre, l’élevage en étant donc principalement à l’origine. Il fait alors place à un fruité très mûr, plutôt jaune, complété par des fruits secs, surtout la noisette, et de la brioche.
La bouche est habillée d’un léger gras et présente un bel équilibre grâce à une bonne vivacité, une matière irréprochable et un boisé élégant.
Très Bien
Domaine Chevalier – Ladoix blanc – 2021
La robe affiche un or clair.
Bien expressif, le nez exhale un grillé de réduction puis de l’amande, de la mirabelle et une touche vanillée.
La bouche prend un profil rond étonnant pour le millésime, avec même une fine pellicule de gras et une aromatique plus florale qu’au nez. L’acidité est faussement discrète car elle est bien présente dans la finale plus effilée et bien agréable.
Ce vin affiche une gourmandise immédiate qui ne devrait pas gagner grand-chose à vieillir d'après moi.
Très Bien
Domaine Vincent Girardin – Pernand-Vergelesses – Les Vieilles Vignes – 2020
L’or de la robe est d’une intensité moyenne et d’une bonne luminosité.
Bien ouvert, sans plus, le nez livre des arômes de fruits blancs et de menthe anisée ainsi qu’une touche florale.
La bouche nous gratifie d’un certain équilibre, calé entre une matière mûre, une bonne vivacité et une aromatique en rétro-olfaction au boisé insensible. En termes de construction, elle montre une attaque assez large puis une certaine tension prend le dessus jusqu’à une finale surprenante par l’association de saveurs finement réglissées et teintées d’infimes amers.
Bien ++ / Très Bien et donc un tout petit peu en-dessous des deux vins précédents à mon goût, en raison d’un léger manque de caractère.
Domaine Bernard Moreau et Fils – Chassagne-Montrachet – 2020
L’or clair de la robe est encore teinté de reflets verts, malgré ses trois ans.
Le nez ne frappe pas par son exubérance mais il donne une impression de classe et de complexité, les senteurs se fusionnant entre fruits blancs, de fruits secs, de massepain et de brioche.
La bouche fait preuve d’une densité affirmée, autant en toucher que dans l’aromatique avenante. Celle-ci se développe sur la poire, soutenue par une acidité en arrière-plan qui propulse la bouche bien loin, même si le vin a un profil plus large que long, jusqu’à une finale empreinte de salinité.
Très Bien +
Domaine Bachelet-Monnot – Puligny-Montrachet – 2019
La robe est teintée d’un or clair.
Expressif, le nez fait la part belle aux arômes toastés et grillés, qui se développent sur une base fruitée de poire et de noisette, avec une touche de poivre qui vient titiller les narines (?).
La bouche se montre extravertie, bien cossue, avec du gras et du volume. Elle masque l’acidité qui parvient à ressortir dans la finale de grande persistance et qui se révèle plus en finesse.
Très Bien +
Domaine Michel Bouzereau et Fils – Vin de France – 1473 – 2018
Le nom de la cuvée fait référence aux 1473 m2 de la parcelle, laissée en friches jusqu’en 2012. Bizarrement elle n’a pas droit à l’appellation Meursault, voire Meursault Premier cru, alors qu’elle est quasiment enclavée dans les Perrières-Dessus…
La robe arbore un or clair.
Le nez très généreux et complexe exhale de la brioche beurrée, de la poire, de la mirabelle, des accents de noisette et une touche mentholée rafraîchissante.
La bouche est furieusement murisaltienne, l’attaque étant parée d’un voile de gras enveloppant, puis se développant avec un profil sphérique. Les saveurs gourmandes ravissent, l’acidité assure une bonne relance en milieu de bouche et un rebond, inattendu mais très appréciable, se produit pour former une finale ample et goûteuse.
Très Bien ++ / Excellent
Domaine d’Ardhuy – Corton-Charlemagne – 2017
Le nez très intense part un peu dans tous les sens, papillonnant entre flagrances de fruits mûrs à tendance exotique, de mirabelle, de caramel, d’épices et de menthol.
La bouche est large et dotée d’une chair bien mûre. L’acidité prend rapidement le dessus et l’emmène très loin mais elle se révèle un peu prégnante pour assurer un équilibre parfait. La finale saline de bonne facture est axée sur l’élégance.
Très Bien +(+) mais pas au niveau de son pédigrée, soit en raison d’un carafage trop prolongé de trois heures, soit à cause de l’effet de séquence derrière un vin waouh !
C’était une bien belle dégustation ! Merci Claude, notamment pour ce Bouzereau sorti de nulle part (pas encore commenté sur LPV, mais il est vrai que le premier millésime est 2017) et vainqueur haut la main de la dégustation !
La prochaine sera moins classique car portant sur les vins des Alpes, françaises, italiennes, suisses et autrichiennes. Je serai malheureusement absent, alors que ce thème m'intéresse bigrement, mais peut-être aurons-nous un CR ?
Jean-Loup