Plus de 6 mois après notre journée de dégustation Côte d'Orienne, nous voilà de nouveau réunis tous les trois pour partager un repas et quelques belle bouteilles quelques jours avant Noël.
Initialement, nous souhaitions visiter un ou deux domaines du chalonnais le matin mais nous avons essuyé trois refus par Vincent Dureuil, Alain Hasard et Maxime Cottenceau , tous indisponibles ce jour là  .

Passons à la dégustation, avec un blanc et deux rouges au programme, tout à l'aveugle sauf mention contraire.

Domaine Coche-Dury, Bourgogne Aligoté 2015

Garfield: Mon apport. Cette bouteille attendait impatiemment dans ma cave de rencontrer le spécialiste incontesté de l’Aligoté, je n’ai pas été déçu ! Les copains se sont baladé entre  Chablis, la côte de Beaune et la Loire (chenin nature), sans jamais évoquer l’aligoté d’ailleurs. A l’ouverture le nez est assez discret, aucun grillé « cochesque », sur des notes de biscuit, végétal, minime vanille au réchauffage. En bouche une belle matière enveloppante, sur un vin au juste équilibre car doté d’une belle tension crayeuse, on croirait un champagne « tranquille » du fait de cette craie, de l’acidité présente mais contenue et des notes végétales. Pas une grande complexité mais plaisant à l’apéritif. Bien

Vésale: Un vin qui m'a posé beaucoup de problème alors que paradoxalement, je savais ce que c'était, ou tout du moins une partie de mon sub conscient !
Il y a quelques mois en discutant avec Charles, on se disait que ça serait une bonne idée de faire gouter un aligoté de chez coche à Nico lorsqu'on le verrait, lui qui représente environ 10% de la consommation mondiale d'aligoté selon les derniers chiffres officiels.
Donc sur le papier je sais ce que c'est, mais en arrivant chez Nico, j'ai complètement oublié.
Au nez, je pars tout droit sur un chenin, typé nature, sur un millésime chaud sur 18
Il y a du fruit blanc, un côté très frais, vif, des agrumes, 
En bouche, il y a une certaine rondeur en attaque puis ça devient vif et plus salin en finale,
Mon cerveau refuse de penser à l'aligoté malgré les différents indices que Charles nous donne, sauf quand il nous annonce Côtes de Beaune mais pas chardo!
Un joli vin d'apéritif, aucun marqueur typique du domaine pour le coup,
Bien +

Vyat: Au nez, je ressens un léger élevage qui m'oriente directement sur la Côte de Beaune. En bouche, cela se confirme mais c'est très bien intégré. On est face à un beau vin sur les fruits blancs, de l'agrumes et une pointe herbacée qui aurait du m'orienter sur un autre cépage que le chardonnay. Même ma femme me parle de ce côté végétal mais comme Charles avec le Dominio del Aguila, je ne prête pas plus attention à ce marqueur (ainsi qu'à l'avis de ma femme ) que je ne retrouve presque jamais sur le cépage roi des blancs Bourguignons. Ce vin est bien équilibré, plutôt rond, avec un côté crayeux et une belle salinité. Un vin idéal pour accompagner un jambon persillé à l'apéritif. Pour moi, on est sur un vin de niveau village entre Saint Aubin et Meursault. Charles en profite pour nous sortir son indice pour nous orienter en nous montrant le bouchon de piètre qualité avec ce commentaire suivant "J'ai déjà fait la remarque sur LPV de la qualité médiocre des bouchons sur les entrée de gamme du domaine". Vu le nombre de bouteilles que Charles débouche par an, je n'ai pas en mémoire l'intégralité de ses CRs publiés et donc cela ne me fait guère avancer dans mon enquête .
A la tombée de la chaussette, je suis surpris par le domaine (absence de notes grillées si souvent présentes au nez dans les CRs) et par la qualité du vin pour cette appellation. Le plus bel aligoté bu à ce jour et mon premier Coche. Merci Charles.
Bien+/TB

Domaine David Duband, Vosne Romanée 2017

Garfield: Belle robe rubis, le nez est appétant, fruits rouges compotés, pivoine à fond, un peu d’orange sanguine, épices. En bouche le vin est ample, long, finale un peu ferme encore avec des notes de vendange entière qui se révèleront à minima (orange sanguine, herbacé). La pivoine fait évoquer Vosne, le côté « corsé » plutôt Gevrey, je trouve le vin bien jeune mais bien concentré, 18 m’irait bien (le coté poivré en finale).
On est à mon sens déjà dans une phase de dégustation très intéressante malgré la petite fermeté en finale, d’ici un a deux ans cela devrait être à son apogée. J’ai été ravi de pouvoir gouter ce vin à l’aveugle qui m’a rassuré sur la qualité des vins du domaine, j’avais notamment peur que la vendange entière ne soit trop présente, là pas du tout ce sont des petites touches qui ajoutent en complexité et en fraicheur. Très bien, avenir radieux.

Vésale: Mon apport, carafé une bonne heure environ
La veille, en discutant avec Charles, toujours lui, on évoque les domaines que l'on dit faire gouter à Nico, à savoir Bouvier et Violot Guillemard...arrivé dans la cave, mon choix s'est donc porté sur ni l'un ni l'autre!
La robe est claire, très peu extraite, 
Le nez est sur les petits fruits rouges, la pivoine, la rose séchée, quelques épices,
La bouche présente un très joli touché de bouche, élevage très discret, pas de tanins, pour autant il y a de la structure et une belle densité aromatique, jolie longueur
Très bien

Vyat: Belle robe rubis. Au nez, tout d'abord les fruits rouges puis le litchi prend le dessus  . Les siamois me disent que ce serait plutôt la pivoine mais que les deux se ressemblent olfactivement.
Ce nez est très beau et on ressent les épices après quelques minutes dans le verre. Un vin qui me parait assez jeune, rien de surprenant vu l'apporteur de cette bouteille  .
En bouche, c'est très agréable, pas de tannins, un fin élevage bien intégré, un pinot infusé très bien fait mais avec une belle structure. Le vin présente une belle longueur mais pas non plus impressionnante et je me dis que ce vin est d'un niveau village.
Je pars sur un Gevrey Chambertin village 17. J'ai au moins le millésime mais je me suis trompé de quelques kilomètres. TB et peut se garder encore pas mal d'années.

Domaine Patrice Rion, Vougeot 1er Cru Les Cras 2013

Garfield: robe plus sombre, nez tertiaire déjà avec surtout cuir/fourrure et sous-bois, en bouche le vin est dense avec une grosse puissance et encore bien tannique, pas de boisé perçu en revanche. L’acidité finale un peu élevée me fait penser à 2012, on partait sur Nuits premier cru ou Corton pour le style robuste. Après avoir eu l’indice sur Côte de Nuits, on tente tous les villages un par un jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un, le plus rare… Jolie expérience sur un millésime pas évident, un peu trop « viril » à mon gout cependant. Bien -

Vésale: Robe plus sombre, mais aussi plus évoluée,
Nez plus sombre également, fruits noirs, un peu de tertiaire avec des notes d'humus,
En bouche, c'est plus épais et extrait que le précédent, les tanins sont encore présents, c'est long et large,
On part sur un vin plutôt avec de la charpente, style Nuits du sud,
Manque un peu de finesse pour être totalement dans mes gouts, 
Bien +

Vyat: Mon apport. Ouvert deux heures avant dégustation.
Robe sombre et plus évoluée. Au nez, des fruits noirs, du cuir et de l'humus. On est sur un pinot plus vieux que le précédent. Le vin est plus dense et plus puissant que le Vosne, encore un peu tannique. Lors de la dégustation au domaine de ce vin, j'avais dans mon souvenir un vin plus élégant et floral, alors que là on est dans le massif (l'impression de passer d'une danseuse étoile à un pilier de rugby en 5 ans).
En bouche, l'acidité de ce millésime compliqué en Bourgogne est présente mais s'intègre bien, les fruits noirs et rouges sont complétées par les notes tertiaires. Un pinot nuiton à l'ancienne. B+

Au final, un très bon moment passé ensemble autour de belles bouteilles et en espérant que l'on trouve le temps de se recroiser avant d'aller chercher nos allocations à Chassagne-Montrachet chez Thibaut Morey au printemps prochain.