Vendredi dernier, j’ai enfin eu l’occasion de réinviter quelques amis proches et fins dégustateurs, non pas pour une dégustation à l’aveugle mais pour un bon repas prétexte à la découverte de quelques vins du Jura. Une région particulièrement appréciée de tous les convives !

J’ai proposé tous les vins de la soirée … à l’exception de la bulle inaugurale, apportée par l’un des invités.

On commence donc par celle-ci : 

Domaine Pignier, L’Autre (non-millésimé), Crémant du Jura
100% Chardonnay / Vieillissement sur lattes pendant 28 mois / Non dosé, sans soufre rajouté / alc. : 11%
Pas d’indication sur le millésime. L’ami qui l’a apporté l’a acheté au domaine en 2016 ou 2017 (souvenir plus très précis).

Robe : assez évoluée mais nette.

Nez : noisette, fruits blancs confits, un peu d’amande et de fruits secs.

Bouche : bulle fine, bouche équilibrée, de la fraîcheur, touche beurrée discrète, longueur moyenne à bonne.

J’avais déjà goûté le simple Crémant chez Pignier, mais cet Autre me semble un peu supérieur. Un vin pas fatigué et très net pour un vin sans soufre ajouté qui a déjà quelques années au compteur. Très bien. 


On enchaîne avec une triplette de rouges : 


Domaine de la Renardière, Ploussard 2021, Arbois Pupillin
100% Ploussard / Vignes plantées sur marnes rouges du Jurassique / alc. : 12%
Deuxième expérience pour moi sur un vin du domaine (première en rouge).

Robe : très claire et un peu trouble.

Nez : fruité (fruits rouges), floral, frais.

Bouche : fraîche sur les petits fruits rouges, avec une pointe de rhubarbe, et quelques épices discrètes. Fine acidité en finale. Longueur moyenne.

Un vin léger, fruité, frais, digeste … aucune complexité mais un vin agréable. Je n’ai pas décelé de sous-maturité sur ce millésime, même si la matière est légère. Bien+ 


La Maison de Rose, Pinot Noir Les Vignes Blanches 2020, Côtes du Jura
100% Pinot Noir / Vignes exposées au sud-est / alc. : 13,5%

Robe : assez sombre, relativement dense, un peu mate.

Nez : fruit discret (entre rouge et noir) mais frais, quelques notes plus végétales et florales.

Bouche : souple mais avec un poil de rusticité, du fruit frais (fruits noirs avec une touche de fruits rouges), du végétal mais pas dérangeant et qui donne un peu de mâche. Vin facile et léger mais avec quand même un peu de structure derrière.

Tout le monde trouve ça bon, même si l’un des convives fan de PN déclare qu’il n’aurait pas reconnu le Pinot à l’aveugle. Bien++ 


Domaine Courbet, Trousseau Violette 2019, Côtes du Jura
100% Trousseau / alc. : 14%

Robe : entre rubis et grenat, assez nette.

Nez : fruits rouges mûrs, épices, quelques notes florales et végétales. Quelques notes de torréfaction aussi.

Bouche : très structurée, sur un fruit (rouge et noir) mûr mais pas confit. En seconde partie de bouche, une fine minéralité se détache ainsi qu’une belle acidité qui permet de dompter la maturité de la bouche et d’allonger le vin.

Densité et élégance, maturité et (relative) fraîcheur, gourmandise et fond … le rouge de la soirée : très bien ! 


On passe aux blancs. J’étais ambitieux, j’avais préparé 4 bouteilles. Mais les papilles étaient déjà fatiguées, je n’en ai finalement servi que 2. Un ouillé et un « demi » ouillé !


 Domaine Champ Divin, Cuvée Castor, Côtes du Jura
Savagnin & Chardonnay ouillés / alc. : 13,5%

Robe : assez pâle, limpide.

Nez : fruits blancs (poire), amande et notes beurrées.

Bouche : ample (matière assez large) mais dynamique, toujours sur les fruits blancs et des notes beurrées. La tension s’efface toutefois un peu avec le réchauffement. Longueur moyenne.

Un vin que j’avais déjà bu et commenté en août 2021. Je suis un peu moins convaincu que lors de ma précédente expérience (peut-être l’effet séquence) … mais il y a quelque chose qui demeure : la typicité toute relative du vin. Toutefois, celui-ci reste agréable : bien. 


Et on termine, sur les fromages, avec ce vin : 

Domaine de la Borde, Savagnin Les Écrins 2016, Arbois Pupillin
100% Savagnin / Terroir d’argiles bleues schisteuses du Lias / Elevage ouillé en foudre pendant 2 ans, puis sans ouillage pendant 2 années supplémentaires / alc. : 13,5%

Robe : assez pâle et moyennement limpide.

Nez : agrumes confits, quelques fruits blancs, noisette, céréales, notes oxydatives.

Bouche : attaque sur des notes oxydatives, de fruits secs, puis sur les agrumes confits, la noisette avec toujours une touche céréalière. Le vin attaque plutôt en rondeur avant de se tendre et de présenter un profil ciselé et très frais. Belle longueur.

Très bon vin. 


Voilà, ce fut finalement une série de bonne facture : le Pignier, le Courbet et la cuvée Les Ecrins se sont nettement détachés. Ce ne fut pas vraiment une surprise. 

Merci de m’avoir lu ! 

Fred