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Les irréductibles s'accordent sur le menu

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Les irréductibles s'accordent sur le menu a été créé par Ilroulegalet

Ce mois-ci, Nicolas qui est la plus fine toque du groupe a proposé de cuisiner un menu auquel nous devions accorder un vin de nos apports. Bonne ambiance, jolis plats et bons vins dans une chouette ambiance à l'abri des éléments survoltés ce soir-là.

L'apéritif était constitué de polenta marinée dans un bouillon de poulet, puis panées et frites avec de la tomme de Savoie affinée et un mélange de deux poivres concassés. La première entrée utilisait le bouillon avec une raviole poulet/gingembre accompagné de coriandre et de radis noir. A suivi un tataki de veau mariné dans le bouillon condimenté au soja, vinaigre de riz, huile de sésame accompagné d'un décadent beurre de cacahuète fumé ainsi qu'une purée de radis noirs et de pickles du même. Enfin, le plat fut un filet de boeuf cuit en basse température avec des échalotes confites au soja/miel/vinaigre de riz accompagné d'une purée de patate douce liée au bouillon. Le dessert fut une plus terre-à-terre et non moins délicieuse tarte au citron de Claire Heitzler (dont la meringue a malheureusement subi les cahots de la ligne 5).
 

Vin 1 : Savoie, Maison Philippe Grisard- Originelle Mondeuse Blanche (base 2018-2019)
13°.  Fiche technique.  Terroir d'éboulis calcaire, élevage en cuve sur lies fines durant 10 mois. Assemblage de 2 années, probablement en raison de faibles récolte ? A accompagné la polenta panée à la tomme de Savoie.

Robe d'or plein et assez capiteuse dans le verre. Bouquet qui fait penser à une roussanne sudiste : du fruit (abricot, amande, pêche charnue), du gras et de la largeur. En bouche, la puissance n'est pas celle du nez, ce qui permet d'éliminer les vins blancs du Rhône Sud et nous oriente plutôt vers un Chignin Bergeron. Néanmoins, l'équilibre ne se refait pas sur des amers nobles et l'acidité reprend du poil de la bête lors de la finale. Si la Savoie nous semble logique, et modulo nos tendances déviantes à prendre des trucs étranges, nous tablons sur un "néo" cépage savoyard. Et c'est donc une mondeuse blanche.

Accord : La certaine rondeur du vin, sans la masse des vins plus sudiste convient très bien à l'apéritif puisque le gras et le punch sont l'affaire du fromage et de la polenta. En finale, l'acidité du vin s'accorde avec les poivres et allège l'ensemble.

Vin 2 : Loire, Domaine Fournier Longchamp (FL) - Savennière Chamboureau 2010
13,5°.  Fiche technique.  Parcelle à l'est de Savennières entourant le château éponyme. 100% Chenin de schistes. En transition

Robe présentant de l'évolution et qui arbore une couleur cuivrée. Bouquet puissant et assez complexe avec du fruit exotique, de la prune, des traits un peu plus végétaux ainsi qu'une très légère volatile. Sous le palais, c'est persistant, assez rond et bien étiré façon "schistes", un peu d'amertume se manifeste également mais la volatile ternit pour moi la finale. Les camarades sont moins gênés même s'ils m'accordent qu'ils s'en passeraient bien.

Vin 3 : Bordeaux, Pessac-Léognan, Château Latour-Marcillac 2018
13,5°.  Fiche technique.  55% sauvignon, 45% sémillon. Millésime chaud et de bonne qualité même si stressant à la vigne. Pour accompagner la raviole de poulet avec son bouillon gingembre/coriandre/radis noir.

Robe jeune, jaune pâle et très légèrement capiteuse. Nez attractif et complexe : floral, fruité (agrumes) et avec une légère présence de boisé intégré. Attaque ronde et charnue, confortable avec des arômes similaire au nez. Finale sapide et fraîche, avec de la persistance. C'est indéniablement bon et même plus que ça.

Accord : plutôt bien réussi sur la rondeur et la générosité en contrepoint du plat qui misait plus sur l'acidité.

Vin 4 : Arménie, Zorah - Karasi 2020
14°. 100% Areni.  Explication par les passionnés du vin.  Vignes d'altitudes préservées du phylloxéra, élevage en amphore arménienne. En accompagnement du tataki de boeuf mariné et son beurre de cacahouète fumé.

Robe noire, dense et profonde. Nez puissant de fruit noir et quelques herbes, sans grande complexité néanmoins. En bouche, c'est sphérique, agréable et aisé de boire : à la fois goûteux et relativement soyeux de texture, le vin a tout de même été clivant. En effet, j'ai trouvé qu'à l'instar des primitivos, c'était un vin qui surfait sur l'alcool comme un ékranoplane et qui manquait de profondeur et de densité aromatique. Un vrai vin accessible et de barbecue mais relativement bas sur une échelle objective de qualité.

Accord : Raté, le vin se délite sur le beurre de cacahouète et il n'y a pas de mise en valeur particulière.

Vin 5 : Allemagne, Baden, Weingut Bernhard Huber - Malterdinger Bienenberg Spätburgunder Grosses Gewächs 2017
13°. Sol de calcaire avec une veine de fer. C'est le grand cru bis du domaine (le Schlossberg étant le plus équilibré, le Wildenstein étant la surcuvée). Elevage en barrique durant 18 mois. Pour accompagner le filet de bœuf cuit à basse température, ses échalotes confites et la purée de patate douce.

Robe de pinot noir : légère transparence, reflet rubis, c'est coruscant et sexy en diable. Bouquet de bourgogne fort bien né : potpourri, pivoine, framboise et un peu de terre. En bouche, la texture est soyeuse et agréable, l'aromatique est déjà ouverte même si pas encore très complexe. Surtout, tout en conservant la légèreté du cépage, le vin transmet une impression de densité laminaire bien supérieure à l'areni : la profondeur est là et le vin change à chaque fois que l'on grume tout en demeurant éminemment plaisant.

C'est aussi compliqué à trouver que du bourgogne, même si ça n'en est pas. Mais ce vin est très bien comme il est et en a encore beaucoup sous le pied.

Accord : La texture du filet de bœuf fait écho à celle du vin. La puissance de l'échalote confite révèle les ressources et la profondeur du vin. L'ensemble est par conséquent très plaisant.

Après le chouette plateau de fromage où les blancs sont éclusés, place à la tarte au citron et son vin.

Vin 6 : Loire, Vouvray, Domaine du Clos Naudin - Moelleux 2009
13°. Environ 80g de SR.  Fiche de ventealapropriété.  100% chenin. En accompagnement de la tarte au citron de Claire Heitzler.

La robe est exagérément cuivrée et tire vers le marron de la salle d'aisance. Bouquet puissant, complexe de tarte tatin, coings, sucre candi et caramel. Malheureusement, de l'oxydation ternit l'ensemble. En bouche, les sucres intégrés ne sont perceptibles qu'à l'attaque. Il y a beaucoup de puissance sur le palais, une pression et une longue persistance d'arômes qui reprennent ceux du nez mais malheureusement, une amertume désagréable envahit la finale et on se retrouve avec l'impression de lécher un vieux clou rouillé. C'est la deuxième expérience décevante sur un moelleux de Naudin en 2 mois, et finalement nous prenons peu de plaisir avec cette bouteille. 

Accord : la bouteille étant décevante, nous tentons un accord avec un suppléant : un vin de prune aromatisé au yuzu venu du Japon. C'est une trouvaille de Nicolas et celle-ci avec ses 12,5°, son SR intégré s'accorde parfaitement à la meringue de la tarte. Essai validé !
 
 Le bouillon et sa raviole.


Le tataki de veau  .

 
Délicieux filet de bœuf cuit à basse température. 

Sven. Curieux de tout, prédilection pour les vins blancs légers et européens.
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10 Mar 2024 11:54 #1
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