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Bonne bouteilles chez les grand patrons ???

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______Bonsoir a tous et toutes .

Un petit article de 4 pages dans le magazine Capital février 2008,
raconte la passion du vin de certain grand dirigeants .
La cinq grand patrons devoile une partie de leur cave.
Et certain de ses dirigeant ont la connaissance de père en fils des vins mais d'autre sont aider par des "coach".
Leur cave de 3000 a 800 bouteilles de grand crus , jusqu' a certaine bonne trouvaille a 6.50e
Certain on fait de très bon achat et d autre achéte pour revendre !!!.

@micalement .
02 Fév 2008 23:55 #1

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Réponse de Mettero sur le sujet Re: Bonne bouteilles chez les grand patrons ???

je veux bien les trouvailles à 6,50. Pour les trouvailles à 650 euros , je passe

De plus, je pense que certains LPVistes ont des caves à faire pâlir les grands patrons, non ?
03 Fév 2008 00:11 #2

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Réponse de viny95 sur le sujet Re: Bonne bouteilles chez les grand patrons ???

Pour infos :
__ Le costières de Nimes , des caves de Jonquiéres Saint Vincent , proches de Beaucaire ( Gard )
__Le Morgon 2006 de Jean Paul Thévenet ( 16 e )
__Le Gigondas 2000 de Didier Bezt ( 20e ).

Voila Mettero :)-D

@micalement .
03 Fév 2008 00:19 #3

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Bonne bouteilles chez les grand patrons ???

Celui qui, s'il le voulait, aurait accès à la plus fabuleuse cave, c'est quand même Bernard Arnault. Car la cave d'Yquem, de Moêt, de Ruinart, et de pas mal d'autres vins, ça fait un sacré trésor. Mais ce n'est pas un amateur de vin.

Pour le reste, la notion de belle cave est indépendante de la notion de grand patron. Mais dans une revue comme Capital, ils font un reportage, un point c'est tout.

Je crois que la cave d'Albert Frère est assez exceptionnelle. Celle de Martin Bouygues aussi. Généralement, s'ils achètent des grands chateaux, ils ont aussi de grands vins en cave.


Cordialement,
François Audouze
03 Fév 2008 21:22 #4

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Réponse de Senninha sur le sujet Re: Bonne bouteilles chez les grand patrons ???

La cave de François PINAULT ne doit pas être mal non plus ....
04 Fév 2008 15:56 #5

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: Bonne bouteilles chez les grand patrons ???

Je crois que la cave d'Albert Frère est assez exceptionnelle

On peut même parler DES caves d'Albert Frère. Je me rappelle avoir lu une très bonne interview de lui dans la RVF. Il racontait qu'il avait des bouteilles stockées dans les meilleurs restaurants du monde où il piochait dedans quand il y venait y manger.

Eric
Mon blog
05 Fév 2008 07:33 #6

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Réponse de Jéjé34 sur le sujet Re: Bonne bouteilles chez les grand patrons ???

Eric B écrivait:
Il racontait qu'il avait des bouteilles stockées dans les meilleurs restaurants du monde où il piochait dedans quand il y venait y manger.

::o Le rêve...ça c'est la classe !
07 Fév 2008 14:53 #7

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Réponse de viny95 sur le sujet Re: Bonne bouteilles chez les grand patrons ???

Bonsoir a tous et toutes .

Apres quelque recherche j'ai trouver ceci :

__La cave à vin de la Tour d'Argent est la plus importante et prestigieuse de Paris avec 450 000 bouteilles réparties en 15 000 références (dont un quart vieilles de plus de 20 ans) répartie sur 900 m² et deux étages, à deux mètres sous terre.

___Pour ce qui est des vins, la cave de l'Assemblée Nationale semble jouir en revanche, depuis l'ère Jacques Chaban-Delmas, d'un prestige particulier. Qu'est- ce qui caractérise et distingue la cave du Sénat ?
Le Président Poncelet a souhaité opérer un rééquilibrage, la cave du Sénat étant, c'est vrai, assez traditionaliste et surtout tournée vers les bordeaux. Or le Sénat se doit de représenter toutes les régions et tous les terroirs de France. C'est ce que nous sommes en train de faire. Le Président a notamment souhaité faire découvrir à ses hôtes des vins de la vallée du Rhône extraordinaires comme le condrieu de Georges Vernay ou le château-neuf du pape blanc du château la Nerthe. Les vins du Languedoc et du Sud-Ouest auront également bientôt droit de cité, car ces vins ont fait des progrès fulgurants ces dernières années.

___Une cave de 15.000 bouteilles .

Pour ses dîners, le président de la République dispose d'une équipe de 20 personnes aux cuisines, qui chaque jour préparent environ 300 couverts pour le chef de l'Etat, sa famille, ses conseillers et leurs invités. La cuisine est placée sous la responsabilité du service de l'intendance : 77 personnes qui ont aussi la responsabilité de la cave de l'Elysée, soit 15.000 bouteilles de vins prestigieux. Frais supplémentaires : depuis la présidence Pompidou, "la cuisine de l'Elysée -hommes, matériels, ingrédients...-", accompagne à l'occasion de ses voyages à l'étranger le chef d'Etat, écrit le député Dosière. Depuis près de quarante ans, c'est le maître queue Bernard Vaussion qui dirige la cuisine de l'Elysée.


@micalement.
07 Fév 2008 23:31 #8

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Bonne bouteilles chez les grand patrons ???

Il se trouve que j'ai visité la cave du Sénat, qui est d'une maigreur assez spectaculaire.
Et la carte de la "cantine" du Sénat comporte des vins très simples. Il n'y a que par accident des vins qui représentent les fleurons du vin français. Car il faut faire simple quand on est élu.
Ce que je n'ai pas vu, c'est la cave du président du Sénat. Je pense que celle-là, ça doit être du solide !!!

Puisqu'on aborde le cas des élus, de plus en plus, il faut faire "peuple". C'est pour ça que la mairie de Paris a vendu sa cave, comme si dans ce palais assez exceptionnel, boire un grand vin français était inenvisageable. Dans ce cas-là, il vaudrait mieux mettre la mairie de Paris dans le 9-3.

Même chose à l'Elysée, où chaque fois, j'ai bu des vins convenables bien sûr, mais choisis dans une gamme politiquement correcte.


Cordialement,
François Audouze
09 Fév 2008 19:36 #9

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Réponse de Gombi sur le sujet Re: Bonne bouteilles chez les grand patrons ???

Pour ce qui est de la cave du Sénat et de l'Assemblée Nationale; il faut savoir que le choix des vins est plus ou moins dictés par les sénateurs et députés qui "placent" les vins de la coopérative locale (ca rapporte plus de vois que un seul vigneron !!!)

Xavier
09 Fév 2008 21:41 #10

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Réponse de Gael sur le sujet Re: Bonne bouteilles chez les grand patrons ???

Alors là, personne ne se plaint plus des dépenses somptuaires de l'État et des économies potentielles à réaliser... On va quand même pas s'attaquer aux privilèges de nos élus quand même ?
10 Fév 2008 00:03 #11

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Ah ben non, c'est pour le prestige et le rayonnement de la France. (:P)
Ce n'est plus de la gabegie.

+
PP.

PS : à lire second degré un brin moqueur.
10 Fév 2008 11:45 #12

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Réponse de Jéjé34 sur le sujet Re: Bonne bouteilles chez les grand patrons ???

François Audouze écrivait:
> Il se trouve que j'ai visité la cave du Sénat, qui
> est d'une maigreur assez spectaculaire.
> Et la carte de la "cantine" du Sénat comporte des
> vins très simples. Il n'y a que par accident des
> vins qui représentent les fleurons du vin
> français. Car il faut faire simple quand on est
> élu.
>
> Puisqu'on aborde le cas des élus, de plus en plus,
> il faut faire "peuple". C'est pour ça que la
> mairie de Paris a vendu sa cave, comme si dans ce
> palais assez exceptionnel, boire un grand vin
> français était inenvisageable. Dans ce cas-là, il
> vaudrait mieux mettre la mairie de Paris dans le
> 9-3.
>
> Même chose à l'Elysée, où chaque fois, j'ai bu des
> vins convenables bien sûr, mais choisis dans une
> gamme politiquement correcte.



Je ne suis pas d'accord !

J'ai pris des cours de dégustation avec un ancien sommelier du restaurant du Sénat: on va pas pleurer sur la qualité des vins.
Faut s'entendre sur la notion de "simples", hein.

Imaginez, les pauvres sénateurs sont au Chambertin, pas de DRC de 40 ans d'âge, où va t'on, tout fout l'camps !?

Autant quand la France reçoit des hôtes étrangers par exemple, je comprends tout à fait qu'il y ait des vins d'exception.

Par contre pour la "salle de sieste" de pré-retraités qu'est le Sénat, il n'y a aucune légitimité à sacrifier les plus grands crus français.
11 Fév 2008 09:15 #13

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Bonne bouteilles chez les grand patrons ???

Jéjé,
Sauf qu'à la cantine du Sénat, les sénateurs règlent leur note. Ils pourraient boire ce dont ils ont envie.
Ils doivent avoir des frais de représentation, mais ils sont sans doute plafonnés ou budgetés, et pas libres.
Alors, celui qui veut boire comme il veut pourrait le faire.
Or le sénateur qui m'a invité était très soucieux de ce que nous allions déguster.

L'homme qui gère la cave du Sénat est très sympathique. Il a des prix extrêmement doux, car des vignerons considèrent ce lieu comme une vitrine pour leurs vins. Mais il n'y a pas beaucoup de très grands vins comparativement à ce qui se passe dans des caves publiques elles aussi.

Sur le côté jugement, tu exprimes ce que tu penses. Et chacun pense ce qu'il veut. Il y a un tel fauxcuïsme de comportement chez certains pour faire peuple, dont l'exemple fameux de Laurent Fabius allant chercher ses croissants en charentaises, que je pense qu'ils feraient mieux d'être naturels et pas faussement coincés.

Remarque, quand je vois ce que ça entraîne pour l'image de Sarkozy, il est peut-être préférable de ne pas trop se lâcher et de rester très politiquement correct.


Cordialement,
François Audouze
11 Fév 2008 13:44 #14

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Réponse de patrick13012 sur le sujet Re: Bonne bouteilles chez les grand patrons ???

Les dépenses publiques sont un grand débat!

Mais rassurons nous, notre cher (au sens onéreux??;)) Président ne boit que de l'eau (paraît-il:)o), et son prédécesseur que de la bière, bref, pas de raison d'être inquiet...

«On distingue dans l'eau son propre visage mais dans le vin on aperçoit le cœur d'un autre.»
Patrick
11 Fév 2008 14:15 #15

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Réponse de Aficionado a los vinos sur le sujet Re: Bonne bouteilles chez les grand patrons ???

La cave de l'Assemblée nationale a beaucoup perdu depuis le passage de Fabius au perchoir, dans les grandes heures du "socialisme hotelier". Il a beaucoup puisé dans le trésor constitué par Chaban.
12 Fév 2008 13:24 #16

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Bonne bouteilles chez les grand patrons ???

Jack Lang selon des rumeurs, aurait un peu profité de la cave du ministère de la culture. Bruit fondé ou non, je ne sais pas.


Cordialement,
François Audouze
12 Fév 2008 13:55 #17

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Réponse de Jean-Marie Cade sur le sujet Re: Bonne bouteilles chez les grand patrons ???

Ah bon ? Fabius qui puise, Lang qui prend ? Sont-ce des affaires jugées ? Ou la Justice suit-elle son cours?
Curieux ces posts sur LPV ?!?
12 Fév 2008 14:22 #18

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Bonne bouteilles chez les grand patrons ???

Nous sommes juste mauvaises Lang !


Cordialement,
François Audouze
12 Fév 2008 15:03 #19

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Réponse de Gael sur le sujet Re: Bonne bouteilles chez les grand patrons ???

77 personnes qui ont aussi la responsabilité de la cave de l'Elysée, soit 15.000 bouteilles de vins prestigieux...

soit 1 personne pour 194 bouteilles dormantes, quoi de plus normal ?

Comment Jack Lang aurait il pu ramener les bouteilles du Ministère ? La République est elle aussi bananière que ça ? Quoique Gaymard dans 600 m2 avenue Montaigne (entre autres), ça laisse songeur... non ?

Gael
12 Fév 2008 18:33 #20

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Réponse de RaymondM sur le sujet Re: Bonne bouteilles chez les grand patrons ???

Quand on apprend le nombre d'objets du patimoine national qui disparaissent chaque année dans les ministères, avec la palme pour le ministère de la culture !!!!!!!!!!!

Il faut être bien naîf pour penser que certains vont se gener avec quelques bouteilles de GC 8-)
12 Fév 2008 20:47 #21

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Réponse de viny95 sur le sujet Re: Bonne bouteilles chez les grand patrons ???

---- Bonsoir a tous et toutes

Voici d autre infos malheureusement trés dépasser par le temps !!!!!

A LA TABLE DES PRESIDENTS
Pierre Scott - 10/07/1995 - L'Expansion

Le cliché du patron savourant son cognac avec un gros cigare a vécu.

Crise aidant, les entreprises ont tendance à abolir les privilèges, et les salles à manger des présidents subissent le sort des dernières dépenses de prestige. Elles se normalisent à grands pas, qu'elles soient concédées à des sociétés de restauration collective ou qu'elles se résignent à une cuisine d'assemblage, bricolée par un extra. C'est infâme. Le niveau moyen des tables de direction devient lamentable. A chaque fois, je retrouve le même magret sous vide trop cuit, baignant dans une sauce crémeuse , s'indigne Jacques Machurot, le président gastronome des Affichages Dauphin.

Les salles à manger mal aimées ont pourtant un indéniable intérêt économique. Un repas chez nous revient à 300 francs, vin, personnel et charges sociales comprises, soit nettement moins cher qu'un bon restaurant. Et en plus, c'est de l'argent qui reste à l'intérieur de la société , affirme Jean-Claude Boumekla, directeur de la restauration et des réceptions du GAN. Un autre argument, gastronomique, plaide en faveur de ces tables. Elles représentent le dernier bastion de la vraie cuisine bourgeoise, cultivant des plats traditionnels pour lesquels il faut du temps, et des moyens. Les rares restaurants de direction qui s'offrent encore un chef à demeure peuvent se permettre de réaliser de délicieux archaïsmes, comme les soufflés suissesse, les gigots de sept heures, les savarins... Les meilleurs chefs ont d'ailleurs décidé de préserver leurs traditions en se regroupant dans la Société des cuisiniers français, qui propose les services de certains d'entre eux à des particuliers.

A chaque patron son style. Jacques Calvet ne boit pas de vin et le verre de ses hôtes n'est pas souvent rempli. Quant à Jean-Paul Baudecroux, le patron de NRJ, il est si pingre que quand il se résigne enfin à inviter quelqu'un, il le sort dans le chinois du coin, à 90 francs le repas. L'idéal, bien sûr, est d'être convié à la table de l'un des présidents gastronomes du Club des cent, tous très concernés par les marmites de leurs cuisines. Claude Bébéar, Jean-Louis Beffa, Michel David-Weill, Pierre Dauzier, Jean-René Fourtou, Didier Pineau-Valencienne, Bruno Roger, Louis Schweitzer comptent parmi ses membres distingués. Il reste néanmoins difficile de se consoler de l'époque de gloire d'Ambroise Roux et surtout de Jean-Marc Vernes, qui n'hésitait pas, quand il se déplaçait à un conseil d'administration, à proposer les services de son chef personnel, craignant que la cuisine de son hôte ne soit pas à la hauteur.

La banque Les banquiers d'affaires savent recevoir. Surtout lorsqu'ils ont investi dans le vignoble. Dans des hôtels particuliers de luxe, les maîtres d'hôtel en gants blancs susurrent le nom des grands vins derrière les convives. On sert de grands crus classés du Bordelais chez Lazard, les lafites des meilleures années chez Edmond de Rothschild. Côté vin, la palme du fair-play revient à Paribas, qui offre parfois un gruau-larose produit par son concurrent Suez. Côté gastronomie, la cuisinière d'Edmond de Rothschild, Violette, est un personnage de légende. L'establishment lui reconnaît les meilleures pommes de terre sautées de Paris. Plus sophistiquée, la table de Marc Viénot (Société générale), où les oeufs brouillés aux truffes sont du grand art.

L'assurance Axa peut se flatter d'une cave exceptionnelle, vitrine de ses nombreuses propriétés : pichon-baron, sauternes château-suduirot ou grand tokay, tous produits par Axa Millésimes. La table du GAN, quant à elle, se caractérise par une excellente cuisine et des menus classiques, type asperges vertes sauce mousseline et carré d'agneau aux petits légumes de saison. Le tout arrosé d'un château-clinet, d'un pomerol grand cru ou d'un château-kirwan, troisième grand cru de Margaux des meilleures années.

L'industrie agroalimentaire Danone mérite un carton jaune. La direction du groupe présidé par Antoine Riboud reçoit dans des salles à manger lugubres et la présentation, après le plat de résistance, de la série des yaourts maison est un vrai pensum. Eridania Béghin-Say est nettement mieux loti. Ses tables proposent plusieurs centaines de menus différents chaque année. Le pudding de homard ou l'agneau de Pauillac intégralement découpé puis reconstitué, servi avec ses cinq légumes, méritent un vrai coup de chapeau. La table de Sucre Union est aussi un temps fort de la gastronomie grâce au chef, débauché du Crédit lyonnais.

Les spiritueux Les fines fourchettes regrettent la grande époque de la terrasse Martini, du temps du baron Rossi, dominant tout Paris. Pascal de Genlis, le président du Groupe Hameur (Magimix et Robot-Coupe), l'a reprise et accepte de la louer pour des dîners privés de très grande tenue.

Dressée avenue Hoche, dans la verdure, la salle à manger de Mo«t et Chandon est une excellente adresse quand le roi du champagne ne reçoit pas sur ses terres, à Epernay, dans l'éblouissante orangerie Empire de l'avenue de Champagne. Non loin de là, Perrier-Jou«t a su reconstituer avec talent une maison Art nouveau, où le couple Ernst sait recevoir avec une rare chaleur. Bollinger n'invite que des clients triés sur le volet, dans une maison privée d'Ay incroyablement anachronique. Et Roederer, dans son hôtel particulier, cumule tous les atouts, le panache, le luxe bien tempéré, l'excellence des vins et le classicisme de la table.

Le luxe On pourrait croire que le monde du luxe cultive la démesure. Eh bien, non ! Si les présidents des sociétés de haute couture, de cosmétiques et de parfums invitent facilement dans les restaurants les plus fastueux, rares sont ceux qui vous reçoivent à domicile, tel Jean-Louis Dumas (Hermès). Alain-Dominique Perrin (Cartier), lui, reçoit rue François-Ier, au dernier étage de l'ancien hôtel conçu pour bluffer les magnats du pétrole. La cuisine y suit les humeurs diététiques du patron. Suivant un calendrier lié à son tour de taille, ses hôtes ont droit aux agapes ou font maigre. Une nouveauté, Christofle fait revivre ses salons classés de la rue Royale en faisant appel une fois par semaine à un chef extérieur.

La communication Trop pressés, trop américanisés, les publicitaires ne sont pas très portés sur la gastronomie. Publicis, près de l'Arc de triomphe, pourrait proposer la table la plus brillante de la capitale si Maurice Lévy desserrait les cordons de la bourse. Le Groupe Euro-RSCG a fait l'effort d'aménager une dizaine de salles à manger indépendantes autour d'un jardin presque zen. Logée à l'école Bouygues, TF1 condamne son chef à la rentabilité et assure un nombre impressionnant de couverts à des coûts très serrés.

Les vraies bonnes surprises tiennent à quelques personnalités marquantes, et fins gourmets, des médias. RTL a la chance d'être présidée par un grand connaisseur, Jacques Rigaud, qui a veillé personnellement à la cave des grands bordeaux et qui a su recruter un chef talentueux, Didier Briquet. Et la table triangulaire de neuf couverts ménage toutes les susceptibilités.

Le restaurant de Canal + porte l'empreinte d'André Rousselet.

Plusieurs salles à manger dominent le parc André-Citro«n, dans le 15e arrondissement de Paris. Dépouillé et high-tech (une table en verre, des fauteuils noirs), le décor contraste fortement avec la cuisine du chef, Jacques de Lafontaine, particulièrement chaleureuse. D'autant que Pierre Lescure, l'actuel président, aime la vraie simplicité, celle des potages et de la poule au pot. La table des Affichages Dauphin mérite une mention spéciale. Leur cave - plus de 5 000 bouteilles - est exceptionnelle, du romanée-conti aux plus grands crus classés du Bordelais. Et dans les grandes occasions, le groupe publicitaire fait appel aux plus belles toques de la capitale.

@micalement
15 Fév 2008 22:22 #22

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Réponse de viny95 sur le sujet Re: Bonne bouteilles chez les grand patrons ???

et ça :

Restauration - De plus en plus de grands crus dans l'escarcelle des grands patrons
Publié le 11/10/2006 source AFP

Des frères Bouygues à Bernard Arnault, en passant par la famille Peugeot, plusieurs prestigieux grands crus du Bordelais sont récemment tombés dans l'escarcelle de grands patrons français, autant attirés par l'image de marque des châteaux que leur potentiel d'exportation.

Sur une petite dizaine de châteaux ayant changé de mains au cours des six derniers mois, plus de la moitié d'entre eux ont été acquis, parfois à prix d'or, par des groupes industriels "à connotation familiale", relève Patrick Maroteaux, président de l'Union des grands crus à Bordeaux (sud-ouest). "Ce sont des gens qui ont compris que les grands crus, dont les prix ont fortement grimpé, font partie de l'économie des produits de luxe. Or, c'est un univers économique qui a un bon potentiel d'avenir en terme d'exportation", analyse-t-il. Selon ce professionnel, "ce sont les grands crus qui ouvrent les marchés en devenir, et le marché mondial du vin s'ouvre de plus en plus".

Des pays comme le Japon, la Corée, la Chine ou encore la Russie n'étaient pas consommateurs de vin il y a encore quelques années, souligne-t-il. Même le marché américain offre encore beaucoup de place aux vins européens. En avril, Martin Bouygues et son frère Olivier se sont offerts Château Montrose, un grand cru classé à Saint-Estèphe. Cette transaction, d'un montant d'environ 120 millions d'euros, fait actuellement l'objet d'une procédure en annulation de vente devant le tribunal de grande instance de Paris, à l'initiative de la fille de l'ancien propriétaire qui affirme ne pas avoir été informée de la vente, a-t-on appris auprès de l'avocat des Bouygues, Me Jean-Michel Darrois.

Fin juillet, c'est au tour de la famille Peugeot, associée à trois partenaires issus du monde viticole, de se laisser tenter par un premier cru classé 1855 à Sauternes, Château Guiraud. Le patron de LVMH Bernard Arnault, associé au financier belge Albert Frère, a, lui, opté cet été pour un Saint-Emilion grand cru, Château La Tour du Pin Figeac. Il avait déjà acquis en 1998, toujours avec l'homme d'affaires, le domaine Cheval Blanc, suivi un an plus tard de l'illustre Château Yquem. Le mois dernier, deux nouvelles ventes ont été raflées par de grands noms de l'industrie française, confirmant ainsi la tendance de ces dernières années.

L'assureur mutualiste La Mondiale a acquis Château Soutard, un grand cru classé Saint-Emilion, auprès de la famille Des Ligneries, propriétaire depuis environ deux siècles, tandis que deux membres du groupe Hermès, Laurent et Renaud Momméja, rachetaient Château Fourcas-Hosten, à Listrac. Les grands crus, qui couvre seulement 4% des volumes de vins de Bordeaux, représentent 20% du chiffre d'affaires de ce marché, et environ 70% des bouteilles partent à l'exportation, note Francis Cruse, directeur du syndicat des négociants en vin de Bordeaux, l'Union des maisons de Bordeaux. Si l'intérêt des grands patrons pour les domaines prestigieux n'est pas nouveau, la stratégie a évolué. "Château Couperie, acquis par Marcel Dassault dès 1955, a ensuite été rebaptisé Château Dassault.

Aujourd'hui, ce phénomène d'appropriation est fini", juge M. Maroteaux. "Dans le monde du vin, casser une marque connue est très dangereux", constate-t-il. Pour Philippe Castéja, président du Conseil des grands crus classés du Médoc, rien d'étonnant à ce que les grands châteaux séduisent les industriels, car depuis 150 ans, "ce sont toujours des gens de qualité qui achètent les domaines". "Pour eux, c'est comme avoir une très jolie toile dans un très beau salon", assure-t-il.

@micalement.
15 Fév 2008 22:27 #23

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Réponse de viny95 sur le sujet Re: Bonne bouteilles chez les grand patrons ???

----Bordeaux Business : Voyage dans le secret des prix des grands crus

Pour l'année de ses 85 ans, le propriétaire du Château Chasse-Spleen s'est offert le luxe de partir en éclaireur dans la campagne des bordeaux primeurs 1995. Il joue gros, car la rumeur, qui donne ce millésime comme le meilleur depuis cinq ans, a enfin ressuscité l'intérêt des acheteurs américains et asiatiques. Le 18 mars, un lundi, la nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre à travers le vignoble : « Chasse-Spleen est sorti à 8 heures ce matin à + 11 %. » Entendez : avec un prix en hausse de 11 % par rapport à l'année dernière. En mettant sa récolte en vente le premier, Jacques Merlaut a pris le risque d'être soit trop cher, et que « l'affaire se fasse mal », soit pas assez, et de passer à côté d'un juteux bénéfice. Mais ce Bordelais sorti d'HEC en 1931 avoue « s'être rarement autant amusé ». Il n'a jamais cessé de s'occuper de ses propriétés, confiées à sa petite-fille ­ 29 ans et un diplôme de physique ­ depuis la mort de sa fille et de son gendre dans un accident de montagne. On vient consulter comme un oracle le vieux sage, aveugle derrière ses lunettes aux verres fumés. « A mon avis, le millésime 95 justifie des augmentations importantes dans un petit nombre de châteaux seulement. Or les premiers crus classés, Margaux, Mouton-Rothschild, Latour, Haut-Brion et Lafite-Rothschild, s'apprêtent à mettre la barre très haut, et les autres propriétaires seront tentés de suivre. Le jeu est dangereux. L'histoire des trente dernières années montre qu'à Bordeaux chaque poussée de fièvre a été suivie d'une crise. »

Mais qui pourrait raisonner ce vignoble décidé à noyer dans l'oubli une succession de quatre millésimes décevants ? Il considère avoir suffisamment payé pour ses excès de la décennie précédente, quand les prix étaient montés au ciel sous l'effet de récoltes meilleures les unes que les autres. Le scénario du millésime 1995 semble reproduire celui de la surenchère de 1989, comme si le Bordelais n'avait pas tiré les leçons de sa traversée du tunnel. Un soleil radieux pendant l'été, des vendanges précoces, et la rumeur était partie. 1995 serait « la » grande année que tout le monde attendait. Dès l'automne, les négociants et les châteaux reçoivent régulièrement appels et fax d'acheteurs étrangers qui avaient déserté la place de Bordeaux. Le tam-tam résonne, et les propriétaires ont la tête qui tourne. Les médias américains colportent la nouvelle que les cinq premiers crus vont sortir en primeur à 250 francs la bouteille (prix de vente au négoce, hors courtage et taxes), soit une hausse qui frôlerait les 40 %. Oublié, le 1992 bradé à 130 francs !

La météo a fait monter la température et la mécanique inflationniste des primeurs s'est enclenchée sur la vitesse supérieure. Rien à voir avec celle du beaujolais nouveau. Ici, le vin n'est pas bu en primeur, mais seulement vendu. Autrement dit, l'argent rentre chez les propriétaires avant que la marchandise n'en sorte. Les bouteilles sont livrées deux ans plus tard, après que le vin a mûri dans des barriques en bois. Ce système, réservé à une quarantaine de crus parmi les plus réputés, est solidement verrouillé par les intermédiaires de la place de Bordeaux. Ainsi, le château est tenu de payer les services d'un courtier local et de vendre son vin à un négociant, local lui aussi, qui le cédera ensuite à un homologue, souvent étranger, et ainsi de suite jusqu'au consommateur. Quand la caisse est finalement livrée dans la cave du riche homme d'affaires de Hongkong qui va la boire, elle a été vendue au minimum quatre fois.

Les règles de ce système anachronique, qui est un véritable défi aux lois de l'économie de marché, ne sont pas écrites. Pourtant, tout le monde, ou presque, les respecte. « C'est archaïque, anarchique, et pourtant ça marche », ironise Jacques Merlaut. Car les propriétaires comme les négociants locaux continuent à y trouver leur compte. Jusqu'au jour où le consommateur jugera qu'ils ont trop tiré sur la ficelle. En effet, les crus classés bordelais figurent au final parmi les plus chers du monde. Le nouveau millésime saura tenir ses promesses de ce point de vue.

En mars, l'excitation est à son comble. Les professionnels déferlent sur la Gironde pour déguster des échantillons du jeune vin. Le critique américain Robert Parker hume, goûte, crache, mais ne dit mot. L'homme qui fait la pluie et le beau temps à Bordeaux depuis 1982, celui qui le premier a imaginé de noter sur 100 les vins du monde entier, réserve son verdict pour sa publication, The Wine Advocate. Pendant ce temps, les négociants, eux, multiplient les délits d'initié. En deux semaines, pas plus, les réputations seront faites ­ ou défaites. Celles des châteaux célèbres, mais aussi celles des plus modestes.

Le cinquième cru classé Pontet-Canet est un pauillac qui monte. Ce mercredi-là, dans le dégustoir carrelé de blanc comme un laboratoire, les frères Alfred et Michel Tesseron ont rempli les verres pour Alain Mosès et sa collaboratrice, de la société de négoce Twins. Les deux visiteurs échangent un regard en silence. Recrachent dans la vasque, chacun la sienne. Actionnent la fontaine. Le négociant bordelais lève le pouce : « On est ébahis, Alfred ! Ça va marcher du tonnerre de Dieu, si vous faites un prix qui reste dans le marché. » Alfred à son frère : « Et voilà, il essaie déjà de nous faire pleurer sur son sort... »

Après les dégustations en chaîne, la sentence. 1995 se révèle comme prévu un millésime de très bon niveau, mais hétérogène. « Il y a de très grands vins, mais aussi des choses un peu moyennes qui ne méritent pas le terme d'exception », résume un professionnel. L'euphorie retombe. L'heure est venue pour les propriétaires de « faire son prix », comme on fait son vin. Tout un art ! Chacun se targue d'avoir sa propre analyse du marché tout en observant les faits et gestes du voisin. C'est particulièrement vrai dans le club très sélect des premiers crus classés. Chaque printemps, depuis les années 80, les cinq châteaux sortent leurs bouteilles exactement au même tarif, exceptionnellement avec une différence de plus ou moins 10 francs. Et ne suggérez surtout pas aux propriétaires qu'ils s'entendent ! Ils protestent aussitôt : « Nous nous parlons ». Ou plutôt : « Nos directeurs se parlent ». Nuance. La bande a ses meneurs, actuellement Margaux et Mouton-Rothschild, incarnés respectivement par Corinne Mentzelopoulos et par Philippine de Rothschild, deux femmes de tête qui ont repris ces châteaux à la mort de leurs pères. Latour, racheté par l'homme d'affaires François Pinault en juin 1993, a aujourd'hui tous les atouts pour leur disputer la vedette, à la fois la qualité du vin et l'ambition. Lafite-Rothschild, qui appartient aux branches bancaires françaises des Rothschild, est plus en retrait. Tout comme Haut-Brion, propriété d'une famille américaine, les Dillon.

Les autres châteaux, sur le qui-vive, épient les intentions des premiers crus. Avec d'autant plus de fébrilité que la spéculation fait rage sur ce millésime. Il ne s'agirait pas de déchoir en appliquant des hausses plus faibles qu'eux. Smith Haut Lafitte, par exemple, joue son image sur ce simple chiffre. Ce cru classé n'avait plus la cote quand Daniel Cathiard l'a racheté en 1991. Natif de Grenoble, l'ex-propriétaire du groupe Genty-Cathiard (enseigne Go Sport, entre autres) a fait toute sa carrière dans la grande distribution, sa femme Florence dans la communication. Ignares des choses de la vigne. « La première année, on a gelé. La récolte était inférieure au quart de la normale. Nous ne connaissions personne. Nous avons ramé. » Lui s'est chargé de l'exploitation et de la vinification, elle, aussi exubérante qu'il est réservé, du commercial et des relations publiques. Les Cathiard ont baissé les rendements pour gagner en qualité, retrouvé la confiance de la place de Bordeaux et, reconnaissance suprême, réintégré la campagne de primeurs. Sur le millésime 1994, Smith Haut Lafitte est sorti avec une hausse de près de 30 %. Osé. Le négoce a suivi. « Nous nous sommes réajustés à notre vraie valeur », justifie Florence Cathiard. Cette année, ils seront suiveurs. « Nous attendons car nous voulons être dans le lit du marché. »

Quand on est une vedette, comme le sont les premiers crus, le problème est d'un autre ordre. Pourquoi se restreindre quand le monde entier se prosterne à vos pieds ? Nul ne sait, pourtant, où se situe le seuil à ne pas dépasser. Philippe Cotin, l'une des sommités de la profession, n'a d'ailleurs pas cette prétention. Le président du directoire de Mouton-Rothschild, 63 ans dont trente-huit dans la maison, a décidé de passer la main et fait là sa dernière campagne. « Le marché des vins jeunes, c'est la Bourse et ses rumeurs », s'enthousiasme le futur retraité. L'équivalent d'une petite place financière où, chaque année, seraient émises puis cotées plusieurs dizaines d'actions nouvelles. Sortir au bon moment, et surtout au bon prix, est une question de flair.

Comme dans un problème de robinet, tous les premiers crus ont au départ le même énoncé. La réputation du millésime est primordiale, plus importante sans doute que la qualité réelle. « A notre grande surprise, elle était faite alors que les dégustations n'avaient pas encore eu lieu », constate Philippe Cotin. Deuxième paramètre, la demande. Les Américains et les Japonais se manifestent, après une absence de quatre ans, et, phénomène nouveau, l'Asie du Sud-Est en général est acheteuse. Troisième paramètre, l'état des stocks sur le marché. « Aujourd'hui, les grandes années comme 1982, 1986 ou 1989 ne sont plus disponibles, ni dans le négoce ni dans la distribution au détail, affirme Philippe Cotin. Le circuit commercial est demandeur d'un grand millésime. » Enfin, si les vignes gelaient avant les saints de glace, au milieu du mois de mai, compromettant la récolte 1996, alors le marché des crus 1995 pourrait subir un coup de chaud. Voilà pour les multiples facteurs de hausse. Il n'y a guère que le franc fort et la conjoncture économique médiocre dans les pays occidentaux, en particulier dans l'Hexagone, qui incitent à la prudence.

Avril. Après trois semaines de campagne, les premiers crus n'ont toujours pas trouvé la solution du problème. Enfermés dans leurs tours d'ivoire, ils se tâtent. Faut-il mettre toute la récolte en vente au prix fort ­ 250 francs la bouteille ­, quitte à se faire traiter d'incendiaire ? Vaut-il mieux louvoyer, en lâcher une partie seulement à 230 francs pour ne pas affoler le marché, puis plus tard le reste, beaucoup plus cher ? Cruel dilemme que celui des riches et célèbres. Pendant ce temps, les sorties des seconds couteaux se suivent et se ressemblent, avec des hausses autour de 20 %. Château Giscours (appellation margaux) a fait la sienne en catimini. Sa récolte a failli être saisie par la famille Tari, propriétaire du foncier, pour un sombre différend avec le nouvel exploitant, un homme d'affaires néerlandais. In extremis, le tribunal a limité la saisie à moins de 10 % du vin de ce troisième cru. L'orgueilleux Château Pichon-Longueville-Comtesse-de-Lalande (pauillac) a lui aussi des démêlés avec la justice. Par une coïncidence malheureuse, son procès pour des faits vieux de trois ans tombe en plein dans la période sensible des primeurs. Ce deuxième cru est accusé d'avoir fait monter illégalement le degré d'alcool dans certaines cuves de la vendange 1992. Cette fois, ce sont la gérante, la générale May Eliane de Lencquesaing, et son ancien directeur d'exploitation, qui se déchirent. Mais le pichon-lalande 1995 est prometteur, et cet épisode ne semble pas devoir compromettre sa sortie.

Le matin du 10 avril, Haut-Brion met fin au suspense entretenu par les premiers crus. Le graves sort à 230 francs une « première tranche », selon l'expression consacrée, qui trouve immédiatement preneur auprès du négoce. Quelques jours plus tard, c'est au tour de Mouton-Rothschild, puis de Margaux, dans les mêmes conditions. Et personne n'attend de surprise de la part de leurs deux acolytes.

Les bouteilles, encore virtuelles, de haut-brion, mouton-rothschild et margaux 1995 sont donc parties dans le circuit. Un consommateur français les paiera ­ s'il réussit à s'en procurer ­ au moins 315 francs pièce, une fois inclues la commission du courtier (un fixe de 2 %), la marge du négociant (10 à 15 %) et la TVA (20,5 %). Le rôle du premier intermédiaire, souvent, intrigue le néophyte. Et pour cause. « Dans la vente en primeur, le courtier ne sert à rien », reconnaissent, sous le couvert de l'anonymat, les professionnels du Bordelais interrogés. Officiellement, il joue le Monsieur Bons Offices entre deux parties aux intérêts opposés. En fait, son rôle est passif. Le château répartit lui-même sa production entre différentes maisons de négoce de son choix, sous forme de quotas stables d'une année sur l'autre. Ainsi, celle qui a fait l'effort de prendre telle proportion de sa récolte dans un petit millésime est récompensée par la même « allocation » dans une grande année très convoitée. C'est la prime à la « fidélité », qualité chérie par les propriétaires.

Sur plus de soixante-dix courtiers répertoriés à Bordeaux, seuls quatre heureux élus vivent des crus classés. Des « nantis », aux yeux du reste de la profession. Leur rente de situation doit beaucoup à la tradition, et un peu à la compensation d'autres services moins rémunérateurs que les primeurs. Notamment la revente de bouteilles bien réelles. Dans le marché opaque de la place de Bordeaux, le courtier centralise, en toute confidentialité, les offres et les demandes de vin des négociants locaux. Si telle maison cherche, par exemple, deux caisses de château-margaux 1989 pour satisfaire la demande d'un restaurateur de Tokyo, lui seul peut indiquer qui les a en stock, au moindre coût. Ce chiffre constitue le « prix de place » du cru classé concerné (voir graphique page 127), qui évolue dans le temps. Depuis la fin de l'année dernière, ces cotations sont d'ailleurs disponibles sur ordinateur, et réactualisées par modem une fois par jour.

Sans tapage, une révolution est en marche, même si cet outil informatique est un dinosaure comparé aux écrans Reuter des boursiers. « Auparavant, il fallait une bonne semaine pour que tout Bordeaux apprenne par le bouche-à-oreille qu'une grosse affaire avait fait monter le prix de tel vin, remarque un utilisateur. Aujourd'hui, l'information circule presque en temps réel. » Pour les courtiers, moderniser le métier est une question de survie. Le discret Max de Lestapis, vingt-cinq ans d'expérience, est sans doute le seul à regretter l'informatisation. « Un cru classé est un produit artisanal, exigeant une relation personnelle avec l'acheteur, estime cet homme de l'ombre qui vit de son réseau de relations. Etre relié comme si c'était un produit industriel enlève une certaine poésie au vin. » Privilégié parmi les privilégiés, ce courtier est le seul à faire la campagne des primeurs et rien d'autre. « Passer ma journée au téléphone pour savoir que telle caisse de cheval-blanc est mieux placée chez tel ou tel négociant, ça ne m'intéresse pas. »

L'heure n'est plus à la nostalgie. Mais la place de Bordeaux a peut-être programmé, sans le vouloir, sa perte d'influence. Pour le moment, les courtiers maîtrisent la diffusion de l'information. Ils la réservent aux négociants locaux, ce qui oblige les étrangers à passer par leur intermédiaire. Ces derniers guettent cependant la moindre occasion d'intervenir en direct. Si par exemple la place de Londres, porte d'accès vers les Etats-Unis et l'Asie, était connectée à son tour, la concurrence serait rude pour celle de Bordeaux. « Ici, les relations et la fidélité aux hommes priment, analyse Alain Mosès, ancien courtier reconverti négociant. A l'étranger, c'est la logique économique pure qui s'applique. »

Le négoce bordelais des crus classés, une centaine de sociétés au total, n'est pourtant pas aussi figé qu'il en a l'air. De nouveaux venus s'y sont taillé une place au soleil, avec des politiques commerciales originales. Les Vins des grands vignobles, créés en 1983, se sont spécialisés dans la vente par correspondance aux particuliers en Europe. Né en 1988, Alias emploie deux salariés et demi et commerce avec une trentaine de pays (voir ci-contre). Twins existe depuis dix-huit mois, avec des méthodes proches de celles d'Alias mais des fonds propres plus élevés (20 millions de francs), donc plus de stocks. La place de Bordeaux s'ouvrirait-elle à tous les vents ? Qu'on se rassure. Les fondateurs de ces sociétés ne sont pas des inconnus. Le premier, Patrick Bernard, est le petit-fils de Lucien Bernard, qui monta en son temps une affaire d'alcools et d'eaux-de-vie toujours prospère. Le deuxième, Pierre Lawton, descend en droite ligne d'un négociant d'origine irlandaise. Et le troisième, Alain Mosès, quoique parisien, s'est racheté en épousant la fille d'un courtier renommé.

A côté de ces belles réussites, le négoce des crus classés montre des signes de fragilité. Ainsi, la profession demande depuis plusieurs années aux propriétaires de fixer des « prix conseil- lés ». Et elle a obtenu gain de cause sur le millésime 1994. Ces prix, calculés en majorant le tarif du château d'au moins 10 %, visent à éviter la concurrence déloyale de maisons qui seraient contraintes de sacrifier leurs marges. Il ne doit pas y avoir que du fantasme dans cette inquiétude.

Autre motif de préoccupation, les négociants incitent de plus en plus les particuliers à acheter en primeur. Comme si eux-mêmes n'avaient plus les reins assez solides pour attendre de toucher leur mise sur la vente des bouteilles bien réelles. De cette façon, ils laissent au consommateur consentant le soin de spéculer à la hausse sur un vin jeune dont la personnalité n'est pas encore affirmée. Cette formule, apparue après la grande crise de 1973, a séduit un nombre de clients de plus en plus important depuis le début de la décennie. Quand le premier cru classé Château Latour, par exemple, met en vente sa récolte en primeur, environ 20 % sont directement vendus par correspondance à des particuliers, selon l'estimation de son jeune directeur commercial, nommé il y a un an par François Pinault. « En quelques années, ce système a fait mécaniquement monter les prix, et de façon plus brutale qu'auparavant », analyse Frédéric Engerer, 32 ans. Tout à son bonheur, la place de Bordeaux se réjouit de voir le millésime 1995 retrouver en francs constants le niveau de prix de la fin des années 80. Mais gare à la surchauffe.

Corinne Mentzelopoulos (à gauche), 42 ans, propriétaire du premier cru classé Château-Margaux. « 1995 est le millésime le plus excitant depuis 1990 dans le Bordelais »

L'américain Robert Parker en tournée en mars dernier. A Bordeaux, on qualifie l'éditeur de la lettre « The Wine Advocate » et gourou international de l'oenologie de « grand professionnel scrupuleusement honnête ». Tout en déplorant « qu'un seul homme, avec un goût forcément personnel, force l'opinion générale ».

Philippine de Rothschild, 62 ans, propriétaire du premier cru Mouton-Rothschild. « Mouton est un vin tellement mythique qu'il est vendu avant même d'être récolté. Je ne conseille pas à mes amis d'en acheter, il est hors de prix. »

Jacques Merlaut, 84 ans, propriétaire du Château Chasse-Spleen. « A chaque campagne de primeurs, les cinq premiers crus commencent par se regarder en chiens de faïence. A la fin, la discussion a lieu quand même et ils sortent tous au même prix. »

Le bordeaux en dix mots

Appellation : aire géographique délimitée, par exemple celle de Pauillac ou de Margaux, où sont appliquées certaines règles de culture et de vinification.

Caisse : douze bouteilles.

Château : plus souvent un simple bâtiment qu'un palais, il désigne une exploitation.

Courtier : il joue le rôle d'intermédiaire lors d'une transaction entre propriétaire et négociant ou entre deux négociants.

Cru classé : demandé par Napoléon III pour l'Exposition universelle, le classement de 1855 a hiérarchisé soixante vins rouges du Médoc et un seul graves des premiers aux cinquièmes crus. Les saint-émilion et les autres graves ont été classés ultérieurement.

Millésime : année de récolte d'un vin.

Négociant : il achète et revend le vin aux professionnels ou aux particuliers.

Place : ville où négociants et courtiers réalisent leurs transactions.

Prix de place : c'est la meilleure offre sur la place pour tel vin dans tel millésime à un moment donné.

Tranche : part de la récolte mise en vente en primeur, lors du printemps qui suit les vendanges.

Attention, négociant moderne...

Un ancêtre venu d'Irlande en 1729 pour faire du commerce avec le vignoble, un père négociant, un oncle courtier. Bordelais et protestant, Pierre Lawton a reçu les métiers du vin en héritage. A défaut, il aurait aussi aimé éditer des ouvrages d'art. « Le produit de grand luxe, en série limitée, appartient à un univers que je comprends. » Son éducation ne l'a pas empêché de mettre à mal les us et coutumes d'une profession séculaire. Sans tapage. Quand les marchands de vin bordelais cultivent le secret comme une vertu, Pierre Lawton (prononcer « Lauton », à la française, comme tous les noms d'origine britannique en Gironde) déballe ses chiffres les plus intimes. 2,5 millions de francs de fonds propres, 48 millions de francs de chiffre d'affaires, 1,4 million de francs de bénéfice l'an dernier. Quand les autres se font un devoir de financer des stocks, lui n'en a jamais fait une priorité. Sa société, Alias, travaille avec 4 millions de francs de stocks en moyenne. Et quand tout le monde est sur le pont pour la campagne de primeurs, lui part pour les Baléares.

Dans son bureau au design contemporain, Pierre Lawton suit au jour le jour sur écran les cours de ce qu'il surnomme le « CAC 40 de Bordeaux » (les quarante crus de référence), spécule sur les variations de taux de change, surveille les enchères chez Sotheby's et Christie's, prospecte les importateurs asiatiques en direct. « Le soleil ne se couche jamais sur le marché de Bordeaux ». Golden boy et globe-trotter.

Pierre Lawton, 38 ans, négociant bordelais. « Cette année, la demande est telle sur les crus réputés que chaque négociant connaît à l'avance la quantité qui lui sera allouée : la même que l'année dernière. Il n'y a pas une bouteille de plus à grappiller. Alors je peux partir en vacances tranquille. »

@micalement.
15 Fév 2008 22:33 #24

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Réponse de Eric B sur le sujet Re: Bonne bouteilles chez les grand patrons ???

Le millésime 95 évoqué dans cet article, c'est de la roupie de sansonnet à côté de 2000, 2003 et 2005...

Eric
Mon blog
16 Fév 2008 08:05 #25

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Réponse de viny95 sur le sujet Re: Bonne bouteilles chez les grand patrons ???

__________Bonsoir a tous et toutes .

Les " people " achètent en ligne :


Ils sont patrons, hommes politiques, grands sportifs ou acteurs. Les amateurs de vins sont de plus en plus nombreux à acheter leurs bouteilles en ligne. Pour la rapidité, la confidentialité et l'étendue du choix.

Ce sont des grands noms du monde des affaires comme Vincent Bolloré, patron du groupe éponyme, Jean-René Fourtou, président du conseil de surveillance de Vivendi, Jean-Martin Folz, ex-patron de PSA Peugeot-Citroën, Denis Kessler, PDG du réassureur Scor, Alain de Pouzilhac, aujourd'hui à la tête de France 24, ou Ernest-Antoine Seillière, ancien président du Medef. Ou bien des hommes politiques : le secrétaire général de l'UMP Patrick Devedjian, l'ancien ministre de la Culture Jack Lang, l'ex-ministre de l'Éducation nationale Gilles de Robien. Ou encore des figures du sport, par exemple le footballeur Didier Deschamps ou le rugbyman Fabien Pellous. Mais aussi Yannick Noah. On trouve aussi des acteurs ou des stars du petit écran, comme José Garcia et Jean-Luc Delarue. Tous sont amateurs de vins et achètent leurs bouteilles non pas chez le caviste du coin, mais sur les sites dédiés de vente en ligne. C'est un vrai phénomène, qui s'est accentué récemment.

Spécialisé dans la clientèle haut de gamme, Millésima, numéro un européen de la vente de vins par correspondance, observe depuis peu un vrai tournant. Traditionnellement, cette société reçoit autant de commandes par courrier que par Internet : entre 300 000 et 400 000 euros par mois. Mais, en mai et juin derniers, les ventes en ligne ont explosé. Elles représentent désormais le triple de celles effectuées par papier. " De plus en plus de nos grands clients préfèrent commander en ligne ", observe Patrick Bernard, PDG de Millésima. " Internet, c'est facile et confidentiel. Ainsi, les personnalités n'ont pas à affronter les regards lorsqu'elles passent commande ", confirme Bernard Le Marois, PDG de wineandco, un site à l'image plutôt jeune, très en vogue chez les cadres dirigeants. " Ce sont des gens qui ont des rythmes de folie. Ils viennent chez nous parce que nous leur faisons gagner du temps, qu'ils peuvent commander le soir ou la nuit ", complète Émeric Sauty de Chalon, président fondateur de 1855, un site très connu dans le milieu des affaires où il se présente comme " le Hermès du vin ". Auprès d'une population exigeante, cette référence évoque l'excellence. Wineandco se fait fort de livrer en quarante-huit heures des flacons impeccablement protégés par des emballages thermoformés. Négociant, donc acheteur en direct auprès des propriétaires, Patrick Bernard (Millésima) avance un argument fort, auquel les vrais amateurs sont forcément sensibles : " Je peux garantir à n'importe quel client que, lorsque le vin arrive chez lui, il n'a connu que deux chais, celui du domaine et le nôtre. " La particularité de Millésima est de stocker dans ses entrepôts bordelais plus de 2 millions de bouteilles pour 4 500 références.

Internet permet tous les excès :
Parfois, il faut faire du sur-mesure. En septembre 2005, 1855 a expédié à Prague, sous escorte armée, la commande d'un grand patron tchèque de l'immobilier qui avait acheté cash pour 330 000 euros. À l'abri des regards, Internet permet tous les excès. Bernard Le Marois se souvient de cette veuve d'un riche patron français ayant passé une commande de 96 000 euros...

Présent dans toute l'Europe, gros annonceur de la presse internationale - ce qui lui a assuré une belle notoriété -, Millésima est habitué aux extravagances des golden boys. " Nous avons régulièrement des traders qui appellent ou commandent en ligne depuis Londres ou New York ", explique Patrick Bernard, dont le record est une vente de 380 000 euros, l'an dernier, à un Allemand gestionnaire de patrimoine. Même si de tels montants demeurent exceptionnels, celui du panier moyen ne cesse de progresser. Il atteint 2 200 euros chez Millésima contre 1 500 euros l'année dernière. C'est en partie la conséquence de la hausse des prix des derniers millésimes, mais pas seulement. Le marché du vin en ligne a mûri.

Les clients très aisés, qui diversifiaient autrefois leurs modes d'achats, se prennent de plus en plus au jeu. " Il y a cinq ans, souligne Émeric Sauty de Chalon, c'étaient leurs assistantes qui commandaient, aujourd'hui, ce sont les patrons eux-mêmes. " Et, en général, ils savent ce qu'ils veulent. En décembre dernier, le PDG d'une entreprise du CAC 40 a commandé sur 1855 trois Château Palmer 1983, deux Château Cheval-Blanc 2000, trois Mouton-Rothschild 1986 et quatre Dom Pérignon 1996 pour son dîner de Noël.

Pour cette clientèle, les sites multiplient les attentions, en particulier les dégustations de prestige. 1855 offre à ses meilleurs clients des cartes " VIP " ou, mieux encore, " Black ", qui leur permettent de participer à des soirées où s'ouvrent de très grandes bouteilles. Plusieurs fois l'an, Millésima invite ses grands acheteurs à des dégustations mémorables, également très prisées de la presse internationale. Les vendeurs de vins en ligne sont aux petits soins pour leur clientèle d'affaires.

de JEAN-FRANCIS PECRESSE (14/09/07).

@micalement
26 Fév 2008 22:25 #26

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Réponse de viny95 sur le sujet Re: Bonne bouteilles chez les grand patrons ???

____Château-patron, un vin en vogue

Gilles Lockhart - 01/07/2003 - L'Expansion .

_Du CAC 40, aux PME, les dirigeants raffolent de la viticulture. Mais, au fait, que valent leurs productions ?

Ils ont le pouvoir, ils gagnent très bien leur vie et en plus ils veulent des terres, des vignes, un terroir et un vin. Ils, ce sont les PDG viticulteurs, ces patrons qui investissent dans le vignoble. Sous des formes parfois spectaculaires. Bernard Arnault, déjà propriétaire du château d'Yquem via LVMH, a ainsi acheté sur sa cassette personnelle (avec le financier belge Albert Frère) le château Cheval-Blanc. François Pinault, lui, s'est offert le château Latour. Daniel Cathiard (ex-Go Sport et Genty) a racheté le château Smith-Haut-Lafitte en 1990. Quant à la famille Wertheimer, propriétaire de Chanel, elle s'est attribué les châteaux Canon et Rauzan-Ségla, produisant respectivement un grand cru de Saint-Emilion et un margaux. Tous ces patrons ont sans doute une sincère passion pour le vin, au moins égale à leur désir de réaliser un bon investissement, si possible intéressant fiscalement. N'empêche qu'on imagine mal Arnault taillant ses ceps ! D'autres chefs d'entreprise entretiennent une relation charnelle avec la vigne. Tout en menant de front leurs affaires.

Souvent, le premier contact est la conséquence d'une passion de longue date. « Un rêve de gamin », dit Philippe Austruy, PDG et fondateur de Medidep, groupe français coté au second marché (250 millions d'euros de chiffre d'affaires). Il a acquis fin 2001 une ancienne commanderie de templiers où l'on produit du vin depuis 1203. Les 55 hectares de vignes AOC côtes de Provence s'étendent sur 200 hectares de chênaie situés au nord de Saint-Tropez. « On s'investit, assure-t-il, c'est un apprentissage qui exige de la sensibilité. » Deux fois par mois, il se rend sur son domaine et, le reste du temps, il se repose sur une équipe de douze personnes. Plus ancien dans le métier, Jean-François Lamunière, PDG des éditions Payot-Rivages, a commencé par s'offrir, en 1992, une maison de campagne dans la région de Saumur. En dégageant les caves, il découvre des pressoirs plus que centenaires et, de fil en aiguille, il devient vigneron. Son domaine compte aujourd'hui 7,5 hectares et produit 20 000 bouteilles par an. « On peut critiquer un livre que j'édite, mais si l'on critique mon vin, cela me touche beaucoup. La grande différence entre ces deux métiers, c'est que, dans l'édition, je publie un bouquin tous les deux jours. Dans la vigne, je fais un vin par an. Cela m'a appris à être patient. »

Parfois, c'est un retour aux sources qui motive les PDG. D'une famille beaunoise par sa mère, Dominique Auburtin, le patron de Worms & Cie, a décidé avec son frère, dans les années 70, de reconstituer un vignoble en Bourgogne. Il est aujourd'hui copropriétaire du domaine Saint-Marc, en Saône-et-Loire. Il y produit notamment du pommard et du santenay. « Avec mon frère, nous étions les régionaux de l'étape. Gamins, nous avions fait les vendanges. Notre idée était de recréer un domaine et d'aller jusqu'au bout : d'acheter les terres, de produire un vin de qualité, de ne pas faire pisser la vigne. La récompense, c'est le bouche-à-oreille favorable. »

D'autres savent saisir l'occasion, comme Jacques Vincens, avocat d'affaires, devenu propriétaire du château de Castellet (premières côtes-de-bordeaux), à Quinsac, sur un coup de tête... pas tout à fait irréfléchi : « La propriété était en vente depuis deux ans. Seulement, il fallait aussi acheter deux procès : un contre la banque et l'autre contre les associés ! Il est clair que ma profession d'avocat m'a servi pour démêler la situation. Il était temps car, quand j'ai repris la vigne, elle était en mauvais état. Mais elle a pu être sauvée, et moi, j'ai assouvi une passion. » Une passion dont il parle, et c'est un point commun à tous, avec des mots longs en bouche, comme si l'art de la barrique rendait lyrique. Philippe Austruy file la métaphore. Une danseuse, son domaine ? « Plutôt un corps de ballet, pour ce qui est du coût, du spectacle et de la difficulté de faire danser plusieurs personnes en même temps ! » s'exclame-t-il. L'avocat Jacques Vincens, qui réside dans son domaine, est parfois effrayé par la pollution qu'il voit sur Bordeaux, depuis ses coteaux. « Le chais est sous la maison, le vigneron dort sur son vin, il lui parle même la nuit. Pour que le vin s'élève, comme les enfants, il faut lui parler », raconte-t-il. Et Dominique Auburtin (Worms & Cie) sait bien qu'il « est impossible de traiter le vin comme un produit ordinaire. Il a une dimension de vie, une dimension culturelle. Le vin, on en parle avant de le goûter. » Et la vigne ne supporte pas l'amateurisme. « Vu de Paris ou de l'industrie, on a parfois l'impression que le monde du vin, c'est un milieu où l'on bosse une fois par an, au moment des vendanges, avec une qualité de vie formidable et la chambre sur la vigne... Dans la réalité, c'est toute l'année les traitements, la taille, la gestion du personnel et du matériel, la météo, la coulure », rectifie Christophe Château, directeur du syndicat viticole des côtes de Blaye. « Les affaires, c'est relativement simple, commente François Feuillet, PDG de Trigano (coté au second marché). Le vin concentre des phénomènes plus mystérieux. La nature implique d'avoir un peu d'humilité. » François Feuillet a acheté au total 2,5 hectares en Bourgogne. Philippe Austruy (Medidep) vient d'achever cinq niveaux de cave de 700 mètres carrés chacun. « Des investissements plus lourds que celui de l'acquisition », dit-il.

Depuis deux ans, il a engagé 5,5 millions d'euros dans sa propriété. Patrick Saurel, propriétaire-gérant de supermarchés près de Perpignan, acquéreur du château Montana à Banyuls-dels-Aspres (côtes du Roussillon) en 1996, a totalement restructuré le vignoble durant les premières années, arrachant partiellement les cépages classiques (carignan, maccabeo, cinsaut) pour les remplacer par des cépages « améliorateurs » (syrah, mourvèdre). Il vient de céder un de ses Intermarché pour se consacrer davantage à la commercialisation. Jamais, en effet, les PDG viticulteurs ne négligent la notion d'investissement. « Ceux qui ont réussi dans une autre carrière ont un point fort : ils comprennent l'importance de la vente et du marketing », analyse Luc Mallassagne, du cabinet Vidal Associates, spécialisé dans le recrutement de dirigeants. En témoigne l'histoire de Sven Neils, un jeune industriel allemand qui, fortune faite dans la confection en Chine, s'est retiré au château Darmagnac pour jouir de ses 15 hectares de bordeaux supérieur. Repris par le démon commercial, il vient de monter une filière d'exportation de vin en Chine. Objectif : 1 million de bouteilles dès cette année. Le plus difficile, quoi qu'il en soit, c'est de « produire un vin qui reflète son caractère », comme le résume François Wybo, ancien directeur Europe du Groupe Polaroid, propriétaire depuis 1998 du château de l'Anglais, à Saint-Emilion. Attention aussi à ne pas passer pour un naïf jouant au vigneron. Ce n'est pas pour rien que Corinne Mentzelopoulos, qui vient de racheter château Margaux, y passe deux jours par semaine et signe tous les chèques.

@micalement.
26 Fév 2008 22:54 #27

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Réponse de viny95 sur le sujet Re: Bonne bouteilles chez les grand patrons ???


Le vin des people :

.Amélie Charnay , 01men., le 02/06/2006 .

Après Gérard Depardieu et Luc Besson, c’est au tour de Johnny Hallyday de se lancer dans le vin. Qu’est-ce qui pousse artistes, sportifs et hommes d’affaires à investir dans les vignes ?

Depuis une vingtaine d'années, les stars sont de plus en plus nombreuses à investir dans le vin en France et à l'étranger. Côté show-biz, on ne présente plus le domaine californien de la famille Coppola ni les multiples vignes de Gérard Depardieu. Les sportifs ne sont pas en reste avec des grands noms de la Formule 1 comme Schumacher, ou d'illustres footballeurs tels que Jean Tigana.

Exit les danseuses
La boisson de Bacchus serait-elle devenue un caprice de riches ? Pas vraiment à en croire Françoise Pauly de Vinea transaction, un réseau d'agences immobilières spécialisées dans les propriétés viticoles. « Dans notre jargon, on appelle ça des "danseuses", et il n'y en a plus vraiment depuis environ une dizaine d'années. Les non-spécialistes qui rachètent des propriétés viticoles sont des passionnés qui ont déjà réussi dans une autre branche d'activité et qui font ça très sérieusement. »

L'arrivée des stars dans le milieu du vin pourrait bien n'être que la partie visible d'un profond bouleversement. Autrefois, le marché des vignobles se partageait entre des viticulteurs et des entreprises à la recherche de placements. Aujourd'hui, un repreneur de grosses propriétés sur deux est étranger au monde du vin, et les particuliers aisés n'hésitent plus à sauter le pas. Or, les grands patrons et les personnalités du show-biz ou du sport remplissent les deux conditions sine qua non pour investir sur ce marché : avoir du capital et de la disponibilité financière. Ainsi, ce n'est pas au nom de sa société LVMH, mais à titre privé que le PDG Bernard Arnault a racheté, en 1998, avec Albert Frère le Château Cheval-Blanc, un premier grand cru de Saint-Emilion.

Les motivations d'une star ne sont pas si éloignées du commun des mortels. Acquérir des vignes, c'est un retour aux sources et à la nature avec le plaisir de mettre en valeur un patrimoine et un terroir. A l'image de Michel Denisot, figure historique de Canal Plus et amateur de vin. Très attaché au Berry de son enfance, il a racheté quatre hectares de vignes à Valençay, dans son département natal de l'Indre. D'autres sont plus sensibles à l'image positive gagnée en s'associant à la divine bouteille : prestige, raffinement et savoir-vivre. Transformés en gentlemen-farmers, les people ne cachent pas leur satisfaction de propriétaire, comme Christophe Lambert qui s'affiche au dos de certaines bouteilles de Médoc du Château-Tour-Seran, dans lequel il a des parts.

Vin de star : un business ?
Le vin ne reste cependant qu'une activité annexe pour les stars qui ne vivent pas sur place et confient, la plupart du temps, la gestion de leur domaine à des associés. Jean-Louis Trintignant, Claudie et Bertrand Cortellini (des amis du comédien) ont acheté en 1996 le domaine Rouge-Garance dans le Gard, mais c'est le couple qui s'occupe de la production des côtes-du-rhône.

Pas question non plus d'engloutir à perte tout son argent dans les vignes. Les prix d'une propriété viticole varient de 800 000 euros à 40 millions d'euros, selon les régions, la proximité de la mer et celle de la ville. En général, les stars minimisent les risques en achetant de petites surfaces sur de bons terroirs. D'où la prédilection actuelle du show-biz pour le Languedoc où l'on peut encore acheter de vastes propriétés pour un prix accessible. Désormais, le vignoble languedocien compte à son palmarès les noms de Pierre Richard, Gérard Depardieu, Luc Besson, Bernard Grenet et Johnny Hallyday.

Avec la crise, le vin n'est cependant pas le meilleur moyen ni le plus rapide pour gagner beaucoup d'argent. Michel Veyrier, fondateur de Vignoble investissement et Vinea transaction, souligne tout de même les avantages du secteur. « Avec les propriétés viticoles, il y a moins de spéculation mais plus de stabilité, et je ne vois personne revendre à perte. Ceux qui achètent des petites surfaces prennent peu de risques, sans compter que l'on peut tout de même produire 200 000 bouteilles avec 30 hectares. Et fiscalement, c'est intéressant... » Le vignoble est effectivement considéré, sous certaines conditions, comme un outil de travail, ce qui induit une déduction de l'ISF, ainsi que des abattements fiscaux lors des transmissions de patrimoines.

Reste une catégorie à part de personnalités se contentant d'associer leur nom à un vin moyennant finance, comme le capitaine de l'équipe de France de rugby, Bernard Laporte. Il a conclu un contrat d'images avec un vin de Gaillac. L'inverse existe également, certaines stars telles que les Rolling Stones souhaitant compter le vin au nombre de leurs produits dérivés. Des sites comme celebritycellars.com se sont même spécialisés dans ce genre d'opérations marketing.

Au-delà de ces généralités, les parcours des stars dans le monde du vin restent très divers, et leur entrée en sacerdoce toujours tributaire (du hasard) d'une rencontre. Passage en revue de trois personnalités très impliquée...

Le désintéressé : Pierre Richard
Parti chercher dans le Languedoc une maison de vacances, le grand blond a craqué pour le Château-Bel-Evêque à Gruissan dans l'Aude où il a redonné vie à 20 hectares de vignes abandonnées. Il a produit son premier vin de Corbières en 1989 et s'implique personnellement dans les vendanges et la vinification. Il a laissé la gestion du domaine à sa soeur et à un oenologue. Parlant volontiers de ses bouteilles et se prêtant au jeu des autographes, Pierre Richard ne cherche pas le profit avant tout, il n'hésite pas à déclasser lui-même certains millésimes qu'il ne juge pas à la hauteur.

Le prête-nom : Johnny Hallyday

Focalisé jusqu'ici sur le monde de la nuit, Johnny Hallyday a rejoint cette année l'ex-PDG de France Boisson, Roger Santa, pour créer une société de diffusion de Côteaux du Languedoc : la Hallyday Wines Diffusion. Une première marque, Terre d'Aumes, a été lancée au mois de mars. Pas de mise en avant outrageuse de la rock-star. Les 50 000 bouteilles à 10 euros portent juste la mention « découvert par Johnny Hallyday ». Aucune ambiguïté non plus sur le rôle de Johnny Hallyday dans cette entreprise. Il est uniquement là pour la promotion et pour donner un coup de pouce à l'image des vins du Languedoc, région dont sa femme est originaire

@micalement.
26 Fév 2008 23:04 #28

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Réponse de winaddict33 sur le sujet Re: Bonne bouteilles chez les grand patrons ???

Faudrait actualiser tes articles !

Le business man : Christophe Lambert

Homme d'affaires avisé aux activités multiples, l'acteur s'est d'abord intéressé aux boîtes de nuit et aux plats cuisinés sous vide avant de placer son argent dans le vin. Deux rencontres, deux aventures viticoles, couronnées de succès. Il s'est d'abord associé, en 1997, au sommelier Eric Beaumard pour investir dans le domaine La Grand'Ribe dans le Vaucluse, puis il a suivi le décorateur Jean Gyon, en 2002, pour miser sur le Château-Tour-Seran dans le Médoc.

Un petit tour et puis s'en va. Il n'est plus dans Tour Seran.

Le prête-nom : Johnny Hallyday

Focalisé jusqu'ici sur le monde de la nuit, Johnny Hallyday a rejoint cette année l'ex-PDG de France Boisson, Roger Santa, pour créer une société de diffusion de Côteaux du Languedoc : la Hallyday Wines Diffusion. Une première marque, Terre d'Aumes, a été lancée au mois de mars. Pas de mise en avant outrageuse de la rock-star. Les 50 000 bouteilles à 10 euros portent juste la mention « découvert par Johnny Hallyday ». Aucune ambiguïté non plus sur le rôle de Johnny Hallyday dans cette entreprise. Il est uniquement là pour la promotion et pour donner un coup de pouce à l'image des vins du Languedoc, région dont sa femme est originaire

Gros succès chez Leclerc. X(Les bouteilles font banquette sur les linéaires, malgré une mise en avant sur les catalogues.

Amateur pendant 20 ans Passsionné depuis 2002
27 Fév 2008 02:14 #29

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Réponse de viny95 sur le sujet Re: Bonne bouteilles chez les grand patrons ???


Bonsoir a tous et toutes.

Tu as bien raison l' article date déjas de 2ans , mais hier soir je n' est trouver que ça sur la toile !!
Une autre fois j'essaierais de faire mieux :)-D

@micalement .
27 Fév 2008 20:53 #30

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