La Truffière
Bergerac
Sec, Sans Année.
19?? (ce vin a manifestement 60 à 80 ans)

Prolégomènes : Un vin acheté aux enchères, pour un prix, qui, comparé au plaisir qu'il aura distillé, pourrait à juste titre être qualifié de dérisoire. Un bouchon qui fut jadis de bonne qualité (en témoigne sa longueur et son bel aspect lisse) mais qui ne porte aucune mention de l'année, et qui est tombé un peu en ruine.

Robe : Jaune foncé intense, thé. Disque roux-doré.
Nez : INTENSE de miel, de brioche et de morilles : à l'ouverture il est presque écœurant d'intensité, et après quelques heures il devient plus abordable. Miel et brioche, beaucoup. Morilles, non moins. Mais aussi un beau fruité surmûr, une onctuosité crémeuse, et une fraîcheur de jeunesse (cerise blanche ?) qui se révèle à l'agitation.
Bouche : Sirupeuse de consistance, le vin est cependant sec -alors que le nez est celui d'un doux- et ses arômes seront assez doux d'ailleurs : noix, abricot intense accompagné de la rétro de morilles et de pipi de chat.
Longueur : Une magnifique amertume de noyau d'abricot très intense et de grande durée.

Conclusion : Un de ces vins vieux qui provoquent un moment mystique de stupéfaction devant ces saveurs inhabituelles mais qui semblent s'imposer comme une évidence d'équilibre et de pur bonheur gastronomique. Une mystérieuse jeunesse accompagnant des arômes vieux, élaborés par des décennies de patience, un moment rare de communion avec la généreuse nature, en accompagnement d'un simple poisson (flétan) au beurre.

Bebert,

Comment procèdes-tu précisément pour évaluer son âge ?

Coucou Laurent,

L'exactitude n'est pas de mise

- Le lot dont elle faisait partie,
- Son état,
- En comparant aux autres bouteilles issues de la même cave,
- Ma modeste expérience de l'évolution des bouchons,
- Le fait que le domaine n'existe plus,
- L'étiquette naïve dans son expression de l'AOC,
- La mode qui n'a pas duré de mettre "Dry" au lieu de "Sec",
- Le titre (°alcool) n'est pas affiché,
- Mais tout de même l'étiquette est trop élaborée pour remonter aux années 20,
- Le goût,
- Le feeling.

Autant de choses qui laissent la place à l'approximation mais qui concordent cependant

Chirurgical, légiste ...

Ce sont juste les infos que j'avais sous les yeux, il n'y a pas eut de recherche d'archive, mais j'ai un peu réfléchis avant d'acheter ... Après tout, qu'importe la décénie si le plaisir a été exceptionnel.

Je ne sais pas exactement d'ailleurs quand les petits crus ont été obligés de mettre le titre alcoolique. Je sais que les grands crus n'y ont été contraints que plus récemment (debut 80's il me semble) mais pour les petits il y a déjà un bon moment qu'ont ne leur avait pas laissé le choix.

Quelqu'un a une date en tête?

Bebert,

J'ai goûté un vin un peu moins vieux :

Monbazillac : Grains Nobles de la Truffière 2004 - 12,5°
DS12 - LG12 - PR12,5 - MS13,5 - CD13 - 14/5/08
(Sémillon/Sauvignon)
• Nez plus rôti, exprimant la pomme, le citron confit. Des notes accentuées de colle gâchent l’ensemble.
• Bouche assez imposante (mais sa richesse excessive l’alourdit considérablement). Goûts pareillement parasités, acidulés, éthérés.