Oestricher Doosberg 2010, Riesling Spätlese (trocken), Weingut Corvers-Kauter, Oestrich
Aujourd'hui, pour la première fois de l'année, on a mangé dehors, et il faut fêter ça. Pour accompagner une fricassée de poulet aux câpres sur la table de la terrasse, nous sacrifions la dernière bouteille (long soupir !) achetée il y a dix ans au beau domaine viticole d'Oestrich. Avant, je pensais que les rieslings du Rheingau étaient à mi-chemin entre la finesse de la Moselle et la puissance du Palatinat. Mais c'est une description trop courte et injuste : ces vins ont un caractère propre, et plus on peut en goûter (les prix ne vont là aussi que dans une seule direction), plus les différences deviennent évidentes.
A l'œuvre : magnifique jaune d'or, maturité chromatique accomplie, un soupçon d'oxydation peut être aussi beau que cela. Au nez, moins de notes d'agrumes, mais le savoureux mélange de vernis, de pétrole et de miel qui caractérise le riesling mûr. En bouche, de la matière et du volume - on est dans le Rheingau - mais pas large. Par contre, une élégance classique, une acidité bien intégrée et un soupçon de douceur. Finale longue, légèrement sucrée, mais aussi une pointe d'amertume, nobody is perfect. Beaucoup de matère pour seulement 12 % d'alcool. S'il vous plaît, ne mourez pas sans avoir bu un si beau riesling.
Le Doosberg avait autrefois une bien meilleure réputation qu'aujourd'hui, après son extension. Mais le vin de là-bas peut être une alternative bon marché aux noms plus sonores de leurs voisins, surtout si un bon vigneron s'y met.