Casa Marin a fait une entree fracassante dans la viniculture chilienne. Domaine cree par l'oenologue Maria Luz Marin, ses premiers vins sortis l'annee passee ont tout de suite impressionne: meilleur vin blanc chilien avec son Sauvignon Blanc Laurel 2003 selon le guide Descorchados.

Casa Marin est le type de renouveau dont a besoin le Chili. 35 ha de vignes plantees en bordure de l'ocean Pacifique (a moins de 4km), ce que personne n'avait ose faire jusque la. Concentration sur les cepages blancs (seul un Pinot Noir est prevu pour l'annee prochaine au niveau des rouges) tels Sauvignon blanc et gris, Gewurztraminer, Viognier et Riesling. Recherche d'une finesse aportee par le terroir de la zone d'Abarca dans la vallee de San Antonio (ouest de Santiago).

Maria Luz Marin est une entrepreneuse avec la tete sur les epaules. Elle desire faire peu de volume, se concentrer sur la qualite et sortir des vins qui representent leur terroir. Les prix sont assez hauts - surtout pour le Chili - mais si la qualite suit, ils trouveront des amateurs sans aucun doute.

San Antonio est encore une vallee inconnue au niveau oenologique mais certains comme Casa Marin sont convaincus que l'on a ici un des meilleurs endroits pour les cepages a maturite rapide.

Casa Marin est un nom a retenir. Souvenez-vous en.

Gewurztraminer Casona Vineyard 2003, vina Casa Marin, vallee de San Antonio

Ce vin provient de vignes plantees a 3 km de l'ocean Pacifique.

Servi sur un poulet tandoori, ce Gewurzt confirme sa reputation et justifie son prix (20 euros).

Belle robe jaune-verte avec des reflets roses.

Le nez est subtil. Grande mineralite (qui se confirmera en bouche), aromes sur le pamplemousse rose et les agrumes. C'est fin et raffine.

En bouche, on trouve deja un vin totalement sec, ce qui est appreciable. La mineralite se presente avec des saveurs de pierre a fusil. Les agrumes et le pamplemousse se fondent dans une complexite raffinee digne des meilleurs vins blancs. Bonne acidite. Leger perle qui apporte de la fraicheur. Finale tres longue, sans aucun desequilibre. Divin !

Superbe vin. Le meilleur Gewurzt chilien sans aucun doute. Difficile de le comparer avec d'autres vins du meme cepage mais au niveau plaisir, j'en ai eu nettement plus avec cette bouteille qu'avec le Gewurzt de F. Kuhlmann bu recemment.

(hhh)

SAUVIGNON BLANC, LAUREL VINEYARD, 2005, SAN ANTONIO, CASA MARIN

Casa Marin, c’est d’abord et avant tout le rêve d’une femme, Maria Luz Marin, propriétaire et vinificatrice du domaine. Elle avait déjà été impliqué dans le commerce du vin au Chili en travaillant pour de grand producteurs. Mais en 2000, elle a décidé de démarrer sa propre affaire. Pour ce faire, elle n’a pas choisi la voie de la facilité, puisqu’elle a planté ses vignobles à quelques kilomètres à peine de l’océan Pacifique, pour y cultiver surtout des cépages blancs, Sauvignon Blanc, bien entendu, mais aussi Gewurztraminer et Sauvignon Gris. En rouge, le Pinot Noir est l’unique cépage cultivé. Toute les cuvées du domaine sont des “Single Vineyard”. Le vin dont il est question ici provient du vignoble “Laurel”, situé à flanc de colline à 4 Km de l’océan Pacifique en exposition nord-est. Plusieurs clones de Sauvignon Blanc, autant français que californiens sont utilisés. Les rendements sont très faibles à 15 hectolitres à l’hectare. Le vin ne voit jamais le bois, il titre à 14% d’alcool et contient 5 grammes par litre de sucres résiduels. Ce qui est la limite pour qu’un vin soit considéré comme étant sec. Voilà bien des détails un peu techniques, mais qu’en est-il de ce vin? Voyons voir...

La robe est d’une jolie teinte légèrement dorée. Le nez montre une intensité bien calibrée et un profil étonnamment raffiné. Bien sûr, on retrouve des notes typiques du cépage, citron, pamplemousse, herbes, asperges, mais il y a plus, et surtout, c’est superbement agencé. Rien d’outrancier ou de caricatural, plutôt une belle harmonie. Je ne me lasse pas d’humer ce vin. Il a vraiment quelque chose d’intrigant et d’agréable à la fois. Malheureusement, comme je suis limité comme dégustateur, je n’arrive pas à vraiment mettre tous les mots qu’il faudrait sur mes impressions. La seule chose qui me vient, c’est une impression de bord de mer, d’air salin, mais c’est probablement un gros cliché, une projection de mon esprit, car je sais d’où vient le vin provient. Tout ce que je peux dire avec certitude, c’est que j’aime beaucoup ce profil. Le ravissement se transporte en bouche, où le vin exhibe un bel alliage d’ampleur et de fraîcheur en attaque, sur une agréable présence fruitée, mélangeant un caractère d’agrumes, à un côté légèrement tropical. Le tout est assaisonné de notes végétales subtiles, rappelant ce qui était perçu au nez. L’ensemble forme un heureux mariage gustatif. Le milieu de bouche permet de constater que concentration, volume et légère onctuosité sont au rendez-vous. La finale met en relief avec acuité la tension qui existe dans ce vin entre douceur, légère amertume et acidité, sur une persistance des saveurs de très bon niveau.

Ce vin est excellent!!! J’y ai trouvé une belle matière, une certaine originalité et de la classe. Il s’agit sans aucun doute du meilleur blanc chilien qu’il m’ait été donné de goûter jusqu’à maintenant. Pour un vin encore tout jeune n’ayant jamais vu la barrique, il montre un corps et une complexité étonnante. Le producteur parle d’un bon potentiel de garde pour ce vin. Cela est peut-être présomptueux, compte tenu de l’historique ténu de ce domaine. Toutefois, je serais tenté d’être d’accord, car le vin a très bien évolué après l’ouverture et il a admirablement tenu la route sur deux jours. Avec le temps, l’acidité s’est mieux fondue et le profil aromatique s’est complexifié. Le prix de 31$ CAN pour un blanc chilien en fera sûrement sourciller quelques uns, mais je pense qu’il vaut son prix. Il possède ce niveau qualitatif supplémentaire et cette originalité aromatique qui à mon sens justifie le déboursé supplémentaire. Une chose est sûre, je ne regrette pas mon achat et j’ai hâte d’ouvrir une bouteille de l’autre cuvée de Sauvignon Blanc du domaine, le “Cipreses Vinyard”.

Bienvenu au club des passionnés !

SAUVIGNON BLANC, CIPRESES VINEYARD, 2005, SAN ANTONIO, CASA MARIN

Après la cuvée “Laurel Vineyard”, dont j’ai parlé récemment, je remet ça avec l’autre cuvée de Sauvignon Blanc de Casa Marin. Selon ce que j’ai pu lire à propos de ces deux cuvées, le “Cipreses Vineyard” est généralement considéré comme étant supérieur au “Laurel Vineyard”. Il faut dire qu’en théorie, les deux vins devraient être assez différents. Le Laurel contient 5 grammes par litres de sucres résiduels, alors que le Cipreses est très sec avec seulement 1.4 grammes par litre. L’acidité titrable de Cipreses aussi plus élevée. Cela devrait forcément distinguer le profil des deux vins. Le "Vignoble des Cyprès" est le vignoble sud-américain étant situé le plus près de l’océan. Il est localisé au sommet d'une colline, avec une partie qui est directement exposée à l’océan Pacifique, et aux solides vents que celui-ci génère. Cela impose un stress certain sur les vignes et contribue à leur très faibles rendements ne dépassant pas les 15 hectolitres à l’hectare. Comme pour la cuvée Laurel, ce vin ne voit jamais la barrique. Donc, ce qui est dans le verre est l’expression du cépage et du terroir, selon l’interprétation qu’en a fait Maria Luz Marin. J’ai bien hâte de goûter ce vin, alors voyons voir de quoi il en retourne.

La robe est d’un jaune plutôt pâle aux légers reflets verdâtres. Le nez est superbe avec des arômes de citron et d’herbes, ainsi que des notes d’ asperges qui s’atténuent avec le temps. Le vin développe aussi un arôme intriguant qui me rappelle les vin rouges, mais malheureusement, je n’arrive pas à nommer cet arôme. Finalement, comme pour la cuvée Laurel, je retrouve un côté salin rappelant le bord de mer. J’ai vraiment peur que ce soit un gros cliché de ma part, mais c’est honnêtement ce que je ressens. Toujours est-il que le nez de ce vin est admirable. Assurément très plaisant, avec de la profondeur et de l’originalité. L’enchantement se poursuit en bouche où le vin attaque avec une agréable vivacité qui sait mettre en relief dès le départ son caractère citronné. Une fois que cette vague initiale a déferlé, on peut mieux apprécier la délicatesse aromatique du vin. La vivacité est bien absorbée par le corps du vin, qui montre un bon volume associé à une légère onctuosité. Les saveurs végétales perçues au nez se répercutent discrètement en bouche et s’amalgament très bien au fruité dominant, pour produire un heureux effet gustatif. Ces saveurs intenses et harmonieuses sont portées par une texture caressante qui permet au vin de couler sans efforts vers une finale de très haut niveau, où le mariage des saveurs est impeccable et la longueur fascinante.

Ce vin est assurément digne du fameux titre de grand vin. Ce n’est pas pour rien qu’il s’est mérité tant d’éloges et des notes atteignant 95. Parfois cela peut être trompeur, mais dans le cas de ce vin, je suis tout à fait d’accord. Maria Luz Marin est quelqu’un qui doit être placé très haut sur la liste des visionnaires qui redéfinissent le Chili vinicole. Produire un tel vin lors de la cinquième années d’existence d’un vignoble, et du troisième millésime produit, relève du pur exploit. On ne peut qu’imaginer ce que ce sera dans quelques années. D’ailleurs, le millésime 2007 de ce vin vient d’être nommé meilleur blanc du Chili par Patricio Tapia, auteur du guide des vins chiliens “Descorchados”, qui lui a décerné une note de 95. Si vous aimez les vins de Sauvignon Blanc en général, si un arôme plutôt mineur évoquant l’asperge ne vous rebute pas d’emblée. Ce vin est selon moi un incontournable et un RQP, même à 31$. Il vaut amplement son prix et avec sa matière riche, soutenue par une vive acidité, je pense que ce vin a encore beaucoup à livrer. Découvrir ce vin, c’est découvrir une des facettes les plus brillantes du Chili vinicole actuel, et c’est aussi une façon d’entrevoir le meilleur de ce que réserve l’avenir. Pour conclure à propos de ces deux très belles cuvées de Casa Marin. Je dirais qu’il s’agit de deux très bons vins qui ont chacun une personnalité distincte. S’il fallait choisir entre les deux, j’irais avec le Cipreses. La longueur du Cipreses est ce qui lui donne une légère coche par rapport au Laurel. Je vais racheter les deux de toute façon. Je n’ai jamais gardé de vins blancs chiliens sur une longue période, mais puisqu’il faut commencer quelque part, ce sera avec ces deux formidables cuvées de Casa Marin.

J'avais également bu le 1er Laurel Vineyard que Casa Marin avait sorti, c'était le 2003 je crois. Pas de CR car bu un jour avant le déménagement du Chili, mais je me souviens également de cette note saline charactéristique.

Je viens de leur envoyer un mail pour connaître les points de vente en Suisse. Trouves-tu leurs vins rouges à la SAQ ? J'aimerai bien goûter leur Pinot car le climat et la maîtrise de Maria Luz pourrait donner un surperbe vin rouge, tout ne finesse et loin des blockbusters du sud du paxs.

une question ! Où en trouver ? J'habite à Paris. J'aimerais bien goûter le gewurzt. C'est bien ca le probleme de tels CR. L'envie qu'ils procurent immanquabement.

Va sur le site de Casa Marin ICI , et contacte le distributeur le plus proche. Cela me paraît le meilleur moyen.

Merci pour l'info. Pas de distributeur en France malheureusement. J'essaierai de passer par un magasin de Belgique ou de Suisse à l'occasion. Ou alors je me ferai un ptit voyage au Chili

Merci pour ces infos!

J'ai visité la page web, en effet, il faut passer par l'étranger...
à ce sujet, Kayr, tu habites loin de Bordeaux???

Cordialement,
JU

Salut Anthony,

Les rouges ne sont pas disponibles à la SAQ. Il faut dire que la meilleure cuvée de Pinot n'est pas donnée au double du prix des Sauvignons. Le coût des barriques y est sûrement pour quelque chose. Pour ce qui est des Sauvignons, il s'agit de leur première apparition à la SAQ et ils ont bien failli ne jamais être disponibles. Ces vins faisaient partie d'une opération promotionnelle appelée "Cellier des Amériques", qui offraient différents vins des deux Amériques, accompagnés d'une revue comportant des textes permettant de mieux faire connaître les différents pays vinicoles de ce grand continent. Toutefois, pour une raison obscure, les deux vins de Casa Marin ont été retirés à la dernière minute de l'offre. Les dégustateurs de la SAQ les auraient trouvés bizarres paraît-il. À ma grande surprise, les bouteilles sont finalement apparues sur les tablettes environ quatre mois plus tard. C'est donc avec une certaine crainte que j'ai acheté ces vins. Finalement, je ne comprends rien à ce qui s'est passé, car les deux cuvées sont les meilleurs blancs chiliens qu'il m'ait été donné de goûter. Les vins se vendent bien, alors j'espère que Casa Marin ne tombera pas sur la liste noire de la SAQ. Ici au Québec, le goût est très français. Tout ce qui diverge de ce goût général, est considéré suspect par plusieurs. C'est un peu normal.

Claude

JU,

Paris est-il loin de Bordeaux ? -D

Claude,

ta persévérance et perspicacité t'auront permis de passer un sacré bon moment avec ces 2 vins !!!

Il faut que je les trouve rapidement ...

tout dépend si l'un ou l'autre voyage beaucoup en France...

JU

Bu à cette occasion
Casa Marin Sauvignon blanc Cipreses Vineyard 2020 - San Antonio Valley - Chili
Robe or pâle tirant sur le vert.
Nez sur des senteurs d'herbes, de buis chaud, de pamplemousse et de bourgeon de cassis, discrètes notes d'élevage.
La bouche est riche et ample mais manque d'allonge et d'acidité.