Pinot Gris Vendanges Tardives 2008 – Domaine Louis Sipp



Robe or paille assez foncée.
Nez assez puissant sur le sucre roux, le miel, la datte, quelques notes de fruits confits.
L’attaque en bouche est grasse, dense, la matière riche est péniblement équilibrée par une acidité présente mais à mon gout insuffisante pour relancer le vin.
Les arômes de sucre roux et d’abricot confit renforcent la douceur du vin, sans tomber dans l’écœurement, tout du moins pour les becs sucrés.
On appréciera ce vin pour son coté tertiaire toujours charmant même si je pense que je l’aurais apprécié plus jeune, plus fougueux et probablement plus varié aromatiquement.
Longueur correcte, salivante, un peu pâteuse.
Un vin plaisant qu’il est grand temps de boire. Très bon accord avec un émincé d’échine de porc au gingembre et à l’orange.

Sylv1

Domaine Louis Sipp - Riesling - Grand Cru Kirchberg de Ribeauvillé - 2013

Bu avant hier un Riesling Grand Cru Kirchberg de Ribeauvillé acheté par mon père au domaine.
La robe présente quelques notes d’évolution. Le nez est sur le citron, je sens que le vin va être tendu en bouche et je ne me trompe pas ( dû au millésime ? ). Il y a quand même une petite balance entre l’acidité et le gras mais c’est l’acidité qui domine. Je n’ai pas perçu de notes de pétrole, mais je n’y suis pas encore habitué. Je ne sais pas si cette acidité pourra s’équilibrer avec le temps mais il est prêt à boire, pour ceux qui aiment.
Il a bien accompagné une blanquette de veau !

Olivier

Domaine Louis Sipp, Alsace Grand Cru (Riesling), Osterberg, 2017

Ouverture immédiate
Robe jaune claire à reflets verts. Le nez est très précis sur les agrumes et le kiwi, avec une grande prédominance citronnée. D'ailleurs mon fils qui voulait sentir, s'est exclamé d'un "Wouha Papa comme ça sent le citron!!!" (4 ans, ça s'éduque de bonheur dans le Forez!!!). On retrouve un côté finement fumé en complément. La bouche se montre très droite, ferme, avec une belle sensation de maturité et une matière qui se montre confortable et relativement dense, ce qui lui fait gagner en confort de bouche. C'est tendu sans être laser (on est sur un indice entre 1et 2), encore assez primaire, l'aromatique se portant essentiellement sur le citron, le citron vert, un peu de mandarine et de kiwi, avec quelques notes de poivre blanc et de fumé en complément. Belle finale étirée, sèche sans être aride. Très Bien à Excellent (16,5/20), belle première rencontre avec le domaine.

Louis Sipp Muehlforst riesling2016

Mes impressions:
La robe est jaune pâle. Le nez dégage des arômes pétrolés puissants à l'extrême sur lesquels aimeraient bien survoler des arômes de fleurs jaunes. La bouche est sur le même registre puissant qui renverse tout sur son message avec une minéralité et une salinité affirmée.
Vin surprenant quand on ne s'attend pas à cette puissance, mais très bon malgré tout. Mais difficile de boire plus de deux verres. Je dois être un mauvais dégustateur, parce que la grande finesse mentionnée sur la fiche du domaine, je la ressens comme de la puissance.

Luc

Louis Sipp Riesling Osterberg 2015
Sans prise de notes.  
Un bien beau Riesling de grande jeunesse certes assez variétale, mais pur et présentant un joli fond, bien équilibré.
Les millésimes chauds vont bien à ce domaine me semble-t-il.
A garder
Joli rapport qualité/prix.
Plutôt Très Bien

Domaine Louis Sipp, Gewurztraminer Grand cru Osterberg 2010

Gaétan avait oublié que je n'aime pas le Munster et il en avait prévu pour accompagner cette dernière bouteille.
Avant de goûter j'imagine donc que c'est un Gewurzt.
Les arômes de litchi le confirment très vite.

C'est vraiment plaisant au nez mais c'est encore meilleur en bouche avec une belle acidité qui donne de la vigueur.
Le sucre semble parfaitement intégré conférant à l'ensemble un bel équilibre.
J'imagine un millésime assez frais comme 2008, on n'est pas loin.

Ayant laissé le Chambolle à Gaétan, je suis reparti avec cette bouteille et j'ai pu suivre son évolution deux jours plus tard.
La bouteille n'a pas bougé et le vin était aussi plaisant 48h plus tard.
Une très belle bouteille parfaitement à point mais qui doit pouvoir encore bien se garder.

www.lapassionduvin.c...

Le message de Luc (Bulgalsa) déclencha en moi une certaine envie de participer à cette dégustation pour plusieurs raisons : de ce que j'avais déjà gouté, j'aimais le style épuré, tranchant et vif des vins du domaine (bon, c'est vrai que les millésimes dégustés s'y prêtaient - 2008 et 2010), les post de Luc sur les vins et les tables du secteur me faisaient penser qu'on partageait quelques affinités de goûts, et enfin la possibilité de tremper mes lèvres dans le millésime qui m'a vu naitre (2006 ou 2001 ? ) fini de me décider à envoyer un MP à Luc pour voir si une rencontre sur place pouvait s'envisager...ce qui fût fait ce samedi matin à 10h00...pas pétantes pour moi (arrivé le dernier du groupe avec 10 mn de retard , j'ai failli faire honte à Luc qui avait réussi à faire patienter l'assemblée forcément assoiffée : une quinzaine d'amateurs, visiblement de tous horizons...y compris de Belgique au vu de l'accent à la table voisine).

Bref, voici les quelques notes prises lors de la dégustation qui débuta vers 10h30, après quelques explications pédagogiques fournies par Etienne SIPP sur le domaine (peu interventionniste), le secteur (Ribeauvillé, caractérisé par la fraicheur du climat générant une forte acidité dans les vins) , et surtout le terroir en question (GC KIrchberg, particulièrement pentu, voire dangereux à travailler en tracteur) dont nous allions goûter les vins qui y étaient produit depuis 50 ans à travers une verticale 10 millésimes !
Les vins ont tous été ouvert, goûté et épaulé la veille au soir avant d'être rebouché.

2016 : Nez fin, citronné, léger pétrole avec presque une touche "sucrée" au nez.
Bouche fraiche, bien tendue, avec une jolie longueur sur des amers un peu sensibles en finale. Très bien.

2011 (servi en magnum) : Nez bien pétroleux (même si ça s'atténuera à l'aération) qui domine le citron vert, touche mentholée, plantes médicinales, c'est frais et plutôt appétent. La bouche est plutôt large, avec une sensation de gras sans doute matérialisée par des légers SR (9.1 g). L'équilibre est préservé mais c'est bien moins mon style. Moyen en l'état.
(A la table d'à côté, un participant qui a tout vu / tout bu ) indique que le vin se montrerait bien moins évolué qu'en bouteille...normal, en même temps).

2006 : On attaque les robes dorées. Nez sur le champignon, les fruits jaunes (prune), une touche miéllée et en cherchant bien un léger terpénne.
La bouche est sur les agrumes bien mûrs, peut-être un poil chaleureuse en finale mais ça reste parfaitement sec malgré la chaleur du millésime. Longueur moyenne. J'ai apprécié la structure du vin mais moins l'aromatique. Bien

2001 : Luc me glisse avant le service qu'il est venu en partie pour goûter (et peut-être acheter) ce millésime particulièrement réputé.
Le nez juste après le service nous refroidit d'entrée : sur l'encaustique (dixit Luc, et je partage), un poil d'oxydation et une touche miéllé. Bref, pas très avenant...
Grosse matière en bouche (il y a du vin !), avec un niveau d'acidité qui équilibre parfaitement le vin. Il y a un côté presque "liquoreux" mais ça goûte sec (oui, je sais, c'est peut-être antinomique mais c'est comme cela que je l'ai ressenti). 
Très bien pour la structure, et moyen sur l'aromatique avec ce gros doute sur le nez à l'ouverture. Peut-être une bouteille en dessous mais une petite déception sur ce millésime tant attendu.

1996 : Bouchon au nez (derrière, ça champignonne sur la truffe blanche). En bouche, idem, mais je ne sens plus que le bouchon même si le maître des lieux trouve ça léger...
Il semble y avoir une grosse acidité. Dommage, car le profil du vin aurait pu bien me convenir...dommage aussi que la bouteille ne soit pas remplacée ! 

1991 : Avec ce millésime, on entre dans un autre monde aromatique.
Superbe nez, complexe, minéral, mentholé, sur les agrumes, la truffe blanche, aucun signe de pétrole.
Bouche fuselée, tendue, aromatique sur les agrumes mûrs, très belle acidité.
Hé bé, c'est un véritable coup de cœur inattendu (même par son géniteur) au vu d'un millésime considéré comme plutôt moyen dans la région. Excellent. 

1986 : Nez sur les fruits mûrs, la truffe, une pointe torréfiée (ressentie quand un participant la note). La bouche est puissante, sur les agrumes confits, mais des amers un peu trop prégnants et une acidité un peu dissociée le rend bien moins agréable que le 1991.
Très bien pour le nez / Moyen pour la bouche.

1981 : Nez plus fermé (et qui le restera), un peu d'agrumes, minéral.
La bouche est bien sèche, très tendue, et présente une grosse longueur sur des amers bien intégrés. Finale salivante. Très bien.

1976 : Magnifique robe dorée signant un âge certain.
Nez également un peu fermé, sur les agrumes mais ça reste bien discret, pointe mentholée.
Bouche présentant un beau volume. L'ensemble est parfaitement équilibré et les 15.5 g de SR sont parfaitement insensibles alors que l'acidité est très basse (annoncée 4.3 g). Grosse persistance en bouche sur une finale mentholée. Très beau vin.

1971 : Etienne SIPP précise que le millésime serait l'alter égo de 1921  2021 (comme Luc l'a correctement écrit, et cela lui ayant été confirmé par le maitre des lieux, il s'agit de 2021) et avait très mal débuté pour finir avec une maturité parfaite.  Pour la suite, soit je suis médium soit je suis mytho (ou sourd), réponse aux vendanges 
Superbe robe dorée.
Nez superbe, bien ouvert sur les fruits mûrs, confits, pointe miéllée (cire d'abeille dit Luc, et c'est bien ça). C'est très beau.
Bouche avec du volume, une matière concentrée mais ça goûte bien sec. Arômes de citron vert (?), de fruits jaunes. Grosse acidité ressentie. Il y a moins de longueur que sur le 1976 mais c'est d'une jeunesse bluffante. Excellent. 

S'en suivra quelques emplettes (mais le prix des millésimes anciens s'emballent vite, avec c'est vrai l'avantage d'avoir pu goûter et l'assurance d'une parfaite conservation) et une belle randonnée avec Luc qui se terminera dans les vignes de l'Osterberg !

Merci à Etienne SIPP pour la dégustation et à Luc pour m'avoir donné l'envie / l'occasion d'y participer. 




 

 Mes propres commentaires sur cette dégustation animée par Etienne Sipp qui m'a effectivement donné l'occasion de faire la rencontre sympathique et agréable de l'affable Arnould.

Je ne reviendrai pas sur les caractéristiques du Grand Cru Kirchberg de Ribeauvillé pour la simple et bonne raison que Patrick Böttcher en avait fait une très bonne description le 15 février 2009 à l'occasion d'une autre verticale de ce cru de ce même domaine ici même sur LPV.
Verticale du 15 février 2009  
(verticale remarquable, je recommande vivement la lecture du lien en ce sens qu'elle contient, en plus de la verticale, une longue discussion avec Etienne Sipp et d'autres éléments relatifs à l'historique)

Je reprends donc uniquement ici l'extrait de cette verticale lié à la description du Grand Cru Kirchberg de Ribeauvillé par Patrick Böttcher:

Le Grand Cru Kirchberg de Ribeauvillé
Classé Grand Cru par décret de 1975, ce terroir a été cité pour la première fois en 1328.
Ce coteau bénéficie d'une exposition Sud et Sud-ouest qui, associée à une pente très marquée, lui confère un excellent ensoleillement au moment de la maturation. Son substrat est constitué, en aval, de marnes dolomitiques triasiques et de dolomies du Muschelkalk inférieur, en amont, de marnes bariolées gréseuses et gypsifères du Muschelkalk moyen. Des sols argileux, souvent très caillouteux, accueillent ce vignoble situé à une altitude de 270 à 350 m.
Le tout confère aux vins une grande minéralité proche de celle du Geisberg voisin ainsi que beaucoup de fraicheur grâce à une acidité bien présente.
Les parcelles de Riesling se situent au cœur historique du Grand Cru, d'une part dans la pente marquée située au Sud et d'autre part dans la partie centrale du plateau. La roche mère est située à une cinquantaine de centimètres de la surface. Cela oblige les vieilles vignes de 31 ans d'âge à plonger leurs racines profondément.
Les dernières vignes ont été plantées avec une densité de 6250 pieds à l'hectare.


Toutes les bouteilles ont été ouvertes la veille.
(abréviations: SR= Sucres Résiduels; AT = acide tartrique)

Quant à mes propres impressions:

Louis Sipp Kirchberg de Ribeauvillé riesling 2016
(SR: 3,9g/l - AT: 4,7g/l)
La robe est jaune pâle. Le nez dégage des senteurs florales, d'agrumes et un léger côté beurré; un vin moyennement ouvert au nez. 
En bouche, un vin ample et rond avec de l'amertume se propageant en mileu de bouche et tirant vers une forte acidité en fin de bouche.
Très bonne longueur.
Suivant E. Sipp, "il faut juste être patient pour ce vin, de l'ordre de 7 à 8 ans pour ce millésime dégageant beaucoup de fraicheur".
Bien à très bien.

Louis Sipp Kirchberg de Ribeauvillé riesling 2011 - servi en magnum
(SR: 9,1g/l - AT: 4,4g/l)
La robe est jaune pâle prononcée.
Les arômes terpéniques prédominent avec secondairement des arômes mentholés.
En bouche, la présence de sucres résiduels n'empêchent pas un très bon équilibre de ce vin qui n'est pas assez sec à mon goût.
Selon E. Sipp, il s'agit d'un millésime "beaucoup plus solaire", bénéficiant d'un automne très beau et avec une typicité marquée par le pétrole. Les vendanges ont été précoces cette année-là. La structure de ce vin est moyennement corpulente.
Moyen.

Louis Sipp Kirchberg de Ribeauvillé riesling 2006
(SR: 8,2g/l - AT: 5,2g/l)
Suivant Etienne Sipp, "ce vin pourrait être une projection de ce que pourrait devenir le millésime 2016 puisque la construction du 2016 est identique à celle du 2006: de l'acidité, du froid, un millésime cauchemardesque avec de très fortes pluies : 120mm en 2 jours. Mais heureusement, nous avons rentré les raisins juste avant les pluies, ce qui fait que finalement, la marque de ce millésime ne s'applique pas à cette cuvée".
Au nez, ce vin est vraiment simple, avec des arômes lactés pour ce qui est en plus un nez discret.
En bouche, il est droit et tendu, mais avec une finale courte. Il s'agit d'un vin avec une belle structure ciselée, en dentelle. 
Très bien, grâce à la bouche.

Louis Sipp Kirchberg de Ribeauvillé riesling 2001
(SR: 10,6g/l - AT: 5,2g/l)
La robe est jaune or prononcée.
Le nez fait présager le pire: de l'encaustique et des arômes lactés;  un nez pas avenant du tout, peut-être dû au phénomène de réduction. Mais heureusement, une vigoureuse aération dans le verre transfigure ce nez pour l'épanouir vers des arômes terpéniques, ouf, avec en supplément des arômes de fruits confits et de coing. Ce vin dégage en bouche une harmonie grandiose, de l'élégance et de la sapidité.
Un vin qui fait peur à l'ouverture pour devenir magnifique à la dégustation.

Louis Sipp Kirchberg de Ribeauvillé riesling 1996
(SR: 10,6g/l - AT: 5,2g/l)
Il s'agit du premier millésime de E. Sipp, et pas de chance pour le coup... bouchonné!

Louis Sipp Kirchberg de Ribeauvillé riesling 1991
(SR: 8,1g/l - AT: 6,6g/l)
La robe est jaune paille.
Le nez est magnifique et complexe, avec des arômes tertiaires et de truffe blanche.
En bouche, il dégage de beaux amers. Un vin structuré par l'élégance et un caractère svelte, aérien presque.
Splendide.

Louis Sipp Kirchberg de Ribeauvillé riesling 1986
(SR et AT non indiqués )
La robe est jaune or.
Le nez dégage des arômes de fruits divers à maturité et, ainsi que le fait remarquer quelqu'un dans l'assistance, des arômes torréfiés.
Ce vin est plus puissant, tant au nez qu'en bouche, et avec une structure plus charpentée que le précédent. Sa marque de fabrique est quand même l'acidité et de l'amertume.
Moyen.

Louis Sipp Kirchberg de Ribeauvillé riesling 1981
(SR: 5,5g/l - AT: 5,4g/l)
La robe est jaune or prononcée.
Un vin qui, d'après E. Sipp, "dégage de l'énergie, de l'explosivité".
Je ressens à mon étonnement des notes boisées.
En bouche, ce vin est très sec, minéral et, secondairement, des amers. La persistance arômatique est énorme, interminable même, la plus longue indiscutablement de tous les millésimes dégustés ce jour-là.
Très bon.

Louis Sipp Kirchberg de Ribeauvillé riesling 1976
(SR: 15,5g/l - AT: 4,3g/l)
La robe est d'intensité forte sur l'or prononcé.
Le nez est discret et dégage des arômes mentholés.
En bouche, les 15,5g de sucre ne sont pas du tout ressentis. Une fraîcheur étonnante émane de ce vin. Une très belle bouche structurée par l'élégance et la droiture, un vin qui répond parfaitement à la définition du terme "pleinitude".
Très beau vin, alors même que c'est celui-ci qui a l'acidité la plus basse. Comme l'indique E. Sipp, "le potentiel de garde n'est pas déterminé que par l'acidité".

Louis Sipp Kirchberg de Ribeauvillé riesling 1971
(SR et AT non indiqués )
Climatiquement, "1971 rejoint 2021" d'après E. Sipp.
La robe est jaune or prononcée.
Le nez est beau et complexe:des arômes tertaires, de mirabelle et de cire d'abeille, avec en retrait des arômes balsamiques et fruités.
En bouche, le vin est sec et montre une grande concentration. Une belle amplitude et largeur, pour terminer avec une finale assez longue.
Très beau vin.

En conclusion, pour les millésimes 1981, 1976 et 1971, je défie quiconque à l'aveugle de déterminer que ces vins ont plus de 40 ans.
Si les millésimes plus récents suivent la même trajectoire, on peut les encaver sans souci. Après, les aléas des vinifications, réchauffement et autres... 

Et la conclusion de la conclusion a été une petite randonnée bienvenue vers les trois châteaux surplombant Ribeauvillé pour nous débarrasser des toxines accumulées pendant la dégustation.

Dégustation du Grand Cru Kirchberg de Ribeauvillé, vue sur le Grand Cru Geisberg pendant la dégustation et nos pas nous ayant menés vers le Grand Cru Osterberg: tiercé gagnant samedi!

Luc

Domaine Louis Sipp - Riesling - Grand Cru Kirchberg de Ribeauvillé - Verticale 1971 / 2016

Un pote et moi-même ne résistons pas à l'envie de découvrir ce domaine (dont j'ai lu beaucoup de bien ici !) et ce cru suite au message annonciateur de Luc 

J'ai été super intéressé de lire les commentaires d'Arnould et de Luc ci-dessus puisqu'il est alors évident que sur certains points, nous avons eu des ressentis très différents !
La grande question : n'est-ce dû qu'au goût, ou autre chose peut-il l'expliquer ?

Je vois bien quelque chose : ils ont participé au créneau du samedi 10h, là où nous avons participé à celui du dimanche 14h.
Question existentielle donc : a-t-on goûté les mêmes bouteilles ou pas ?
Si oui, ça veut dire qu'on a bénéficié de bouteilles plus ouvertes (>24h de plus)Si non, ça explique plus facilement qu'on ait eu des grosses différences de perception sur certaines références. Mais le mystère reste pour moi entier car je n'ai pas pensé sur le coup à demander au maitre des lieux si nous gouttions les mêmes bouteilles que les participants de la veille. Arnould, Luc, une idée ? 

Bref, sans plus attendre … en avant ! 

Louis Sipp, Riesling GC Kirchberg de Ribeauvillé, 2016

Le maitre des lieux nous a prévenu, des contributeurs LPV l'ont déjà annoncé, Arnould et Luc n'ont pas dit le contraire, et nous abondons : c'est fermé. Cela n'empêche aucunement de passer un bon moment mais on sent que tout est cadenassé. Joli profil fumé, le citron vert bien nerveux est là, la poussière de craie aussi, la bouche est tranchante, minimaliste, l'acidité acérée et quasi tannique, signe du cru (et du domaine) pour le reste de la dégustation se perçoit déjà bien. Bref, le Kirchberg est bien dans la bouteille : reste plus qu'à attendre, absolument.
Très bien – 

Louis Sipp, Riesling GC Kirchberg de Ribeauvillé, 2011 – En Magnum

Quel pied ! Ce sera pour moi une des révélations de la dégustation. Là ou 2016 est fermé, 2011 est d'une ouverture paradisiaque. Quel profil ! Outre le citron vert et la touche pétrolée on a une myriade d'aromes dérivés des terpènes sur le Suc des Vosges, l'eucalyptus, la térébenthine, mais également les bonbons violettes cristallisées … on ne sait plus où donner de la tête. La bouche prolonge exactement ces impressions, cristalline, l'équilibre entre acidité pierreuse et tranchante du cru et "confort" des 9 grammes de SR est absolument jouissif. Révélation. 
Excellent + 

Louis Sipp, Riesling GC Kirchberg de Ribeauvillé, 2006

Une certaine parenté mais la touche de botrytis est ici nettement décelable. Moins cristallin mais plus complexe avec les premières nuances de miel, de propolis, d'abricot. La trame acide minérale est bien là en bouche, l'équilibre global est tout à fait maitrisé.
Très bien 

Louis Sipp, Riesling GC Kirchberg de Ribeauvillé, 2001

La touche de botrytis est également présente, davantage même, on est vraiment sur un joli botrytis "joyeux", libéré, sur la framboise et la pèche cuite avec du propolis et du tarmac, tout en gardant une impression fraiche, "eau de roche" au nez (aussi étrange que ça puisse paraitre). Bel équilibre en bouche sur de l'ananas et des fleurs. Dans un profil similaire, il fait mieux que le précédent;
Très bien + 

Louis Sipp, Riesling GC Kirchberg de Ribeauvillé, 1996

La notre n'était pas bouchonnée donc j'aurais tendance à croire qu'on n'a pas gouté la même bouteille. Ici c'est intéressant parce qu'on comprend qu'on est, chronologiquement parlant, à un tournant d'un profil de fruit vers un profil tertiaire, ce que la suite de la dégustation confirmera. Ici on est un peu "le cul entre deux chaises" en ne proposant ni le meilleur de l'un ni le meilleur de l'autre avec des notes intermédiaires qui sont cependant intéressantes : physalis, tomate cerise (donc il reste encore du fruit) mais aussi un coté pomme de terre sale, pointe de truffe blanche (signature du millésime d'après Étienne Sipp) … ça manque un peu d'un trait d'union. La bouche est sur la terre sèche, la roche, la trame acide est ici extrême, grosse empreinte minérale. Pas sans intérêt mais clairement strict, c'est un vin d'intellectuel un peu maso.
Bien + 

Louis Sipp, Riesling GC Kirchberg de Ribeauvillé, 1991

La métamorphose du primaire vers le tertiaire, qui était en plein cours en 96, est désormais achevée : on entre dans un profil (du moins au nez) de blanc tertiaire très particulier qui va rester un dénominateur commun jusqu'au bout de la dégustation. Le nez est dans un univers complètement différent des précédents  : on est sur le fumoir à poisson, le chien mouillé, le marais, le plâtre. La bouche champignonne magnifiquement, sur des nuances fumées à nouveau. Top, mais un plaisir complètement différent des précédents.
Très bien 

Louis Sipp, Riesling GC Kirchberg de Ribeauvillé, 1986

Nez complexe, similaire au précédent, sur un profil fumé sans compromis, mais l'aération lui donne encore un supplément d'âme avec de la menthe (annoncée comme une des signatures du Kirchberg par Étienne, la voici enfin !) et également un superbe assortiment de thés qui m'évoquent un mi-chemin entre un Earl Grey et un Pu-erh. La bouche est très belle, l'acidité minérale est à nouveau intense avec une explosion de citron jaune, pour qui aime ça c'est jouissif, et à mesure qu'on mâche la seconde partie de bouche devient splendide avec un kaléïdoscope de notes d'infusion, tilleul, thé blanc à la menthe … superbe complexité.
Très bien + / Excellent – 

Louis Sipp, Riesling GC Kirchberg de Ribeauvillé, 1981

Nez plus fin, plus réduit, difficile à faire causer. Par contre il a un profil un peu plus terpénique et fruité que les deux précédents. La bouche confirme une belle rétention des agrumes avec en seconde partie une avalanche de minéralité et de menthe séchée. On pourrait monter plus haut si le nez se présentait mieux.
Très bien – 

Louis Sipp, Riesling GC Kirchberg de Ribeauvillé, 1976

C'est celui qui présente le plus de SR de la dégustation (15,5g/L), et au vieillissement cela lui a donnée une harmonie et une complexité clairement différente des autres. On est de retour sur un magnifique botrytis résineux sur le propolis mais qui se conjugue désormais aux magnifiques nuances de menthe de l'évolution, sauf qu'ici on est sur la menthe fraiche, pimpante, festive, combinée à un citron vert cristallisé on dirait le plus raffiné des mojito. La bouche confirme ces impressions, c'est juste magnifique, après des vins plutôt intellectuels on est ici dans le plaisir spontané absolu, prenez un superbe mojito et ajoutez-y une touche de violette, de l'huile essentielle de sapin et une superbe trame minérale et vous avez une mini-extase. 
Excellent + 

Louis Sipp, Riesling GC Kirchberg de Ribeauvillé, 1971

C'est l'opposé complet des styles par rapport au précédent : on est dans la quintessence du profil sec, austère, sombre. Le nez intimide, domine, requière l'attention immédiatement. Ici tout n'est plus que minéralité sauvage, pierre à briquet, tourbière humide, légère réduction artichaut, champignons séchés, Lapsang-souchong, pain suédois … C'est un vin d'un autre temps, tout simplement. Superbe équilibre en bouche entre les notes d'infusion et la minéralité démonstrative, complexe, fleur de sel … On est proche d'un mélange entre le 86 et le 91, en plus extrême. La longueur et l'empreinte pierreuse massive de ce vin de 50 ans sont à vous enlever toutes certitudes …
Très bien + 

Superbe expérience dans l'ensemble ! 

Ce qui est magique, bien entendu, c'est qu'on perçoit à travers cette verticale ce qui fait l'essence du Kirchberg tel qu'interprété par ce domaine : un toucher de bouche à l'acidité très élevée, sans compromis, centrale, tranchante, qui laisse une empreinte toute droite comme un trait tracé au caillou sur la médiane de votre langue. Ça ne plaira pas à tout le monde, mais personnellement, j'adore ! Outre ces sensations tactiles, l'évolution sur les notes d'infusion et de menthe est une autre caractéristique récurrente. 

Cette verticale est clairement séparable en deux moitiés articulées par un tournant : de 2016 à 2001, la rétention du fruit est excellente (donc quand même pendant un bon 20 ans !). 1996 sert ici d'année charnière, le cul entre deux chaises. A partir de 1991, le profil aromatique tertiaire (parfois étonnamment réduit !) est définitivement installé et restera d'une étonnante stabilité jusqu'à 1971, exception faite de 1976 dont les SR changent la donne en termes d'aromatique. 

Excellent moment passé, à réitérer absolument ! 

Brieuc, 

Merci d’apporter à ton tour ton retour sur cette dégustation et de confirmer la diversité des ressentis.

Pour répondre à ta question :

Je vois bien quelque chose : ils ont participé au créneau du samedi 10h, là où nous avons participé à celui du dimanche 14h.
Question existentielle donc : a-t-on goûté les mêmes bouteilles ou pas ?

Etant donné qu’on était une douzaine-quinzaine à la dégustation de samedi matin et qu’un autre groupe de probablement même envergure a également dégusté le samedi après-midi, il m’étonnerait fort qu’une seule bouteille ait pu résister à 24-30 personnes avant d’arriver à la première dégustation de dimanche après-midi.

Luc

D'où l'intérêt de ne pas se reposer sur un seul contributeur   
Merci d'avoir fait l'effort de retranscrire vos différents ressentis

écrit:

Brieuc, 

Merci d’apporter à ton tour ton retour sur cette dégustation et de confirmer la diversité des ressentis.

Pour répondre à ta question :

Je vois bien quelque chose : ils ont participé au créneau du samedi 10h, là où nous avons participé à celui du dimanche 14h.
Question existentielle donc : a-t-on goûté les mêmes bouteilles ou pas ?

Etant donné qu’on était une douzaine-quinzaine à la dégustation de samedi matin et qu’un autre groupe de probablement même envergure a également dégusté le samedi après-midi, il m’étonnerait fort qu’une seule bouteille ait pu résister à 24-30 personnes avant d’arriver à la première dégustation de dimanche après-midi.

Luc

D'accord avec Luc. Ce sont forcément des bouteilles différentes.
En tout cas Brieuc, chapeau pour le détail des descriptions, d'autant que j'ai trouvé les quantités servies parfois un peu limites pour goûter parfaitement les vins (mais en demandant poliment, on pouvait être gratifié de quelques centilitres supplémentaires en toute cordialité).
Je pense qu'on est en plein dans la diversité de goûts. Avec Luc, il me semble que nos palais sont étalonnés un peu pareil car sans trop échanger pendant la dégustation, nous avons eu des ressentis assez similaires. Je dis assez, car par exemple sur le 2001, grand millésime annoncé, nous sommes pas tout à fait en phase. Perso, je suis resté sur ma faim...
En revanche, sur le 1991, quand je lis ta description du nez (on est sur le fumoir à poisson, le chien mouillé, le marais, le plâtre) je prends un peu peur  , à moins qu'il n'y ai un message subliminal  . De mon côté, j'ai adoré le nez de ce vin...

Ceci dit, là où on se retrouve, c'est bien sur la qualité globale de la dégustation et la capacité de garde assez incroyable de ces vins sur plusieurs décennies (et le "basculement aromatique" à partir du millésime 1991).

Si une autre série était proposée dans les mois / années à venir, je conseille vivement l'expérience !

Merci pour les compliments Arnould ! D'accord avec toi qu'il fallait être bien concentré niveau analytique car les quantités ne permettaient guère plus d'une gorgée ... je dois dire que si j'avais pu me faire servir une marmite entière de 1976, je n'aurais pas été contre

Je pense qu'effectivement pour 1991 on a eu affaire à des bouteilles très différentes et/ou à des degrés d'ouverture différents.
Je pense que sur 1991 une partie de mes impressions venait d'une réduction que je n'attendais pas sur un vin aussi vieux et que je n'ai donc pas pensé à "améliorer" à force de tours et tours dans le verre, ce que j'ai fini par faire sur les vins ultérieurs constatant que plusieurs étaient initialement un peu réduits.

Les marqueurs peuvent sembler effrayant mais honnêtement j'aime bien l'odeur du chien mouillé   Enfin il y a le bon et le mauvais chien mouillé quoi, je ne voudrais pas faire croire qu'on se rapproche d'une odeur de vieux renard crevé comme on trouve dans les cas de brettanomyces extrêmes. Ici c'est plus, je sais pas, un peu comme une odeur de tweed peut-être, de laine mouillée ? Enfin à ce stade c'est plus des "images" que des vrais marqueurs aromatiques, j'assume d'être parfois un peu trop analogique/métaphorique et pas assez "factuel" (sic !) dans mes marqueurs de dégustation 

écrit:

Domaine Louis Sipp, Alsace Grand Cru Osterberg, Riesling, 2010

Ces échanges m'ont donné envie de donner suite. Et bien m'en a pris !

Bouchon parfait.
Robe cristalline à peine teinté d'un léger gris vert.
Nez délicat et franc, agréable par sa pureté, sur la peau d'agrumes, le citron jaune, de fines notes minérales et une pointe de verveine.
Bouche ultra tonique et pleine de nerf, sur une acidité tranchante mais sans morsure qui propulse une jolie matière. L'ensemble déroule une buvabilité qui claque assez irrésistible par ces fortes chaleurs, pas énorme d'intensité de matière mais d'un équilibre très intéressant dans un registre de belle soif.
Finale franche et bien structurée qui laisse le palais net et dispo à se resservir.
Délicieux !
 

Nouvelle bouteille à laquelle il aura fallu une journée d'aération pour être en phase avec la note ci-dessus.
Bon, peut-être est-ce le naufrage de la vieillisse et parce que je pensais ouvrir le Gewurztraminer du même millésime...
Ca n'aura pas trompé son monde une seconde mais ça goutait un peu louvoyant.
Alors que bien aéré le lendemain, c'était bien droit, net et d'une parfaite buvabilité.

"et parce que je pensais ouvrir le Gewurztraminer du même millésime..."

Oliv,
Ce n'est pas gentil de copier les copains: il m'est arrivé la même mésaventure le 8 septembre 2018: même domaine, même confusion de cépage riesling-gewurztraminer, même cuvée Grand Cru Osterberg, même millésime:

"Je note ce vin très très bien, mais il se trouve que j’ai commis une erreur grossière, parce que je n’ai pas été assez attentif à la lecture de l’étiquette: j’était censé avoir ouvert une bouteille de gewuztraminer du même grand Cru Osterberg et du même millésime 2010 en accompagnement d’un munster fermier. Lorsque je l’ai porté en bouche après quelques portions dudit munster, il était proprement imbuvable, tant le munster était prégnant en bouche."
lapassionduvin.com  (message 770)

Il faut croire que, inconsciemment ou non, l'étiquette de la bouteille peut prêter à confusion.

Luc

 

Il m'est arrivé la même mésaventure avec le même cru de Sipp mais de 2012. Je croyais avoir pris un Riesling chez des amis pour une raclette. Mal m'en a pris, c'était le Gewürz. La combinaison avec la raclette n'était pas du tout idoine...

Un vin bu dans cette série .

Domaine Louis Sipp – Alsace Hagenau 2014
Co-vinification de 4 cépages (Riesling, Gewurztraminer, Pinot gris, Sylvaner)  

Robe jaune citron à reflets verts, jeune.

Nez sur les agrumes (citron, pamplemousse), la résine de pin (léger), les fruits blancs. Très beau nez, sérieux, qui ne fait pas son âge.  

La bouche est très belle, tenue, avec une structure acide mais aussi une vraie matière, presque tannique. Longue finale fraîche et nette.

Je découvrais cette cuvée. Un vin d’assemblage qui paraît surtout marqué par le riesling, droit, bien dans le style du domaine, et qui ne fait pas ses 7 ans.

Très bien – 

Mathieu

écrit:

Louis Sipp Grand Cru Osterberg riesling 2001

En février 2018, j'écrivais ceci à propos de ce vin:
Un vin riche et dense, puissant tant au nez qu'en bouche avec des arômes terpéniques, des arômes de mangues, de miel et d'agrumes, tous ces arômes étant " cueillis " à maturité. La charpente grasse et ronde de ce vin est portée (ou contrebalancée ?) par une acidité ciselée pour venir parfaitement s'imbriquer dans cette puissance, lui donnant une teneur d'une grande suavité.
A mon sens et sauf erreur de ma part, le conserver en cave ne lui apportera plus rien et c'est la signification principale de mon intervention : ce vin est à son apogée, une apogée qui est extrêmement généreuse pour le dégustateur.
Splendide.

Un an et demi après et après l'ouverture d'une autre bouteille de ce vin, je ne changerai pas un seul mot ou virgule à ce texte: toujours aussi splendide.

Luc

Ter, quater, quinquies repetita, je ne sais plus: un vin toujours aussi magnifique et dont un seul exemplaire (oxydé) m'a déçu jusque là.
Un vin au sommet de mes rieslings préférés.

Luc

Domaine Louis Sipp, Gewurztraminer Grand cru Osterberg, 2010

 

Bouchon parfait.
Robe sur un doré encore assez léger.
Très beau nez pur et net, gourmand, sur le litchi, la rose, des notes réglissées. C'est attirant en évitant tout effet parfumerie.
La bouche me convient un peu moins. J'avais conservé un souvenir d'un vin plutôt droit en dégustation mais je retrouve ici une forme de puissance liquoreuse et une épaisseur corpulente qui titille ma limite de buvabilité.
L'expression aromatique est très agréable mais l'ampleur du vin provoque un effet de saturation qui limite mon envie de me resservir.
Plutôt un vin de dessert sur cette bouteille.
Bien.

  Domaine Louis Sipp - Riesling 2017

Robe très claire, à peine teintée.
Nez qui ne cache pas ses origines: pointe fruit blanc, fond délicatement pétrolé, petit côté herbe sèche. Ça respire l'équilibre et la finesse.
Attaque vive et sèche, carreau d'arbalète. Ça vous fige un temps le palais. Crispation. On cherche les fruits de mer pour aller avec. Raté, ce sera pour une autre fois. On ne peut pas parler de détente ou d'assouplissement avec l'aération. Que nenni. Cet Alsacien est têtu. Il continue à envoyer de l'acidité. On n'est pas loin de l'austérité malgré un fruit blanc léger, plutôt pomme, une pomme qu'on aurait cueillie un peu trop tôt pour ne pas la laisser aux piafs. Finale dotée d'une amertume iodée venant égayer un ensemble pointu qui ne me déplaît pas mais qui ne fait sans doute pas rigoler tous ceux qui le croisent.

Pour l'apéro, c'est duraille. Avec des fruits de mer, plutôt qu'un Muscadet dodu, ça doit le faire.

écrit:

Domaine Louis Sipp, Alsace Grand Cru Osterberg, Riesling, 2010

 

Ces échanges m'ont donné envie de donner suite. Et bien m'en a pris !

Bouchon parfait.
Robe cristalline à peine teinté d'un léger gris vert.
Nez délicat et franc, agréable par sa pureté, sur la peau d'agrumes, le citron jaune, de fines notes minérales et une pointe de verveine.
Bouche ultra tonique et pleine de nerf, sur une acidité tranchante mais sans morsure qui propulse une jolie matière. L'ensemble déroule une buvabilité qui claque assez irrésistible par ces fortes chaleurs, pas énorme d'intensité de matière mais d'un équilibre très intéressant dans un registre de belle soif.
Finale franche et bien structurée qui laisse le palais net et dispo à se resservir.
Délicieux !

 

Nouvelle bouteille à laquelle il aura fallu une journée d'aération pour être en phase avec la note ci-dessus.
Bon, peut-être est-ce le naufrage de la vieillisse et parce que je pensais ouvrir le Gewurztraminer du même millésime...
Ca n'aura pas trompé son monde une seconde mais ça goutait un peu louvoyant.
Alors que bien aéré le lendemain, c'était bien droit, net et d'une parfaite buvabilité.
 

Quel plaisir que de retrouver ce vin délicieux d'allant, de tonus et de droiture !
Aucun creux, de la tension, de la pureté citronnée et une buvabilité qui fait qu'on sèche la bouteille à une vitesse qui fait craindre qu'il y ait un trou en dessous.
Miaaaaaaam !

Aaah oui vraiment, quel bonheur les Rieslings de ce domaine, depuis juillet dernier le souvenir de la verticale 2016-1971 du Kirchberg ne me quitte pas !
Quelle minéralité, quelle droiture, des blancs quasi tanniques mais à la fois tellement frais et cristallins. Et ce trait de caillou laissé au milieu de la langue à la fin, une fois qu'on y a gouté on en reveut !

Depuis le mois de Février 2019  en collaboration  Martine et Etienne ,  nous préparons cette soirée , au mois d aout on affine la soirée avec Etienne , début septembre l atelier est prêt  , mais le covid passe par la , l atelier reste en cave , jusqu a ce mois de décembre 2021 , ou nous les sortons pour l exploration de ce grand terroir de Ribeauvillé 
Huit millésimes vont se succéder  les uns derrière les autres, un grand moment de dégustation sur ce lieu emblématique de Ribeauvillé , cette dégustation se passera sur deux soirées avec deux groupes de dégustateurs  Le choix des vins à été très précis et adaptés à nos adhérents , merci Martine et Etienne pour la préparation de cette atelier  

 Domaine Louis Sipp GC  du kirchberg de Ribeauvillé  riesling 2017 
 Date de vendange : 29/09/2017  SR: 1,88 g/L AT: 4,2 g/L
Nez très frais sur les agrumes ( Citron, pamplemousse, kumquat  ) les fruits blancs  , les fleurs blanches , des notes salines  l attaque est franche , vive ,droite  l équilibre est parfait avec  de la fraicheur  , Une  acidité qui étire l ensemble , l allonge est très profonde , l empreinte finale en phase avec le nez , avec des notes salines en fon de bouche,  très bonne entrée pour cette verticale , avec un vin d une belle tension avec une fraicheur portée beaucoup plus sur les agrumes , un vin plaisant sur sa jeunesse  Très bien  

 Domaine Louis Sipp GC  du kirchberg de  Ribeauvillé  riesling  2016
Date de vendange : 28/10/2016 SR: 3,9 g/L AT: 4,7 g/L
Nez plus mur , plus frais sur les fruits blancs/ jaunes (mirabelle, la groseille à maquereau ) , les agrumes ( citron confit ) ,  la noix , une pointe de vanille , l attaque en bouche est  vive , droite , puis devient plus large en milieu de bouche avec un léger gras  , puis se ressert sur la fin , l équilibre est parfait , la fraicheur présente est porté par une belle acidité , l allonge est toujours aussi longue , l empreinte finale en phase avec le nez  , avec  cette salinité qui se retrouve en fin de bouche  , ce vin est un peu plus complexe que le premier , on sent qu il est sur la retenu , laissons lui quelques années de plus pour l apprécier  j ai bien aimé  Très bien +  

Domaine Louis Sipp GC  du kirchberg de Ribeauvillé  riesling  2015
Date de vendange : 21/09/2015 SR: 10,0 g/L AT: 4,8 g/L
Nez bien   plus mUr , sur les fruits jaunes ( la mirabelle) , les agrumes ( citron) , le miel , la noix , la vanille , la pierre à fusil,  l attaque en bouche est plus ronde , droite puis large , l  équilibre est parfait avec une matière très mure avec beaucoup de fraicheur , l acidité accompagne l ensemble l allonge est assez longue l empreinte finale en phase avec le nez , les notes salines sont toujours présente en fin de bouche , un joil vin plus riche avec un peu plus de gras ,  sur une belle mâche ,  très accessible en ce moment,  j ai bien aimé Très bien + 

 Domaine Louis Sipp GC  du kirchberg de  Ribeauvillé  riesling  2013
Date de vendange : 18/10/2013 SR: 0,9 g/L AT: 6,4 g/L
Nez très complexe , la noix , l amande , les fleurs blanches ( pivoine , chèvrefeuille , les épices la vanille , la menthe , la réglisse,le poivre , le fenouil , les agrumes ( le citron vert, kumquat )  l attaque en bouche est franche droite , nous avons beaucoup plus de tension , l équilibre  est parfait  avec une fraicheur un peu moins présente et une acidité plus importante qui étire l ensemble sur une allonge très profonde , l empreinte finale est en phase avec le nez , une salinté se fait toujours ressentir en fin de bouche , le vin reste beaucoup plus marqué en bouche , vraiment un vin très racé , je pense que nous commençons à basculé dans les entrailles du GC  a attendre , pas vraiment la bonne période , il est dans une phase pas à son avantage , mais qui devrait repartir de plus belle dans les années à venir  , d ici 5 ans je pense Très bien ( en l état , il y a du potentiel ) 

 Domaine Louis Sipp GC  du kirchberg de Ribeauvillé  riesling  2012
Date de vendange : 17/10/2012  SR: 4,4 g/L AT: 4,5 g/L
Nez très complexe , noix ,notes salines , miel , mirabelle , curry ,  curcuma ,  poivre compotée de fruits jaune, la cire ( très légère )   l attaque est vive franche , droite puis large , puis se ressert sur la fin , nous avons un peu plus de gras , de la finesse et de l élégance , de la fraicheur ,  l équilibre est en parfaite harmonie , de la fraicheur et une acidité qui accompagne et étire en même temps l ensemble sur l allonge qui est assez profonde , l empreinte finale est en phase avec le nez , toujours avec cette belle salinité , un vin racé vraiment superbe , tout y est pour qu il devienne grand  Très bien /Excellent  

Domaine Louis Sipp GC  du kirchberg de  Ribeauvillé  riesling  2010
Date de vendange : 15/10/2010 SR: 4,5 g/L AT: 6,3 g/L
Nez très complexe , sur une compoté de fruits jaunes , la fleurs de sureau  , les épices , fenouil ,curry , curcuma, vanille , pointe de caramel ,  l attaque est vive , droite , puis large , nous sommes sur l élégance et la finesse , l équilibre est en parfaite harmonie une fraicheur complexe est présente portée par une acidité qui accompagne l ensemble et qui l étire sur l allonge beaucoup plus profonde , nous avons énormément de tension sur cette cuvée , l empreinte finale est en phase avec le nez , les notes salines sont toujours présente , quel beau vin j adore tout est la pour ce vin ciselé , très grand vin que ce 2010  Excellent

Domaine Louis Sipp GC  du kirchberg de Ribeauvillé  riesling  1996
Date de vendange: 24/10/1996 SR: 8,1 g/L AT: 6,6 g/L
Très grande complexité aromatique sur ce vin , le nez est sur la noix de muscade, le caramel , le poivre, les fruits jaunes confits, la mirabelle , la pomme cuite , le tabac blond, la fleur de sureau , le miel , la pierre sèche ,   L attaque est plus souple avec de la tension tout de même , une tension maitrisée , ce vin est incroyable , il est surprenant nous avons du mal à l analyser , mais notre curiosité fait que nous y retournons assez vite il nous attire , l équilibre à ce stade est en parfaite harmonie avec une matière très évoluée et une acidité très présente qui accompagne et met en avant l ensemble , on sent que cette acidité apporte beaucoup à la matière , pour la maintenir en grande forme et lui donner tout l énergie nécessaire pour continuer son voyage dans le temps , l allonge est profonde et interminable , l empreinte finale est en phase avec le nez , un vin racé pour les amateurs éclairés , à ce stade de dégustation tout le monde n apprécie pas , pour moi c est Excellent /Magnifique , certains le compare avec certains grands vins du Jura  

Domaine Louis Sipp GC  du kirchberg de  Ribeauvillé  riesling   VT  2005
Date de vendange: 17/10/2005  SR: 38,3 g/L AT: 5,2 g/L
Très grande complexité aromatique très plaisante  dans ce vin , nez  sur des fruits confits, la mirabelle, l ananas ,  la papaye , le fruit de la passion, la vanille , la menthe , la noix de muscade , les épices curry curcuma , le tabac blond , le clou de girolle,  l attaque est souple droite puis large nous sommes sur une très joli matière assez soyeuse ; les SR sont présent mais sans être trop opulent dans l équilibre , l acidité est présente et porte toute la fraicheur très très mure , l allonge est très profonde , une légère tension apporte de la fraicheur au vin , l empreinte finale est en phase avec le nez ,  vraiment un  très beau vin , nous sommes sur  un vin très étonnant , très loin des VT que nous pouvons avoir sur les autres cépages Alsaciens ou les SR sont plus marque vraiment un vin MAGNIFIQUEà apprécier des maintenant l assemblée à beaucoup aimé et surtout découvert la VT sur le riesling ( bravo Martine et Etienne )  

Voilà nos deux soirées terminées , un grand moment pour moi , car cet atelier est vraiment très technique et d un très haut niveau en dégustation , cela à permis à beaucoup d adhérents  , d aller plus loin que d habitude , et surtout de travailler sur les équilibres SR / acidité à travers plusieurs millésimes , un grand merci à Martine et Etienne pour nous avoir fait profiter de ce moment privilégié, vraiment un domaine incontournable en Alsace , nos adhérents ont appréciés et adorés  le choix des vins et le travaille de précision sur chaque millésime
 Merci de m avoir lu et bonnes fêtes à tous 
didier

Merci pour ce CR, j'envie l'expérience !

2016 commencerait à sortir tout doucement de sa fermeture, on dirait ? Il va falloir être patient avec lui en tout cas.

Et effectivement 1996 est éminemment clivant, du moins pour l'instant. Mais je pense que tout le monde peut reconnaitre que c'est au minimum très intéressant comme vin.

Vivement la prochaine verticale 1972-2017, si elle a lieu !

Encore Merci Ladide78 pour ce partage et ta retranscription malgré les difficultés

Cordialement
Gaëtan
 

Oui toujours , une belle soirée , quand on croise les vins d Etienne et Martine Sipp , surtout sur une verticale , pour moi 2010  m a impressionné , quel puissance dégage cette cuvée , elle est parti pour de longue année de garde , 
Gaetan , un plaisir pour  moi de partager ici,  malgré les difficultés mais on s y fait , il faut juste retrouver ces  marques

didier

Domaine Louis Sipp, Gewurztraminer Grand cru Osterberg vendange tardive 2006

Robe: Or intense, translucide et brillant

Nez: très porté sur le litchi et la rose.

Bouche: on retrouve le litchi et la rose, je n'ai pas perçu grand chose d'autre. Le vin est légèrement gras, agréable en terme de toucher. Par contre, il manque dramatiquement de tension à mon goût.
L'aromatique est sympathique si l'on aime le litchi et la rose mais le manque d'acidité du vin ne me donne pas envie de me resservir. Cela devient vite "planplan/écoeurant".

Je bois très très rarement ce cépage donc c'est peut être normal, mais en l'état selon mon goût c'est Assez bien
 

Domaine Louis Sipp, Riesling Kirchberg de Ribeauvillé 2017

Nez ouvert, dominé par les agrumes (citron jaune et pamplemousse). En bouche, on retrouve d’abord les marqueurs terpéniques du riesling puis les mêmes agrumes qu’au nez, mais avec davantage de complexité, avec notamment des notes de verveine et de gingembre. Pointe saline en finale sur la peau d’agrumes. Le profil du vin reste assez riche, même s’il ne semble pas présenter de SR, mais, en comparaison d’autres riesling 2017 franchement déséquilibrés sur cette richesse, ce vin laisse à penser que les choses sembleraient se mettre ne place après quelques années. A suivre donc…

Bien cordialement,
Nicolas

Louis Sipp - Alsace riesling 2017
Jaune très pâle
Nez discret, même après aération, légèrement terpénique avec un fond de fruits jaunes.
La bouche est franchement minérale (caillou, léger pétrole), le fruit étant très en retrait, plutôt présent sous la forme de pépins d'agrumes avec l'amertume associée. C'est relativement cylindrique avec la présence simultanée de rondeur et vivacité, celle-ci prenant petit à petit le dessus pour donner de la verticalité et titiller le palais.
La finale est surtout portée par l'amertume.
Au final plutôt un vin austère, qui s'accommode bien de choucroute sans que ce soit un super accord. Un peu mieux avec du vieux comté.

Domaine Louis Sipp, Pinot Gris Bio's 2018

Pas forcément le cépage qui m'inspire le plus mais, comme souvent (/toujours ?) chez cette belle maison, c'est bien fait et assez fin.

La robe a clairement des reflets orangés, comme si le vin avait connu une petite macération. Le profil est sur un équilibre demi-sec qui lui va assez bien, texture huileuse et aromatique retenue entre notes de fruits confits typiques, mais également de cerise (note qu'on ne trouve pas tous les jours dans un vin blanc il faut dire) ainsi qu'une fine acidité bien nécessaire sur le bonbon Arlequin.

Bien + / 14.5/20