Petit retour sur les 3 jours passés dans le Piémont, région que je découvrais pour la première fois.
Avant toute chose, immenses remerciements à Christophe (alias
Nilgiri
) qui m'a guidé, conseillé, avant et pendant le séjour, pour me permettre de découvrir dans les meilleures conditions possibles ces (ses ?) terres (et ses habitants) dont il est passionné et qu'il semble parfaitement connaître. Et d’avoir supporté mes moulte Whatshapp...
Déjà, les lieux sont magnifiques, avec des paysages époustouflants où les vignes se partagent les lieux avec les champs de noisetiers, l’ensemble révélant une jolie mosaïque de couleurs que je ne connais pas dans les vignobles français que j'ai pu traverser.
Chaque village semble avoir sa propre personnalité, mais leur point commun est qu'ils donnent tous un sentiment de calme et d'apaisement...en tout cas à cette époque. Une impression d'avoir le privilège de découvrir des endroits splendides encore préservés du tourisme (de masse).
Et le vin dans tout ça...
Après une quasi révélation dans un restaurant (bourguignon) il y a quelques années sur un Barolo Cannubi 2011 du
domaine Burlotto, j'ai cherché à mieux connaître ce domaine historique de la région qui propose une gamme particulièrement intéressante, avec notamment des "entrées de gamme" très accessibles tant gustativement que financièrement.
J'ai eu la chance de pouvoir faire une dégustation au domaine pendant le séjour. Aucune note prise, donc pas de CR, mais une impression globale hyper favorable sur (presque) tous les vins présentés.
Le Perlaverga de Verduno (cépage endémique si j'ai bien saisi) est un vin que j'adoooooooore
. Je l'avais découvert sur le millésime 2020, avec une aromatique incroyablement poivrée, mais c'est moins le cas sur le 2022 qui évoque plus le fruit que les épices même s'il n’en est pas dépourvu. Un vin d'une gourmandise et d'une accessibilité qui le rendent très dangereux pour la santé (la bouteille pouvant y passer facilement si on se laisse aller...
). Comme le domaine produit 10000 bouteilles de cette cuvée (sur 90000 environ au global), c’est un vin qu’on arrive encore à trouver à un prix raisonnable et c’en est heureux. Pour être bien sûr, une bouteille dégoupillée à l’apéro est venue confirmer tout le bien que je pense du breuvage...
La Barbera Avès 2022, dont la robe s'avère la plus dense, m’a semblé le vin le moins prêt de tous ceux dégustés ce jour là malgré un gros fruit, et le
Langhe Nebbiolo 22 se présente un poil serré mais gourmand.
En revanche, toute la gamme des
Barolo 2020 (Barolo "village", Castelletto, Monvigliero et Cannubi) est étonnamment et incroyablement accessible. Les robes sont magnifiques, façon pinot infusé, et font furieusement envie. Les nez sont explosifs, sur le fruit (fraise omniprésente et autres petits fruits rouges), les épices et pour
le Monvigliero un côté floral / rose totalement irrésistible
. Pour ce dernier, la bouche n'est que dentelle avec ce côté infusé sans pour autant manquer de profondeur. Mon préféré de la dégustation même si tous les Barolo se sont merveilleusement présentés, y compris le
Cannubi qui a pourtant la réputation d'avoir besoin d'une longue garde pour se révéler.
Le
Castelletto est le vin le plus "sérieux" de la série, peut-être à peine moins ouvert que les autres.
Mon second coup de cœur dans cette série de 2020 est
le "simple" Barolo
, qui semble parfait à boire dès maintenant avec son aromatique fruité (fraise et même orange sanguine à la Reynaud) et sa bouche aux tannins étrangement fins. J'ai pu vérifier son accessibilité au restaurant dès le lendemain. A noter qu’il contient également, sur ce millésime, les raisins habituellement réservés à la cuvée
Acclivi (à cause du gel si j’ai bien compris), ce qui pourrait expliquer la grande qualité de cette cuvée sur ce millésime.
Bref, un moment d’exception pour un amateur du domaine...même si ma nullité crasse en anglais n’a pas aidé les échanges avec Cristina (sœur de Fabio Alessandria-Burlotto). Mais comme me l’a dit Christophe
« le vin sera votre interprète » ce qui fut presque le cas.
Pour les restaurants (bah oui, faut bien se nourrir), j’ai écouté les judicieux conseils de Christophe, à savoir ne pas trop s’éloigner du village (Verduno), voire d’y rester avec l’avantage de pas prendre la voiture.
Le premier soir, direction La Morra à à peine 3 km :
Locanda Fontanazza (www.locandafontanazz...)
Une très jolie table avec une cuisine classique et très goûteuse. Point commun aux 3 restos visités, une carte des vins particulièrement attractive si on évite les cuvées « spéculatives ».
Ici, obéissant toujours aux ordres de Christophe
, j’ai bu une très belle
Barbera Supériore, Vigna Cuculo de Cavalotto sur le millésime 2021 qui n’a, en tout cas sur ce vin, aucun faiblesse : gourmandise et profondeur sont les reflets de ce très beau vin qui a parfaitement accompagné ris de veau puis pigeon.
Le seul bémol du séjour pourrait être le restaurant du second soir, bien moins fin, plus cher et où même le vin m’a paru moins intéressant (Une
Barbera Avès de Burlotto 2022 qui m’a moins plu que celle dégustée au domaine quelques heures plus tôt).
Enfin, dernier soir en apothéose (répondant toujours aux injonctions de ce cerbère de Christophe
) à
l’ agnulot il ristorantino (
www.agnulot.com)
, magnifique petite salle de 10 couverts (réservation indispensable le plus en amont possible) où officie l’adorable Mirella (seule ce soir là en cuisine et en salle) avec qui le contact est immédiat et évident.
La cuisine est excellente, goûtue, utilisant les produits locaux et de saison...le tout pour des prix angéliques. L’adresse incontournable du village...et sans doute de plus loin.
En conclusion, je suis tombé sous le charme de la région et ses magnifiques paysages et villages environnants qui semblent mélanger le charme des villages de montagne (de Savoie?) et des villages provençaux médiévaux (à visiter absolument :
Verduno, Serralunga d’Alba, Neive, Alba...puis
Castiglione Falletto, Roddi,…)
Vivement y revenir !!!