Christophe,

Je posterai le prochain CR d'ici peu de temps vu que la degustation se tiendra dans 2 semaines. Par ailleurs, a le re-lecture de mon precedent post, je m'apercois que j'ai mentionne une degustation en Janvier 1998 alors qu'il s'agissait en fait de Janvier 2008, la correction me semble importante (non pas que le vin soit un produit qui evolue avec le temps mais tout de meme ).

il est évident qu'il est déplacé de balancer une somme importante pour ces bouteilles dans la mesure où à l'évidence encore, on peut trouver meilleur ailleurs pour moins cher.

qui achèterait ces vins, les ayant gouté, à l'aveugle au prix ou ils sont réellement ?

Pour moi, l'apanage des grands vins c'est le caractere, la constance et la longevite. J'entends ici la notion de caractere comme produire un vin non pas seulement de qualite, mais d'une qualite qui lui est propre et qui le demarque des autres: il doit avoir quelque chose d'unique. La constance dans l'expression de ce caractere est aussi a mon sens une condition sine qua non pour etre grand, partant de l'idee un brin utopique qu'un grand vin doit toujours etre bon a la variation du millesime pres. La longevite, c'est le piedestal des grands crus: non pas des vins qui "tiennent" plusieurs annees mais des vins qui en vieillissant revelant avec le temps des facettes qui ne se montraient pas dans leur jeunesse.

A la lumiere des precedents posts sur Mouton, le domaine semble regulierement criticable sur ces 3 criteres et l'on peut legitimement se demander si quelques grandes reussites suffisent a Mouton pour "tenir son rang" et accessoirement justifier son prix. Mes propres experiences de degustations m'apportent quelques elements de reponse sur des millesimes autres que les plus acclames (1945, 1959, 1982, 1986 etc...). De belles annees comme 1962 ou 1983 ont produit des bouteilles de grande qualite et qui ne sont pas necessairement inabordables. Meme une annee plus delicate comme 1967, quoique un peu fanee peut encore donner du plaisir. Quant au 1961, si la bouteille que j'ai goutee n'etait pas le plus memorable Bordeaux du millesime, je m’inscris en faux contre Michel quand il ecrit :

Des millésimes aussi "évidents" que 61 et 90 ont été des ratés monumentaux

Mon impression, quoique superficielle etant donne le peu de millesimes goutes, est que les vins de Mouton « se patinent » avec le temps et gagne en grâce ce qu’il perdent en intensité. Ceci etant hors des plus grandes annees, si j’en crois leur reputation ne les ayant pas goutees, ce ne sont pas des vins qu’on recherche pour leur concentration ou leur structure. De la a dire que les crus du chateau ne se livre qu’apres plusieurs decennies, il y a un pas que je ne franchirai pas avant d’avoir goute plus d’exemples. Les buveurs de Mouton de longue date qui ont eu l’opportunite de deguster des millesimes tels que 1983 dans leur jeunesse et de les avoir vu evoluer pourraient peut-etre nous en dire plus.


Mouton 1983, Novembre 2008
Grenat ambre. Beau nez, fin et envoutant sur des notes de fruits rouges et de fleurs sechees. Le palais revele une bonne puissance et une vraie elegance mais la structure tannique est encore un peu ferme et meriterait quelques annees de plus pour se fonder pleinement. Un beau vin encore un peu jeune mais d'une vraie classe.

Mouton 1967, Novembre 2008
Un des 3,000 bouteilles de la reserve du chateau. Grenat sombre avec des reflets briques, la couleur est etonnament dense. Nez tenu sur des aromes de pruneau, de resine et une touche epicee. La structure est un peu trop fine a mon gout et la longueur moyenne mais le vin garde malgre tout une certaine grace un peu fanee.

Mouton 1962, Septembre 2008
Un niveau dans l'epaule haute et une agreable surprise a l'ouverture de ce vin a la robe sombre d'une pourpre de cardinal et qui presente un nez complexe et penetrant de reglisse, chocolat et cassis avec des notes epicees. Le palais est dense, assez riches en tannins mais suaves et veloutes et dote d'une belle longueur. C'est elegant et savoureux, un tres beau vin a maturite.

Mouton 1961, Octobre 2007
Couleur acajou tres profond, le nez a l'ouverture est sublime offre des aromes tres purs de fruits rouges (fraise, framboise). Fin et delicat en bouche, moyennement puissant, la finale est raffinee mais decline legerement. Tres beau a l'ouverture, le vin s'evanouit peu a peu, une belle experience.

HKG

Quant au 1961, si la bouteille que j'ai goutee n'etait pas le plus memorable Bordeaux du millesime, je m’inscris en faux contre Michel quand il ecrit :"Des millésimes aussi "évidents" que 61 et 90 ont été des ratés monumentaux".

Puis, plus loin :

Mouton 1961, Octobre 2007
Couleur acajou tres profond, le nez a l'ouverture est sublime offre des aromes tres purs de fruits rouges (fraise, framboise). Fin et delicat en bouche, moyennement puissant, la finale est raffinee mais decline legerement. Tres beau a l'ouverture, le vin s'evanouit peu a peu, une belle experience.

Raté momumental est un peu exagéré, je te le concède, mais un GCC 61 qui s'évanouit dans la soirée, c'est quand même très décevant !

En 61, j'ai bu Latour et Cheval Blanc deux vins fabuleux, Mouton plus que moyen (ou plutôt moins que moyen) et Margaux pas très réussi non plus.
La différence de structure entre Latour et Mouton est quand même flagrante ! Idem pour 70 où Latour a produit un monstre et Mouton un vin élégant sans plus.

Mouton 96 bu en janvier 2008 en 1/2 bt était excellent, il dépassait de quelques têtes Pichon Comtesse 95 et 96 bus en parallèle. J'ai le souvenir d'un vin avec une très belle matière et déjà tout en harmonie ... donc pas du tout maigre comme il a été écrit ci-dessus.

Mouton 98 m'a toujours impressionné, une force presque brutale qu'il va falloir attendre qqs années, pers. je n'ai jamais rencontré de bt "séchardes" ... je suis donc confiant et patient ... le prix actuel est presque raisonnable , environ 200€ 

Mouton 94 bu plusieurs fois dans sa jeunesse était impressionnant et dominait la plupart des autres 94, plus puissant, plus concentré et déjà très aromatique, je ne l'ai plus rencontré depuis.

En ce qui concerne les 90, 91 et 93, les uniques expériences où je les ai rencontrés ne m'ont pas donné envie de les répéter

le 99 me semblait à une époque plus charmant que le 2001...

le 2002 est sûrement l'un des meilleurs rive gauche du millésime ... 80€ en primeurs!

le 2003 juste après la mise était marqué par l'élevage avec des notes de noix de coco pas très excitantes ... mais 2 ans + tard une dégustation à l'aveugle organisée par Farr Vintners l'avait vu sortir en tête devant les autres 1ers, donc ??? (coûte moins d'un 1/3 de Lafite ou Latour du même millésime)

lors d'une mini verticale parallèle sur des millésimes de 1998 - 2003 de Mouton et de Pichon Baron, j'ai eu l'occasion de constater la supériorité de Mouton sur Pichon B. ... C'était très clair. Les deux se ressemblent mais Mouton a un peu + de tout. Cela justfie-t-il la différence de prix? à chacun de décider.

Michel,

Il y a 2 semaines, je participai a un diner proposant une horizontale de Bordeaux 1961 qui fera l'objet d'un autre post ou etait present Latour & Cheval Blanc. Je te concede qu'il y a une tres grande difference encore ces deux-la et Mouton qui ne s'approche meme pas de loin de la profondeur des 2 autres. Cheval est tout simplement monstrueux, presque trop riche et d'une concentration que je n'avais jamais rencontree a Bordeaux. Latour 1961 est un vin immense dont la bouteille degustee frisait la perfection. Il est certain que compare a ces deux geants, Mouton ne fait pas le poids. Ceci etant, la bouteille degustee revelait un nez reellement unanimement sublime a l'ouverture passant pourtant juste apres un superbe flacon de Lafite 1959.

Que Mouton soit un peu passe a cote du millesime, d'accord, que ce soit enorme rate, tout de meme pas.
En fait, nous sommes d'accord

HKG

Mouton-Rothschild 1993

Dégusté dimanche, ouvert et dégagé à l'épaule environ 1h30, servi sur des pigeons rôtis aux raisins secs, gratin de champignons frais.

La robe présente quelques traces d'évolution, le disque arbore des nuances briques-orangées.
Le nez est agréable, élégant, sans grande complexité. Des notes de champignons se distinguent à l'aération.
L'attaque en bouche est veloutée, tendre. Le fruit est encore là, belle patine, la structure n'est pas vraiment impressionnante mais le tout est très équilibré. Finale sur le tabac et le fruit noir.

Malgré mes inquiétudes sur l'état de forme de ce flacon, je dois avouer avoir été plutôt agréablement surpris. Je ne dis pas m'être relevé la nuit pour y repenser mais le vin était encore très intéressant, avec une certaine fraîcheur.

Vous remarquerez qu'à aucun moment je ne souhaite faire entrer le critère de la valeur ou quelconque rapport Q/P dans ce CR.

En résumé, bien joli moment en bonne compagnie, autour d'une jolie tablée avec un vin très agréable et élégant.

Cdt

Vous remarquerez qu'à aucun moment je ne souhaite faire entrer le critère de la valeur ou quelconque rapport Q/P dans ce CR.

Et pourquoi pas ? C'est tout de même un paramètre qui a son importance, non ?

Luc

Ca a son importance au moment de l'achat et dans une optique de re-achat, Mais si le but est simplement d'apprécier un vin pour ce qu'il y a dans la bouteille, alors je comprends que Nicolas ne fasse par intervenir la notion de prix.

Luc Javaux écrivait:

---

> Vous remarquerez qu'à aucun moment je ne souhaite
> faire entrer le critère de la valeur ou quelconque
> rapport Q/P dans ce CR.
>
>
> Et pourquoi pas ? C'est tout de même un paramètre
> qui a son importance, non ?
>
>
> Luc

---

Je ne souhaite pas y faire référence car :

* Ce flacon ne venait pas de ma cave mais de celle de mon père.
* Mon père a acheté ses moutons 93 il y a une quasi une quinzaine d'année et les prix actuels st dirons nous un peu déconnectés.
* Pourquoi parler de basse question financière alors que j'ai partagé un délicieux moment en famille, avec un joli vin et une cuisine simple mais bonne ?
* Parce que tout simplement je suis un peu faché avec les prix pratiqués sur les "grands" dans le Bordelais... (mais ce n'est que mon point de vue perso, donc pour plus d'objectivité sur ce genre de vins, je ne parle pas de prix.)

J'espère avoir éclairci mes propos.

Cdt,

Nicolas

C'est très clair Nicolas, et dans ces conditions, je comprends et partage tout à fait ton point de vue.

Luc

Christophe,

Chose promise, chose due, nous sommes le 19 Novembre et le Mouton 89 deguste au diner Primum Familae Vini de Hong Kong a conforte sa reputation en se montrant une fois de plus imprevisible, en l'occurence en bien. Serait-ce parce que les bouteilles venaient directement du chateau ou que la presence de la baronne avait magnetise le vin, mais il s'est montre elegant, race, et d'une intensite que je lui connaissais pas jusqu'alors. En un mot: un grand vin qui a presque fait de l'ombre a un Hommage a Jacques Perrin 1995 servi en magnum a sa suite.

Mouton 1989

Grenat. Nez elegant, fume, revelant des notes de pruneau, de tabac et d’ecorce. Palais riche et ample, finement structure mais dote d’une belle puissance, plein de feu. Le vin se developpe en bouche et gagne du volume avant de s’attarder longuement en finale. L’ampleur est superbe, un grand vin.

HKG

Mouton-Rothschild 1994, Pauillac :

Bouteille ouverte au déjeuner dominical pour féter l'anniversaire du fiston (1 an), accompagne magret de canard aux champignons et marrons, carafée avant service.

Robe légèrement tuilé, assez légère,
Nez sur les fruits noirs et le sous bois, un peu réduit,
En bouche, Très très bon vin, fin, racé, très loin des vins "bodybuildés" ou super concentrés. Un vin qui a une histoire à raconter, une trame un peu évolué sur des aromes tertiaires mais aussi un bel équilibre, des tannins complétement fondus et un fruit toujours présent qui ravive une finale assez longue.

Un très joli moment avec cette belle bouteille qui a ravi la table (j'étais le seul à ne pas être en aveugle...) et c'est finalement tout ce qui compte.

Ouvert ce samedi, sur un filet mignon basse température fourré aux cèpes (Merci Eric B.

Mouton-Rothschild 1981 :

Offert à l'occasion de notre mariage, cette bouteille est de notre année de naissance à mon épouse et moi-même.
N'ayant jamais eu l'occasion de boire de ce prestigieux domaine, c'est avec une certaine émotion que je débouche cette magnifique bouteille.
Premier constat, rassurant : le bouchon sort en un seul morceau, imbibé au tiers, d'une allure très saine.
Ouvert 3 heures avant le repas, je pose le nez sur la bouteille, l'odeur qui en sort est magnifique. Tout laisse à penser que ce vin est au meilleur de sa forme. Ne voulant pas courir de risque, j'en sers un demi-verre pour "vérifier" et rebouchonne la bouteille.
Ce demi-verre est déjà à lui seul une évocation de ce que le vin peut être quand il est grand, comme c'est le cas à présent.
Sublimes arômes de sous-bois, de cuir noble, le tout dans une harmonie assez proprement hallucinante. Rien ne vient brouiller le message de ces odeurs subtilement mélées et tout à fait enivrantes, au sens le plus noble du terme...
Sur le repas, le vin s'exprime pleinement. Ce qui frappe tout d'abord lorsqu'on respire le nectar, c'est vraiment ce sentiment d'harmonie incroyable. Tout est là, à sa place, on se laisse littéralement envouter par la plénitude des arômes...
En bouche, le vin est encore bien vivant. Point trop léger contrairement à ce que son âge aurait peut-être pu laisser penser. La structure tannique est incontestablement bien présente. Le toucher de bouche est fabuleux. Une véritable couverture de soie qui vient tapisser le palais et laisse ensuite un merveilleux goût de truffe, de champignons cuits (il répond d'ailleurs magnifiquement à la farce de cèpes du filet mignon), de cuir...
Sur le filet mignon attendri par les quelques 5 heures de cuisson à basse température, le vin se trouve à son aise. Il accompagne la viande tout en douceur.

En conclusion, une magnifique bouteille à la hauteur de nos espérances sur ce vin, parfois contesté, mais capable, comme dans le cas présent, de procurer de très grandes émotions...

Sans conteste l'un des meilleurs vins rouge qu'il m'ait été donné de gouter...

Par bonheur, il m'en reste une !

Désolé pour l'imprécision du CR mais si les termes techniques n'y sont pas, le plaisir lui y était incontestablement...

Gael.

Désolé pour l'imprécision du CR

Gael,

Je trouve cela très bien

Bien cordialement,
Thierry

Mouton-Rothschild 1981

Gouté ce printemps. La bouteille était très décevante. L'ensemble était assez fin mais avec une impression de bois sec assez déplaisante et des arômes trèsss tertiaires. A refaire.

Mouton-Rothschild 2006

Gouté en 2008 échantillon avant mise. Un qualificatif : jus de planche ... J'ai du mal à comprendre la démarche du domaine qui pour faire découvrir son vin à 30 futurs acheteurs propose un verre qui fait l'unanimité contre lui...

Mathieu,

Il se peut - il arrive (même assez souvent) que lorsque le vin et son millésime sont à l'origine d'un bon souvenir, ou d'un grand moment... ce même vin en ressorte grandi et en dehors des critiques subjectives... mais qu'importe, seul le plaisir est présent et cela est au mieux pour celui qui le boit dans cette optique.

Ps : Là je parlais du 1981.

Alors bravo Gael et très beau CR empreint d'émotions.

Eric

hyllos écrivait:

---

> Mouton-Rothschild 1981
>
> Gouté ce printemps. La bouteille était très
> décevante. L'ensemble était assez fin mais avec
> une impression de bois sec assez déplaisante et
> des arômes trèsss tertiaires. A refaire.
>
>

a refaire??

Oui, on ne peut pas juger un vin sur une bouteille...

je pensais bien que c'etait dans ce sens

Bonjour et joyeux noel
meme provenance meme année bu la semaine dernère.
Quelle déception ! malgré qu'il soit resté en bon etat gustatif c'est vraiment pauvre
en matière, nous l'avons remplacé par Giscourt 1996 qui l'a effacé rien qu'au nez,
et la nous avons bu quelque chose de grand jeune fondu puissant parfait du Bordeaux du vrai.
Ma réserve de mouton me faisait saliver, maintenant je la trouve encombrante.
je ne parle pas du prix qui est honteux
salutations

Mouton-Rothschild 1976

Bonsoir tout le monde,

pour le déjeuner du 25 décembre en compagnie de ma belle-famille, j'avais réserver cette bouteille qui avait le même âge que mon épouse. Acheter aux enchères sur un site bien connu, le vendeur me semblant sérieux, j'étais confiant, si ce n'est dans le millésime, pas des plus flatteurs.
Bref,

j'attaque l'ouverture vers 10h, un peu tard je pense. Le bouchon est un peu moisi sous la capsule. Le tire-bouchon ne transperce pas le bouchon, pire, celui-ci tombe d'un coup sec dans la bouteille. ARGZ !!! Les arômes qui s'en dégagent ne présageant rien de bon (mais au cas où, j'avais apporté Lanessan 1990), foutu pour foutu, je carafe. Je voulais le laisser s'ouvrir gentiment, mais avec le bouchon dedans, non ! Le nez au-dessus de la carafe confirme mon idée : vin mort, dilué, plus rien à croquer ! Couleur caramel très nette, assez translucide, je goûte : matière fluète aux notes madérisés, plate, sans volume aucun, court, court, court. Tant pis.
Je n'ouvre pas Lanessan, j'attend, je lui laisse une chance de me réconcilier avec lui.

Je passe régulièrement le nez au-dessus de la carafe, les arômes se précisent, le côté madérisé passe à compoté/trop cuit. C'est mieux, je ne regoûte pas.

14h, le repas est déjà commencé depuis un peu de temps quand la pièce de boeuf arrive sur la table, il est l'heure d'aller chercher le Mouton !
La couleur n'a pas bougé (c'eut été étonnant !), mais les arômes dans la carafe sont nettement plus flatteurs.
Dans le verre c'est l'explosion : de la fraise, de la groseille, encore un peu compotées mais très agréable. La matière est là, pas énorme, tout en finesse. On y trouve même des tanins, doux et soyeux, mais pas totalement fondus ; un résidu de trame tannique qui me laisse imaginer que ce vin peut encore être vivant dans quelques années.
Au fur et à mesure du repas, le vin se complexifie. La matière ne semble pas évoluer dans son volume, toujours une grande finesse, mais on trouve maintenant très nettement des arômes de soupe de fraises, de groseilles bien juteuses. Une petite acidité soutient bien la matière. Ce qui frappe c'est l'équilibre dans l'ensemble, très aérien, sans fausse note. La finale est sur la fraise cuite, d'une longueur fort honorable.

Il reste environ un tiers de la bouteille en carafe. Deuxième manche pendant le diner.

19h, il est temps de se (re)mettre à table.
Un petit BSA Joseph Perrier pour l'apéro (frais, fin, un peu vineux, agréable), et zou ! c'est reparti pour un tour. On finit les restes, ça tombe bien, il reste du Mouton 76.
Dans le verre, la robe n'a toujours pas bougée, petit caramel orangé.
Le nez est encore plus précis qu'au déjeuner. Sans parler de puissance, je dirais que le vin est encore plus présent. Des notes de cerises et même de tabac blond ressortent.
En bouche, c'est d'une finesse et d'un équilibre extrême. Les arômes de cerises griottes sont toujours là, les tanins ont repris un peu de vigueur, la bouche est complexe, des notes de tabac blond. La finale est plus longue qu'au déjeuner. Epoustouflant ! Ce n'est clairement pas un vin puissant, mais un vin fait de finesse, d'élégance. Belle soupe de fruits rouges en finale, la matière a vraiment gagné en définition aromatique.

Je reste sur un vin superbe, pas la grosse machine, mais l'élégance et la finesse. Un vin qui séduit, qui charme, qui joue dans le registre de la délicatesse mais qui offre palette d'arômes nets, précis.
A des années lumières de ce qu'il laissait entrevoir à l'ouverture. C'est ce qui m'aura frappé, ce retour à la vie, et cette constante évolution tout au long des deux repas.

Au final, je n'ai pas ouvert Lanessan 1990, ce sera pour une prochaine fois.
Très belle expérience (je ne bois pas ce type de vin tous les jours), avec une fin que je n'imaginais pas avant le déjeuner.

Bonne année à vous tous, faites vous plaisir (en ce qui me concerne ce sera Coche-Dury et Alliet).
Nicolas

Nicolas,
Beau compte rendu !

Je trouve que l'on ne retrouve que trop peu souvent les conditions d'ouverture relatées dans les expériences de chacun, et c'est bien dommage, car cela fait vivre le commentaire, tout en livrant de précieuses informations.
En tout cas, tu as du te faire plaisir avec ce Mouton.

A+

Invité chez un ami pour le réveillon du 31/12 il m'a fait l'honneur de me proposer de déguster un Mouton-Rotschild 1990. Cette bouteille lui avait été offerte et il en ignorait la provenance exacte. Coffret bois au nom du château, bouteille emballée dans un papier qui semble d'origine.

J'enlève la capsule, zut, du moisi sur le bouchon, de plus le vin l'a manifestement complètement traversé.
J'ai l'habitude d'ouvrir en 2 fois en enfonçant d'abord la vrille au 2/3, je soulève et le bouchon se casse net.
Heureusement pas de soucis pour retirer le reste en y allant doucement.
Je pense, bouteille mal conservée. Mais pourquoi aussi un tel emballage?

Carafage. Premier test.
La robe commence à brunir, nez poussièrreux, léger fumé avec une vague odeur anisée, amertume en bouche, peu de choses et vraiment pas des bonnes.

On laisse de côté et on regoûte 2 heures après. Vaguement un peu plus expressif mais toujours pas bon.

Redéguster le lendemain, il n'y a plus que l'amertume.

LA déception des fêtes de fin d'année.

On s'est consolé avec ma dernière grande bouteille de Guigal, La Landonne 1991.
Finesse superlative et en pleine forme. Grande classe.

Didier

Mouton est un des plus beaux ratés du millésime 90, donc il n'y a pas de quoi être déçu

Je pense, bouteille mal conservée.

Pas forcément, Mouton 1990 c'est toujours très décevant, à tel point qu'on ne peut même plus parler de déception mais de confirmation de son niveau de médiocrité.

Luc

Mince, Michel est plus rapide que moi...

Luc

j'ai déja bu UNE bouteille de mouton 90 vraiment superbe, mais les 2 suivantes étaient franchement médiocres, indignes même d'un "petit" cru bourgeois
y'en a qui ch...ent pas la honte d'avoir vendu ce millésime sous une telle étiquette !
qui a parlé de respect du consommateur ?

J'ai été surpris que dans leur livre "les plus grands vins du Monde" Bettane et Desseauve citent le 1990 dans leurs Moutons préférés (à côté du 59 et 82 et d'une brochette de post 2000) alors qu'il semble quand même y a avoir consensus pour dire que ce millésime est loupé. C'est un peu inquiétant pour les millésimes non cités...

Marc

Marc,

" leur livre "les plus grands vins du Monde" Bettane et Desseauve citent le 1990 dans leurs Moutons préférés ".

Je suis tout autant surpris que toi de cette remarque. J'ai lu quelque part ( Où ??? ), dans une interview de Michel BETTANE que, lors d'un diner de prestige donné par la Baronne de Rothschild, celle-ci a admis ( ce qui semblait être extraordinaire... ) que Mouton 90 n'était pas au niveau de son pedigree. J'ose croire en une erreur d'impression

SEB

c'était aussi de mémoire dans le robert Parker

Je ne sais pas si quelqu'un a une nouvelle édition pour vérifier si coquille il y a

En tout cas 1990 n'est pas autant mis en avant pour ses deux compagnons Lafite et Latour

Marc