Comment peut-on expliquer que des crus qui etaient assez moyen, voire mauvais, deviennent bons ou excellents une fois vendus? Je pense bien entendu aux nombreux domaines Cordier, Ch. Pavie, Clos de l'Oratoire, Larrivet Haut Brion etc... Si vous avez une explication merci pour vos avis, j'aimerais comprendre.
Je ne comprends pas trop ce que vous ne comprenez pas, mais je vais essayer de formuler ma question autrement. Prenons un exemple, au hasard: comment peut-on expliquer que les Dom. Cordier produisent assez souvent des vins assez moyens, parfois franchement mauvais (si j'en crois les grands critiques) et que ces vins deviennent formidables (si j'en crois encore les critiques) lorsque les domaines sont vendus et changent de mains? Comment peut-on expliquer cela alors que le terroir reste pourtant identique? Bien entendu la question vaut pour Pavie/Larrivet Haut Brion... Comprenez-vous mieux maintenant ce que je ne comprends pas et que vous ne compreniez pas? Je ne doute pas que nous allons finir par nous entendre.
Cordialement
Moi j'ai pigé!
Enfin je crois... S'il suffisait d'avoir un bon terroir pour faire du bon vin, ce serait facile une fois pour toute, et de faire et de boire!
Le terroir n'est rien si les mains (et les têtes qui les commandent) ne sont pas expertes. C'est peut-être un élément de réponse non?
Bien des vins très bien faits issus de vignes bien cultivées et menées donnent des vins qui surpassent de vins mieux nés mais mal élevés.
Par contre, je ne partage pas tout à fait votre opinions sur les vins des domaines Cordier. N'y a-t-il pas de très grands Gruaud d'avant le rachat, de magnifiques Meyney?
Dans le cas de Pavie, Gérard Perse a effectué un travail de renouveau dans le vignoble depuis que la famille Valette le lui a cédé. Il a également investi dans un nouveau cuvier et le chai a été changé de place et totalement modernisé.
On peut discuter des caractéristiques des Pavie depuis 1998 (je ne suis personnellement pas un afficionado), mais il faut relever le travail accompli. Les vins ont gagné en régularité et peut-être que le style actuel quelque peu "Parkerisé" va peut-être s'atténuer avec les prochains millésimes une fois qu'ils auront trouvé leur rythme de croisière.
C'est un exemple, mais je pense qu'on peut trouver d'autres exemples dans le bordelais (Château Margaux après 1978)
Note que l'inverse existe certainement, c'est à dire des châteaux dont la production a baissé en qualité après un changement de propriétaire. Je n'ai pas d'exemple concrêt en tête à la minute, mais si l'un d'entre vous peut citer un exemple...
Pour donner un élément de comparaison qui change rapidement la donne: le rendement du chateau pavie avant Perse et après Perse. Je crois savoir Que Perse pratique un très faible redement sur le chateau pavie.
Cela ne veut pas dire qu'il est d'un seul coup largement supérieur mais le style change du tout au tout.
JMM
n'oublions cependant pas que Pavie 1990 est un très grand vin, plusieurs participants à ce forum peuvent le confirmer...et ce n'est de loin pas le seul millésime de l'ère pré-Perse(hic!) réussi.
On peut donc dire qu' un très grand terroir produit généralement, sauf erreur oenologique majeure (cf Pichon Comtesse 90), de grand vins. La différence se fait plutôt sentir dans les petits millésimes où le soin de la vigne ainsi que des tris sévères du raisin et le travail dans les chais revêtent une importance accrue.
Ce qui est sûr c'est que leur prix augmente considérablement et il y a forcément un marketing plus agressif pour obtenir des commentaires plus élogieux des critiques. Je suis mauvaise langue mais réaliste.
Si je retiens l'article de la RVF, quand t'achètes un Cheval Blanc, tu paye grosso modo 5% de vin, 35% de remboursement d'investissements fonciers exorbitants et 60% d'enrichissement de tous les intermédiaires.
Salut Alain,
un exemple de successeur qui réussit moins bien que le prédécesseur : je pense aux Tari père et fils; on connait la suite et la descente aux enfers du château giscours dans les années 80-90, alors que le père avait des vins encore somptueux aujourd'hui (1970, 1975, 1978)
buveur.fr