Nous avons 2367 invités et 41 inscrits en ligne

33 heures de vacances en Bourgogne

  • starbuck
  • Portrait de starbuck Auteur du sujet
  • Hors Ligne
  • Modérateur
  • Enregistré
  • Messages : 5520
  • Remerciements reçus 8769

Réponse de starbuck sur le sujet 33 heures de vacances en Bourgogne

C'est vrai que l'office en la Chapelle-Chambertin n'est pas le plus déplaisant mais je préfère partager le sang de la vigne avec Saint-Jacques en son Clos :D

Sylvain
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: Jean-Paul B., Frisette
18 Juil 2020 15:19 #31

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 4844
  • Remerciements reçus 2337

Réponse de agitateur sur le sujet 33 heures de vacances en Bourgogne

l'enherbement ( ce seul critère - présent ou absent et si présent avec quelle(s) variétés ) doit être un réponse à un pb multi critère:
- érosion du sol
- nutrition du sol
- concurrence hydrique.

Le seul exemple d'Irouléguy, avec 1500 mm d'eau par an dont un paquet en été, des pentes parfois fortes, ne peut être comparé à d'autres. Ce n'est qu'un exemple....

On doit aussi différencier le travail dans l'inter rang, et le travail sous le rang. Dans sa faisabilité technique, économique, humaine. Face aux souhaits purs, sur le papier.

Enfin, la vision bucolique de la vie, illustrée par un raccourci par des coquelicots, c'est effectivement très "urbain", et on ne saurait réduire la vie à cela. Je vais me répéter, j'ai souvent tenu ces propos ici, je recommence....Une vraie biodiversité, ce n'est pas compatible avec une culture pérenne ( comme la vigne ), même quand ça en donne l'illusion. C'est une friche, et c'est autre chose qu'une haie tous les 100 mètres avec 3 coquelicots au milieu. L'empreinte écologique des certains extrémistes est en réalité colossale ( dans le sens négatif du terme ), quand la vigne est crevarde et produit très peu et encore pas tous les ans. Il vaudrait mieux produire le double sur la moitié de la surface, et un bois / une friche sur l'autre moitié. Là, je repense à la vigne d'apôtres conseillers cités plus haut.....et encore à un rendement double moyenné sur qq années, ça resterait bien assez faible pour rester dans le très qualitatif.
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: Jean-Paul B.
18 Juil 2020 15:36 #32

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 2966
  • Remerciements reçus 8573

Réponse de Blog sur le sujet 33 heures de vacances en Bourgogne

agitateur écrit: On doit aussi différencier le travail dans l'inter rang, et le travail sous le rang. Dans sa faisabilité technique, économique, humaine. Face aux souhaits purs, sur le papier


Quand on vend du vin plusieurs centaines d’euros la bouteille quelle est la contrainte économique ?

Laurent
18 Juil 2020 15:53 #33

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • starbuck
  • Portrait de starbuck Auteur du sujet
  • Hors Ligne
  • Modérateur
  • Enregistré
  • Messages : 5520
  • Remerciements reçus 8769

Réponse de starbuck sur le sujet 33 heures de vacances en Bourgogne

Vincent, je suis en grande partie d'accord avec ce que tu as écrit.
Je te comprends d'autant mieux que je suis allé en vacances en Août dernier en Normandie et que j'ai été choqué par l'absence de parcelles en herbe.
A proximité des plages du débarquement, dans le bocage normand il y a des restes de clotures de parcs qui entourent des champs de blé qui peinent à murir parce que quoi qu'on en dise, c'est tout de même un climat très favorable à la culture de l'herbe.
Mais l'élevage est contraignant et rémunère mal les producteurs alors que si tous les céréaliers ne roulent pas sur l'or, ils n'ont pas un métier trop fatiguant.

Je défends d'ailleurs un modèle agricole basé sur la polyculture élevage et des structures familiales mais je suis coincé entre la vision de la FNSEA et de l'agro-industrie "Il faut produire plus pour moins cher" pour gagner des parts de marché sur le marché mondial et la vision "jardinière" de la confédération paysanne qui est mise en avant par de nombreux médias.

Malheureusement toutes les décisions politiques et les contraintes nouvelles nous conduisent vers des fermes toujours plus grosses.
La méthanisation est le dernier prétexte pour justifier de nombreux excès.
Mais nous entrons là dans un débat qui nous éloigne vraiment du vin.

Pour revenir aux parcelles fraichement travaillées de Bourgogne, j'ai justement l'impression que l'on peut prendre une poignée de terre en main.
Elle est souple et sent un peu l'humus selon les endroits. J'ai envie de dire qu'elle est vivante
Je pense d'ailleurs qu'il doit être possible de faire pousser du blé sur le sol de la Romanée-Conti alors qu'au bout des Perrières de Meursault, le sol semble bien plus pauvre et la vigne doit vraiment puiser profondément pour survivre.

Dernière remarque concernant mes balades dans les vignes, il y a de nombreux secteurs touchés par une virose.
C'est particulièrement visible à cette époque car les feuilles sont jaunes.
Un vigneron nous disait qu'il y avait un traitement chimique des sols qui est maintenant interdit car trop polluant.
Le traitement naturel consiste à implanter des cultures naturellement toxiques pour les vecteurs de la maladie mais il faut environ 7 années de culture puis 3 ans avant de vendanger les raisins soit 10 ans sans revenus sur la parcelle touchée.
On tombe une nouvelle fois sur le dilemme entre protection de l'environnement sur le long terme et revenu du producteur.
Les choix ne sont pas toujours simples

Sylvain
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: Jean-Paul B., Vougeot
18 Juil 2020 16:10 #34

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Patrick Essa
  • Portrait de Patrick Essa
  • Hors Ligne
  • Cet utilisateur est bloqué
  • Enregistré
  • Messages : 583
  • Remerciements reçus 809

Réponse de Patrick Essa sur le sujet 33 heures de vacances en Bourgogne

Mes deux photos montrent de jeunes plants. L’un proche d’une zone enherbée, l’autre au milieu d’un rang qui a été labouré. Le premier soufre,le second non...même vigne, même porte greffe, même propriété...la mienne.
Nous sommes tous responsables des cultures que nous menons et évidemment ce ne sont pas parce que nous les menons que celles-ci nous apparaissent comme les meilleures. Elles procèdent simplement de choix correspondant à ce que nous pensons être le mieux pour nos fruits.
Sommes nous infaillibles? Évidemment non mais il est certain que l’on ne peut déterminer avec acuité le fonctionnement d’un sol en observant uniquement quelques photos.
Travailler le sol a une vraie logique liée à l’équilibre des fruits. Désherber ou tondre en ont une également et bien malin qui sait « ce qui est le mieux ». Je ne sais pas pour les autres secteurs...en revanche pour le mien je crois que nous obtenons de vrais bons résultats et -surtout - des fruits équilibrés comme nous le souhaitons.
Je vous copie ci dessous - in extenso - un texte que j’ai peut être déjà publié sur les options que je peux avoir quant au travail des sols. Non sans vous rappeler que le domaine compte deux ingénieurs en viticulture en son sein et qu’évidemment nous avons toujours plus de questions que de réponses. En particulier sur les problèmes de viroses et de dépérissement dûs à la funeste Thyllose. Ainsi notre cheminement est appelé sans aucun doute à évoluer.

Le parti qui nous rend « travailliste » de nos sols: Labour
Par Patrick Essa - 2018

Commençons par une Lapalissade: Avoir des Vignes en bonne santé est probablement l'une des volontés qui m'a conduit à définir la manière dont je les cultive aujourd'hui...

...Chercher à produire un raisin parfaitement équilibré, idéalement constitué pour générer par la vinification les grands vins que j'ai en tête peut paraître simpliste mais si ce naïf raisonnement l'était réellement nous serions fort nombreux à user des mêmes mises en œuvre culturales.

Tel n'est pas le cas.

Produire des fruits adaptés à ce cahier des charges qui les place en amont de la qualité est une aventure qui croise de nombreux possibles et amplifie toujours plus les choix qu'il est permis d'effectuer.

En imaginant que le sol bien préparé porte des plants et portes greffes de Hautes qualités - un ratio idéal entre naturelle production de plants très fins et densité de plantation - et que ceux -ci sont adaptés à la nature géo-morphologique du sol, il reste à définir la manière de gérer ce patrimoine potentiel croisant terroir, plants et caractéristiques du/des sols.



Comment au quotidien permettre à ces composants de fonctionner en parfaite harmonie sans dérégler les mécanismes qui les inter-agissent? Autrement dit que dois-je faire pour obtenir le meilleur de ces "Maserati" des coteaux?

Jusqu'au phylloxéra à la fin du dix-neuvième siècle les Vignes étaient plantées et se reproduisaient à l'infini par provignage, ne laissant quasiment jamais au sol la possibilité de se reposer - mais en avait-il besoin?- renaissant sur ses racines entremêlées. Plantées à des densités très élevées - souvent plus de 20.000 pieds à l'hectare - ces lianes pérennes ne connaissaient ni la mécanisation, ni les traitements contre les maladies. Amendées chichement et façonnées uniquement à la main grâce à la pioche et aux trois "façons" (passage de la pioche) , elles voyaient leurs sols très peu "ouverts" par ses outils rudimentaires qui ne les grattaient que fort superficiellement. Aucun tassement, des herbes se décomposant pour tout amendement ou presque et une "science empirique", si j'ose dire, de la taille pied à pied en fonction de leur vigueur. Un homme pour un hectare avec 12 heures de travail journellement, Samedi compris...le rêve? Voir...

Et puis après des siècles de lianes entremêlées serpentant et se désagrégeant dans les sols, à la fin du dix neuvième siècle, vint le puceron. Ce phylloxéra funeste cassa à lui seul une sorte de "chaîne végétative" souvent âgée de plusieurs siècles en redonnant aux ceps une condition de "mortels". Ainsi étonnamment, observons que la vie des sols est une notion véritablement mise en lumière à cette époque...qui a procuré à la vigne une date de péremption et une sorte de mort végétative qu'elle semblait jusqu'alors pouvoir dépasser.

Vie, mort, sols, plants...ce sont les hommes qui déterminent ces notions et qui les caractérisent selon les procédés employés. Ce sont eux encore qui en opposition à toutes logiques naturalistes orientent la manière de gérer les efforts qui conduisent à organiser le fonctionnement de ce "système" produisant des fruits. Car au fond, n'est-ce pas, tout est pensé pour qu'il y ait une production fruitière rationnelle aboutissant à des récoltes permettant de transformer l'eau en vin. Évidemment cela est une image.

Ce soucis d'ordonner la production trouva un écho inattendu lorsqu'il s'est agit de restructurer de manière forcée les vignobles atteints de maladies. Le monde productiviste s'engouffra dans la brèche et détrôna sans ménagement des solutions plus douces et curatives désireuses de préserver les plants du greffage. Le remède miracle du plant greffé sur des bois résistants au puceron provenant du nouveau monde fut adopté rapidement car le pays, le monde, le peuple avait besoin de son quart de vin quotidien et de son Cru dominical.

Les plants furent donc plantés au lieu d'être provignés, les agronomes imaginant des surfaces efficientes pour la mécanisation: 1 ha, 1 plant tous les mètres avec un rang tous les mètres, soit 10.000 ceps agencés en règes rectilignes, tendus par des paisseaux de bois et des tirants en fer. Les barbelés avaient circonscrits les prairies, les fils d'acier se mirent à dessiner des couloirs suffisamment large pour les attelages équins ou bovins. L'animal pouvaient enfin pénétrer dans ces prés-carrés en offrant sa force à son vigneron reconnaissant.

À cette époque les bras sont encore très nombreux à s'offrir aux tâches dures consistant à tailler ces plants vigoureux tout en incisant la terre avec des pioches de tailles et de types variés en fonction de leurs usages. Les anciennes "façons" mirent du temps à profiter de la force motrice de charrues tractées par l'animal car celles-ci n'étaient pas toujours adaptées aux jeunes plants et aux coteaux. Elles durent être mises au point dans la précipitation. Jean Baptiste Matrot qui construisit la maison où se trouve notre domaine fut un de ces isolés précurseurs désireux de défricher ses sols en trouvant des solutions imaginatives. Son soc de charrue ne fut pas breveté mais nombreux furent ceux l'utilisant.

Ouvrir la terre pour nettoyer les sols devint donc progressivement possible. Un possible qui ne l'oublions pas n'avait rien d'une réflexion en Agro-foresterie, encore moins d'un excès que l'on imaginait funeste en raison de la dégradation de "l'horizon premier" humique. Non en fait le vigneron cherchait simplement à maîtriser la vigueur de son herbe en libérant les ceps de sa présence gourmande. Loin des réflexions liées aux tassements ou à la mortification des sols par mélange des horizons profonds et minéraux avec ceux superficiels structurés par les vers de la bio-masse, il cherchait à agir pour soulager son labeur quotidien.

Réflexion: N'oublions jamais que l'homme de la terre puise les relations causales de ses efforts dans la rationalisation d'un travail laborieux et difficile, voir "inhumain".

Le sol dès lors devint une zone suffisamment visible et porteuse d'une logique quantitative pour que l'on se préoccupe de le considérer comme un substrat à "brosser dans le sens du poil". Tant il est évident que sans lui rien ne peut pousser régulièrement selon une logique commerciale et plus simplement vitale ou gastronomique. Cette logique commerciale devenant de plus en plus importante.

Dès lors, l'agronomie commença véritablement - je schématise car des recherches antérieures existaient depuis le Moyen Âge et même l'antiquité mais sans avoir une véritable résonance - à expliquer le fonctionnement des sols en déterminant leurs natures et surtout la manière dont cette dernière était obtenue.

En expliquant les mécanismes sous-tendant la composition de nos sols on a cru pouvoir alors déterminer ce qu'était "La" vie dans la terre. En définissant que le monde minéral profond s'unissait au monde humique superficiel d'origine végéto-animal par le fonctionnement des vers "dégradant-digérant-mélangeant" les matières organiques et minérales sur lesquels pousse la vigne on a isolé un fonctionnement. C'est un peu l'observation "savante" qui consiste à découvrir que l'eau et le feu produisent de la vapeur humide. Cela est totalement exact mais ne nous indique pas que sans le feu, l'humidité n'est rien.

Fort de ces observations - extrêmement simplifiées nous sommes d'accord - il est dès lors possible de se demander si lors de notre travail du sol, il nous est permis de changer l'horizon premier dans sa composition même en mélangeant plus ou moins selon le procédé utilisé les parties profondes argileuses avec les parties Hautes humiques? En somme est-ce que labourer en remontant les couches basses du sol déstructuré notre substrat au point de le tuer?

À ce stade trois options sont possibles: soit l'on considère que oui cela change tout et on arrête de labourer, soit on pense que non cela n'a aucune incidence et l'on poursuit , soit, on analyse le fonctionnement de la plante sur le sol et la qualité des fruits et vins obtenus selon des méthodes différentes et l'on cherche à dégager de réelles relations causales?

Évidemment toute personne réfléchie choisira la comparaison pour comprendre en profondeur sans fonder son raisonnement sur une pensée mystique ou sectaire.

Quoi qu'il en soit nous sommes certains d'une chose, un sol aux horizons modifiés n'est pas un sol "mort", assurément en revanche chaque manière de le travailler résonne sur la plante au point de modifier la manière dont elle va s'intégrer dans celui-ci puis à déterminer le caractère des fruits qu'elle portera.


Mais comment faisons nous?


Tout est question de mode.
Comme les saisons qui s’enchaînent, la noria des idées de tous ordres fait évoluer les vérités culturales au gré du cours du temps. En ce moment il suffit de faire une recherche sur la toile concernant le labour dans les vignes pour tomber immanquablement sur un cheval, la perma-culture et le non sens du labour.

Après la pioche, le travail du sol avec des charrues, le désherbage systématique, le retour du travail du sol, voici venu le moment du bon labour...celui que l’on ne fait pas!

Cela ne résout guère les problèmes de vigueur d’herbes de toutes variétés implantées dans « mes » sols non désherbés depuis que je m’occupe du domaine!

Le sol serait dorénavant susceptible de ne plus fonctionner, voire de mourir sous les coups de butoirs des modernes engins de nos temps inconséquents. Comme dans bien d’autres domaines on demande aux producteurs de ne pas, de ne plus, d’arrêter , de s’adapter à un rythme naturel qui serait/est celui au fond du fondement de notre monde. En somme il faut observer les réponses naturelles que la plante apporte à sa croissance pour faire évoluer les pratiques qui n’ont cessé de la contraindre depuis que l’homme cultive.

Car en étant objectif, qui multiplie les plants, organise les greffages, prépare les sols avant plantation, définit les densités, arrose les plants jeunes, amende le sol, taille et palisse la vigne? Ne serions nous pas un tout petit peu interventionniste dans ces étapes là!?

Par suite et par je ne sais quel coup de baguette magique, le sol seul deviendrait le garant unique des fruits que la plante va pouvoir générer. Il faudrait le sacraliser au point d’avoir peur de l’ouvrir, lui faire confiance après l’avoir programmé, analysé, configuré pour qu’il puisse donner des raisins équilibrés. Et là je sens que le lecteur est entrain de se dire:

« ben oui Patrick c’est cela, tu dois adapter ton travail, ne plus tasser cet espace qui appartient aux vers qui vont te le rendre aéré et perméable à l’oxygène, gorgé d’azote et enfin par un équilibre salutaire te permettre d’obtenir des fruits sains parfaitement équilibrés pour produire de grands vins ».

Sauf les amis que si je me lance dans cette aventure là, avec le raisonnement logique imparable de celui qui a enfin compris comment il devait travailler, eh bien je me retrouve avec des herbes plus hautes que les rangs que je cultive!
Je suis en accord avec vous, cela peut être sublime, constellés de myriades de variétés de plantes enchevêtrées les unes aux autres et posées sur un substratum parfaitement poreux contenant plus de 150 espèces de lombrics. Plus de ravinement, plus d’engrais, plus de pollution due au tracteur...plus de récolte aussi!

Car il n’y a rien à faire pour produire il faut rentrer dans les vignes, les traiter - conventionnel ou bio - et pour cela on néglige qu’il est fort utile que la vigne puisse recevoir dans de bonnes conditions ce qui est destiné à prévenir les maladies.
Tondre? Oui pourquoi pas mais la concurrence faites par les herbes est très forte et à tendance à nettement durcir les matières. Cela ne me convient pas.
Travailler sous le cep seulement? Cela revient à labourer mais favorise encore la concurrence, toutefois cela limite le ravinement. Possible oui mais pas forcément nécessaire dans les zones faiblement pentues qui sont les nôtres.
Labourer avec un cheval? Non polluant, beau, chargé d’un sens naturel reliant homme et bête. Et puis aussi - et c’est important - limitant le tassement et la création des semelles de compaction grâce au fait que la charrue est tractée et que l’engin qui incise le sol ne voit pas de roue le tasser ensuite. Simplissime mais encore faut il pouvoir faire suite à cela avec un engin de traitement allant dans le même sens...sinon cela n’en a absolument aucun car le tracteur qui traite tassera. Pas tous les rangs me direz vous? Vous avez raison mais l’argument « je ne pollue pas grâce au cheval » - qui passe deux /trois fois face au tracteur de traitement qui passe 9 à 18 fois, ne tient guère. Et je ne parle pas en nos contrées de la rogneuse mettant les Vignes « au carré » qui passera deux à trois fois dans tous les rangs!

Je ne souhaite pas l’équidé pour offrir une jolie photo à mon site web en faisant croire que tout est fait par lui, je veux juste rationaliser ma pratique de travail sans herbicide et comprendre quelles sont les relations causales qui me permettront de générer les fruits les mieux équilibrés. En somme un fruit mûr entre 13 et 13,5 degrés ayant un PH initial inférieur à 3,15. Sur une acidité totale comprenant un niveau tartrique important.

Donc pour l’instant cela se traduit par un buttage d’hiver tous les trois ans, un passage de la décavaillonneuse au printemps et deux à trois « griffages » avec des outils adaptés à la structure de la vigne. Fin des « incisions » huit semaines avant vendanges.

Mais notre réflexion se poursuit et on est prêt à progresser toujours et encore...
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: Olivier Mottard, agitateur, bibi64, Frisette, ptitcoco
18 Juil 2020 18:19 #35

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 4844
  • Remerciements reçus 2337

Réponse de agitateur sur le sujet 33 heures de vacances en Bourgogne

Blog écrit: Quand on vend du vin plusieurs centaines d’euros la bouteille quelle est la contrainte économique ?


C'est tellement subtil comme remarque, ...mais je ne suis pas étonné venant de l'auteur.

Je vais tâcher de mettre un peu de chair autour de l'os.
Juste un bout de lorgnette sur l'économique.
On peut décider, sur le papier sur un coin de table, qu'on va mettre une personne par hectare pour travailler, beaucoup à la main.
Une pacotille, soit un salaire chargé annuel de 30 000 € pour faire 3000 quilles ( les rendements étant modérés à bas dans ce genre de vision ...). 10 € par quille de travail manuel à la vigne, soit 20 à 30 de plus en TTC consommateur en bout de chaine ( ou 150 de plus au restau....)
Mais en réalité, le plus dur ne serait pas de trouver une clientèle pour çà, tant que ça reste sur un marché de niche bien entendu. Le plus dur, c'est de trouver les salariés pour ces tâches ingrates.......Blog, va voir n'importe quel ETA ( entrepreneur de travaux agricoles ) avec juste une pièce d'identité, tu commences lundi si tu veux.

On va pas se cacher, 99.9% des clients acheteurs de vertueux ultime travaillent en bureau climatisé, l'accident de travail étant frisé quand le cuir des lobb quitte la moquette épaisse. C'est sympa d'être vertueux, ça donne bonne conscience, surtout quand il y a des gus qui poussent des wagonnets au fond de la mine, mais qu'on est pas obligé de travailler comme eux, ou avec eux, ou même d'habiter comme eux, là ou ils sont.
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: Frisette, Fredimen
18 Juil 2020 20:01 #36

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 19626
  • Remerciements reçus 4745

Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet 33 heures de vacances en Bourgogne

Pas trop d'accord avec ce discours "on ne peut pas faire autrement" qui sonne comme une excuse, que d'ailleurs personne ne demandait. Blog a raison sur le fond. Non, son discours n'est pas simpliste. La viticulture la plus chère du monde se doit aussi d'être la plus vertueuse. A ce niveau là, les compromis ne sont pas possibles.

Jérôme Pérez
18 Juil 2020 20:40 #37

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 19626
  • Remerciements reçus 4745

Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet 33 heures de vacances en Bourgogne

Agitateur : un gars pour un hectare ! comme tu y vas ... Je sais bien que la densité de plantation est élevée en Bourgogne mais pour le travail du sol, ce n'est pas cette densité qui accroît tant que cela le travail.
Patrick donne un argument lié au style qui me semble plus juste et qui s'entend. La concurrence de l'herbe est forte et imprimerait plus de dureté aux vins : soit.

un engin de tonte tiré au moment d'un des traitements, ça ne me semble pas impossible : il y a des mécanismes qui fonctionnent grâce à la vitesse d'avancement de l'engin et qui ne nécessitent pas la prise de force du tracteur. Il existe également des engins légers, comme les quads qui ne tassent pas les sols. Les quads sont de plus en plus utilisés en viticulture.

Le problème majeur est la question de l'herbe sous le rang : On vient de me donner une solution très intéressante que je vais sans doute utiliser : semer du trèfle sous le rang va donner un couvert végétal qui ne dépassera pas 15 cm et qui empêchera tout autre herbe de pousser. Ceci devait éviter d'avoir à couper l'intercep qui est un travail très pénible. Reste à savoir si cette variété par son apport d'azote ne nuit pas plus qu'elle ne favorise.

Jérôme Pérez
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: jd-krasaki
18 Juil 2020 21:46 #38

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • starbuck
  • Portrait de starbuck Auteur du sujet
  • Hors Ligne
  • Modérateur
  • Enregistré
  • Messages : 5520
  • Remerciements reçus 8769

Réponse de starbuck sur le sujet 33 heures de vacances en Bourgogne

Pour ceux qui chercheraient des idées de balade, ce site est bien fait et peut donner des idées.

www.randogps.net/gps...

En raison de la météo nous avons dû raccourcir le trajet.
Concernant la durée estimée du parcours, elle concerne des gens qui marchent normalement.
Le rythme d'un LPVien dans cette zone est bien plus lent avec un nombre incalculable d'arrêts ( Là c'est donc la parcelle de truc ? Ah non c'est celle de machin B) )

Sylvain
21 Juil 2020 10:24 #39

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 2966
  • Remerciements reçus 8573

Réponse de Blog sur le sujet 33 heures de vacances en Bourgogne

agitateur écrit:

Blog écrit: Quand on vend du vin plusieurs centaines d’euros la bouteille quelle est la contrainte économique ?


C'est tellement subtil comme remarque, ...mais je ne suis pas étonné venant de l'auteur.

Je vais tâcher de mettre un peu de chair autour de l'os.
Juste un bout de lorgnette sur l'économique.
On peut décider, sur le papier sur un coin de table, qu'on va mettre une personne par hectare pour travailler, beaucoup à la main.
Une pacotille, soit un salaire chargé annuel de 30 000 € pour faire 3000 quilles ( les rendements étant modérés à bas dans ce genre de vision ...). 10 € par quille de travail manuel à la vigne, soit 20 à 30 de plus en TTC consommateur en bout de chaine ( ou 150 de plus au restau....)
Mais en réalité, le plus dur ne serait pas de trouver une clientèle pour çà, tant que ça reste sur un marché de niche bien entendu. Le plus dur, c'est de trouver les salariés pour ces tâches ingrates.......Blog, va voir n'importe quel ETA ( entrepreneur de travaux agricoles ) avec juste une pièce d'identité, tu commences lundi si tu veux.

On va pas se cacher, 99.9% des clients acheteurs de vertueux ultime travaillent en bureau climatisé, l'accident de travail étant frisé quand le cuir des lobb quitte la moquette épaisse. C'est sympa d'être vertueux, ça donne bonne conscience, surtout quand il y a des gus qui poussent des wagonnets au fond de la mine, mais qu'on est pas obligé de travailler comme eux, ou avec eux, ou même d'habiter comme eux, là ou ils sont.


On avait dit pas le physique, mais tant pis, puisque tu commence.
Pour ce qui est de la caricature, tu te poses là, j'ai bien compris que tu vendais de la poudre de perlimpinpin, du conseil, de la science, tout ça, le travail manuel et sans chimie à la vigne ou au chai ça ne te fais pas vivre, donc ça ne t'intéresse pas.
Chaque fois qu'une question te dérange, tu commence par caricaturer pour discréditer le propos : Lobb, cheveux gras, trognon de pomme ... Puis tu assènes l'argument d'autorité du gars qui s'y connais avec des calculs sortis de nulle part.
Des vignerons qui ont des vignes enherbées il y en a quand même pas mal et pas seulement dans des régions qui vendent du vin à plus de 100 € la bouteille.
Donc permet moi de te dire que ta réponse n'apporte pas grand chose au débat.

Laurent
21 Juil 2020 10:52 #40

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 10207
  • Remerciements reçus 3824

Réponse de claudius sur le sujet 33 heures de vacances en Bourgogne

Il est assez facile de distinguer la limite entre la Saint-Vivant de Leroy et celle de Confuron


il serait intéressant d'avoir le retour de qqn ayant comparé les deux RSV


Sylvain, JJConfuron est aussi en biodynamie, non ?
21 Juil 2020 11:14 #41

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • starbuck
  • Portrait de starbuck Auteur du sujet
  • Hors Ligne
  • Modérateur
  • Enregistré
  • Messages : 5520
  • Remerciements reçus 8769

Réponse de starbuck sur le sujet 33 heures de vacances en Bourgogne

Oui ils étaient parmi les premiers mais ils ne le revendiquent pas.
Aucun prosélytisme non plus quand on passe chez eux.

Sylvain
21 Juil 2020 11:23 #42

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Modérateurs: Cédric42120GildasPBAESstarbuckMartinezVougeotjean-luc javaux