Conclusion pour la Côte de Nuits (juin 2005)
On rappelle ici que les échantillons tirés sur fût sont choisis par les propriétaires et qu’on les espère représentatifs des produits finaux.
Une telle transcendance du pinot, qui atteint parfois le sublime dans un breuvage arachnéen capable d’une précision, d’une présence et en même temps d’une légèreté incomparables ne semble possible nulle part ailleurs que sur cette côte. Dans les meilleurs cas, le pinot noir atteint son maximum d’expression, plus ou moins terrienne ou florale et fruitée, austère ou charmeuse, masculine ou féminine, toujours animée par des goûts vibrants que l’on n’oublie pas.
Comme dans le cas de la Champagne, nous avons eu le plaisir d’approcher des styles différents, de haut niveau, pour une hiérarchie et une différenciation des crus ici aussi respectées (le terroir parle, à partir du même cépage, même si le matériel végétal est déterminant) ; le crescendo dans la qualité des grands crus est saisissant.
En aparté des visites, il y eût également quelques alléchantes incursions vers la Côte de Beaune (qui fera l’objet d’un prochain voyage, sur les rouges et les blancs).
Quelques pistes d’appréciation :
- Le domaine de la Romanée-Conti (la référence) et le Clos de Tart (véritable écrin) confirment leur statut, pour des styles différents, fleurons assez indépassables
- Trapet travaille des vins brillants, à l’admirable finesse
- Anne Gros et Lécheneaut produisent de très belles cuvées
- Claude Dugat bichonne des vins de grande classe (sont-ils des vins à l’intersection de ceux des anciens et des modernes ?)
- Le Domaine de l’Arlot poursuit sa marche vers l’excellence.
En ce qui concerne les millésimes, disons que 2003 est plus solaire que 2004, de haute qualité lui sur le panel de vins testés. 2001 est d’une qualité supérieure à certains pronostics, de l’avis même de plusieurs producteurs (notamment au Clos de Tart ou chez Trapet). Les 2002 (on l’a plus particulièrement décodé au domaine de l’Arlot) sont immenses.
N’oublions pas de dire qu’un autre voyage épicurien eut été possible (Lignier, Mortet, Roumier, Rouget, Esmonin, Méo-Camuzet sans oublier Leroy et ses rendements ridiculement bas – déjà visités en 1999 - mais aussi Dujac, Rousseau, Mugnier, Barthod, …) pour partir à la (re)découverte d’autres interprétations de ces terroirs si valorisants.