Bonjour à tous,
Un ami m'avait convié ainsi que mon associé et nos conjointes en ce week end Pascal à Londres.
Florent nous avait concocté pour la première soirée un programme bien alléchant...
Nous avons débuté par un champagne de vigneron très honorable dont je ne me souviens plus du nom (oupps..), mais qui dans un stype très équilibré, vineux tout en restant très frais remplit parfaitement son rôle. En passant l'accord est parfait avec les amuses bouches au saumon à l'aneth.
Nous sommes ensuite passés à table et Florent nous sert un
Clos des Goisses 1997, assurément encore trop jeunes, il nous laisse cependant entrevoir d'immenses qualités. Le nez parait assez évolué sur des nuances automnales et de sous bois mais en bouche nous sommes en presence d'un vrai jeune homme, l'abricot sec et les fleurs blanches s'en donnent à coeur joie. Superbe !
Nous passons ensuite au
Puligny Montrachet 1er cru les Folatières 1996 de Sauzet. Je trouve l'accord avec un vieux cheddar (c'est un fromage anglais qui peut s'apparenter au Cantal) fantastique. Les Folatières se montrent telles qu'elle doivent être, tendues et minérales mais la matière est aussi tout à fait presente. Ainsi l'association avec le fromage comme souvent avec les grands blancs Bourguignons semble friser la perfection, le gras du vin embrassant la texture riche du fromage. Ummmm !!!
Et pour terminer, Flo tient à nous prouver qu'un vin de son année de naissance peut aujourd'hui être à la hauteur de sa passion du vin (ce n'est pas peut dire !). Nous ouvrons donc
Trotanoy 1973.
Et alors là, énorme claque ! je n'aurai jamais pu imaginer que ce millésime puisse receller de tels joyaux. Le plus improbable est la tenue de ce vin sur 1heure 1/2. Les arômes typiques des grands Bordeaux à maturité sont évidemment présents et plus particulièrement l'humus, la gelée de cerise (donc un registre plutôt Libournais) et étonnamment le poivron qui aurait pu me rappeler un Médoc.
Je me souviens avoir appelé Petrus de mes voeux afin de les comparer... Grandiose !
Nous nous couchons sur ces belles émotions.....
Le déjeûner de Samedi est prévu au Ledbury, étoilé de Notting Hill. La carte des vins est..... longue et belle....
Nous attaquons les hostilités par un
Brut Reserve de Billecard Salmon qui comme la veille remplit parfaitement son rôle dans un style vivace (majorité de Chardonay ?), en passant, l'accord avec la mise en bouche est d'excellente tenue.
L'entrée est servie avec un
Pulingy Montrachet 2005 de Carillon, la typicité de cette bouteille est saisissante, il est très Puligny, sec et fin comme il est souvent dit. Evidemment il est encore quelque peu fermé, mais tout est en place. Ce vin sera grand d'ici quelques années.
J'avais choisi un Ravioli d'agneau qui restera très longtemps dans ma mémoire.
Sur le plat principal nous craquons :
Gevrey Chambertin Clos Saint Jacques 2000 d'Armand Rousseau. Quel vin ! La grande, la très grande classe. Ce nectar a quelque chose de plus qui en fait tout simplement un cru de génie.
Evidemment les notes animales propres à Gevrey sont présentes, tout en subtilité, les fruits rouges sont encore présents (la cerise burlat surtout). Cette avalanche de nuances est enrobée dans une matière d'un soyeux incroyable. Ce vin concilie un coté sauvage avec une tenue tellement policée, à la manière d'un cheval sauvage que l'on serait parvenu à dompter (étant entendu que le Clos Saint Jaques est un pure sang !). Tout simplement fabuleux.
Notre escapade dans Saint Jame's Park nous remet en appétit pour le diner....
Nous choisissons de rester au salon afin de profiter des merveilles qui nous attendent plus confortablement, en mode apéro dinatoire.
Nous attaquons par un
Latricière Chambertin 1976 de Drouhin Laroze. Florent nous avait prévenu, 1976 est controversé en Bourgogne. Certains thread sur LPV semblant dire que les vins de ce millésime sont mous et rarement intéressants.... Eh bien nous voudrions dire que ce Latricière a clairement fait remonter la réputation de ce millésime dans notre esprit...
Ce qui était incroyable c'était la logique implaquable entre le vin et le millésime : la bouche était soyeuse et riche, presque crémeuse (on aurait pu penser à Vosne sur un grand cru), et sur le plan arômatique les notes chaudes et riches aussi prenaient l'avantage, tout à fait logique pour un 1976. Mais toutes ces caractéristiques se sont montrées dans une harmonie et surtout une impression de jeunesse évidente ! La grande bonne surprise.
Nous continuons par un
Musigny VV 1984 de De Voguë. Je me souviens d'avoir parlé avec monsieur Bourgogne lors de ma dernière visite à l'Automne dernier de leurs 1984. Il m'avais conseillé de les boire seuls, juste pour le plaisir... et d'oublier le millésime pour être plus objectif...
Ce fut un moment anthologique, le roi Musigny se montre sous son meilleur jour. Le foin, les fleurs séchées s'entremêlent dans un nez d'une complexité tout simplement digne de ce cru. La bouche de ce vin se place dans la ligne de ce nez anthologique. Que dire de plus, tout simplement qu'une fois de plus le domaine De Vogüe se place tout en haut en Bourgogne, mais ce n'est pas une surprise....
Nous terminons avec les vins sur un Chateau Beau Site 1949. Couleur ambre foncée/caramel. Ce très grand liquoreux est apprécié avec un stilton (je ne suis pas certain de l'orthographe), c'est un fromage type fourme. Nous avouons nous être inspirés des accords décrits par François Audouze...
Et l'accord fut effectivement fabuleux. Pour en revenir au vin, il developpe un envoutant bouquet autour du thé (flo(
)), du miel et d'épices, sur une liqueur toujours onctueuse. Une très grande émotion !
Florent nous donne une dernière émotion avec sa réserve de Cognac, nous nous mettons en bouche avec un XO d'excellente facture (je ne suis pas expert en la matière...), puis c'est le dernier nirvana de la journée avec la fameuse cuvée
Louis XIII de Remy Martin. Encore une fois, je ne suis pas expert mais la finesse, la longueur, l'équilibre de ce Cognac m'a laissé sans voix. Grandiose.
Enfin, nous avons ponctué ce week-end par un déjeuner rapide Dimanche. Nous débutons par
l'Hermitage 1999 la Chapelle de Jaboulet. Je m'attendais à un vin verrouillé mais il n'en fut rien, la bouche, bien que sérrée s'est montrée tout à fait aimable et presque ouvert. Les notes fumées sont enveloppées dans une matière digne d'un grand cru. Superbe !
Puis nous terminons notre marathon par
Montus cuvée Prestige 1990.
Je me souviens d'un vin d'une rondeur en bouche incroyable, d'une richesse du même niveau. Parfait avec les Hamburgers locaux !
Il est difficile pour moi d'établir une hiérarchie, mais au pied levé, les plus belles émotions : Armand Rousseau, De Vogüe, Beau Site sera mon podium dans le désodre...
Je sais que tu liras ce post Florent, passe donc le bonjour à Gail, Benji et Clémentine.
Demande leur quelle est la meilleure équipe de foot de Londres de ma part:)-D.
Encore merci pour tout, mais attends toi à une partie très serrée au match retour !