La sortie de quelques jolies bouteilles fut le prétexte à un repas pour les accompagner avec quelques amis. Toutes les bouteilles ont été goûtées 10 heures avant (une ouverte la veille), certaines rebouchées et pompées ou non, d’autres laissées ouvertes, une seule carafée deux heures avant.
Vous m’excuserez de la simplicité des commentaires mais nous étions plutôt dans le festif donc je n’ai pas pris de notes, mes commentaires s’effectuant donc de mémoire.
Le repas s’est composée de 5 verrines en guise d’avant bouche, de deux plats principaux, fromage puis dessert.
Avec des cannelons de courgette à la crème de crabe puis des langoustines ou gambas rôties au beurre de caviar sur lit de petits pois :
Muscadet de Sèvres et Maine Domaine André Michel Brégeon “Gorgeois” 1998
Ouverte la veille et rebouchée
Une robe jaune signe d’un vin d’un certain âge. Comme le 96 bu récemment, ce 98 est d’une droiture, d’une pureté superbe au nez, aucun signe d’oxydation, et un côté fumé.
En bouche le vin propose un joli gras, l’équilibre est impeccable et la finale saline donne à ce vin une grande buvabilité.
Très bien +
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Avec une Saint-Jacques à l’émulsion de parmesan (dément ça) :
Reichgraff Von Kesselstatt Riesling Graacher Dromprobst Spatlese 1983
Ouvert 2 heures avant.
La robe est relativement claire pour un vin de cet âge. Le nez est somptueux sur des notes mentholées, d’eucalyptus puis de roche avec une discrète pointe pétrolée.
En bouche l’équilibre est demi-sec, c’est ultra aérien, une véritable gourmandise de sirop à la finale anisée. Si l’on voulait trouver quelque chose à lui reprocher, ce serait un léger manque de tension. Un grand plaisir.
Excellent
Avec des spaghettis de courgette aux tomates séchées et des carottes confites au cumin :
Vin de Pays des Coteaux de Fenouillèdes Le Soula 2001
Ouvert au moment du service (ramené au dernier moment, elle aurait mérité d’être ouverte avant)
Cette bouteille étant bu à l’aveugle pour moi, je me suis « viandé »comme il faut !
La couleur du vin est jaune très claire. Le nez est sur la pierre à fusil, c’est très sauvignon avec des arômes d’agrumes.
En bouche le vin est ample mais cela reste tendu grâce à une trame acide nette. La finale est iodée. Bref j’étais loin du soula 01 que je découvrais pour la première fois.
Très bien
Avec une escalope de veau à la crème, soja, carottes vichy et quelques cèpes poêlés :
Meursault Domaine Coche Dury 2004
Ouvert 10 heures avant
La robe est jaune claire.
Au nez quelle puissance ! C’est mentholé. A ce stade de son évolution, ça ne joue pas dans la finesse mais l’élevage est fondu.
En bouche le vin possède une ampleur superbe, c’est riche mais ça reste très digeste, parfaitement équilibré avec une longueur magnifique.
Excellent
Avec un civet de biche et rutabaga :
Chateauneuf du Pape Domaine du Vieux Télégraphe 1995
Ouvert 10 heures avant et bouchon remis
La robe est rubis foncé légèrement évoluée sur le disque.
Le nez est superbe, caractéristique de l’appellation et marie des notes d’évolution (sous-bois, bois exotique) avec des notes animales et surtout florales qui confèrent à l’ensemble à la fois complexité et fraîcheur qui font saliver.
Le vin a beaucoup de ressort en bouche et s’accorde parfaitement avec le plat. C’est très glycériné mais les tannins fondus font de ce vin un délice. Grande longueur pour un grand Chateauneuf comme je les aime.
Excellent +
Ribera Del Duero Vega Sicilia « Unico » Reserva Especial
Ce vin est un assemblage des millésimes 85, 91 et 96. Mis en bouteille en 2005
Ouvert 10 heures avant et rebouché.
A mon goût, la grande déception de la soirée.
La robe est rubis profond à reflets bruns sur les contours.
A peine le nez mis dans le verre, je ne sens que des arômes d’élevage. Ça ressemble à certains bordeaux modernes tant pommadés qu’il est impossible de reconnaître l’origine du terroir, tant la vanille et le bois neuf ont pris le dessus et deviennent fatigants. Là j’ai vraiment du mal avec ce style de vin.
En bouche, on sent une belle matière, c’est équilibré mais encore une fois c’est vite fatigant tant la sucrosité apportée par le bois est too much. Vraiment pas mon style et à ce prix, je passerai mon tour.
Bof
Avec la fin du civet et les formages (banon, st-félicien, st-nectaire et roquefort papillon noir) :
Hermitage Domaine Chave 2001
Carafé deux heures avant.
Heureusement que nous avions eu la riche idée d’inverser le Chave et l’Unico pour ne pas rester sur une impression plus que mitigée car l’Hermitage nous a remonté le moral.
La robe est rubis très profond sans signe d’évolution.
Si le nez à l’ouverture est encore marqué par l’élevage, non seulement le carafage l’estompera mais surtout il ne domine pas tout et des notes intenses de cassis et fruits noirs puissants sont perceptibles.
En bouche le vin est encore très jeune et l’acidité inhérente au millésime le rend sauvage et fougueux. Il possède un équilibre superbe, pas de sensation d’élevage, c’est très frais et digeste. Jolie longueur en fin de bouche pour un futur grand vin.
Très bien