Le jeudi c'est permis.

J'annonce sans un mot des parents, interdiction de reproduire ça chez soit et de surcroît, un Jeudi soir.

De toutes façons c'est (toujours) la faute à pins, qui m'appelle la semaine dernière pour me dire "Je serai "peut-être" par chez toi la semaine prochaine".

Le Mardi pour le Jeudi soir le rendez-vous est pris. Je convie en last minute l'ami Clém, la fine équipe est au complet.

Un repas simple comme on les aime, avec du paté de porc du périgord en entrée, du tournedos de black angus et sa poélée de cèpe fraîchement cueillie achetée, plateau de fromage et melon.

What else ?

Tout se fait à l'aveugle, on attaque avec un délicieux Domaine Guffens-Heynen Macon-Pierreclos 1er Jus de Chavigne 2019 que je tenais à faire déguster aux compères.

Tous deux partent sur Meursault, et non ! C'est bon hein ? Oui, c'est bon.

En un mot ; superbe.

Bouteille ouverte une heure avant dégustation, Zalto vin blanc.

Magnifique robe or légèrement pale, belle brillance.

Superbe nez citronné, beurré, arômes de fruits blancs, la noisette, un trait végétal que j'ai du mal à capter (chèvrefeuille, anis, herbe ?) qui donne du peps, c'est superbe et accessible malgré la jeunesse.

En bouche l'attaque est bien vive, le milieu de bouche gras comme on l'aime, enrobant, mais tenu par une belle acidité qui vous accompagne jusqu'à la finale d'une superbe longueur conclue en fraîcheur sur ces superbes amers magnifiquement intégrés.

Précis, presque salin avec une magnifique alchimie de rondeur, 17,5/20, j'adore, et ai hâte de goûter sa sœur dans quelques années.



On bascule sur un Domaine du Monteillet, IGP Collines Rhodaniennes, Le petit viognier 2018

Dégustation Zaltos vin blanc.

Belle robe à la couleur du nez, légèrement pêche.

Superbes arômes de pêche, de noyau, pointe florale type acacia qui vient rafraîchir l'ensemble, magnifique chêne fondu en fond de verre.

La bouche est ample, limite grasse, mais l'acidité présente permet à l'ensemble de ne pas tomber dans l'opulance et le manque de finesse.

Pour la faire courte on attaque le premier verre en se disant "J'en boirai pas des caisses", l'instant d'après à 3 la bouteille est vide.

15/20, une réussite.

Petit détour par la cave, puis on passe au plat de résistance avec un Domaine Gros Frère & Soeur, Richebourg Grand Cru 1998

On ne remerciera jamais assez l'ami pins pour cette contribution.

Bouteille ouverte une paire d'heure avant dégustation, légèrement épaulée, Zaltos Bourgogne.

La robe est vermeil, d'une clarté incroyable (intensité peu soutenue), limpide mais assez mat.

Incroyable qu'une robe aussi claire puisse dégager autant au nez.

Parlons-en tiens du nez, superbes arômes de cuir, fruits rouges (groseille / framboise, cerise), champignon / humus / sous-bois, un chêne parfaitement intégré, ce côté floral également que je chérie tant sur les pinots à maturité avec la pivoine.

La bouche est vive, quasi tendu, le milieu de bouche incroyablement dense et profond pour une robe de cette clarté, la finale d'une grande longueur.

Seule ombre à mettre au tableau, une pointe astringente / d'acidité en fin de bouche (et vraiment sur la finale, c'est dommage).

18/20, à boire.



Puis on enchaîne avec un Château Cheval Blanc - Saint Emilion Grand Cru 1988

Bouteille ouverte 3 heures avant dégustation.

Bouchon sorti au bilame, légèrement imbibé sur environ un demi centimètre, Zaltos Bourgogne.

La robe est rubis d'intensité soutenue, limpide et d'une sublime brillance, l'ensemble est d'une insolente jeunesse.

Fruits noirs (mure / cerise noire), havane, tabac / boîte à cigare, poivron, graphite, champignon / sous bois / humus, le chêne se fait noble en fond de verre. L'amorce vers le tertiaire ne se fait quasiment pas sentir, l'ensemble reste frais, complexe mais lisible.

Je faisais la remarque à l'ami pins, les grands vins de Bordeaux ont une spécificité jusque lors pour ma part jamais expérimentée dans d'autres régions viticoles, c'est cette capacité à évoluer au cours de la dégustation / au fur et à mesure que le verre se vide.

En bouche l'attaque reste vive et fait légèrement saliver, le milieu de bouche est plein, enrobant, velouté, tapissant, superbe équilibre de matière entre finesse, précision, gourmandise et délicatesse.

A retenir des tanins divinement fondus, "fondu" est pour ma part le maître mot de cette dégustation tant la bouche laisse une impression de perfection de l'ensemble, un vin cueilli à point.  

Petit reproche éventuel sur la finale qui tombe légèrement courte, mais nous sommes face sans nul doute à un grand vin.

Superbe, 19/20, à boire à mon sens car sur un parfait plateau de maturité en l'état. Pour moi l'un des plus grands vins qui m'ait été donné de déguster.



Conclusion avec Domaine de la Bongran, Mâcon-Villâges Quintaine, cuvée Botrytis 2006

Dégustation Zaltos vin blanc.

Magnifique robe dorée, limpide, assez mat.

Nez ouvert sur le coing, les fruits confis, l'abricot, le miel.

La bouche est ample, ronde, sans pour autant manquer d'acidité. Les arômes du nez se retrouvent en bouche, on sent le sucre, mais on n'en perçoit jamais la lourdeur.

Belle persistance aromatique, en résumé une belle bouteille, à l'équilibre parfait.

Ce n'est pas d'une grande complexité, mais amusant de constater qu'avec du Chardonnay on peut faire de grandes choses.

16/20, à boire.  

Absente sur la photo, la bouteille de Brut Premier Roederer de trop, car je le répète nous sommes Jeudi, enfin, plutôt Vendredi maintenant.

A noter le petit appel qui fait plaisir en visio de notre ami Samouraï préféré, qui revenait lui aussi d'une soirée "compliquée".

7 - 2 ça fait 5, j'ai donc dormi 5 heures. Cette courte nuit m'a permis de réfléchir, et d'arriver aux conclusions suivantes ;

1 - Plus jamais un jeudi.
2 - La prochaine fois que l'ami pins m'appelle pour me dire qu'il peut débarquer un soir de semaine, je réponds pas.

Blagues à part, un super moment de partage, rendu possible grâce à LPV.

Les verres sont grands chez toi.
 

écrit:

Les verres sont grands chez toi.

Ce Vendredi fût long, très long...

2 - La prochaine fois que l'ami pins m'appelle pour me dire qu'il peut débarquer un soir de semaine, je réponds pas je pose le lendemain