C’est désormais une tradition bien ancrée : lors de chaque retour de notre journée-moisson bourguignonne, un «menu » débriefing vient clôturer la journée. Et celle-ci, qui nous aura vu rester centré en côte de Beaune ( Chassagne Montrachet le matin, Meursault le  midi et l’ après-midi ) ne dérogera pas à la règle. Les vins seront équitablement répartis en 2 bulles, 2 blancs et 2 rouges, tout étant bu à l’aveugle, exception faîte de la bulle inaugurale.

Krug Grande Cuvée : ID inconnue, mais je dirais qu’elle à 4 à 5 ans de cave : je l’avais offerte à mon ami qui nous recevait ce soir là.
Robe dorée, à la bulle très très fine. Nez assez puissant de viennoiseries chaudes, de pain grillé, de fruits à coques et à chair jaune, de belle maturité. La bouche est carressante, très aérienne, avec une bulle extrêmement fine. C’est assez peu impactant mais d’une grande digestibilité, renforcé par un dosage minimal mettant bien en lumière la maturité du jus. La complexité naissante fait virevolter ce vin dans un long et délicat déroulé, qui peut surprendre par ce côté un peu évanescent et fuselé à qui n’est pas initié. C’est Excellent (17/20) selon mes goûts, mais néanmoins pas la meilleure Grande Cuvée goûtée.

Bollinger Spécial Cuvée : Belle cuvée champenoise, à la bulle beaucoup plus impactante, et au dosage plus affirmé conférant à une certaine forme de richesse. C’en est même presque sucrailleux comparativement à Grande Cuvée de Krug. La robe est plus claire, avec une aromatique plus primaire et fruitée, assez basique, sur les fruits à chair jaune. C’est bien fait, relativement ample, avec une structure plus grossière et carrée comparativement au précédent. La finale est honorable tout en étant un peu moins précise. Cela reste un joli champagne, régulier et de très bon niveau, qui confirme sans discussion être un des meilleurs BSA de grande maison champenoise. Très Bien à Excellent (16,5/20)

Château Hermitage Saint Martin, Côtes de Provence, Ikon, 2018 : Robe jaune pâle. Nez floral, anisé, un peu démonstratif et fatigant. Bouche ronde, grasse, manquant un peu de définition, même si un soupçon d’amertume vient tendre un vin à la dominante aromatique anisée, souligné de gravier humide et de pêche blanche. Finale assez modeste. Equilibre un peu précaire, ne tendant pas franchement sur l’amertume mais manquant un peu de peps. Un blanc sympathique en guise de mise en bouche, qui doit bien marcher avec des crudités ou des plats simples méditerranéens et gorgés de soleil. Bien à Très Bien (15,5/20)

Domaine Morey Coffinet, Puligny Montrachet 1er Cru, Les Pucelles, 2016 : Robe jaune claire. Nez très légèrement boisé et brioché, souligné par une belle floralité (fleurs blanches). Bouche très délicate et aérienne, à la texture voluptueuse dans un style assez épuré avec juste ce qu’il faut de gras pour enrober cette dentelle cylindrique. On retrouve cette floralité de façon précise, complété par un joli citron jaune bien mûr et des notes de viennoiseries chaudes. Finale élancée très délicate. Excellent – (16,75/20) mais me semble à attendre encore.

Domaine Gangloff, Saint Joseph, 2013 : Carafage 2 heures.
Robe grenat foncée. Nez plutôt poivré, mentholé et sur les agrumes. Bouche semblant plutôt étirée, relativement svelte, tout en longueur manquant un peu de confort de matière par un côté un peu aride. Les tanins sont très fins et rendent malgré tout le touché de bouche assez agréable. L’aromatique est très fraîche et relativement complexe sur la griotte, l’orange sanguine, le menthol, le poivre noir accompagné d’épices douces, un peu d’encre enrobé par un fin voile fumé. Il marche très bien avec les keftas. Finale fraîche et tendue, semblant plutôt à boire au vu du millésime et du squelette présent. Très Bien à Excellent (16,5/20)

Château des Tours, Côtes du Rhône, 2017 : Carafage 2 heures.
Robe classique de Reynaud, légèrement turbide. Festival aromatique au nez, avec le panel classique du géniteur : rose, fraise écrasée, menthe fraîche, chlorophylle, loukoum, pâte d’amande…Bouche bien définie, à la puissance alcooleuse bien maitrisée. Les tanins sont très fins. L’aromatique retrouve de la cerise et du kirsch, en complément des notes aromatiques préexistantes au nez. Finale tout à fait honnête. Belle fenêtre de buvabilité actuellement, assez facilement identifiable mais surtout 100% plaisir. Excellent – (16,75/20).

 C’est ainsi que se termine cette nouvelle journée mémorable entre amis, qui conclue une année 2021 finalement assez remplie en termes de dégustations.

Merci de m’avoir lu !