Cela faisait déjà quelques temps que je n'avais pu retrouver les copains pour un repas dégustation et c'est donc vendredi dernier qu'avec quelques uns, nous avons recroisé le verre et les fourchettes, et ça fait un bien fou !
Retour sur mes impressions sans prise de notes avec son lot d'approximations.
Une bulle :
Champagne Jacques Selosse VO
dégorgé le 29 septembre 2017
Robe moyennement soutenue au cordon fin
Le nez d'abord très champignons de paris frais et fruits secs s'ouvrira sur des notes herbacées qui me feront évoquer le Chenin (histoire de bien débuter la soirée en brillant à l'aveugle)
Bouchee plutôt vive en attaque, la bulle est fine, une matière assez vineuse, un léger creux en son milieu mais bien relancé par la finale assez crayeuse, d'intensité aromatique moyenne.
C'est bon, regoûté en fin de repas j'ai trouvé qu'il avait gagné en dynamisme.
Les blancs :
Domaine Dominique Dufour, Vin de France, Aussigouins, Experto…R 2020
Robe pâle
Un nez qui peine à ce livrer, quelques notes de pomme finissent par arriver.
Une bouche m'est apparue un peu mollasonne, manquant d'allant, peinant aussi à se livrer aromatiquement. À l'aération, la finale et la rétro me laisse un je-ne-sais-quoi de pas net-net. Je pense que cet échantillon avait un pet'.
Domaine Ostertag, Alsace, Riesling Grand Cru Muenchberg 2014
Robe or
Le nez livre un pétrole affirmé qui n'écrase cependant pas le fruit en arrière-plan.
La bouche présente un toucher très confortable, le fruit s'y fait un peu plus exotique, une finale où les amers seront soutenus sans toutefois dépasser. C'est très joli mais le profil est différent de celle bue voilà presque deux ans.
Ca'n Verdura Viticultors, Mallorca, Ca'n Xicatlà 2017
Robe or-orangée
Le nez est « doré » et sur les fruits jaunes murs, mais un peu difficile à cerner.
La bouche est mûre et offre une puissance croissante, là encore des amers finaux sont là mais sont bien équilibrés par une sensation saline. J'ai bien aimé ce vin mais j'ai trouvé cette bouteille en deçà de la première, découverte l'été dernier.
Domaine Dupasquier, Marestel, Roussette de Savoie 2005
Robe dorée
Le nez est sur les fruits jaunes, la cire, des notes miellées et un poil pétrolées
Bouche sphérique, confortable et sapide, où l'on perçoit encore les sucres résiduels, la finale expressive où l'on retrouve la palette aromatique du nez, assez caractèristique de cette cuvée que j'aime beaucoup. Le lendemain, le vin semble avoir digéré les sucres résiduels et a gagné en souplesse.
Les rouges :
Clos Rougeard, Saumur Champigny Le Bourg 2001
Robe plutôt rubis
Le nez envoie un poivron plutôt vert qui va dominer franchement le bouquet
La bouche propose une matière assez fine associée avec une acidité affirmée, notamment sur la fin de bouche, le poivron est expressif, et même si je n'y suis pas allergique, là, il faut admettre qu'il y en beaucoup et que ça ne laisse pas beaucoup de place à autre chose, ce qui donne un vin assez fin et monolithique.
Azienda Agricola Roagna, Barolo La Pira 2005
Robe sombre
Le nez délivre des notes poivrées et du fruit plutôt noir en arrière plan
La bouche adopte un profil fin et fondu, l'astringence est très fine également en finale. On y retrouve les notes de poivre. Ce vin m'a évoqué une syrah poivrée (oui, je sais, je déboite à l'aveug') que j'ai apprécié mais qui a peiné à me laisser son empreinte, j'ai dû le regoûter en fin de série de rouge pour m'en refaire un avis.
Maison E. Guigal, Côte Rôtie, La Turque 2002
Robe sombre
Le nez évoluera dans le verre tout en restant dans un registre gourmand; du bonbon à la fraise évoluant vers du caramel et de franches notes de crème brulée
La bouche est à l'image du nez, enjôleuse, ronde et flatteuse, une matière fondue à la légère sucrosité. Un vin au profil résolument gourmand dans ce millésime manifestement compliqué.
Azienda Agricola Marcarini, Barolo, La serra 2004
Robe sombre évoluée
Le nez est profond sur les fruits rouges et un peu épicé
La bouche est sérieuse et présente un beau volume, se fait sapide et longue, toujours cette belle sensation de profondeur, l'austérité de ce vin est soulignée par la tablée, et c'est vrai, ce profil est toujours présent 24h plus tard sur le reste de la bouteille (sirotée devant le Crunch!), on perçoit alors plus de notes évoluées que la veille qui soulignent le beau fruit.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce barolo qui présente à la fois un caractère évolué mais avec une belle profondeur de fruit, et qui doit tenir encore un bon moment.
Château des Tours, Vacqueyras 2009
Robe sombre évoluée
Un nez de fruits mûrs et d'épices
La bouche adopte un profil riche et sucrailleux et massif.
Je serai probablement le plus sévère avec ce vin mais force est de constater qu'à l'exception d'un 2008 apprécié par le passé, cette cuvée ne correspond pas à mon goût.
L'oxy' :
Bodega Emilio Hidalgo, Jerez, Amontillado, El tresillo
Robe ocre/marron
Le nez est expressif, sur le rancio et la morille
La bouche est puissante et expressive, qui goûte sec mais qui développe du gras, on perçoit effectivement l'alccol en finale, longue sur les arômes oxydatifs.
Un vin qui a peiné à trouver son public, moi j'aime ça mais c'est vrai que le vin écrasait les fromages. A proposer plutôt en fin de repas.
Les liquoreux:
Domaine Ostertag, Alsace Grand Cru, Muenchberg Vendanges Tardives de Riesling 2007
Robe paille dorée
Le nez est expressif sur les fruits jaunes et sur le cumin
La bouche est véritablement digeste, assez aérienne, elle exprime plus d'exotisme au niveau des fruits (maracuja), ça glisse tout seul et c'est délicieux. Mais qu'est-ce ?
Et bien je vais citer notre hôte : Quand tu sais pas ce que c'est et que c'est bon, c'est Ostertag !
Domaine de la Pinte, Vin de Raisins passerillés, Paradoxe
Robe ambrée un peu trouble
Le nez est fruité plutôt abricot, j'ai eu par intermittence des notes de vernis mais pas franches
En bouche, l'équilibre apparaît un peu bancal, on y retrouve le fruit mais qui a tendance à s'effondrer en finale.
Domaine de Montgilet, Côteaux de l'Aubance, Clos des Huttières 1997
Belle robe ambrée
Très joli nez gourmand qui évoque le chenin évolué
La bouche est tout en équilibre rond, c'est suave et long, l'acidité apparaît un peu en deçà pour du chenin mais je trouve ce dernier vin excellent.
Voilà qui clôture une bien belle soirée avec un joli niveau général.
Mon tiercé du soir :
Domaine de Montgilet, Côteaux de l'Aubance, Clos des Huttières 1997
Domaine Ostertag, Alsace Grand Cru, Muenchberg Vendanges Tardives de Riesling 2007
Azienda Agricola Marcarini, Barolo, La serra 2004
Un grand merci à notre hôte et aux participants!
A une prochaine !
Merci de m'avoir lu