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Repas de célébration d'embauche

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Repas de célébration d'embauche a été créé par Ilroulegalet

Suite à mon embauche récente, j'ai décidé de sortir des belles pépites de ma cave et d'aller en cuisine afin de préparer des plats succulents. A la façon d'Eric en quelque sorte. Le repas a donc eu lieu hier pour la première journée à sensation estivale à Paris dans un lieu hors norme avec une vue incroyable sur la Seine. 

Pour commencer les agapes, ce fut cecina de Leon, bresaola alla tirolese, radis noir avec tarama au corail d'oursins ou au wasabi/oeufs de poissons volants, câpres, olives ainsi que des croûtons grillés avec brocciu, aubergines grillés, huile d'olive et graine de grenade. Vraiment délicieux de fraîcheur. 2 champagnes ont accompagné les apéros.

   

France, Champagne, Maison Drappier Quatuor IV
Cuvée spécifique blanc de blanc à base de chardonnay plus 3 cépages oubliés de champagne (pinot blanc, arbane & petit meslier), a minima 36 mois de repos, dosage 4,2 g/L

Oeil : La robe est or clair, peu de larmes

Nez : assez classique de BdB axée sur les fleurs et le fruits. Les arômes briochés sont discrets.

Bouche : L'originalité est plus marquée avec une palette aromatique plus large sur les fruits blancs, les fleurs blanches, un marqueur rare est la confiture de figue et un peu de pomme miellé et une persistance marquée en finale. L'élevage et le dosage apportent un volume en bouche mais sans ces saveurs briochées qui me laissent froid. C'est sympa. 

Conclusion : TB. C'est un champagne qui change un peu, et il s'est bien accordé avec les croûtons.

France, Champagne, Vincent Couche, Les Vignes de Montgueux
Là-aussi un producteur aubois, en biodynamie Demeter et une maison qui monte, la MOF Pascaline Lepeltier en fait d'ailleurs une réclame tapageuse. Terroir spécifique où le chardonnay mûrit beaucoup plus (sud de l'appelation sur sol de craie). Sourcé sur IDW. Détails de la cuvée  ici .

Oeil : La robe est plus transparente encore que le Drappier.

Nez : La palette aromatique est deux étages au-dessus en terme de maturité où ce sont plutôt le kiwi, mangue et même un peu de banane qui domine. 

Bouche : Les fruits exotiques sont toujours là et la finale est ensuite conforme à un BdB sur blanc où la tension l'emporte avec une sensation minérale un peu envahissante pour mon palais se fait jour. Par contraste avec la cuvée précédente, la finale a plus d'énergie et moins de subtilité. Cela tend à confirmer mon biais en faveur des champagnes à pinots qui sont souvent plus vineux et moins acides. C'est un très beau champagne quoi qu'il en soit mais pas le style que je favorise. TB

L'entrée fût un mini boeuf bourguignon présenté en cocotte afin d'accompagner le vin rouge.

Allemagne, Ahr, Weingut Meyer-Näkel, Spätburgunder "S" 2006
Région à rouge la plus septentrionale au monde, les coteaux verticaux et la réverbération du soleil dans la vallée de l'Ahr permettent au pinot noir de très bien mûrir. PN sur schiste. Cette cuvée regroupe maintenant les fûts déclassés des GG du domaine mais à l'époque la cuvée était plus haut dans la gamme. L'année 2006 fut très chaude en Allemagne (juin et juillet en particulier où plus de 33° 15 jours consécutifs à Paris par exemple) et donna par ailleurs un botrytis exceptionnel dans la Moselle. Sourcé sur Weinart.de.  Info en allemand du domaine sur la cuvée

 

Oeil : Etonnament, la robe est peu tuilée et le rouge demeure profond.

Nez : Gros fruit noirs et rouges presque confituré : fraise, framboise, groseille, mûr et même du pruneau. Un petit peu de terre et de tabac mais c'est léger.

Bouche : On retrouve les saveurs du nez, en revanche c'est la texture qui est remarquable avec un soyeux tel que le vin en paraitraît presque moelleux. Pourtant les tanins sont présents, même si fondus puisque finalement la deuxième partie de bouche sèche cette sensation initiale, laissant place à la saveur du fruit pour une longue finale. Ma tablée a pensé à une côte de nuit 1er cru à l'aveugle. Je ne saurai dire mais j'ai trouvé vraiment très réussi. Exc

Conclusion : Je craignais que la bouteille soit un peu vielle mais elle était au contraire d'une jeunesse assez sémillante. Très belle découverte pour toute la tablée. Les orages de juillet 2021 qui firent tant de dégats en Belgique ont également très durement affectée cette région, si bien que le chai a été détruit d'ailleurs. Les producteurs allemand ont décidé de contribuer à une tontine pour aider les producteurs de l'Ahr à se relever.

Accord : Belle réussite avec le boeuf bourguignon dont la texture moelleuse a pu s'appuyer sur les tannins fondus pour prolonger le fruit du vin et apporter les arômes de viandes, carotte et champignons à l'assemblage. 

Le plat principal a été une lotte aux cèpe, accompagnée d'une trévise, noix et bleu de buffala vraiment savoureuse et délicieuse. Le vin étant à lui la star de la soirée : un magnum de Tissot et pas n'importe lequel.

 
France, Jura, Arbois, Stéphane & Bénédicte Tissot, St-Roch 2013
En dépit des dizaines de pages du CR, cette cuvée n'a jamais été commentée sur le forum d'après mes recherches. C'est la faîtière ouillée de la gamme embouteillée exclusivement en magnum (environ 150 magnums) quand les rendements sont bons. Clos de moins d'un hectare qui sinon vient enrichir la cuvée "Sous la tour de Curon" comme depuis 3 ans (dernière itération 2018). La cuvée est distribuée à son réseau à des proportions ridicules (de l'ordre de 1 par centaines de bouteille, source : la route des Blancs). Par ailleurs, au litre, la cuvée est moins chère que la Tour de Curon.

 

Oeil : La robe n'a pas de trace d'évolution, la texture est bien liquide, peu glycérolée (13% d'alcool).

Nez : Une belle claque déjà que ce nez où une intensité et une netteté des arômes vient donner énormément de plaisir. Agrumes, fruits à noyaux, puis la réduction "tissotienne" avec des fruits à coques, noisettes, pistache, pop-corn vous envoit déjà au paradis des épicuriens. Et ce nez kaléidoscopique vient donner des notes iodées, rocheuses, saline déjà.

Bouche : Là aussi, la promesse du nez est tenue où on retrouve la même versatilité et intensité dans chacune des phases du vin. La longueur sur une flèche minérale est phénoménale et n'a pas grand chose à envier à celle des vins jaunes que j'ai bu. Toute la tablée se roule par terre avec ce vin qui est phénoménal !

Conclusion : Ce vin est une révélation car il a dépassé toute les espérances, vraiment, il me paraît difficile de faire mieux en plaisir épicurien, seulement différemment mais j'a l'impression d'avoir bu un sommet du vin blanc ouillé. L'accord avec la lotte fonctionne bien où le gras de la lotte fait ressortir la beauté du fruit du vin qui donne un aspect différent. La Tour de Curon est certes une cuvée irrégulière d'après les CR mais reçoit aussi très souvent la dithyrambe. J'ai eu de la chance, je peux confirmer à tel point Tissot peut faire grand. Un grand moment de gastronomie. Exceptionnel.

En dessert, ce fut un "oeuf-écorce" de l'hôtel Shangri-La, totalement hors-norme. Plus d'informations ici.  

2 vins se présentent pour une comparaison. C'est allemand, c'est du riesling, c'est du 2001 et ça vient du Schloss Johannisberg :

Allemagne, Rheingau, Schloss Johannisberg, 2001 Rosa-Goldlack (Beerenauslese , i.e : Sélection de Grains Nobles) contre Blaulack (Eiswein, i.e : vin de glace)  

Oeil :  les robes sont évoluées et ont des textures capiteuse, l'Eiswein est un peu plus pâteux et la couleur plus caramel, le BA est plus foncé.

Nez : Dans les deux magnifiques, la BA a une palette de fruits plus confits et mature, l'Eiswein a une intensité et une énergie plus forte de fruits plus primaires et moins diversifié.

Bouche : La BA a un côté très Sauternais évolué mais avec une acidité supérieur et une impression générale plus légère, le vin n'a que 7° après tout. Les saveurs de toffee, d'abricots, safrans sont intenses et précises mais basées sur un corps fin. L'Eiswein (qui est à 9°) ressemble plus à une quintessence de tarte aux pommes vertes et citron lime portée par une acidité laser et vive qui fait office de fil d'araignée aux profit d'une longueur palpable. Dans les deux cas, le SR n'est pas sucrailleux et contribue pleinement à l'équilibre qui sont toutefois différents. En effet, la BA est plus riche et plus complexe tandis que l'Eiswein est plus intense.

Conclusion : Ce sont là encore deux vins qui se sont pleinement bien présentés et des expériences de dégustation mémorables.

C'est toujours une joie pour moi que de faire de tels événements et je suis heureux de continuer à toucher du bois avec mes bouteilles : mis à part la Gauby que j'ai apporté, je n'ai quasiment jamais eu de bouteilles pétées pour mes dîners :).  
 

 

Sven. Curieux de tout, prédilection pour les vins blancs légers et européens.
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15 Avr 2022 10:30 #1

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