Dégustation du lundi 14 août : Eric B et le club des quatre Bruxellois
Comme de coutume, Eric B a passé cette année ses vacances aoûtiennes dans le(s) Plat(s) Pays.
Lundi dernier, il faisait à nouveau escale chez moi … l’occasion de convier quelques amis oenophiles aux agapes. Nous étions cinq au total.
Eric était à l’œuvre aux fourneaux … mais comme je suis plutôt adepte d’une cuisine simple, nous étions loin de la sophistication dont il est capable. Nous nous sommes toutefois régalés, avec des vins qui, dans l’ensemble, étaient au diapason des plats concoctés par Eric.
Je me concentrerai ici sur le volet « vins », mais peut-être qu’Eric pourra nous gratifier de quelques photos (et explications) de ses préparations.
Sur quelques mises en bouche, j’ai servi une bulle pour commencer :
Guillaume Sergent, Le Chemin des Chappes, Champagne 1er Cru Extra-brut (base 2020)
J’avais vraiment beaucoup aimé la version avec base 2018. Cette version 2020 est peut-être moins expressive et bluffante que le 2018, elle est plus ronde/consensuelle, mais je l’ai trouvée plutôt bonne et la plupart des convives aussi. Je crois me souvenir qu’Eric lui avait trouvé une amertume végétale en finale.
Sur l’entrée à base de scampis, poisson, mangue, fruits de la passion, avocat, etc., je pensais servir un riesling sec de Moselle … Eric avait un Riesling Kabinett de Moselle itou en stock … on a donc décidé de comparer les deux sur le plat :
Weingut Ansgar Clüsserath, Trittenheimer Apotheke Riesling Trocken 2021, Moselle
Vin parfaitement sec, fruité (agrumes, pêche blanche et fruits plus exotiques), droit, frais et salivant … pour un 2021, le vin ne semble ni rachitique ni en défaut de maturité.Très bon vin même si ce n’est pas non plus le coup de foudre absolu. L’accord avec le plat était très bon.
Weingut Maximin Grünhaus, Herrenberg Riesling Kabinett 2018, Mosel
Je pense que ça ne devait être que mon troisième Kabinett. Mais quel vin ! Equilibre incroyable entre le fruit, le sucre, l’acidité et la minéralité. A la fois frais, puissant, long et gourmand. En revanche, pour l’accord, c’était moins bon … le vin écrasait le plat. Mais excellent vin.
Le plat principal, très simple, consistait en des blancs de poulet baignant dans une savoureuse sauce crémée aux champignons.
Eric a proposé un vin jurassien :
Domaine Stéphane Tissot, Chardonnay Patchwork 2021, Arbois blanc
Le vin est bon, dans un style frais, élancé, tonique … mais il manquait un peu de chair et de richesse (aussi aromatique) pour résister au plat, je trouve.
Dans la foulée, mon ami Sam propose d’ouvrir une bouteille de rouge (il en fallait bien un dans la soirée.
Ce fut :
Domaine de la Chevalerie, Chevalerie 2009, Bourgueil
Jusqu’ici, j’avais eu des expériences plutôt mitigées avec cette cuvée (mais sur des millésimes postérieurs). Cette fois, j’ai trouvé que le vin était bien équilibré (millésime solaire mais avec tout de même de la fraîcheur), patiné mais pas décati, du fruit noir et pas trop de poivron. C’était bien.
Pour attaquer les fromages, nous ouvrons une bouteille d’un domaine italien mythique que je n’avais encore jamais goûté :
Radikon, Ribolla 2009, IGT Venezia Giulia
Robe orange un peu trouble. Pas mal de volatile. Vin aérien, complexe, fruité (mélange de fruits blancs et rouges), assez frais avec une finale un peu végétale mais agréable. Très bien.
Pour accompagner les desserts (gâteau au yuzu et tarte aux abricots), nous ouvrons un Jurançon moelleux :
Camin Larredya, Au Capcéu 2017, Jurançon
Belle robe orange. Au nez, ça commence à truffer légèrement. Grosse matière encore un peu brute, belle acidité et belle minéralité en contrepoint mais pour moi, ça doit peut-être encore un peu s’équilibrer. J’ai aimé mais à petite dose.
Voilà pour ce tour d’horizon entre Allemagne, France et Nord de l’Italie. La soirée et les échanges furent bien sympathiques.
Fred